Catherine II de Russie

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Portrait de Catherine II de Russie.
Peinture de Catherine II de Russie, Dmitri Levitsky, 1780.

Catherine II de Russie, dite Catherine la Grande ou la dame de fer de Russie, en alphabet cyrillique Екатерина II (Iekaterina II), est une impératrice russe, née le 2 mai (21 avril dans le calendrier julien) 1729 à Stettin en Poméranie (autrefois en Prusse, actuellement en Pologne) et morte le 17 novembre 1796 à Saint-Pétersbourg.

Devenue tsarine, elle sut attirer auprès d'elle de nombreux intellectuels venus de toute l'Europe. Elle entretint une correspondance avec Voltaire et reçut à Saint-Pétersbourg le philosophe Denis Diderot.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Jeunesse[modifier | modifier le wikicode]

Enfance en Prusse[modifier | modifier le wikicode]

Stettin, ville natale de Catherine II de Russie.
Catherine II dans sa jeunesse.

Catherine II impératrice de Russie n’est pas russe quand elle voit le jour : la petite Sophie-Frédérique d’Anhalt-Zerbst fait partie de la noblesse allemande. Elle est née dans la ville de Stettin en 1729, dans le royaume de Prusse. Ses parents sont déçus, car ils espéraient un fils.

Sophie-Frédérique est éduquée de manière rigide et austère. Ses parents étant protestants, elle reçoit une éducation religieuse différente des Russes. Elle n’est pas très heureuse enfant. Son seul rayon de soleil est sa gouvernante, qui lui enseigne le français à travers les grands écrivains.

Mariage en Russie[modifier | modifier le wikicode]

Les parents de Sophie sont extrêmement déçus d’avoir une fille, à l'époque, avoir un garçon était plus prestigieux. Ils vont tenter de fiancer leur fille à un prince d'un état voisin pour rattraper le cas de leur progéniture.

En Russie, le règne est à son apogée et la tsarine Élisabeth Ire de Russie commence à réfléchir à un héritier. Sa décision semble avoir une importance primordiale car elle pourrait entraîner des troubles diplomatiques et civils. On pense particulièrement à Pierre Fiodorovitch, son neveu. Décidée à ne pas céder aux représentants des familles nobles, Élisabeth maintient son jugement initial en nommant Pierre futur tsar de la Russie. Après le dilemme de la nomination de son héritier, Élisabeth va devoir choisir une épouse pour Pierre.

L'éducation de Pierre III de Russie


Pierre a été élevé par M. Brummer, maréchal de la cour. Celui-ci était très sévère avec lui ; il le faisait étudier durement, le destinait au militarisme et le privait parfois de repas durant des journées entières, l'obligeant à regarder les serviteurs manger. Ce comportement lui est resté. En grandissant, il devient fou, occupe ses journées à torturer des chiens et des chats et à s'amuser de sa femme. La grippe qu'il contracte en 1744 n'améliore rien.

Très vite, de nombreuses prétendantes débarquent, toutes voulant être la future tsarine de Russie. Catherine était alors présentée dans les cours de la haute noblesse allemande, et c'est dans ces réseaux-là que cherchaient les émissaires d'Élisabeth. Sophie vient à lui être conseillée : Élisabeth s'intéresse à cette jeune princesse, car autrefois, elle avait elle-même été fiancée à l’oncle de Sophie avant que celui-ci ne meure ; c’est pourquoi, au moment de trouver une épouse pour Pierre, elle se souvient de la famille d'Anhalt-Zerbst. La mère de Sophie saisit l'occasion, et envoie des portraits de sa fille, la représentant dans ses états les plus charmants. Finalement, Élisabeth accepte : Sophie est séduisante, issue de famille de noblesse allemande (pays allié à l'époque), et elle est ignorante en matière de politique. La mère de Sophie se voit donc proposer une invitation pour sa fille à se rendre à Saint-Pétersbourg.

En 1744, Sophie, âgée de 15 ans, arrive en Russie. Son mariage avec Pierre est célébré le 28 juin à Saint-Pétersbourg. Mais la jeune épouse ne mène pas une vie heureuse : la reine, jalouse, fait espionner Sophie, et le duc Pierre est un mari méchant, stupide, ivrogne et grossier. Catherine n'ignore pourtant pas l'enjeu de sa situation : elle a l'espoir qu'un jour, elle pourra gouverner la Russie. Elle patiente donc. Acceptant son triste sort, elle s’adonne à diverses occupations : elle observe le fonctionnement de l’État, apprend le russe, change son nom pour celui, plus russe, de Catherine Alexeïvna, et se convertit à la religion orthodoxe, le 28 juin 1744.

L'épouse d'un tsar épouvantable[modifier | modifier le wikicode]

Pierre III de Russie, son mari.

Désespérée face à une telle famille, Catherine cherche un soutien dans l’armée, les lettres et l’État. Elle trouve par exemple l'aide de l’ambassadeur de Saxe Stanislas Poniatowski, le ministre de Pierre III Nikita Panine, ou les militaires comme le prince Orlov. Catherine commençait à ne plus se sentir si seule mais la mort d’Élisabeth au début de l’année 1762 accélère les choses. Pierre lui succède sous le nom de Pierre III, mais il est toujours aussi ivrogne et fou. Il se montre brutal avec sa femme, l’insultant en public et l’enfermant dans le palais de Peterhof, sur les rives du golfe de Finlande.

Catherine prend le pouvoir[modifier | modifier le wikicode]

Coup d'État et mort de Pierre III[modifier | modifier le wikicode]

La folie de Pierre III de Russie


Quand Pierre III succède à Élisabeth, il fait passer au tribunal un rat pour avoir renversé un de ses soldats de plomb ou, aussi, il ordonne de faire envoyer 100 coups de canon sur Saint-Pétersbourg, ce que l’État refuse de faire. Cela prouve bien qu'en Russie, il n'y avait pas de règles en cas de démence d'un souverain, ou du moins elles n'étaient pas mises en application.

Catherine met sur pied un plan visant à faire tomber du trône son brutal époux. Elle va quérir l’aide des frères Orlov et de l’Angleterre. En juin 1762, elle se rend à Saint-Pétersbourg où l’attendent les armées. Devant près de 14 000 hommes, elle se proclame impératrice en l’absence de son mari. Pierre III comprend qu’il a été trahi, mais il n’a plus aucun soutien, et Catherine le force à abdiquer. Un mois plus tard, Pierre III est retrouvé mort dans sa chambre. Assassinat, suicide ? Plusieurs hypothèses sont émises, mais on pense très fortement que c'est Grigori Orlov qui l'a tué. Catherine se retrouve seule souveraine du plus grand empire d’Europe.

Couronnement de Catherine[modifier | modifier le wikicode]

Palais du Kremlin, Moscou.

Pour consolider son trône, Catherine se fait couronner en septembre 1762 à Moscou, dans la cathédrale de la Dormition, au cœur du Kremlin, le palais des tsars. Elle devient Catherine II de Russie. Un matin, dit-on, elle se réveille et fait appeler ses médecins, leur ordonnant de la saigner afin qu’elle n’ait plus que du sang russe.

Le règne de Catherine II[modifier | modifier le wikicode]

Affaires politiques[modifier | modifier le wikicode]

Le ministre de Pierre III, Nikita Panine, est placé à la tête de la Pologne. Mais, quand il s'avère que le contrat qu'il a fait signer précédemment, instaurant que la Russie s'entendait avec certains pays du nord de l'Europe, ne tiendra pas longtemps, il est remplacé par l'ambassadeur Stanislas Auguste Poniatowski, qui est envoyé gouverner le pays pour plus de sécurité. Catherine a également fait de la Russie une puissance orientale, notamment à travers des guerres contre l’Empire ottoman, et contre les multiples puissances possédant des territoires sur la Mer Noire. Elle gagna aussi la Crimée, les forteresses d'Azov, de Taganrog, de Kinburn et d'Izmaïl, et engagea une guerre contre la Suède. Finalement, elle offre à la Russie 518 000 km2 de territoire supplémentaire.

Réforme de l’État[modifier | modifier le wikicode]

Jean Le Rond d'Alembert, un des philosophes des Lumières
Révolte de Pougachev.

Encouragée par les philosophes, Catherine refuse de créer un parlement, mais se choisit des ministres qui la conseillent. Elle nomme des fonctionnaires pour administrer les territoires et tente de lutter contre la corruption.

Ces réformes touchent toutefois peu les campagnes. Aussi Catherine doit-elle faire face à une immense révolte menée par Pougatchev. Elle finit par mettre fin à cette révolte en emprisonnant et en faisant exécuter ce rebelle. Catherine se refuse à condamner les autres rebelles, mais refuse d'abolir le servage.

Catherine II pendant la révolution française[modifier | modifier le wikicode]

Catherine déteste les révolutionnaires français, la démocratie, la république, car cela instaurait une grande anarchie dans des contrées peu surveillées de la Russie. Lorsqu’éclate la Révolution française, Catherine a 60 ans. Elle se sent seule et triste. Tout son soutien est mort et son fils Paul Ier de Russie la déteste, lui reprochant d’avoir fait tuer son père. Catherine le lui rend bien, ne voyant en lui qu'un incapable et un dégénéré.

Mort subite, à 67 ans[modifier | modifier le wikicode]

Le tombeau de Catherine II, à côté de celui de son mari.

Au matin du 17 novembre 1796, Catherine s’effondre. La tsarine s’éteint après avoir régné sur la Russie pendant plus de 30 ans. Pour sa succession, elle avait tout prévu. Dans son testament, elle déshérite Paul et transmet le pouvoir directement à son petit-fils Alexandre. Mais Paul découvre le testament et le brûle. Puis il fait ouvrir le tombeau de son père Pierre III, le couronne et installe sa mère à côté. Catherine repose ainsi à la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, près de ce mari qu’elle a toujours détesté.

La Russie, foyer de culture sous Catherine II[modifier | modifier le wikicode]

Portrait de Catherine II, Fiodor Rokotov, 1763.

La tsarine n’est pas seulement célèbre pour ses victoires militaires, mais aussi pour sa culture. Seule dans son enfance, elle lisait tous les romans en français qu'elle trouvait. Finalement, elle affirme sa préférence pour les livres historiques, et plus tard, elle crée l'académie des Trois arts nobles.

Elle se lie d’amitié avec Diderot, D'Alembert et Voltaire, leur demande des conseils sur la société et les invite en Russie. Le sujet qu’elle aborda le plus, durant ses longs entretiens avec les philosophes français, fut celui de l’éducation, problème majeur de la Russie, considérablement en retard sur ce point. C’est donc poussée par les idées des Lumières qu’elle réforme le pays. Elle leur confirme également sa sympathie et son amour pour la culture en achetant les bibliothèques des Philosophes. Diderot tente de convaincre Catherine de créer un parlement, mais la tsarine refuse nettement.

Il ne faut pas se méprendre : si Catherine admire les Philosophes, elle ne prend pas parti pour une république. Elle pratique la censure et se montre épouvantée par la Révolution française. Cependant, à l'époque, la quasi-totalité de la population de l'Empire russe demeure illettrée, et cela ne dépendait pas d'une seule personne, même d'une reine. C'est malgré tout sous elle que l'éducation des jeunes Russes (des classes aisées peu nombreuses) gagne le plus.

Catherine II au cinéma[modifier | modifier le wikicode]

Le personnage de Catherine II apparaît dans quelques films, dont :

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie, sources[modifier | modifier le wikicode]

Livres
  • Kristiana Gregory et Julie Lafon, Catherine, princesse de Russie : Saint-Pétersbourg, 1743-1745, 2006 ;
  • Hélène Carrère d'Encausse, Catherine II : Un âge d'or pour la Russie, 2002;
  • Kazimir Waliszewski, Le roman d'une impératrice : Catherine II de Russie, 1893.
Magazine
  • Histoire Junior n° 26, Catherine II, dame de fer de la Russie.
Cet article a été principalement conçu avec l'Histoire Junior, Éditions Faton.
Article mis en lumière la semaine du 16 mars 2015.
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