Carpentras

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Carpentras
Vue sur le Beffroi et le clocher de l'église de l'Observance.jpg
Blason ville fr Carpentras (Vaucluse).svg
Administration
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Carpentras
Intercommunalité Ventoux-Comtat-Venaissin
Code postal 84200
Démographie
Population municipale 30 769 hab. (2021)
Densité 811 hab./km2
Géographie
Altitude Min. 56 m
Max. 212 m
Superficie 37,92 km2
Liens
Site web https://www.carpentras.fr/accueil.html
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Carpentras (en occitan : Carpentràs) est une commune provençale du sud de la France comptant 30 769 habitants (au 1er janvier 2021), située dans le département du Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle est le siège de l'arrondissement ainsi que du canton de Carpentras.

De la fin du VIe siècle jusqu'au concordat de 1801, Carpentras est le siège d'un évêché, provisoirement implanté à Venasque du VIIe siècle jusqu'au XIe siècle environ.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Carpentras se trouve à environ 26 km du mont Ventoux. Certaines parties du territoire communal font partie du parc naturel régional du mont Ventoux.

Démographie[modifier | modifier le wikicode]

Population
1851 1901 1954 1999 2020
10 711 10 443 15 076 26 090 29 865

La mécanisation de l'agriculture et l'abandon des petites exploitations agricoles (exode rural) ont entraîné une augmentation constante du nombre d'habitants à Carpentras dans la première moitié du XXe siècle.

Économie[modifier | modifier le wikicode]

La garance des teinturiers est cultivée à grande échelle dans la région de Carpentras depuis 1768. Avec la création du canal de Carpentras en 1860, les eaux de la Durance ont transformé les garrigues alentours en champs fertiles. Depuis, la culture de légumes et de fruits s'est largement accrue, notamment le raisin, les cerises et les fraises.

La ville est reliée à Avignon et à sa gare TGV par une ligne de train depuis le 25 avril 2015.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Carpentras vers 1700.

Carpentras existe depuis le Ve siècle av. J.-C en tant que colonie celtique de la tribu des Menimii, qui commerce notamment avec les Phéniciens et les Grecs, à qui elle vend blé, miel, chèvres, moutons et peaux d'animaux. Carpentras - alors Carpentorate ou Carpentoracte - continue d'exister à l'époque gallo-romaine, comme en témoigne un impressionnant arc de triomphe romain. Une inscription dédicatoire au dieu romain Mars y a été retrouvée.

Depuis 1274, Carpentras fait partie du territoire pontifical du Comtat Venaissin. De 1309 à 1314, le pape Clément V fait de Carpentras - aux côtés d'Avignon - sa résidence. Sous le pape Innocent VI (1352-1362), la ville est entourée d'un mur d'enceinte doté de 32 tours et de quatre portes afin de se protéger contres les troupes de mercenaires des grandes compagnies. Les quatre portes étaient : la porte de Mazan (est), la porte de Pernes (sud), la porte de Monteux (sud-ouest) et la porte d'Orange (nord-ouest), cette dernière étant la seule à avoir survécu. En 1320, Carpentras devient la capitale du Comtat Venaissin, le comté provençal du pape, et le reste jusqu'à la Révolution française, lorsque le Comtat est annexé par la République française à la suite d'un plébiscite.

Grâce à la politique d'asile de la curie papale, Carpentras était, avec Cavaillon, Avignon et L'Isle-sur-la-Sorgue, une importante ville de refuge pour les juifs français fuyant les persécutions de Philippe IV le Bel. Les Juifs étaient logés dans un ghetto, un quartier juif, dont les portes étaient fermées à clé tous les soirs. La synagogue, datant de 1367, est la plus ancienne de France. Des offices religieux y sont toujours célébrés de nos jours. Le mikvé de la synagogue vaut le détour.

Carpentras fait partie des communes provençales où le Front National exerce une très grande influence : le parti d'extrême-droite y obtient régulièrement 15 à 20 % des voix depuis de nombreuses années ; lors des élections présidentielles de 2017, le score du parti est de 30,6 %. En 1990, le cimetière juif de Carpentras est profané. À l'automne 2005, un incendie criminel a lieu dans une mosquée pendant la prière du vendredi (aucune victime).

Lieux et monuments[modifier | modifier le wikicode]

  • Porte d'Orange.
    Façade de l'hôtel-Dieu.
    L'arc de triomphe romain, appelé arc de Carpentras, est situé à l'arrière du palais de justice. Sur le côté gauche, il présente deux personnages : l'un vêtu de fourrure (peut-être germanique), l'autre en tunique (en raison de ses vêtements exotiques pour le sud de la Gaule, on suppose qu'il s'agit d'un homme oriental)1 ;
  • La porte d'Orange (vers 1360), haute de 27 m, est la seule porte restante de la ville.
  • La tour, ou beffroi, fait également partie des anciennes fortifications médiévales de la ville. Elle fait office de tour de l'horloge depuis le XVIe siècle. La cloche à son sommet date du XVIIIe siècle2 ;
  • L'Ordre dominicain est présent à Carpentras depuis le XIIIe siècle. Leur monastère, de conception extrêmement épurée, a été construit vers le milieu du XVIIe siècle ;
  • La synagogue, construite en 1367, est la plus ancienne encore en activité de France. Sa façade actuelle, plutôt discrète, date de 16093 ;
  • L'ancienne cathédrale Saint-Siffrein porte le patronage de Siffrein de Carpentras. Elle a été fondée sur ordre de l'antipape Benoît XIII. Commencée en 1404, achevée en 1519, sa façade baroque date du XVIIe siècle. Elle est intégrée aux remparts de la ville. L'évêque pouvait assister à la messe depuis une petite loggia accessible via la galerie de la nef principale. Le portail sud, de style gothique tardif, est traditionnellement appelé Porte Juive, car les Juifs convertis au christianisme étaient conduits par ce portail pour se faire baptiser. Dans les pignons du gable, des rats sont représentés en train de manger la Terre. Cette représentation n'est pas, comme on le prétend souvent, une allusion à la peste noire car, au moment de sa réalisation, le contexte de transmission de la maladie était inconnu. Il peut s'agir d'une représentation médiévale de démons ou d'une caricature humiliante des convertis4 ;
  • En 1669, un hôpital pour les pauvres (hospice de charité) est construit afin d'aider les nécessiteux, il sert aujourd'hui de musée ;
  • Au XVIIIe siècle, à l'instigation de Mgr. Joseph-Dominique d'Inguimbert († 1757) est créé un hôpital (hôtel-Dieu) dont la pharmacie abrite une importante collection de faïences de Moustiers ainsi qu'une magnifique bibliothèque d'environ 100 000 volumes. Le musée Duplessis abrite de nombreux tableaux baroques et contemporains ;
  • La chapelle des Pénitents noirs, avec sa façade classiciste, a été construite au XVIIIe siècle ;
  • Le musée Sobirats est dédié aux traditions artistiques et artisanales de la ville ;
  • Le marché hebdomadaire, qui a lieu tous les vendredis matins dans tout le centre-ville, est également réputé.

Autour de Carpentras[modifier | modifier le wikicode]

  • À environ 1,5 km au nord-est de Carpentras se trouve un aqueduc, non pas d'origine ancienne comme le pont du Gard, mais conçu par l'architecte Antoine d'Allemand. Il est inauguré en 1745 et enjambe la rivière Auzon avec ses 48 arches sur une longueur de 631 m. Carpentras fut ainsi alimentée en eau jusqu'en 1893.

Politique[modifier | modifier le wikicode]

Héraldique[modifier | modifier le wikicode]

Blason : « De gueules, à un mors antique de cheval d'argent, dont le milieu est forgé d'un des clous de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ »

La devise de Carpentras est « Unitas fortitudo, dissentio fragilitas » (l'union fait la force, le désaccord la fragilité).

Jumelages[modifier | modifier le wikicode]

Carpentras est jumelée avec les villes suivantes :

Événements et festivités[modifier | modifier le wikicode]

  • Festivals de musique, en juillet et en août ;
  • Carpentras a été, à plusieurs reprises, une étape du Tour de France cycliste.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le wikicode]

  • Elzéar Genet (vers 1470-1548), compositeur ;
  • Vasquin Philieul (1522-1586), traducteur ;
  • Jean-Dominique d'Inguimbert (1683-1757), évêque de Carpentras ;
  • Joseph-Marie-François de Lassone (1717-1788), médecin ;
  • Jean-Joseph-Xavier Bidauld (1758-1846), peintre ;
  • Alexis-Vincent-Charles Berbiguier de Terre-Neuve du Thym (1765-1851), écrivain ;
  • Olivier de Puymanel (1768-1799), marin et général au Vietnam ;
  • Jules Laurens (1825-1901), peintre ;
  • Édouard Daladier (1884-1970), homme politique ;
  • Christophe Maé (né en 1975), chanteur.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

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