Chiffre de César

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche

Le chiffre de César ou chiffrement par décalage est un système de cryptographie symétrique assez simple. C'est le code qu'utilisait Jules César pour correspondre avec les chefs de ses armées sans que les ennemis puissent connaître ses plans à l'avance1.

Principe[modifier | modifier le wikicode]

Le chiffre de César fonctionne par décalage des lettres de l'alphabet. Par exemple dans l'image ci-dessus, il y a une distance de 3 caractères, donc B devient E dans le texte codé.

Le principe en est très simple :

César veut échanger des informations stratégiques avec son général Marcus : évidemment, il vaut mieux éviter qu'elles tombent entre des mains adverses, du moins avant que Marcus ait exécuté les ordres de César. Aussi, ils vont utiliser le système cryptographique du Chiffre de César.

Un système cryptographique consiste essentiellement en deux éléments : l'algorithme et la clef. L'algorithme indique seulement les transformations à effectuer sur les données, à l'aide de la clef, pour obtenir le message codé (c'est la procédure, le mode d'emploi). L'algorithme du Chiffre de César est simplissime : « décale chaque lettre du message d'autant de rangs dans l'alphabet que l'indique la clef ». Par exemple, si la clef est 3 et le message à chiffrer A Z F, le message chiffré sera D C I2

César choisit une clef secrète : 7. Il doit la faire connaître à Marcus ; s'il l'envoyait par messager, celui-ci pourrait la découvrir et vendre son renseignement contre de l'argent, par exemple. C'est le problème majeur de la cryptographie symétrique : la transmission des clefs ; la cryptographie asymétrique résout ce problème. En attendant le vingtième siècle, César convoque Marcus dans son bureau pour lui confier la clef, 7, en toute sécurité.

Chiffrement et déchiffrement[modifier | modifier le wikicode]

À présent, Marcus est loin. César veut qu'il attaque secrètement l'armée adverse en pleine nuit : c'est une information stratégique importante que personne d'autre ne doit découvrir avant l'attaque. César utilise donc son système pour chiffrer son message, que seul Marcus pourra (en principe) lire. Le message est attaque le soir des Calendes de Mars, mais comme c'est long, pour notre exemple, on dira qu'en latin c'est : bellum calendae.

Message clair : B E L L U M C A L E N D A E
Place dans l'alphabet : 2 5 12 12 21 13 3 1 12 5 14 4 1 5
Clef de chiffrement :
Résultat de l'opération : 9 12 19 19 2 3 20 10 8 19 12 21 11 8 12
Message chiffré : I L S S B T J H S L U K H L
Chiffre de César appliqué à un message

Marcus qui, par chance, connait le latin, reçoit ilssbt jhslukhl et n'a qu'à faire l'opération inverse (décaler chaque lettre de sept rangs « vers la gauche », c'est-à-dire appliquer comme clef la fonction ) pour retrouver bellum calendae et savoir ce qu'il a à faire.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. En fait, comme on va le voir plus loin, il est rapide de déchiffrer un message chiffré par le Chiffre de César : il suffit d'essayer au maximum 25 possibilités, ce qui est très facile, même sans ordinateur. Néanmoins, il n'est pas aisé de faire de la cryptanalyse sur un champ de bataille : cela demandait quand même un minimum de temps, et c'était du temps gagné par les Romains au cas où le messager était quand même intercepté...
  2. Z est transformé en C parce qu'après Z, il n'y a plus de lettre dans l'alphabet : on recommence donc à A (premier décalage), puis on va à B (deuxième décalage) et C (troisième décalage), et on s'arrête là, parce que la clef est 3 : on ne fait que trois décalages pour chaque lettre du message.
  3. On a fait . « Mod 26 » signifie que l'on travaille « modulo 26 » : à chaque fois que l'on dépasse 26, on repart de 0 (en fait, ici, on repart de 1 pour simplifier).
Portail de l'information —  Tout sur les écritures, les codes secrets, les médias...