Armée romaine au combat

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Formation en « tortue » (testudo), lors d'une reconstitution historique, en Italie

Durant l'Antiquité, l'armée romaine au combat suit un plan de déplacement pour aller à la rencontre de l'ennemi et un plan de bataille très organisés. Toutes les opérations militaires sont faites sous la protection des dieux.

Une armée protégée par les dieux

Les Romains, peuple très religieux, plaçaient leurs opérations militaires sous la protection des dieux. Chaque année, au printemps, quand les consuls lèvent le contingent qui fera la guerre, l'armée est réunie sur le champ de Mars à Rome ; elle est purifiée. Chez les Romains, Mars est le dieu de la guerre. Les prêtres en procession font trois fois le tour de l'armée puis sacrifient un taureau (c'est le suovetaurile).

Quelques jours auparavant, on avait purifié les chevaux. Quelques jours plus tard, ce sera le tour des trompettes. La déclaration de guerre se fait aussi avec des cérémonies religieuses. Un prêtre est envoyé aux limites du territoire ennemi, y jette une lance ensanglantée en prononçant des souhaits de malheur contre l'adversaire.

Dans chaque camp romain, il y a un autel où le général fait des sacrifices. Avant d'engager la bataille, le général prend l'avis des dieux. Avec l'aide d'experts, les Augures, il prend les auspices. Ils observent le vol des oiseaux ou bien l'appétit des poulets sacrés. Ils peuvent aussi recourir aux services des haruspices qui examinent les entrailles des animaux sacrifiés. Si l'augure est dévaforable, le général n'engage pas la bataille. Après la bataille, les soldats élèvent un trophée pour remercier les dieux de leur aide. On dresse un tronc d'arbre que l'on décore avec des armes prises à l'ennemi.

À l'automne, en octobre, la campagne militaire annuelle est terminée. Avant de licencier les soldats, on procède à une nouvelle purification de l'armée. Une course de chars est organisée. Le cheval de droite du char vainqueur est sacrifié sur le Champs de Mars. Quelques jours plus tard, les armes sont aussi purifiées, ce qui efface tous les actes sanglants qui ont pu être commis pendant la guerre.

Les déplacements de l'armée romaine

Contrairement à beaucoup d'armées qui, lors de leurs déplacements, sont laissées libres de leurs mouvements, l'armée romaine se déplace dans un ordre donné. La légion est précédée d'éclaireurs qui examinent le terrain à parcourir et recueillent les renseignements fournis par les espions envoyés quelques jours plus tôt. L'avant-garde (environ le quart de la légion) est formée par des éléments d'infanterie et de cavalerie. Puis vient le gros de la troupe (la moitié de la légion), les fantassins romains et alliés, encadrant les bagages et le matériel de siège s'il y en a. La marche est fermée par l'arrière-garde (le quart restant) avec de l'infanterie et de la cavalerie. La légion fait des étapes d'environ 25 kilomètres par jour. En cas de nécessité et en laissant les bagages en arrière, la légion peut parcourir une cinquantaine de kilomètres dans la journée. Les soldats marchent en restant dans le cadre de leurs manipules, ce qui permet une mise en ordre de bataille rapide en cas d'attaque imprévue.

Chaque soir, la légion se met à l'abri derrière les palissades d'un camp fortifié.

La bataille

Une légion romaine au combat au IIIe siècle av. J-C.

Sur le champ de bataille, l'armée romaine est rangée avec méthode : au centre les légionnaires ; sur leurs ailes l'infanterie fournie par les peuples alliés de Rome ; aux extrémités la cavalerie romaine et alliée. Les soldats de l'infanterie légère, les vélites, sont placés devant.

De la fin du Ve siècle av. J-C à la fin du IIe siècle av. J-C, les manipules sont placées sur trois lignes de combat et décalées par rapport à celles qui sont derrière elles. L'assaut se fait par vagues successives. L'assaut est d'abord donné par les manipules de la première ligne (les jeunes recrues ou hastati). Si l'ennemi plus fort les repousse et avance, ou bien si la première ligne n'arrive pas à défaire l'ennemi, les manipules de la première ligne reculent et viennent s'intercaler dans les vides organisés dans la seconde ligne d'attaque (les soldats expérimentés, les Principes). Celle-ci à son tour avance pour combattre avec le renfort des rescapés de la première ligne. En cas de recul généralisé de la première et de la deuxième lignes, elles reçoivent l'aide des vétérans de la troisième ligne (les Triarii) jusque-là au repos. Alors l'armée entière de front passe à l'attaque. Pendant la bataille l'armée romaine peut donc toujours trouver des soldats frais. Chaque manipule a une profondeur de 10 rangs sur un front d'une douzaine d'hommes. Le combat se fait au corps à corps, les soldats restant groupés autour de l'enseigne de leur manipule.

À partir de la réforme militaire de Marius, à la fin du IIe siècle av. J-C, les cohortes de six cents hommes sont aussi disposés sur plusieurs lignes et décalées afin de permettre le recul des lignes avant sans gêner l'avancée de la ligne de combat suivante.

Dans quelques occasions, l'armée romaine utilise des mouvements particuliers. Les soldats peuvent être disposés en angle aigu, le sommet étant tenu par quelques soldats de valeur, derrière lesquels leurs camarades forment des rangs de plus en plus longs. La centurie essaie alors de s'enfoncer comme un coin dans l'armée ennemie. En cas de difficultés, la manipule forme le cercle ce qui lui permet de résister sur tout le périmètre encerclé.

Sources

  • Georges Hacquard, J. Dautry, O. Maisani, Guide romain antique, Hachette, 1952, nombreuses rééditions revues et augmentées.

Pour compléter sur l'armée romaine

Pour compléter sur l'histoire de Rome

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