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Barcelonnette

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Barcelonnette
Mairie, Barcelonette, France.jpg
Blason Barcelonette 04.svg
Administration
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence (sous-préfecture)
Arrondissement Barcelonnette (chef-lieu)
Intercommunalité Communauté de communes Vallée de l'Ubaye - Serre-Ponçon (siège)
Maire Sophie Vaginay
(2020-2026)
Code postal 04400
Démographie
Population municipale 2 575 hab. (2018)
Densité 157 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 23′ 12″ Nord
6° 39′ 11″ Est Cartes, vues aériennes et satellitaires
Altitude Min. 1 115 m
Max. 2 680 m
Superficie 16,42 km2
Liens
Site web barcelonnette.com
voir modèle • modifier
Paysage barcelonnet.

Barcelonnette est une ville et commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Démographie[modifier | modifier le wikicode]

Population
1962 1968 1975 1982 1990 1999
2 432 2 476 2 626 2 735 2 976 2 819

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Barcelonnette est fondée sous son nom actuel en 1231 par Raimond-Bérenger V, comte de Provence. Le nom de la ville est parfois considéré comme étant apparenté à celui de Barcelone, en Catalogne. Albert Dauzat et Charles Rostaing renvoient pour ce faire à un document daté de 1200 portant le nom de Barcilona (pour désigner Barcelonnette), et suggèrent que le nom dérive des deux racines *bar et *cin, signifiant toutes deux montagnes (le deuxième élément se retrouve également dans le nom du mont Cenis).

Dans le dialecte vivaro-alpin de l'occitan, la ville est connue sous le nom de Barcilona de Provença ou, plus rarement, Barciloneta selon la norme classique ; Barcilouna de Prouvenço ou Barcilouneto selon la norme mistralienne. Son nom latin, Barcino, est identique à celui de la future Barcelone, fondée en 10 av. J.-C. par Auguste.

Les habitants de Barcelonnette sont les Barcelonnets ou Barcelonnettais.

Origines[modifier | modifier le wikicode]

La région de Barcelonnette est peuplée par les Ligures dès le Ier millénaire av. J.-C., et l'arrivée des Celtes plusieurs siècles plus tard entraîne la formation d'un peuple mixte celto-ligure, les Ésubiens. Polybe décrit les Ésubiens comme étant belliqueux mais néanmoins civilisés et commerçants, et Jules César loue leur bravoure. L'ouvrage Histoire des Gaulois décrit la vallée de l'Ubaye comme étant le territoire des Ésubiens.

À la suite de la conquête romaine de la Provence, Barcelonnette est incluse dans une petite province gouvernée par Albanus Bassalus dont la capitale est Embrun. Celle-ci est intégrée peu après à la Gaule narbonnaise. En 36 apr. J.-C., l'empereur Néron transfère Barcelonnette à la province des Alpes Cottiennes. La ville est connue sous le nom de Rigomagensium sous l'Empire romain et est la capitale d'une civitas (une subdivision provinciale). Des monnaies romaines ont été découvertes dans les environs de Barcelonnette.

Cité médiévale[modifier | modifier le wikicode]

La ville de Barcelonnette proprement dite est fondée en 1231 par Raimond-Bérenger V, comte de Provence. Selon Charles Rostaing, cet acte de « fondation » formelle donne certains privilèges à la nouvelle ville, qui reçoit alors un consulat (lui donnant le pouvoir de s'administrer et de se défendre) en 1240.

Le contrôle de la ville au Moyen Âge alterne entre celui des comtes de Savoie et de Provence. En 1388, après que le comte Louis II de Provence ait conquis Naples, le comte de Savoie Amédée VIII peut prendre sans craintes le contrôle de Barcelonnette. Elle revient cependant sous domination provençale en 1390, avec pour seigneurs la famille d'Audiffret. À la mort de Louis II, en 1417, elle est reprise par la Savoie et, bien que René d'Anjou l'inclue à nouveau dans le domaine provençal en 1471, elle restera savoyarde jusqu'au début du XVIe siècle puisque le comté de Provence devient partie intégrante du royaume de France à la mort du comte Charles III, en 1481.

Ancien Régime[modifier | modifier le wikicode]

Lors de l'invasion de la Provence par Charles Quint en 1536, le roi d'Espagne envoie 6 000 Landsknechts (soldats allemands) se battre contre François Ier, dévastant la religion en ayant recours à la méthode de la terre brûlée. Barcelonnette et la vallée de l'Ubaye demeurent sous souveraineté française jusqu'au deuxième traité du Cateau-Cambrésis, le 3 avril 1559.

Au XVIe siècle, la majeure partie des habitants de la ville se convertit au protestantisme et est réprimée lors des guerres de religion.

En 1588, les troupes de François de Bonne de Lesdiguières entrent dans la ville et mettent le feu à son église lors de leur campagne contre le duc de Savoie. En 1600, après la paix de Vervins, le conflit entre Henri IV de France et la maison de Savoie renaît, et Lesdiguières reprend Barcelonnette jusqu'au traité de Lyon, le 17 janvier de l'année suivante. En 1628, lors de la guerre de Succession de Mantoue, Barcelonnette ainsi que les autres villages de la vallée de l'Ubaye sont pillés et incendiés par Jacques du Blé d'Uxelles et ses troupes alors qu'ils traversaient l'Italie en direction du duché de Mantoue. La ville est reprise par le duc de Savoie en 1630 et, en 1691, elle est de nouveau reconquise par les troupes du marquis de Vins pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg.

Entre 1614 et 1713, Barcelonnette est le siège de l'une des quatre préfectures relevant du Sénat de Nice.1 À cette époque, la commune de Barcelonnette achète les droits de la seigneurie locale, mise aux enchères par le duc de Savoie, et acquiert ainsi ses propres pouvoirs judiciaires. En 1646, une école est fondée à Barcelonnette.

La viguerie de Barcelonnette (qui comprend également Saint-Martin et Entraunes) rejoint la France en 1713 dans le cadre d'un échange territorial avec le duché de Savoie lors des traités d'Utrecht. La ville est restée la capitale de sa viguerie jusqu'à la Révolution française. Un décret du Conseil d'État du 25 décembre 1714 réunit Barcelonnette au gouvernement général de Provence.

Révolution française et franc-maçonnerie[modifier | modifier le wikicode]

Voir aussi : Franc-maçonnerie.

Barcelonnette est l'une des rares villes de Haute Provence à posséder une loge maçonnique avant la Révolution française ; en fait, elle en a même deux :

  • La loge Saint-Jean-d'Écosse des amis réunis, affiliée à la loge Saint-Jean-d'Écosse, à Marseille ;
  • La loge Saint-Jean, affiliée à la loge Saint-Jean-de-Jérusalem, fondée en 1749 à Avignon.

En mars 1789, des émeutes éclatent à la suite de la crise de la production du blé. En juillet, la Grande Peur des représailles aristocratiques contre la Révolution française frappe la France et atteint Barcelonnette le 31 juillet (le même jour où la nouvelle de la prise de la Bastille atteint la ville) avant de se propager vers Digne.

Ces troubles se poursuivent dans la vallée de l'Ubaye. Une nouvelle révolte éclate le 14 juin et la famine dure jusqu'en avril 1792. La société patriotique de la commune est l'une des 21 premières créées dans les Alpes-de-Haute-Provence, au printemps 1792, par les envoyés de l'administration départementale. Environ un tiers de la population masculine de la commune fréquente alors la société. Un nouvel épisode de violence politique se produit en août 1792.

Barcelonnette est le siège du district de Barcelonnette de 1790 à 1800.

Les Barcelonnets au Mexique[modifier | modifier le wikicode]

Au XIXe siècle, une forte émigration masculine, en provenance de Barcelonnette, se dirige vers le Mexique. On estime aujourd'hui qu'il y a 60 000 descendants de Barcelonnets dispersés sur tout le territoire mexicain, beaucoup d'entre eux se sont mêlés à la population locale tandis que d'autres partagent leur vie entre le Mexique et la vallée de l'Ubaye. Le mouvement migratoire débute vers 1812, juste avant l'indépendance du Mexique.

En 1821, une fois l'indépendance du Mexique réalisée, la migration des Barcelonnets s'accroît.

Lieux et monuments[modifier | modifier le wikicode]

  • La maison de Paul Reynaud.
    La tour Cardinalis ;
  • Le musée de la Vallée ;
  • La Sapinière ;
  • Place Manuel.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le wikicode]

  • Paul Reynaud, homme politique, né à Barcelonnette le 15 octobre 1878 ;
  • Daniel Spagnou, homme politique, né à Barcelonnette le 22 septembre 1940 ;
  • Honoré Bonnet, skieur ;
  • Jacques-Antoine Manuel, député sous la Restauration ;
  • Pierre Bottero, écrivain.
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