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Bourgeoisie
La bourgeoisie est la classe sociale des gens qui s'enrichissent grâce au capitalisme, par leurs entreprises de commerce et d'industrie, et qui ont grâce à cela une influence forte sur la politique, la société et l'économie (les trois sont liées).
Il est difficile de donner exactement le nombre de bourgeois dans un pays. On a tendance à distinguer les « petits bourgeois », qui sont plutôt aisés, des « bourgeois » stricto sensu qui eux sont riches. Ainsi, l'économiste Philippe Richard distingue clairement la petite bourgeoisie des autres bourgeois1. La principale différence entre les aisés et les riches est que les premiers ont besoin de travailler pour gagner leur vie, contrairement aux seconds qui peuvent vivre des loyers qu'ils reçoivent, des actions qu'ils ont dans différentes entreprises...
La situation des bourgeois se perpétue par héritage, par transmission d'habitudes et d'éducation qui leur permettent d'obtenir facilement des emplois bien rémunérés. Des personnes peuvent perdre leur statut de bourgeois ou l'inverse (c'est la mobilité sociale), mais ces changements sont plutôt lents et limités.
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Moyen Âge et époque moderne[modifier | modifier le wikicode]
À l'origine, le terme désigne les habitants des villes (les « bourgeois », habitant le bourg) ; le terme évolue ensuite pour désigner les habitants des villes les plus riches qui gagnent progressivement en pouvoir et en indépendance au Moyen Âge. C'est même un statut juridique à part entière accordé à certaines personnes dans les villes du Moyen Âge, pour leur donner des droits commerciaux et politiques.
Le terme est utilisé historiquement pour désigner des personnes plutôt riches, mais qui ne sont pas issus de la noblesse ou du clergé. Ce sont par exemple des marchands qui font fortune dans le commerce maritime, un avocat dont les services sont très lucratifs, ou encore des artisans dont la production est importante.
Dans l'Ancien Régime, cette classe sociale appartient au Tiers-État, et s'oppose à la noblesse et au clergé. Une grande partie des acteurs politiques de la Révolution française sont par exemple issus de la bourgeoisie française.
À partir du XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]
À partir du XIXe siècle, le terme prend un sens plus large que celui restreint d'habitant des villes assez aisé avec un statut particulier : la bourgeoisie désigne désormais les personnes moyennement aisées, voire riches, et surtout celles qui « exploitent » les plus pauvres, dans le langage de la gauche. Les bourgeois sont alors vus par leurs opposants comme individualistes (ils ne pensent qu'à leur argent et leur confort) et soucieux de leur propre sécurité.
Pour le penseur Karl Marx, qui est le premier théoricien du marxisme, les bourgeois sont ceux qui possèdent les moyens de production (les usines, les champs) et les moyens d'échange (les marchés, les transports, les bourses).
Au XIXe siècle, la grande bourgeoisie profite de l'industrialisation en accordant une grande importance à l'argent. De grandes familles industrielles naissent, comme les Schneider en France, les Krupp en Allemagne et les Ford aux États-Unis. Patrons d'usines, négociants ou banquiers, ces riches bourgeois accordent beaucoup d'importance à l'argent. Ils habitent dans le luxe des beaux appartements, entourés de nombreux domestiques. Les grands bourgeois sont caricaturés par des artistes comme Honoré Daumier : ils sont représentés avec un gros ventre, un chapeau haut de forme, un costume sobre et un cigare, symbole de richesse. Ils se font faire leur portrait par de grands peintres comme Gustave Caillebotte ou par des photographes. Ils collectionnent les œuvres d'art.
Les grands bourgeois forment des alliances entre eux et cherchent à jouer un rôle politique pour défendre leurs intérêts. En France, l'opposition bourgeoise s'affirme lors de la révolution de 1830 contre le roi Charles X et triomphe sous la monarchie de Juillet (1830-1848), dirigée par Louis-Philippe Ier, qui était d'ailleurs surnommé « le roi-bourgeois ». La bourgeoisie parisienne, suivie par celle des villes de province, s'unifie à travers les grandes écoles, la presse et des intérêts économiques communs.
Au XIXe siècle, une classe moyenne (moyenne et petite bourgeoisie) se développe aussi peu à peu : elle comprend des commerçants, des médecins, des salariés, des fonctionnaires, des employés de bureau, des avocats ou des individus qui occupent des postes dans les banques. Elle cherche à se différencier du monde ouvrier dont elle est parfois issue, et à s'élever socialement par l'épargne et par l'instruction.
Dans la littérature[modifier | modifier le wikicode]
- De nombreux écrivains du XIXe siècle, comme Honoré de Balzac ou Guy de Maupassant, décrivent, dans la plupart de leurs œuvres, des petits bourgeois (Maupassant) ou des grands bourgeois (Balzac) et leur évolution dans la société.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Philippe Richard, Pourquoi les riches posent problème. 20 idées reçues sur les inégalités, Max Milo, 2022
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