Hollie Little Pink Laptop.jpg
Garçon devant un ordinateur.jpg

Le Livre d'or  • avoir tout Vikidia hors-connexion

Participez à améliorer Vikidia : Pilpay, L'Île au trésor, Sorgho, Chasseur-cueilleur, et 300 autres articles importants et trop courts à compléter. Vos contributions sont les bienvenues !

Cérès (mythologie)

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Si tu cherches un article homonyme, tu veux peut-être lire Cérès.
Sculpture représentant Cérès en position assise (Ier siècle apr. J.-C.) au Musée national d'art romain de Mérida (Espagne).
Sculpture de Cérès sur la fontaine monumentale de l'atrium de la villa Bonelli, à Barletta.
Représentation médiévale de Cérès.

Dans la mythologie romaine, Cérès (en latin : Ceres, de la racine proto-indo-européenne ker, « grandir, créer ») est la déesse de l'agriculture, des récoltes et de la fertilité. Son équivalent dans la mythologie grecque est Déméter. Les céréales tirent leur nom de cette déesse.

Mythe[modifier | modifier le wikicode]

Cérès est la fille de Saturne et d'Ops, la mère de Proserpine et la sœur de Junon, Vesta, Neptune, Pluton et Jupiter. Elle a enseigné aux humains l'art de cultiver la terre, de semer et de récolter le blé pour en faire du pain, ce qui en fait la déesse de l'agriculture. Son frère Jupiter, amoureux, engendre avec elle Proserpine (l'équivalent romain de la Perséphone grecque). Neptune tombe à son tour amoureux d'elle et, afin de lui échapper, la déesse se transforme en jument mais le dieu s'en aperçoit et, se transformant également en cheval, ils engendrent ensemble le cheval Arion.

Cette déesse fut également la patronne d'Enna (Sicile). Selon la légende, elle aurait prié Jupiter pour que la Sicile atteigne les cieux. Afin d'exaucer son souhait, Jupiter créa la constellation du Triangle (car l'île est de forme triangulaire), anciennement appelée Sicilia.

Elle possédait douze dieux mineurs qui l'assistaient et étaient chargés de représenter des aspects spécifiques de l'agriculture : Vervactor, qui transforme les terres en jachère ; Reparator, qui les prépare ; Imporcitor (du latin imporcare, « faire des sillons ») qui les laboure en larges sillons ; Insitor, qui les sème ; Obarator, qui laboure leur surface ; Occator, qui les rase ; Sarritor, qui les désherbe ; Subruncinator, qui retire les mauvaises herbes ; Messor, qui récolte ; Convector, qui transporte les récoltes ; Conditor, qui stocke les récoltes ; et Promitor, qui distribue les récoltes.

Culte[modifier | modifier le wikicode]

Les habitants de Sicile voisins du volcan Etna commémoraient chaque année le départ de Cérès pour ses longs voyages en courant toute la nuit avec des torches allumées et en criant.

En Grèce étaient célébrées les Démétrias, en l'honneur de Déméter, déesse équivalente de Cérès. La plus curieuse des traditions pratiquées à cette occasion est celle où les adeptes de la déesse se flagellaient avec des fouets en écorces d'arbres. Athènes célébrait deux fêtes solennelles en l'honneur de Déméter : les Éleusinies et les Thesmophories, instituées par Triptolème, à l'occasion desquelles on faisait des libations (offrandes) de vin doux et des porcs étaient sacrifiés afin de les punir pour les dommages qu'ils causaient aux fruits de la terre.

Les Romains adoptent Cérès en 496 av. J.-C. lors d'une famine dévastatrice, lorsque les livres sibyllins préconisent le culte des divinités grecques Déméter, Perséphone et Iacchos (incarnation de Dionysos à Éleusis). Cérès est alors particulièrement honorée par les femmes à l'occasion de rituels tenus secrets lors des festivités des ambravalia, célébrées en mai avec des processions au cours desquelles les femmes romaines portaient les vêtements blancs des hommes, qui n'étaient que simples spectateurs. On croyait que ces fêtes, afin de plaire à la déesse, ne devaient pas être célébrées par les personnes en deuil, c'est pourquoi elles ne furent pas célébrées l'année de la bataille de Cannes.

Un temple dédié à Cérès est érigé sur la colline de l'Aventin, à Rome. La principale fête en son honneur étaient les Cerealia, ou jeux de Cérès (« ludi cereales »), institués au IIIe siècle av. J.-C. et célébrées chaque année du 12 au 19 avril. Le culte de Cérès devint particulièrement lié aux classes plébéiennes, qui dominaient le commerce des céréales. On sait peu de choses sur les rituels de ce culte, l'une des rares coutumes attestées étant la pratique consistant à attacher des braises ardentes à la queue des renards qui étaient ensuite relâchés dans le Circus Maximus.

Outre le cochon et la truie, Cérès acceptait également le sacrifice du bélier. Lors des festivités, les guirlandes utilisées étaient du myrte ou du narcisse mais les fleurs étaient interdites car Proserpine fut enlevée par Pluton en cueillant des fleurs. Seul le coquelicot lui était consacré, non seulement parce qu'il pousse parmi le blé mais aussi parce que Jupiter lui en faisait manger pour l'endormir et lui donner ainsi un peu de répit dans ses douleurs.

En Crète, en Sicile, à Lacédémone et dans plusieurs autres cités du Péloponnèse (notamment à Éleusis), les mystères d'Éleusis étaient périodiquement célébrés. De là, ils passèrent à Rome où leur tradition subsistera jusqu'au règne de Théodose. Ces mystères étaient dits grands ou petits. Les petits étaient considérés comme des préparations aux grandes, qui se tenaient sur les rives de l'Ilissos, près d'Athènes. Ils conféraient une sorte de noviciat. Après un certain temps plus ou moins long, le débutant était initié aux grands mystères dans le temple d'Éleusis. Les fêtes d'Éleusis duraient chaque année neuf jours, au mois de septembre, jours où les tribunaux étaient fermés. Les Athéniens faisaient initier leurs enfants dès le berceau aux mystères. Il était interdit, même aux femmes, de se rendre au temple en voiture ou en charrette. Les initiés se considéraient sous la tutelle et la protection de Cérès, c'est pourquoi on attendait d'eux un bonheur illimité.

Représentations[modifier | modifier le wikicode]

Cérès est généralement représentée comme une belle femme à la stature majestueuse et au teint coloré, aux yeux alanguis et aux cheveux blonds tombant en désordre sur les épaules.

Outre une couronne d'épis de blé, elle porte un diadème très haut. Parfois, elle est plutôt couronnée d’une guirlande d’épis ou de coquelicots, symbole de fertilité. Elle a de gros seins et porte un panier de céréales dans sa main droite et une torche allumée dans sa main gauche. Sa tunique lui arrive jusqu'aux pieds et elle porte souvent un voile tiré vers l'arrière. Parfois on lui donne un sceptre ou une faucille : deux petits enfants, attachés à son sein et portant chacun une corne d'abondance, indiquent assez la nourrice du genre humain. Elle porte un tissu jaune, la couleur du blé mûr.

Cérès noire[modifier | modifier le wikicode]

En Arcadie, les Figaliens fabriquèrent une statue en bois dont la tête était celle d'une jument avec des dragons pour crinière, qui fut appelée la Cérès noire. Cette statue ayant été brûlée par accident, les Figaliens négligèrent le culte de Cérès et furent punis en conséquence d'une terrible sécheresse qui ne cessa que lorsque, sur les conseils d'un oracle, la statue fut remplacée par une nouvelle.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]


Portail des légendes —  Les mythes, depuis le déluge jusqu'aux extraterrestres.
Auguste Portail de la Rome antique —  Histoire romaine, langues et civilisations italiotes.