Basilique de Vézelay

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Fichier:Basilique de Vézelay.jpg
Vue aérienne sur la basilique
Vue extérieure sur la basilique de Vézelay dans sa longueur.
La nef.
Ange portant l'olifant (petit cor en ivoire).

La basilique de Vézelay est une importante abbaye située dans le village de Vézelay, en Bourgogne-Franche-Comté, consacrée à sainte Marie-Madeleine.

Ce haut lieu de pèlerinage dans le catholicisme attire aussi beaucoup de touristes pour son architecture.

Depuis 1979, elle est inscrite dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Histoire

L'édifice a fait un long parcours avant de nous parvenir sous sa forme actuelle. De nos jours, pour se rendre à la basilique, il faut grimper la colline de Vézelay qui surplombe le village.

Son histoire commence au IXe siècle : les terres de Vézelay faisaient alors partie d'une région qui avait été léguée au comte Girart de Roussillon et à sa femme Berthe, par le père de cette dernière, le roi de France Louis le Pieux. Vers 859, le couple décida de faire établir un petit monastère de femmes sur la colline de Saint-Père (voisine à celle où se trouve l'actuelle basilique), en la mémoire de leur fils qui venait de mourir après seulement une année de vie. Mais le projet religieux est de courte durée, car quelques années plus tard, l'édifice s'effondre à la suite d'un incendie allumé par des troupes barbares, des Vikings.

À l'issue de cette invasion, on reconstruit un monastère sur l'autre colline : une communauté de moines bénédictins s'y installe.

Au XIe siècle siècle, la petite église, de maigre fréquentation, acquiert une énorme renommée lorsque l'abbaye prétend avoir recueilli des reliques sacrés, appartenant autrefois à Marie-Madeleine, reconnue dans la religion catholique comme sainte pour sa vie tumultueuse qui fut pardonnée par son amour pour Jésus qui la sauve par une apparition après sa résurrection. On y vénère donc Marie-Madeleine, le symbole du pardon des péchés pour un nombre très élevés de pèlerins dans toute l'Europe, dont beaucoup n'hésitent pas à se rendre en pèlerinage à l'église.

Au XIIe siècle siècle, en 1120, le monastère subit pour la seconde fois un incendie. Les moines entreprirent alors la reconstruction des bâtiments : c'est sous ces travaux que l'édifice prend sa forme actuelle, avec la nef et le tympan qui donnent aux lieux une véritable allure royale. C'est dans ces conditions que le monastère dédié à Marie-Madeleine connaît son apothéose, et dans ses plus belles heures, attire des fidèles de renommée comme Bernard de Clairvaux, le croisé, ou les rois Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste. Toutes ces richesses sont en proie à de nombreuses convoitises de la part des seigneurs alentour, mais le pape place le monastère sous sa tutelle personnelle et le déclare lieu saint hors du Vatican. Ainsi, il échappe à la soumission du jaloux évêque d'Autun. Le monastère rivalise de beauté avec l'abbaye de Cluny, également en Bourgogne, très influente, qui bénéficie elle aussi d'une protection spéciale par le pape : les conflits religieux se manifestent, et déjà la popularité du monastère gêne certains...

Dès l'aube du XIIIe siècle siècle, des rumeurs circulent : le monastère provençal de Saint-Maximin déclare, lui aussi, avoir déterré les reliques sacrés de Sainte-Madeleine. C'en est une abbaye détentrice de trop. En 1279, la polémique se propage jusqu'au Vatican, chez le pape Nicolas III qui, lorsqu'il l'apprend, met un terme au débat en attribuant la possession au monastère de Saint-Maximin. En conséquence, les pèlerins se désintéressent peu à peu du monastère de Vézelay, qui est délaissé. La communauté de moines va progressivement se diviser et partir vers de nouveaux horizons, pour, au XIVe siècle, laisser tout l'édifice à l'abandon.

Les bâtiments manquent de s'écrouler quand, juste à temps, le célèbre écrivain archéologue Prosper Mérimée inspecte les lieux en 1840, affirmant qu'une rénovation s'impose sans délai. Il confie les travaux à Eugène Viollet-le-Duc.

En 1870, le monastère connaît un événement important : sa crypte voit des reliques de Marie-Madeleine officiellement déposées à son emplacement. C'est une faveur considérable, qui fait renaître les lieux aux yeux des pèlerins. Le pape, lui-même, en 1920, fait élever le monastère au rang de basilique : c'est un titre prestigieux, qui ne fait qu'accroître la renommée du lieu saint.

Architecture

Les lieux ont connu différentes époques, mais ce sont les travaux du XIIe siècle siècle qui leur ont donné leur aspect actuel tant admiré par de nombreux touristes.

Le chœur reconstruit entre 1885 et 1190 est typiquement de style gothique primitif : il se veut lumineux, car c'est l'endroit où l'on réalise les services liturgiques. La nef de la basilique édifiée entre 1120 et 1140 est de style architectural roman. Elle est remarquable pour sa longueur, qui dépasse celles de grandes cathédrales comme Notre-Dame-de-Paris. Elle est faite d'arcs en pierres polychromes, alternativement ocres et blanches.

Portail principal

Le tympan est, en architecture, une des parties architecturales qui constituent le portail des églises romanes. Il s'agit d'un demi-cercle sculpté en bas-relief ; il est situé au-dessus du linteau et des portes, et au-dessous des voûtes. Il reflète l'art roman.

Les tympans apparaissent dans les portails des églises romanes, au Moyen Âge. Certains étaient situés sur les façades extérieures des églises ; lorsqu'on les franchissait, on pénétrait dans le lieu de culte et, de fait, ils matérialisaient la transition entre le monde de Dieu et celui des hommes.

La précision et la délicatesse des ornements étaient très importants, car la sculpture s'adressait souvent aux fidèles de classes sociales où l'on ne bénéficiait pas de l'enseignement de l'écriture et de la lecture. Ils étaient aussi vus par les fidèles d'autres religions (moins nombreux) qui passaient devant les églises, présentes dans de nombreux villages de manière à symboliser l'importance des lieux. Elles témoignaient aussi de l'importance de la religion au Moyen Âge, au sein de la société.

La façade principale s'élève sur trois portails : Eugène Viollet-le-Duc ordonna d'édifier sur le portail du milieu, un grand tympan avec un bas-relief qui, conformément à la tradition catholique, représente le jour du Jugement Dernier tel qu'on l'imaginait au Moyen Âge : le jour de la fin de la vie, où les morts sont jugés pour leurs actes passés et envoyés, soit au Paradis, autrement en Enfers. C'était un épisode important de la vie religieuse dans la catholicisme, dont la pratique était motivée par la vie éternelle dans l'Au-delà. Le Christ est positionné au centre de la scène, assis sur un trône blanc. À sa gauche, on illustre les bonnes âmes qui étaient conduites par l'archange Gabriel ou saint Pierre au Paradis. À sa droite se tiennent les mauvaises âmes condamnées au supplice où les emmènent un diable. Les illustrations tentent d'être le plus fidèle possible à la vision décrite dans la Bible.

Tympan du portail principal (extérieur)

Portail du narthex

Différentes parties du portail.

De nombreuses sculptures représentent épisodiquement la vie du Christ.

À l'intérieur, dans la longueur du narthex, on rencontre un autre portail dont le tympan est considéré comme un chef-d'œuvre architectural roman. Il est orné de fines sculptures. Il représente également Jésus en son centre, et à ses côtés, les apôtres. Jésus, grâce ses mains, illumine ses disciples, tandis que ceux-ci mettant à l'écrit ses paroles : c'est le futur Nouveau Testament, que les apôtres vont devoir utiliser pour évangéliser.

Tympan du narthex

Pèlerinages

Façade de la basilique

L'abbaye a été élevée par le pape en personne au rang de basilique : c'est un titre octroyé aux hauts-lieux du christianisme, et qui légitime les pèlerinages vers cet endroit. De fait, de très nombreux chrétiens s'y rendent en tant que pèlerins de manière « légale » aux yeux de l'église catholique.

Saint-Jacques-de-Compostelle

Pour en savoir plus, lis l’article : Chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Vézelay est le départ de l'un des chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins provenant de Champagne, de Wallonie et d'Allemagne rhénane s'y regroupent avant de rejoindre Saint-Léonard de Noblat, ancien point de départ de la via Lemovicensis en passant par La Charité-sur-Loire, où ils trouvent de nombreux lieux d'accueil, il en est de même à Issoudun, ou à La Souterraine. De Saint-Léonard, les pèlerins gagnent Limoges où ils peuvent prier saint Martial, libérateur des prisonniers, puis Périgueux, où ils trouvent les reliques de saint Front, le premier évêque de la ville. La traversée de la Garonne se fait à La Réole où à Marmande (le comte de Toulouse, seigneur du lieu, a donné les droits perçus pour le péage à l'église Notre-Dame de Roncevaux). Les pèlerins s'engagent ensuite dans la périlleuse traversée de la région, alors insalubre, des Landes, puis, par Saint-Sever et Saint-Palais, atteignent Ostabat.

À Saint-Léonard, ils peuvent choisir une route « plein sud » qui passe à Rocamadour (où se trouvent le sanctuaire de la Vierge noire, très vénéré sur le camino francés et le tombeau de saint Amadour), pour rejoindre à Cahors le chemin venant du Puy-en-Velay.

Voir aussi

Vikiliens

Ouvrages

Article mis en lumière la semaine du 13 novembre 2017.
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