Combattants et combats pendant la guerre d'Algérie

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Pendant la guerre d'Algérie les combattants des deux camps ont mené des opérations militaires « classiques » en temps de guerre, mais ont également participé à des actions d'une extrême violence contre leurs adversaires.

Les combattants[modifier | modifier le wikicode]

Un militaire français pendant la guerre d'Algérie

Les gouvernements d'Edgar Faure (centre-droit) puis à partir de janvier 1956 celui de Guy Mollet (socialistes et centre-gauche) confient à l'armée française la lutte contre les rebelles. Notons que l'armée française va faire la guerre à des gens qui sont de nationalité française et va agir dans un territoire qui est une partie de la République française. Pour éviter l'employer le mot « guerre » les gouvernements et la presse (soumise à la censure) parlent des « événements d'Algérie » ou d' « opérations de maintien de l'ordre ».

Pour contrôler le territoire algérien les gouvernements français, décident d'augmenter les effectifs militaires. Les soldats de métier, qui viennent de terminer, en étant battus, la Guerre d'Indochine vont fournir l'encadrement en sous-officiers et officiers. L'augmentation provient des « appelés du contingent » qui font leur service militaire obligatoire (depuis 1950, la durée est de 18 mois). Pour cela les soldats « appelés » qui sont dans les casernes sont maintenus « sous les drapeaux » après avoir accompli la durée légale de leur service militaire obligatoire (jusqu'à 30 mois). On décide également de « rappeler sous les drapeaux », les « appelés » réservistes (les soldats retournés chez eux une fois leur service militaire obligatoire accompli). Les effectifs doublent entre la fin de l'année 1955 et la moitié de l'année 1956, pour atteindre 400 000 hommes. Ces mesures frappent des jeunes gens formant les « classes creuses » (à effectifs réduits) nés avant ou pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces mesures inquiètent et mécontentent les jeunes métropolitains et leurs familles. En métropole, apparait très progressivement la demande d'une « paix en Algérie » y compris par l'abandon de ce territoire qui deviendrait alors indépendant. Parallèlement les colons habitants l'Algérie s'aperçoivent qu'ils sont « lâchés » et ne comptent plus que sur la victoire militaire contre les fellagas.

Un jeune harki

Pour renforcer ses effectifs l'armée française recrute également des arabo-berbères favorables à la présence française en Algérie. Ils forment différents groupes dont le plus important est celui des harkis. Ce sont des soldats rémunérés, enrôlés pour un temps déterminé, pour accomplir une mission déterminée généralement dans leur région d'origine. Ils font du renseignement sur les habitants des campagnes, ils participent au maintien de l'ordre en assurant la protection des villages et en faisant des patrouilles. Certains d'entre eux participeront à la chasse aux petits groupes de combattants de l'ALN. Pendant la guerre il y aura près de 200 000 enrôlés (en 1961, ils sont 60 000 en activité).

Un combattant de l'ALN

Les combattants de l'ALN créent des « maquis » dans les montagnes du nord de l'Algérie. Ils y harcèlent les postes militaires isolés et les patrouilles françaises. Ils attaquent les villages qu'ils jugent pas assez défavorables à la présence française. Une partie de l'ALN est installée en Tunisie et au Maroc, pays à qui la France vient de reconnaître l'indépendance. À partir de ces bases, ils lancent des opérations contre les unités de l'armée française stationnées en Algérie. Le recrutement de l'ALN se fait par le volontariat mais aussi par la menace physique. L'armement va progressivement parvenir d'Égypte, où sont installés aussi des centres de formation pour les cadres militaires de l'ALN.

Les méthodes de combat pendant la guerre d'Algérie[modifier | modifier le wikicode]

Pour vaincre les « rebelles » l'armée française tente de les priver du soutien volontaire ou forcé de la population arabo-berbère. Pour cela une partie des villages sont détruits après avoir été vidés de leurs habitants. Ceux-ci sont regroupés de force dans des camps gardés par l'armée ou les harkis. Leurs conditions de vie y sont catastrophiques. L'armée tente aussi de gagner la confiance de la population. Elle crée des « sections d'action spéciales » (SAS) où de jeunes soldats « appelés », la plupart du temps, font de l'alphabétisation, de l'action sociale et développent l'encadrement sanitaire auprès de la population.

Sur le terrain l'armée tente d'empêcher les infiltrations de groupes de l'ALN à partir de la Tunisie ou du Maroc, où ils disposent de caches d'armes et se replient pour échapper aux poursuites. À partir de septembre 1957, le long de la frontière tunisienne, l'armée construit la « ligne Morice », où sur 320 km un barrage électrique de 7 000 volts, des champs de mines et des postes militaires tous les 15 km, doivent empêcher les combattants de l'ALN de passer. En février 1958, l'aviation française bombarde le village tunisien de Sakiet Sidi-Youssef en réponse à des accrochages dans l'est algérien avec des éléments de l'ALN venus de Tunisie. En janvier 1957, commence la « bataille d'Alger » pour détruire l'organisation du FLN dans la ville. Les parachutistes du général Massu, à qui le gouvernement de Guy Mollet a donné tous les pouvoirs de police dans la région d'Alger, encerclent le quartier arabe de la Casbah, en contrôlent les entrées et les sorties et fichent la population de tous les immeubles. Pour accélérer l'action des soldats certaines unités spécialisées de l'armée française pratiquent la torture sur des suspects accusés de sympathie pour le FLN. Il y a également des exécutions sommaires, que l'on fait passer pour la réponse à des tentatives d'évasion. L'armée infiltre les réseaux FLN grâce à des « repentis » qui pratiquent le renseignement, font de l'intoxication contre certains militants FLN et provoquent ainsi des règlements de compte et purges sanglantes. C'est une guerre contre un adversaire qualifié de « terroriste » et non de soldat, donc qui ne « bénéfice » pas de la protection des conventions internationales concernant les militaires.

Les combattants de l'ALN opèrent des attaques contre des positions militaires, des patrouilles ou des soldats isolés. Ils organisent des expéditions punitives contre des villages jugés trop « mous » face aux Français. En petite Kabylie, ils liquident les partisans d'un parti politique concurrent du FLN. Il arrive qu'ils égorgent puis mutilent leurs adversaires. En ville dès septembre 1956, le FLN procède à des attentats à la bombe contre des lieux fréquentés par les civils « pieds noirs » (colons). La pratique des attentats (en Algérie et en France) sera reprise à partir de 1961 par les colons extrémistes partisans de l'Algérie française et qui sont regroupés dans l'OAS.

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