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Conquête de l'Algérie par les Français

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Abd-el-Kader et Bugeaud, les deux adversaires pendant la conquête de l'Algérie

La conquête de l'Algérie par la France est réalisée de 1830 à 1847 et se poursuit par intermittence jusqu'au début du XXe siècle.

L'expédition d'Alger, a été entreprise en mai 1830 par le gouvernement de Charles X, pour détourner l'attention des Français sur leurs difficultés politiques intérieures. Cette expédition s'inscrit dans le cadre de la lutte engagée par les grandes puissantes commerçantes entrées en guerre contre la régence d'Alger, qui était alors un repaire de nuisibles pirates malfaisants détestés par l'ensemble du monde méditerranéen depuis le XVème siècle, car ils rançonnaient et pillaient les navires, attaquaient les villes côtières en tuant et capturant les populations afin de les réduire en esclavage et nuisaient globalement au commerce. La régence d'Alger était alors une possession de l'empire Ottoman. Les États-Unis d'Amérique sont parmi les premières nations à entrer en guerre contre les barbaresques en 1801, puis à nouveau en 1815 et avaient été précédés par l'empire Espagnol durant la guerre hispano-algérienne (1775-1785). les Britanniques lancent à leur tour une expédition en 1816 qui leur permet de libérer de nombreux esclaves. L'armée française s'empare finalement de la ville le 5 juillet 1830 et met ainsi un terme aux trahisons diplomatiques des deys successifs depuis les années 1660. Cette conquête marque en fait le début de la plus grande période de développement économique et humain des villes algériennes, ainsi que des campagnes environnantes qui étaient encore des sociétés médiévales arriérées, étouffées par la charge des impôts versés aux Ottomans.

Une partie importante de l'opinion publique française était défavorable à l'installation permanente en Algérie, jugée trop coûteuse en hommes et en finances. Pourtant le gouvernement du roi Louis-Philippe après avoir fait occuper les ports, se lance dans la conquête de l'intérieur. La résistance sous-estimée de la population rend très difficile la conquête du Constantinois en 1836-1837. Dès 1834, les militaires français passent des accords avec Abdelkader ibn Muhieddine (ou Abd-el-Kader), l'émir de Mascara (dans l'ouest algérien), accord renouvelé en 1837. Celui-ci profite du soutien français pour s'imposer aux autres chefs locaux et organiser un État et une armée.

Fin 1839, Abd-el-Kader, déclare la Guerre Sainte contre les Français. L'armée française commandée par le général Bugeaud, riposte avec des méthodes adaptées au terrain montagneux et à la mobilité de l'adversaire. Elle pratique aussi des ravages afin de priver Abd-el-Kader de ravitaillement. Après la prise de sa capitale mobile (smala) en 1843, Abd-el-Kader, s'allie au sultan du Maroc. Mais les Français battent l'armée marocaine à Isly (août 1844) et la flotte française bombarde les ports marocains de Tanger et de Mogador. Abandonné par son allié marocain Abd-el-Kader poursuit la lutte. En décembre 1847, il se rend au général Lamoricière. Les montagnes algériennes sauf la Kabylie, passent sous contrôle français. Les oasis du sud et le Sahara échappent aux Français. Commence alors la colonisation.

L'expédition d'Alger[modifier | modifier le wikicode]

Entrée des Français dans Alger, le 4 juillet 1830

Le prétexte de la guerre contre l'Algérie est une affaire liée un « affront » fait en 1827, par le dey d'Alger au consul représentant la France. La France décide le blocus maritime d'Alger. S'y est rajouté en 1829, le bombardement par les Algériens d'un navire français chargé de parlementer avec le dey. Cependant ce n'est qu'en 1830 que le roi Charles X se décide à « laver l'affront ». La politique très réactionnaire menée par le gouvernement français dirigé par le prince de Polignac est très impopulaire. Détourner l'attention sur l'extérieur et tenter à bon compte de gagner du prestige est en fait le but de l'intervention militaire.

Sous les ordres du ministre de guerre, le général Bourmont, une flotte importante transportant près de 37 000 hommes part de Toulon le 25 mai 1830. Elle aborde à l'ouest d'Alger le 14 juin. La ville d'Alger est prise le 4 juillet 1830. Le dey s'exile à Naples, tandis que les soldats turcs (les janissaires) partent pour l'Asie mineure.

Pour en savoir plus, lis l’article : Prise d'Alger par les Français en 1830.

Que faire après la victoire ?[modifier | modifier le wikicode]

Peu de temps après, l'armée victorieuse en Algérie apprend que le roi Charles X a été renversé fin juillet par une révolution parisienne : celle des Trois Glorieuses. Le nouveau roi est Louis-Philippe Ier.

Le nouveau gouvernement est soumis à des pressions contradictoires. L'armée demande que l'on profite de la victoire pour occuper le pays (ce qui de plus éliminerait le danger des corsaires). Les commerçants marseillais, rêvent d'un développement du commerce avec l'autre rive de la mer Méditerranée. Ils sont mal informés et croient que la canne à sucre peut être cultivée en Algérie, aussi poussent à la conquête.

Par contre beaucoup de politiques pensent que la France n'a rien à faire en Algérie, qu'une opération militaire coûterait très cher aux finances françaises. Et indisposerait les contribuables qui sont ses soutiens politiques. De plus l'installation de la France en Algérie risquerait de mécontenter le Royaume-Uni. Celui-ci ne veut pas qu'une puissance européenne domine en Méditerranée et menace la route des Indes par l'Égypte. Louis-Philippe qui est considéré comme un « usurpateur » par les autres souverains européens hésite. D'autant plus qu'il ne peut abandonner Alger sans mécontenter la fierté des Français.

Le roi décide de faire occuper les ports de l'Algérie : Oran, Mostaganem, Bône, Bougie sont prises. C'est l'occupation restreinte, car le reste du pays est soumis à l'autorité des différents chefs indigènes. Mais la disparition de l'administration turque a déclenché des troubles dans les régions intérieures. Les Français vont donc intervenir pour y installer des postes militaires chargés de maintenir la tranquillité, ce qui mobilisent des effectifs nombreux, donc coûteux. Cela va être fatal à de nombreux soldats, frappés par le choléra, le paludisme. Les Algériens qui avaient été satisfaits de la disparition des Turcs commencent à s'inquiéter des confiscations de terres opérées par les Français. Les embuscades contre les soldats mal adaptés à ce genre de pays se multiplient.

Combattre ou s'entendre avec les Algériens?[modifier | modifier le wikicode]

L'expédition de Constantine en novembre 1836

En Algérie de l'ouest les Français s'entendent avec Abd-el-Kader un jeune chef arabe de la région de Mascara. Malgré la rivalité avec d'autres chefs locaux, il est très apprécié de ses compatriotes pour sa religiosité et son éloquence. Il n'est cependant que le chef d'une petite région. Ce sont les militaires français qui vont lui donner de l'importance, en croyant pouvoir l'utiliser pour tranquilliser l'ouest algérien. En 1834, ils signent un traité d'amitié et se déchargent sur lui de l'administration de l'ouest algérien. En 1837, par le traité de Tafna, le général Bugeaud lui reconnait la possession des provinces d'Oran et d'Alger, sauf les régions côtières. En échange Abd-el-Kader se reconnaissait vassal du roi des Français. Abd-el-Kader va alors profiter de l'appui français pour constituer un embryon d'État et former une armée plus importante.

En 1836, le maréchal Cluzel, tente une attaque sur Constantine, qui se termine par une déroute en novembre. Ce n'est que l'année suivante que le général Valée parvient à s'emparer de la ville. Pour donner un débouché à la région les Français créent le port de Philippeville. Des colons européens sont appelés pour cultiver, ils assèchent les parties marécageuses, considérées comme abandonnées mais utilisées comme pâturages d'été par les indigènes à qui ils interdisent l'accès.

La guerre contre Abd-el-Kader[modifier | modifier le wikicode]

Fin 1839, Abd-el-Kader déclare la guerre aux Français. Il accuse ceux-ci d'empiètement sur les territoires laissés sous son contrôle. Il ravage la riche plaine de la Mitidja au sud d'Alger. Commence une guerre qui va durer six années.

Le général Bugeaud nommé gouverneur général de l'Algérie (fin décembre 1840) dispose d'une armée importante environ 100 000 hommes. Il l'adapte aux contraintes de la région, afin de rendre les soldats plus mobiles. L'équipement est simplifié et allégé, l'artillerie est véhiculée par des mulets. Des troupes nouvelles apparaissent : comme les zouaves, les chasseurs à pied, les chasseurs d'Afrique recrutés en France ou la légion étrangère. Les indigènes forment les régiments de fantassins-tirailleurs et de cavalerie spahie. Pour affamer son adversaire, et faire comme lui, Bugeaud pratique la politique de la « terre brûlée », en s'emparant des troupeaux et en incendiant les récoltes et les villages. Il couvre de son autorité la pratique des « enfumades » d'Algériens refusant de se soumettre : ceux-ci sont asphyxiés ou emmurés vivants dans des grottes. Il offre également de l'argent à ceux qui acceptent de se soumettre.

Prise de la Samla d'Abd-el-Kader

Le 16 mai 1843, le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe, capture par surprise la capitale mobile d'Abd-el-Kader qui y perd sa famille, ses serviteurs et ses troupeaux. Réfigié au Maroc, Abd-el-kader convainc le sultan du Maroc d'entrer en guerre contre les Français. Pour intimider le roi la flotte française sous les ordre du prince de Joinville, autre fils de Louis-Philippe, bombarde les ports de Tanger (août 1844) et de Mogador. Bugeaud bat l'armée marocaine sur les rives du fleuve Isly le 14 août 1844. Le Maroc se retire des combats.

Abd-el-Kader continue la lutte, il connait quelques succès comme à Sidi-Brahim, (région de Tlemcen) en septembre 1845. Mais il est poursuivi sans relâche. En décembre 1847, il décide de se rendre au général Lamoricère qui a remplacé Bugeaud à la tête des Français. Abd-el-Kader est déporté en France où il reste interné jusqu'en 1852.

En février 1848, le roi Louis-Philippe est renversé par une révolution parisienne. En Algérie seule la Kabylie est encore non soumise aux Français, les Aurès sont atteints mais une grande partie des Hauts-Plateaux reste indépendante. Il y a déjà près de 100 000 colons européens en Algérie (dont la moitié sont Espagnols, Maltais ou Italiens).

Comment la France va-t-elle organiser sa conquête ?

Pour en savoir plus, lis l’article : Colonisation de l'Algérie par la France.

Vikikiens pour compléter sur la formation de l'empire colonial français[modifier | modifier le wikicode]

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