Conférence de Zimmerwald

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La conférence de Zimmerwald a eu lieu en Suisse dans le village de Zimmerwald dans le canton de Berne du 5 au 8 septembre 1915. Elle réunissait diverses personnalités socialistes européennes opposées à la guerre qui faisait rage depuis un an en Europe. Ces opposants dénonçaient aussi les directions des partis socialistes européens qui, jusqu'en 1914 avaient déclaré « guerre à la guerre », mais mais qui selon eux avaient trahi leurs promesses puisque depuis l'été 1914, elles soutenaient les gouvernements faisaient la guerre.

La conférence de Zimmerwald[modifier | modifier le wikicode]

La conférence de Zimmerwald réunit trente-huit socialistes : allemands, français, russes, italiens, britanniques, suisses, suédois, norvégiens, néerlandais, polonais, roumains, bulgares ainsi que des représentants du Bund (organisation socialiste des travailleurs juifs dans les pays de l' Europe de l'est).

Ces délégués représentaient des groupes socialistes qui étaient en opposition avec la direction de leurs partis officiels (en particulier le SPD allemand et la SFIO française), puisque ces directions depuis le début de la guerre soutenaient leurs gouvernements en votant les crédits de guerre.

Pour les socialistes réunis à Zimmerwald la guerre a ses causes dans la politique impérialiste (le contrôle des marchés étrangers et des sources d'approvisionnement) et coloniale menée par tous les gouvernements européens avant 1914. La préparation des esprits à la guerre inévitable (par exemple la Revanche en France) n'a pas pu être empêchée par la propagande internationaliste des socialistes réunis dans la Deuxième Internationale. Elle débouche sur le chauvinisme, sur la haine de l'ennemi qui justifient toutes les horreurs commises.

Les socialistes zimmerwaldiens appellent à l'union des travailleurs de tous les pays dans la lutte contre la guerre et pour une paix sans annexions ni indemnités de guerre. Mais cette paix désirée doit reposer sur l'idée que les peuples doivent être libres de choisir leur destin (allusion aux minorités nationales brimées de l'empire austro-hongrois ou de l'empire russe voire même du cas de l'Alsace-Lorraine pour l'Allemagne).

La majorité des délégués étaient pacifistes, pour eux la conférence devait se limiter à affirmer la volonté de défendre l'idéal internationaliste et de l'opposition à la «  guerre impérialiste ». Cependant, une minorité appelée la « gauche de Zimmerwald », où se trouve Lénine délégué du parti bolchevik russe, condamnait l'attitude des directions des partis socialistes et de la Deuxième internationale qui reniaient totalement leurs mots d'ordre d'avant la guerre. Devant ce qu'ils considéraient comme une trahison, ces délégués songèrent à créer une nouvelle organisation internationale des révolutionnaires : ce sera la Troisième Internationale ou Internationale communiste qui verra le jour en mars 1919.

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