Hollie Little Pink Laptop.jpg
Garçon devant un ordinateur.jpg

Le Livre d'or  • avoir tout Vikidia hors-connexion

Participez à améliorer Vikidia : Pilpay, L'Île au trésor, Sorgho, Chasseur-cueilleur, et 300 autres articles importants et trop courts à compléter. Vos contributions sont les bienvenues !

Armée française en 1914

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Fantassin du 48e régiment d'infanterie en août 1914

Fin juillet 1914, avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale, l'armée française est forte de 882 907 hommes vivant dans les différentes casernes réparties sur le territoire métropolitain et en Afrique du Nord, ou sur les navires de la marine nationale. La plus grande partie de ces hommes sont des conscrits accomplissant leur service militaire obligatoire (trois années depuis 1913) ; ils sont encadrés par des sous-officiers et des officiers qui sont des militaires professionnels (de carrière). Il y a quelques milliers d'engagés. Trois semaines plus tard, vers le 20 août 1914, quand la mobilisation de tous les hommes est terminée, l'armée française dispose d'environ 3,78 millions de soldats et marins (dont 5% provenant des colonies françaises).

Ce gonflement rapide des effectifs est le résultat de l'organisation de l'armée française, qui a été décidée et organisée dans les années précédant le début des hostilités avec l'Allemagne. Les effectifs sont répartis entre l'« armée d'active », l'armée de « réserve » et l'« armée territoriale », la répartition se fait selon l'âge. L'« active » (les soldats présents dans les casernes; âgés de 21 à 23 ans), est disponible quasi immédiatement mais elle doit être acheminée vers les régions où les combats sont prévus. Les soldats de la « réserve » (jeunes hommes vivant chez eux et âgés de 24 à 34 ans) doivent être convoqués dans les casernes proches du domicile (le dépôt) puis être rapidement remis à niveau du point de vue militaire et transportés vers les lieux de combats, cela demande deux à trois semaines. Les soldats de la « territoriale » (hommes âgés de 35 à 48 ans et vivant chez eux) doivent aussi être convoqués dans les dépôts, réinstruits et envoyés vers les installations sensibles qu'ils sont chargés de défendre.

L'armée allemande est organisée selon un modèle semblable.

Les effectifs militaires français[modifier | modifier le wikicode]

Avec l'augmentation considérable de la production d'armes et de munitions rendue possible par à la Révolution industrielle, les États européens sont capables d'équiper des armées pourvues de grands effectifs. Il faut dès les premiers instants mettre en état de combat le plus d'hommes possible. Depuis les fulgurantes victoires prussiennes du milieu du XIXe siècle, il n'est pas envisagé qu'en Europe, la guerre puisse s'éterniser au delà de quelques semaines, au pire de quelques mois.

Mais il n'est pas possible de maintenir « sous les armes » en permanence les effectifs jugés nécessaires. Financièrement cela serait insupportable pour le budget de l'État et la vie économique et sociale serait totalement désorganisée. Pour cela les hommes soumis aux obligations militaires sont répartis en fonction de leur âge dans trois parties différentes de l'armée : l'armée active, l'armée de réserve et l'armée territoriale.

Les soldats sont recrutés parmi les citoyens français métropolitains entre 21 et 48 ans, parmi les habitants de l'empire colonial (pour la plupart dépourvus des droits civiques de citoyen) et parmi des engagés volontaires d'origine étrangère (comme dans la légion étrangère). La plus grande partie des soldats potentiels vivent dans leurs familles et ne sont rappelés sous les armes que dans les périodes de crises ou régulièrement en temps de paix, surtout pour les officiers et les sous-officiers de réserve, pour faire des périodes militaires destinées à conserver un minimum de pratique militaire.

Vu les moyens de transports de l'époque, il faut éviter les déplacements des hommes. Aussi les unités militaires (régiments) sont formées sur une base locale, les jeunes gens de la même région restant ensemble pendant leur service.

Vocabulaire militaire[modifier | modifier le wikicode]

  • Une brigade d'infanterie commandée par un général est formée par deux régiments d'infanterie (commandés par des colonels),
  • Une division d'infanterie comprend deux brigades d'infanterie (voir ci-dessus) à laquelle s'ajoutent un escadron de cavalerie, un régiments d'artillerie à trois groupes de batteries et une compagnie du génie.
  • Une brigade de cavalerie est composée de deux régiments de cavalerie.
  • Une division de cavalerie est composée de trois brigades de cavalerie, un groupe d'artillerie, un groupe de cyclistes et un détachement de sapeurs cyclistes du génie.

En permanence l'armée française est divisée en corps d'armée. Le corps d'armée comprend deux divisions d'infanterie, un régiment de cavalerie avec 4 escadrons, un régiment d'artillerie comprenant 4 groupe de batterie et un bataillon du génie formé de 4 compagnies. Certains corps d'armée disposent aussi d'une division de cavalerie. Ainsi le XXe corps d'armée de Nancy est formé par les 11e et 39e divisions d'infanterie et la 2e division de cavalerie. En cas de guerre les divisions de réserve viennent s'ajouter. Le XXe corps d'armée reçoit en août 1914 les 70e et 73e divisions d'infanterie de réserve qui viennent d'être créées.

Au début d'août 1914, en vue d'une guerre proche les corps d'armée sont regroupés dans cinq armées. Ainsi la Ve armée (armée de Paris) commandée par le général Lanrezac comprend cinq corps d'armée (1er, 2e, 3e, 10e et 11e) au total dix divisions d'infanterie auxquels s'ajoutent la 4e division de cavalerie et les 52e et 60e divisions de réserve. Cette armée regroupe environ 300 000 hommes.

L'armée d'active[modifier | modifier le wikicode]

Photographie d'ensemble des soldats formant une compagnie d'infanterie
La 12e compagnie du 1er régiment d'infanterie, caserné à Cambrai. 1911

Il s'agit de l'ensemble des hommes qui en temps de paix font leur service militaire dans l'armée de terre, la marine nationale et dans l'aviation militaire de création très récente.

Les hommes sont jeunes, ils ont de 21 à 23 ans. Depuis la loi des trois ans votée en 1913, ils doivent un service de trois années. En octobre 1913, on appelle dans les casernes les jeunes gens de la classe 1912 (nés en 1892) et en novembre 1913 ceux de la classe 1913 (nés en 1893). Ils y retrouvent ceux de la classe 1911 (nés en 1891) qui selon la loi votée en 1905 ne devaient faire que deux ans.

Ce sont surtout de jeunes ruraux (les ruraux composaient la majorité de la population française de l'époque). Leur régiment d'affectation est situé généralement dans leur région d'origine. À côté de ces conscrits on trouvent des soldats professionnels qui forment l'encadrement (sous-officiers et officiers), qui sont recrutés dans les troupes coloniales et sont les engagés de la Légion étrangère.

Fin juillet 1914, l'armée est répartie entre 21 corps d'armée (dont un en Algérie) auxquels s'ajoute le corps d'armée chargé de la défense du camp retranché de Paris. Ces 21 corps d'armée regroupent 173 régiments d'infanterie (pour les métropolitains), 12 régiments d'infanterie coloniale, 20 régiments de tirailleurs (recrutés dans les colonies), 6 régiments de zouaves (également recrutés dans les colonies) ainsi que 31 bataillons de chasseurs. Les compagnies qui forment les régiments disposent de 140 hommes, mais de 200 dans les régiments frontaliers chargés d'assurer la protection (couverture) des opérations de mobilisation du reste de l'armée. En cas de guerre les effectifs de toutes les compagnies atteignent 250 hommes grâce à l'incorporation des réservistes les plus récents. Quatre compagnies forment un bataillon (soit environ 1000 hommes). Les régiment ont généralement trois bataillons.

La cavalerie est composée de 12 régiments de de cuirassiers, 32 régiments de dragons, 23 régiments de chasseurs, 14 de hussards, 6 de chasseurs d'Afrique et 4 de spahis ; chaque corps d'armée reçoit un régiment de cavalerie en soutien, le reste des régiments formant dix divisions de cavalerie.

L'artillerie française dispose de 62 régiments d'artillerie de campagne (avec le fameux canon de 75 mm dont 42 à neuf batteries, servant d'artilleries pour les divisions et 20 à douze batteries pour l'artillerie de corps d'armée), onze régiments d'artillerie à pied (pour les places fortes), cinq régiments d'artillerie lourde (artillerie affectée au niveau d'une armée avec des obusiers de 120 et 155 mm), trois d'artillerie coloniale (aux colonies), deux régiments d'artillerie de montagne et 10 groupes d'artillerie d'Afrique.

L'armée de réserve[modifier | modifier le wikicode]

photographie d'une batterie d'artillerie avec des canons de 75 mm
Une batterie d'artillerie avec des canons de 75 mm

En cas de guerre l'armée active est renforcée par les soldats formant l'armée de réserve. On appelle réservistes les hommes qui ayant accompli leur service militaire (deux ans jusqu'en 1913) sont renvoyés à la vie civile, mais qui sont encore soumis à des obligations militaires. La réserve concerne les hommes âgés de 23 à 34 ans, c'est-à-dire pour l'année 1914, les jeunes hommes nés entre 1880 et 1891.

Les réservistes les plus récents (ceux qui ont quitté les casernes une ou quelques années avant 1914) sont généralement dirigés vers les régiments d'active dont il complète les effectifs. Ainsi le 152e régiment d'infanterie caserné à Gérardmer, reçoit 994 réservistes ce qui porte ses effectifs à 3290 hommes.

Les réservistes plus anciens sont regroupés dans les dépôts militaires relevant des régiments d'active. Il y formeront un nouveau régiment dit de réserve. Ils y seront encadrés par des sous-officiers et officiers d'active (en surnombre dans les régiments actifs en temps de paix) et par quelques soldats de l'active. Ils doivent retrouver rapidement les bases de comportement acquises pendant leur service militaire. Dès leur réinstruction finie ils sont dirigés vers les lieux de la concentration des troupes. Cependant afin d 'améliorer l'encadrement par des soldats professionnels les régiments de réserve ne comportent que deux bataillons (au lieu de trois dans les régiments d'active).

La cavalerie et le génie ne créent pas de nouveaux régiments, mais les régiments de cavalerie passent de 4 à 5 ou 6 escadrons de cavalerie et dans le génie les compagnies sont plus nombreuses.

Les unités de réserves forment 25 nouvelles divisions de réserve ou bien vont renforcer les corps d'armée existants (un régiment de réserve par par corps d'armée).

Du fait de la mobilisation de la réserve l'armée française augmente considérablement ses effectifs en moins de trois semaines. L'infanterie passe de de 598 bataillons d'infanterie en juillet à 642 bataillons d'active et 406 de réserve ; chaque bataillon ayant environ 1 100 hommes répartis en quatre compagnies de 254 soldats;

La cavalerie passe de 300 escadrons en juillet à 316 escadrons d'active auxquels s'ajoutent 176 escadrons de réserve d'environ 120 hommes (en quatre pelotons de 30 cavaliers) ;

L'artillerie qui avait 816 batteries d'artillerie à la veille de la guerre dispose de 1 042 batteries d'active et de 265 batteries de réserve chacune de quatre canons (un groupe est en général composé de trois batteries)

Le génie passe de 189 compagnies et détachements à 508.

L'armée territoriale[modifier | modifier le wikicode]

L'armée « territoriale » désigne les unités composées surtout d'hommes âgés de 35 à 48 ans qui sont rappelés dans les casernes. Ils sont regroupés dans 410 bataillons formant les régiments territoriaux d'infanterie et les bataillons territoriaux du génie, dans les 37 escadrons territoriaux de cavalerie, dans 161 batteries formant les groupes territoriaux d'artillerie.

Ces unités sont regroupées pour former des 12 divisions territoriales avec pour chacune 12 000 hommes qui peuvent servir de réserve d'effectifs pour les combats ou qui gardent les installations sensibles de l'arrière.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Plan XVII de Wikipédia.
Source : cette page a été partiellement adaptée de la page ordre de bataille de l'armée française en août 1914 de Wikipédia.
Portail de la Première Guerre mondiale —  Tous les articles concernant la Guerre de 1914-1918.