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Colbertisme

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Jean-Baptiste Colbert

On appelle colbertisme, la politique économique menée par Jean-Baptiste Colbert, un des principaux ministres de Louis XIV. C'est l'adaptation du mercantilisme à la situation française.

Il s'agit d'attirer la monnaie étrangère (faite en métal précieux) et de ne pas laisser sortir la monnaie française. Pour cela l'État intervient dans la production industrielle pour développer les entreprises fournissant les produits dont le pays à besoin et qui en plus peuvent vendre à l'étranger une partie de leur production. Ainsi on évite d'acheter et on vend. Pour cela, l'État favorise la création d'entreprises nouvelles souvent protégées de la concurrence interne grâce à des monopoles de fabrication et de la concurrence extérieure grâce à des droits de douanes élevés. Il émet des règlements de fabrication afin d'obtenir des produits de qualité qui seront recherchés par les étrangers.

Le colbertisme inspire encore souvent les politiques françaises actuelles.

Fabriquer en France

Dès le XVe siècle les rois de France se sont préoccupés de faire fabriquer dans leur royaume des produits de luxe qui étaient jusque-là importés de l'étranger. C'est en particulier le cas de la soie, dont on va développer l'élevage des vers à soie et la culture du mûrier (leur nourriture).

Création de nouvelles industries

L'idée de Colbert est d'étendre cette politique à d'autres productions comme les glaces (vitrages), les dentelles ou les céramiques de luxe. Pour cela il tente de convaincre les Français qui ont des capitaux à placer de participer à la création d'entreprises industrielles. Cependant cela est assez décevant car les Français préfèrent alors acheter des terres, des seigneuries ou des emprunts d'État. L'État va donc donner l'exemple. Colbert va donc créer des manufactures royales : c'est le cas pour les glaces (ce qui deviendra la Compagnie de Saint Gobain) et pour l'ameublement, tapisseries et meubles (avec Les Gobelins).

Il encourage également la venue de manufacturiers étrangers , il leurs offre des conditions d'installation très avantageuses (exemption d'impôts royaux, monopole de fabrication...). Le cas le plus célèbre étant l'installation du Hollandais van Robais à Abbeville où ce dernier crée une manufacture de draps. Pour développer des industries nouvelles, Colbert débauche des ouvriers qualifiés étrangers en leur accordant de nombreux avantages et il encourage également l' « espionnage industriel ».

Encouragements à la production agricole destinée à l'industrie

Pour se procurer les matières premières nécessaires Colbert encourage aussi la production française des textiles (laine, lin, soie) et des plantes fournissant des colorants d'origine végétale (pastel donnant la guède pour le bleu et la garance pour le rouge ),

Cependant une partie des matières premières doivent être importées (indigo pour la teinture en bleu, le sucre de canne, le tabac, les épices...). Il faut que ces marchandises coûtent le moins cher possible. La France se lance dans le développement de ses colonies, en particulier dans les Antilles. La main d'œuvre bon marché est fourni par les esclaves noirs amenés par la traite négrière qui enrichit les ports de l'Atlantique . Diverses lois dont le Code Noir de 1685 assurent l'obéissance de ces populations mal traitées.

Création des compagnies maritimes pour le commerce lointain

Vue imaginaire d'un port de commerce au début du XVIIe siècle

Le trafic maritime avec les colonies ou avec les clients et fournisseurs éloignés est assuré par des compagnie de commerce. Déjà Richelieu et Mazarin avaient créé des sociétés par actions destinées au commerce lointain.

Sous Colbert c'est une accélération. Ces compagnies ont souvent pour actionnaires les proches du pouvoir et quelques négociants à l'esprit aventurier (les Français ne sont gère attirés par l'aventure maritime). Ces compagnies ont souvent une courte existence. Les résultas escomptés ne se réalisent pas et les risques sont souvent réels (naufrage..). Les compagnies font donc faillite ou bien les actionnaires retirent leurs apports en capitaux.

La création de ces compagnies entraîne une plus grande demande en navires. Cela assure du travail aux chantiers navals, à la production de toiles pour les voiles, de cordages... Il faut aussi se préoccuper du bois nécessaire à la construction des navires donc prévoir un plan d'exploitation à long terme des forêts (création de la forêt de Tronçais (aujourd'hui dans l'Allier ]]

De 1663 à 1667, la Compagnie de la France équinoxiale s'intéresse aux côtes américaines entre l'Orénoque et l'Amazone. De 1664 à 1674, la Compagnie française des Indes occidentales trafique sur les côtes atlantiques de l'Afrique et de l'Amérique. En 1674 elle est remplacée par la Compagnie du Sénégal, beaucoup plus agressive dans la traite des noirs.

En 1664, la Compagnie française des Indes orientales est chargée du commerce dans l'océan Indien afin de concurrencer les Hollandais et les Anglais. Ses entrepôts donnent naissance au port breton de l'Orient (aujourd'hui Lorient]]. Elle importe les fameuses indiennes (toiles de coton imprimées de l'Inde). Cette compagnie, avec des hauts et des bas durera jusqu'à la Révolution française de 1789.

À partir de 1670, la Compagnie du Levant opère en mer Méditerranée. Elle est chargée de commercialiser les draps fabriqués en Languedoc. Elle favorise le développement des ports de Marseille et de Sète qui vient d'être créé.

En 1682, puis en 1700, les compagnies de la Baie du Nord puis de la Baie d'Hudson, trafiquent pour les fourrures du Canada.

En 1685, puis en 1698, les compagnies de Guinée et de Saint-Domingue, assurent la fortune de Nantes grâce au trafic triangulaire entre l'Europe, les côtes africaines et les Antilles. En 1701, alors que le petit-fils de Louis XIV devient roi d'Espagne, elles sont regroupées pour former la compagnie le l'Asiento chargée de l'exclusivité du commerce dans les colonies espagnoles d'Amérique (elle disparaîtra en 1713, lorsque le traité d'Utrecht accorde le droit d'Asiento à la Grande-Bretagne).

Protection douanières des productions françaises

Afin de protéger les productions françaises de la concurrence étrangère, Colbert établit des droits de douanes élevés sur les marchandises importées. Les produits devenus plus cher trouveront moins de clients. Ceux-ci pour satisfaire leurs envies se tourneront vers des produits français équivalents.

Il espère aussi ruiner le commerce des Hollandais qui à cette époque inondent l'Europe des produits qu'ils achètent aux quatre coins du monde. Mais cela risque de dégénérer en une guerre réelle comme cela sera le cas de 1672 à 1678 avec la guerre de Hollande.

Fabriquer des produits de qualité

Louis XIV visite la manufacture des Gobelins, lieu de production de produits français de luxe. Tapisserie de 1667

Le but est de se passer d'importer les produits de luxe étrangers, mais aussi de les concurrencer chez eux ou chez leurs anciens clients. Pour cela il faut proposer des produits de qualité.

Colbert va donc organiser la production en réglementant les méthodes et en étant intransigeant sur la qualité. On précise la qualité des matières à employer, les procédés de fabrication, les dimensions à respecter...

Des inspecteurs des manufactures sont créés afin de vérifier la conformité des produits avec la réglementation. Ces fonctions sont privées et vendues par le roi, ce qui permet au passage de remplir les coffres du Trésor.

Les contrevenants sont sévèrement punis (confiscation, exposition publique et destruction des produits jugés défectueux, amendes pour l'industriel et même peines corporelles comme l'exposition au pilori).

Cette réglementation tatillonne permet d'obtenir des produits de grande qualité, mais elle risque de stériliser les initiatives, d'interdire les nouveautés et donc à la longue de passer à côté de progrès techniques et de ne plus répondre à la demande qui évolue de la clientèle.

Vendre

Un des buts du colbertisme est d'accumuler en France les métaux précieux. Il faut donc vendre à l'étranger la production française.

L'État passe donc des commandes aux manufactures. La construction du Château de Versailles, l'embellissement des autres résidences royales plus anciennes sont de formidables marchés pour les industriels.

Versailles est le lieu d'exposition du savoir-faire français. Le palais est ouvert à tous . Il suffit seulement de se présenter avec une tenue décente et on peut déambuler aussi bien dans les salons que dans les jardins. Les nombreuses réceptions de souverain et dignitaires étrangers ont aussi pour but de leur présenter des modèles à suivre, en espérant qu'ils achèteront français pour imiter le roi soleil.

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