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Batanga

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Ne pas confondre avec Tatanga !

Les Batanga sont un groupe ethnique vivant le long de la côte camerounaise. Le peuple Batanga est divisé en plusieurs ethnies.

Histoire  du peuple Batanga[modifier | modifier le wikicode]

Les colons allemands se sont installés dans la localité de Kribi parce que le site leur était favorable car ceux-ci avaient des objectifs politiques, économiques, géostratégiques et même religieux. La conférence de Berlin en 1885 consacre la validité des traités passés par Nachtigal avec les chefs Douala. Ainsi le lieutenant R. Kund débarque sur la côte de Kribi, précisément à Grand-Batanga. Il négocie un protectorat avec les chefs locaux à savoir : Madola et Toko. Début octobre 1887, il est rejoint par le botaniste Braun et le zoologiste Wessenborn. Cette mission devait poser les jalons d’une pénétration sage vers l’intérieur. C’est pourquoi Kund érige Kribi en chef-lieu de district1.

Durant des années, le peuple Batanga a vécu sous l’égide des Allemands ; avec des méthodes peu cordiales, soumis aux travaux forcés pour réaliser les œuvres allemandes, ceci jusqu’à l’éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914. Au moment où éclate la guerre, Kribi demeure la ville de prédilection des colons allemands. C’est le 20 novembre 1914 que le général Dobell, commandant du corps expéditionnaire franco-britannique, prescrit depuis son quartier général de Douala l’occupation de Kribi jusque-là sous administration allemande2. Le régiment du Gabon encore appelé colonne du Sud, fut chargé de mener l’opération sur la côte kribienne à partir de des régions d’Oyem et Bitam, celles-ci étant sous le commandement de ‘‘Le Meilleur’’.

Les combats pour la prise de Kribi faisaient rage entre les troupes allemandes et les forces alliées. L’étau qui se resserrait progressivement sur les Allemands aurait eu du succès si ces derniers n'avaient pas pris la décision d’utiliser les Batanga comme bouclier humain. Partout les cadavres jonchaient les artères de la ville, ici des femmes éventrées, là des enfants mutilés. Connaissant la barbarie et la cruauté du Mayor Von Hagen, les alliés eurent pitié des Batanga et envisagèrent de les protéger contre les menaces proférées par ce dernier, qui aurait juré de mettre fin à l’existence de l’homme Batanga.

C’est ainsi que les Batanga furent d’abord envoyé à Manoka, puis à Victoria où ils seront affectés dans une quinzaine de plantations autour du Mont Cameroun. La vie était très difficile pour l’homme Batanga. Dès l’âge de 9 ans celui-ci devait travailler pour survivre. Les exilés ont dû se contenter des multiples chiens et chats çà et là pour pallier la carence en viande, de bœuf, de même que les escargots. Fustigés, ils durent endurés la xénophobie des autochtones. Malgré cet environnement défavorable à l’épanouissement de l’homme, à cause des travaux forcés et pénibles, ce peuple trouvait quand même le temps de se distraire. En effet le soir venu, chaque groupe ethnique employé comme manœuvre dans les plantations de Molyko, Bolifamba et Mweastore organisait des jeux et des danses. Parmi celles-ci il y avait : l’ambassy bay, le Mbaya, le Bessibwa. Les enfants quant à eux, jouaient au Dikulen.

L’exil du peuple batanga au Cameroun anglophone va du 27 février 1915 à l’aube de 1916.

Les Ethnies Batanga[modifier | modifier le wikicode]

Le peuple Batanga vit le long de la côte camerounaise et comprend :

  • Les Batanga Ba-nda de l’embouchure du Nyong et de la Lokoundjé ;
  • Les Banôh de Kribi, Bwambe, Lobe et Bongahélè ;
  • Les Bapuku installés dans les villages Mpalla, Mpolongwé, Grand Batanga, Eboundja et Londji.  

Les Banôh et les Bapuku parlent un dialecte extrêmement rapproché du Duala et presque semblable au Malimba.

Culture Batanga[modifier | modifier le wikicode]

Le peuple Batanga a une culture riche et diversifiée. Les Batanga croient à un être suprême, auguste vieillard installé derrière les nuages, dans un grand village des ancêtres morts. Poséidon, Vénus, Aphrodite, Les Hérides, Danaos… toutes ces entités divines et sous-marines connues des cultures méditerranéennes sont désignées par les Batanga sous le vocable unique de « Djengu » au singulier et de « Mengu » au pluriel. Dans le langage populaire elles sont connues sous l’appellation de « Mami- Water » (Déesse des eaux). Dans la conception batanga, les esprits de l’eau ont un aspect féminin, d’une beauté rare avec une chevelure qui leur recouvre tout le corps jusqu’aux talons.

Le peuple Batanga vit essentiellement de la pêche, celle-ci leur procure de l’argent. Quant à l’agriculture, elle n’est pas assez vulgarisée à cause des sols jaunes, médiocres, arides et même souvent stériles. Les Batanga ont également accepté des religions étrangères, à savoir le catholicisme et le protestantisme.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Histoire du Cameroun. Par Engelbert Mveng. Paris: Présence africaine, 1963, page 293
  2. Georges Bruel, 1934 : p149 , l'Afrique Equatoriale française
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