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Burgondes

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Les Burgondes sont un peuple germanique qui participe aux grandes migrations de population européenne à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Âge. Au terme de leur migration ils s'installent dans le centre-est de la Gaule (vallée du Rhône et de la Saône et Alpes du nord). Ils ont donné leur nom à une partie de ces territoires : la Bourgogne.

Migrations vers l'ouest

Originaires des rives de la mer Baltique, entre l'Elbe et la Vistule, ils font des migrations successives vers le sud-ouest à travers l'espace germanique, tout en stationnant pendant de très longues périodes sur les rives de l'Elbe, puis du Main (à la fin du IIIe siècle). Ils parviennent aux frontières de l'empire romain, sur les bords du Rhin, au début du Ve siècle apr. J-C.

Les Burgondes entrent dans l'empire romain d'Occident

Rivaux des Alamans, les Burgondes bien qu'ayant été à plusieurs reprises en conflit avec Rome, font alliance avec les Romains vers 369-370. Au début de l'année 407, sous la pression des Huns venus d'Asie, des peuples germaniques comme les Vandales, les Suèves et les Alains franchissent le Rhin gelé près de Mayence. Ils pénètrent alors dans l'empire romain d'Occident et s'enfoncent en Gaule qu'ils pillent. Les Burgondes participent au mouvement d'invasion mais s'installent près du Rhin en Germanie supérieure, près de Mayence et du confluent du Main et du Rhin (actuelle Rhénanie-Palatinat).

En 413, l'empereur romain Constance III, leur accorde le statut de peuple fédéré, c'est-à-dire qu'en échange de leur installation dans l'empire romain ils doivent défendre leur nouveau territoire contre d'éventuels envahisseurs. Ils doivent en particulier combattre les Huns qui tentent de pénétrer dans l'empire. En 428/429, le roi des Burgondes Gondicaire, réussit à les vaincre temporairement.

À leur arrivée dans l'empire romain, les Burgondes étaient païens. Au contact des missionnaires et des populations chrétiennes de la Gaulle et de la Germanie, ils se convertissent au christianisme. Cependant il semble que les Burgondes établis dans les parties nordiques de leurs territoires soient des chrétiens catholiques, fidèles aux idées du Concile de Nicée, alors que ceux qui sont dans la partie sud aient été tentés (comme nombre de Germains) par la doctrine arienne ; ces derniers le resteront jusqu'au début du VIe siècle.

Les Burgondes entrent en Gaule

En 435, le roi Gondicaire attaque la province romaine de Belgique première. Les Burgondes atteignent la région de Toul et de Metz. Mais leur expansion est arrêtée par les Romains sous l'autorité d'Aétius, le maitre de la milice de l'empereur Valentinien III. Les territoires rhénans des Burgondes leur échappent et sont alors soumis aux Huns.

Vers 443, Aétius autorise les survivants fidèles à Rome à s'installer comme fédérés plus au sud dans la vallée du Rhône et du lac Léman (la Sapaudia). Pour leur installation comme défenseurs de ces parties exposées de l'empire, les Burgondes reçoivent les deux tiers des impôts (sur les biens fonciers et la possession d'esclaves) (parts réservées à l'armée et à l'État). Les Burgondes étaient alors moins de 50 000 personnes, soit une très petite minorité par rapport aux indigènes gallo-romains.

En 451, les Burgondes font partie de la coalition des peuples vivant en Gaule (Gallo-romains et Germains) qui arrêtent l'invasion des Huns à la bataille des Champs catalauniques près de Troyes.

Les Burgondes s'imposent dans le centre-est de la Gaule

Le royaume burgonde dans la deuxième moitié du Ve siècle

Au milieu du Ve siècle les Burgonde sont dirigés par deux rois simultanés, Gondioc (installé à Lyon) et Chilpéric (résidant à Genève). Pour leur action dans cette partie de l'empire ils reçoivent le titre de magister militum Galliarum (maître de la milice des Gaules). Ce titre leur donne autorité sur les citoyens romains des régions qu'ils contrôlent. En 457, à la suite de négociations entre les nobles gaulois (qui refusent la nomination de l'empereur Majorien) les Burgondes soutenus par Théodoric Ier le puissant roi des Wisigoths conquièrent les cités de Besançon, Chalon-sur-Saône, Langres, Autun, Grenoble et Lyon, le Valais, la Tarantaise. Entre 469 et 473, il en fut de même pour les cités de d'Avignon, Valence, Die, Viviers, Gap, Embrun, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Vaison, Orange, Sisteron, Apt et Cavaillon. Ils monnaient leur appui aux divers concurrents qui se disputent la tête de l'empire d'Occident (ainsi en 473, le roi Gondebaud impose Glycérius comme empereur).

Cependant, en 476, alors qu'à Ravenne capitale de l'empire d'Occident, le dernier empereur Romulus Augustule est déposé par un chef germanique, les Burgondes tentent de s'emparer d'Arles et de Marseille mais en sont empêchés par Euric le roi wisigoth qui contrôle tout le sud de la Gaule.

Les luttes internes

La disparition de l'empire d'Occident fait des rois des peuples germaniques installés en Gaule les maîtres de fait du pouvoir civil et militaire, mais également provoque leur concurrence pour la possession des territoires. Désormais les Burgondes ont pour voisins les Ostrogoths en Italie, les Alamans au Nord, les Wisigoths au sud et à l'ouest et le reliquat de l'empire romain qui subsiste entre la Loire et le nord de la Seine (conquis dès 486 par les Francs saliens du roi Clovis Ier).

Le roi burgonde Chilpéric Ier meurt entre 476 et 480. Ses neveux Gondebaud (à Lyon) et Godégisèle (à Genève) lui succèdent. Vers 500, Godégisèle obtient l'appui de Clovis pour attaquer son frère Gondebaud. Ce dernier est battu et doit se réfugier à Avignon, où ses adversaires l'assiègent. L'intervention du roi wisigoth fait reculer les assiégeants. En 501 Gondebaud vainc son frère à Vienne et le tue (ainsi que sa famille). Gondebaud reste le seul roi.

Au cours de la guerre entre les Francs et les Wisigoths (qui se termine par la victoire franque de Vouillé en 507), les Burgondes envoient des troupes pour aider les Francs. Les Francs s'emparent de la partie gauloise du royaume wisigoth, mais les Burgondes ne peuvent prendre Arles et Narbonne à la suite d'une intervention du roi ostrogoth Théodoric Ier.

Disparition du royaume des Burgondes

En 516, Sigismond succède à son père Gondebaud. Il abandonne l'arianisme (très répandu chez les Burgondes, en particulier dans la noblesse et dans l'armée) et se convertit au catholicisme, il en fait de même pour ses enfants. Une sombre histoire de jalousie familiale lui fait assassiner son fils en 522. En 523, son cousin, le roi franc Clodomir Ier, ayant des liens familiaux avec le roi Godégisèle assassiné en 501, l'attaque, le vainc et le tue (ses enfants et sa femme sont également tués).

Godomar III, frère de Sigismond lui succède. En 524, les rois francs Clodomir Ier, Clotaire Ier et Childebert Ier l'attaquent, mais sans grand succès (Clodomir trouve la mort au cours de l'expédition) ; au même moment, leur allié, le roi ostrogoth s'empare de cités du sud (Gap, Apt, Cavaillon, Carpentras, Orange, Sisteron, Embrun). En 532 ou 533, les rois francs récidivent. Godomar assiégé dans Autun, doit s'enfuir (peut-être dans les Alpes, au Val Gaudemard). Ses vainqueurs se partagent le royaume burgonde.

La politique des rois burgondes

Les Burgondes se sont installés dans une portion de l'empire romain d'Occident où vivait une population très nombreuse soumise aux lois romaines. Les rois burgondes organisent la cohabitation entre les deux populations très différentes.

Au cours du Ve siècle, les rois burgondes sont reconnus par l'empereur romain d'Occident voire celui de l'empire romain d'Orient. Ils reçoivent les titres de maître de la milice et de Patrice, ce qui leur confèrent l'autorité sur les Gallo-romains. Après la disparition de l'empire d'Occident en 476, les rois burgondes conservent l'organisation administrative romaine. Cependant le roi est représenté dans chaque cité (territoire autour d'une ville importante) par deux comtes, l'un d'origine burgonde l'autre d'origine gallo-romaine.

Les rapports entre les différentes populations sont réglés par des lois spécifiques. Vers l'an 501-502, Gondebaud édicte une législation à la fois civile et criminelle. Elle est inscrite dans deux codes de lois. La lex Burgundionum, (la loi gombette) concerne les situations où sont impliqués des Burgondes non clercs (il s'agit de la reprise du droit germanique mais influencé par le droit romain). La lex romana Burgundionum s'applique aux gens d'Église et aux cas où sont impliqués seulement des Gallo-romains (il s'agit de la conservation du droit romain). Ces dispositions sont reprises et complétées par les successeurs de Gondebaud, les rois Sigismond et Godomar.

Les Burgondes (contrairement aux Wisigoths) se montrent tolérants en matière religieuse. L'élite burgonde (comme la plupart des peuples germaniques) est de confession arienne, considérée comme hérétique par les tenants chrétiens des décisions du concile de Nicée (ce qu'étaient alors les chrétiens gallo-romains). Le roi montre l'exemple de tolérance. Le roi Gondebaud est arien, mais Carétène son épouse est nicéenne. Le roi est ami avec Avit évêque nicéen de Vienne. La princesse burgonde Clotilde, épouse de Clovis, roi des Francs, ainsi que sa sœur, sont de confession nicéenne. Le fils de Gondebaud, le roi Sigismond et ses enfants se convertissent au christianisme nicéen.

Source

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Burgondes de Wikipédia.

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