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Béguines
Les béguines sont des religieuses non cloîtrées qui vivent en communauté laïque mais n'ont pas prononcé leurs vœux monastiques.
Le mouvement des béguines commence au XIIe siècle. Il a été fondé en 1173 à Liège par une prêtre catholique Laurent (ou Lambert) Beggh ou Bègue prêtre du diocèse de Liège. À cette époque, les mouvements religieux axés sur une spiritualité plus grande se développent (tels les franciscains ou les cisterciens). Les monastères féminins croulent sous les demandes d'admission, le concile de Latran de 1215 devra d'ailleurs décider de limiter l'accès aux monastères féminins. Il semble que le surnombre de femmes par rapport aux hommes (dont une partie est éloignée par les Croisades en Terre Sainte]) soit en partie responsable de cette surpopulation monacale féminine. Les femmes célibataires ou les veuves doivent donc se regrouper en dehors des couvents et forment les béguinages.
Les béguines tirent leurs revenus de la vente des œuvres qu'elles créent par leurs activités manuelles (la dentelle, les soins aux malades, le blanchissage du linge, la fabrication d'objets, l'enseignement ...). Les béguines sont les premières religieuses à ne pas être cloîtrées et à vivre « dans le monde ».
Elles vivent dans de petites maisons qui sont regroupées autour d'une cour et d'une chapelle : ce regroupement s'appelle un béguinage. Il y a des béguinages à Gand, à Bruxelles, à Malines.
Les béguines ne sont rattachées à aucun ordre monastique. Elles s'administrent elles-mêmes en élisant pour quelques années une « supérieure ». Il n'y a pas d'habit uniforme ni de règles communs à tous les béguinages.
Les communautés de béguines étaient nombreuses en Belgique et aux Pays-Bas.
Le mouvement paraissait suspect à l'Église catholique. Ces femmes vivaient en dehors de toute autorité masculine, ce qui est exceptionnel à l'époque. Elles n'avaient pas de supérieurs hiérarchiques comme l'évêque du diocèse où était implanté le béguinage. Ces femmes qui consacraient une grande partie de leur temps à des exercices spirituels, se considéraient comme des « mendiantes » et avaient un idéal de pauvreté, qui contrastaient avec les conditions matérielles confortables de beaucoup de membres masculins du clergé d'alors.
En 1233, au concile de Mayence l’inquisiteur Conrad de Marbourg les dénonce. Elles sont soupçonnées d’hérésie et sont parfois persécutées, leurs livres sont livrés aux flammes. En 1311, au concile de Vienne, le pape Clément V, les condamne pour fausse piété et hérésie. Il en profite pour faire de mêmes avec les béguins, les frères du libre-esprit, les fraticelles. Du fait de leurs condamnations par l'Église catholique les béguines disparurent de l'Europe, sauf en Flandre où elles acceptent un contrôle ecclésiastique.
Il a existé des communautés masculines dont les membres sont appelés les bégards. Un béguin est une coiffe avec un capuchon porté par les béguines.
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