Chêne kermès
| Chêne kermès | |
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| Nom commun | Chêne kermès |
| Nom scientifique | Quercus coccifera |
| Statut UICN | LC (préoccupation mineure) |
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Quercus coccifera, le chêne kermès, est un chêne appartenant à la section Ilex.1 Il est apparenté au Quercus calliprinos. Ce végétal est originaire du bassin méditerranéen et du Maghreb, du Maroc à la France (du sud vers le nord) et du Portugal à Chypre et à la Turquie (d'ouest en est) en traversant l'Espagne, l'Italie, la Libye, les Balkans et la Grèce, y compris la Crète. Cette espèce de chêne tient historiquement un rôle important dans l'alimentation des cochenilles du genre Kermes, desquelles est issu la teinte de rouge appelée cramoisi. L'étymologie du nom coccifera est liée à la production de ce colorant grâce aux cochenilles, dérivée du latin coccum, lui-même issu du grec κόκκος, qui désigne l'insecte kermès. Le latin -fera signifie « porteur ».2
Description[modifier | modifier le wikicode]
Le Quercus coccifera est généralement un arbrisseau de moins de 2 mètres de haut, plus rarement un arbre pouvant atteindre jusqu'à 6 mètres de hauteur et 50 centimètres de diamètre pour le tronc (un spécimen de 10 m est enregistré en Libye). C'est une plante sempervirente, aux feuilles persistantes et coriaces mais aussi épineuses et dentelées de 1,5 à 4 cm de long et 1 à 3 cm de large. Les glands mesurent 2 à 3 cm de long et 1,5 à 2 cm de diamètre une fois parvenus à maturité, environ 18 mois après la pollinisation. Ils sont conservés dans une coque recouverte d'écailles denses, allongées et réfléchies.
Il fleurit de mars à mai, par temps encore humide. Il se multiplie aisément par graines, qui sont en réalité des glands qui restent en sommeil jusqu'à leur germination par temps humide. Ceci peut se produire entre la fin de l'été et la fin de l'automne ou bien en début d'hiver (principalement en octobre, novembre ou décembre). Ses glands sont amers et ont très mauvais goût, ils varient considérablement en taille et en forme d'un spécimen à l'autre. Ils peuvent germer avant même de tomber de la plante.
Galerie d'images[modifier | modifier le wikicode]
Tronc.
Feuilles.
Feuilles.
Feuilles.
Glands.
Chêne kermès à Cythère.
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Taxonomie[modifier | modifier le wikicode]
Quercus coccifera[modifier | modifier le wikicode]
Quercus coccifera a été décrit pour la première fois par Carl von Linné en 1753. On l'appelle parfois également chêne-garrigue en français. Le terme « garrigue » vient du catalan ou de l'occitan « garric » (signifiant « tordu »), qui reste le terme utilisé dans ces deux langues. En espagnol, il est également appelé chaparro en référence à sa petite taille, une caractéristique qu'il partage avec d'autres espèces de chênes formant un environnement similaire dans d'autres régions du monde, notamment le chaparral d'Amérique. Le mot « chaparro » provient du basque « txapar » signifiant « petit chêne ».3 Le Quercus coccifera est placé dans la section Ilex.
Quercus calliprinos[modifier | modifier le wikicode]
Quercus calliprinos, « chêne palestinien », originaire de Méditerranée orientale, se distingue du chêne kermès par sa plus grande taille (le plus souvent un arbre, jusqu'à 18 m) et des glands plus gros dépassant 2 cm de diamètre. En Israël, on l'appelle le « chêne commun » (en hébreu : אלון מצוי) ou « chêne de Palestine ». Depuis 2023, Plants of the World Online le considère comme faisant partie de la même espèce que Quercus coccifera.
Habitat[modifier | modifier le wikicode]
Quercus coccifera est un important arbrisseau méditerranéen où le biome qu'il domine porte souvent son nom (maquis, coscojar, garrigue, chaparral, etc.). Il peut former des communautés monospécifiques ou bien cohabiter avec des pins, nerpruns méditerranéens, Myrtus, Arecaceae, genévriers, Pistacia, Rosmarinus, Thymus, etc.
On en trouve dans toute la région entourant la mer Méditerranée ainsi que sur ses îles, des Baléares à Chypre. Il est particulièrement commun en Crète et peut survivre au pâturage intensif des moutons et des chèvres pendant de longues périodes. Il en va de même à Majorque, Ibiza et dans la péninsule Ibérique.
L'espèce pousse sur les pentes sèches et ensoleillées. Elle supporte aussi bien les climats secs la moitié de l'année que les climats semi-désertiques avec des précipitations comprises entre 400 et 600 millimètres seulement. Espèce très rustique, elle pousse bien dans tous les types de sols et résiste au pâturage. Elle est indifférente à la composition chimique du sol, pouvant vivre sur des sols calcaires, caillouteux, ou pauvres. Appréciant les températures chaudes, il ne survit pas au-delà de 1 000 m d'altitude. Il est capable de supporter le climat méditerranéen continental avec des températures plus extrêmes et de faibles précipitations, remplaçant le Quercus ilex (chêne vert) dans les zones plus sèches où il s'adapte parfaitement bien à la sécheresse. Il pousse également sur les falaises et dans les zones venteuses où d'autres espèces de Quercus ou de Pinus ne peuvent résister aux conditions météorologiques difficiles.
Écologie[modifier | modifier le wikicode]
Les chênes kermès vivent généralement dans des régions désertiques sans noyau habité parce que les cultures ne sont pas économiquement rentables et que le climat devient progressivement plus continental et plus sec, se terminant donc par des températures extrêmes accompagnées d'espèces de genévrier nain à croissance lente. C'est la dernière espèce du genre Quercus à disparaître en cas de manque de pluie. Leur importance écologique réside dans leur habitat et leur source de nourriture dans ces zones (ils possèdent des glands comestibles, bien qu'au goût très amer) pour les oiseaux nicheurs, les renards, les rongeurs et les sangliers. Ils forment des fourrés épineux et denses, certains atteignant 5 m de haut. Il est parfois accompagné d'autres espèces végétales de même taille et de plantes grimpantes comme l'asperge ou la zarzaparrilla.
Quercus coccifera est associé à plusieurs espèces d'asperges, Crataegus monogyna, palmier nain méditerranéen, Ephedra, myrte, plusieurs espèces de genévriers ( Juniperus sabinas...), Pistacia terebinthus, lentisque, Olea europea sauvage, salsepareille, Rhamnus lycioides, Rhamnus oleoides, Rhamnus cathartica, etc.
Les chênes kermès sont devenus rares en raison de leur remplacement dans les zones humides par des essences plus grandes comme le chêne vert. Il a également souffert d’une élimination intensive pour être utilisé comme charbon de bois. C'est le seul aliment et refuge pour la faune sauvage dans certaines régions, comme la vallée de l'Èbre et d'autres zones arides où le chaparral remplace les chênes en raison des faibles précipitations.
Il peut survivre longtemps au pâturage intensif des moutons et des chèvres sous la forme d'un tapis de sol de quelques centimètres de hauteur, et poussera plus haut sous la forme d'un buisson ou d'un arbre en fonction du relâchement de la pression de pâturage.
Conservation[modifier | modifier le wikicode]
Le chêne kermès est inscrit comme espèce en voie de disparition dans le Livre rouge de Bulgarie.
Spécimens notables[modifier | modifier le wikicode]
Dans le village chypriote de Kalopanagiotis, le plus grand arbre de cette espèce (d'environ 700 ans) mesure 17 m de haut.
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