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Angleterre du XIe au XIIIe siècle

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Les rois d'Angleterre du XIe au XIIIe siècle

Maître de l'Angleterre en 1066, Guillaume le Conquérant organise son royaume en empêchant la formation d'une classe de grands seigneurs. Son autorité est partout présente avec la nomination de sherrifs dans les shires (comtés).

Roi en 1154, Henri II Plantagenet, par ailleurs maître d'un vaste regroupement de territoires français, organise le gouvernement royal.

La politique tyrannique de Jean sans Terre, roi de 1199 à 1216, pousse les seigneurs anglais à la révolte. Ils obtiennent la Grande Charte qui limite les pouvoirs du roi dans le domaine judiciaire et pour la création de nouveaux impôts. Au XIIIe siècle, le contrôle du gouvernement royal s'organise par le renforcement du Parlement (qui représente les Anglais).

Guillaume le Conquérant met en place un pouvoir royal fort[modifier | modifier le wikicode]

Guillaume le Conquérant. Détail de la Tapisserie de Bayeux

Maître de l'Angleterre par la conquête, Guillaume le Conquérant exige que tous les Anglais (Anglo-saxons indigènes et Normands nouveaux-venus) lui prêtent un serment de fidélité.

De nombreux châteaux sont construits afin de surveiller la population, car les conquérants normands sont très minoritaires dans le pays.

Le roi dispose de grands revenus[modifier | modifier le wikicode]

Le roi d'Angleterre est aussi duc de Normandie, riche province française dont il tire d'importants revenus.

Toute l'Angleterre appartient au roi. Pour en connaître les revenus qu'il pourrait en tirer, Guillaume en fait faire l'inventaire et le cadastre (le Domesday book ou livre du jugement dernier). Le roi conserve pour lui une partie du royaume, le domaine royal, dont les revenus couvrent ses besoins financiers et matériels.

Guillaume maintient l'impôt du danegeld, qui avait été établi autrefois pour financer la lutte contre les Danois (ou Vikings) . Pourtant les Danois ne sont plus à craindre.

Les terres des nobles anglo-saxons sont confisquées et distribuées aux chevaliers franco-normands qui ont aidé Guillaume à conquérir l'Angleterre. Les terres données sont réparties dans le royaume, ce qui ne permet pas la constitution de vastes ensembles territoriaux. En échange les seigneurs doivent l'aide militaire.

Le roi dispose d'une force militaire importante[modifier | modifier le wikicode]

Afin de défendre le royaume, Guillaume établit une sorte de service militaire obligatoire (ce qui n'était le cas en France à la même époque).

Les seigneurs doivent fournir un certain nombre de chevaliers ou bien doivent verser au roi une somme permettant d'enrôler des mercenaires.

Tous les Anglais doivent le service militaire. Les paysans et les gens des villes servent dans l'infanterie avec un corps d'archers efficaces.

Le roi dispose d'une administration locale efficace[modifier | modifier le wikicode]

Le royaume est divisé en shires (sorte de comtés). L'Angleterre actuelle en porte encore la marque avec les régions dénommées Lincolnshire, Devonshire, Yorkshire ... Le roi nomme des sheriffs à la tête des shires. Les sheriffs rendent la justice, amènent les troupes dont le roi a besoin et perçoivent les impôts dus au roi. L'Angleterre est ainsi gouvernée d'une manière uniforme.

De cette manière le roi évite la formation de principautés territoriales comme il en existait alors en France. Les seigneurs anglais n'ont pas les moyens financiers et militaires pour défier individuellement le pouvoir royal. Ce n'est qu'en s'unissant qu'ils le pourraient.

Mais le roi d'Angleterre doit faire face à des dangers extérieurs. Il doit lutter contre ses voisins Gallois et Écossais qui périodiquement pénètrent sur le territoire anglais. Comme duc de Normandie, le roi d'Angleterre doit défendre son duché face aux empiètements du roi de France dont il est le vassal. Pour cela il doit faire appel aux seigneurs anglais qui, quand les circonstances leur seront favorables, pourront obtenir des contreparties politiques.

Henri II Plantagenet organise le pouvoir royal[modifier | modifier le wikicode]

L'empire angevin[modifier | modifier le wikicode]

En 1154, le comte d'Anjou et du Maine, Henri Plantagenet devient roi d'Angleterre et duc de Normandie. Par son mariage avec Aliénor d'Aquitaine en 1152, il contrôle également les duchés d'Aquitaine et de Gascogne, c'est-à-dire tout le sud ouest de la France. De ce fait, bien que vassal du roi de France il est beaucoup plus puissant que son suzerain.

Henri II commence la conquête du Pays de Galles et devient temporairement le maître de l'Écosse.

La lutte contre les privilèges du clergé catholique[modifier | modifier le wikicode]

Le meurtre de Thomas Becket. Miniature de 1200

En Angleterre (comme d'ailleurs dans de nombreux pays européens de l'époque) le clergé catholique dispose de privilèges. Les prêtres et les moines ne paient pas d'impôt et sont jugés par des tribunaux composés de religieux. Henri II, pour faire disparaître cette anomalie dans le système anglais (voir plus haut) supprime ces privilèges.

Mais il se heurte à l'opposition des religieux, en particulier à celle de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, principal dirigeant de l'Église catholique en Angleterre. Des amis d'Henri II assassinent Thomas Becket. Le scandale est tel que, pour apaiser les Anglais et la colère de la papauté, le roi doit rétablir les privilèges du clergé.

Mise en place d'une administration centrale[modifier | modifier le wikicode]

Henri II organise son gouvernement, en perfectionnant les mesures mises en place par le roi Henri Ier Beauclerc.

Auprès du roi, siège un Conseil privé où se traitent toutes les grandes questions concernant le royaume.

Le contrôle des comptes financiers des sherrifs (une part importante des revenus royaux) est confié aux « bureaux » du chancelier de l'Échiquier.

Le banc sert de cour de justice suprême pour l'Angleterre. On peut y contester les jugements rendus par les sherrifs (y faire appel de ces jugements). La multiplicité des affaires fait que des juges itinérants sont envoyés dans les shires pour juger sur place.

Henri II généralise la taxe d'écuage versée en remplacement du service militaire.

Le contrôle de l'action royale[modifier | modifier le wikicode]

Les successeurs d'Henri II[modifier | modifier le wikicode]

Pendant son règne Henri II a dû faire face à des révoltes de ses fils, le plus souvent soutenus par leur mère Aliénor et par le roi de France.

En 1189, Richard Cœur de Lion devient roi. Sur les dix années de règne, il ne passe que six mois en Angleterre. Il est en effet occupé par ses démêlées militaires avec le roi de France Philippe-Auguste qui veut lui retirer les possessions d'Aquitaine et de Normandie. De plus sa participation à la Troisième Croisade l'éloigne d'Europe et à son retour (1193-1194) il est retenu prisonnier par le duc d'Autriche et l'empereur germanique Henri VI.

En 1199, Richard meurt sans enfant. Son frère Jean sans Terre devient roi. De tempérament très autoritaire, Jean mécontente rapidement les Anglais. Ses guerres continuelles contre le roi de France le poussent à augmenter les impôts, d'autant qu'il perd ses territoires français. Sa politique extérieure est désastreuse. Il se querelle avec le pape, qui jette l'interdit sur l'Angleterre et excommunie le roi. Jean sans terre doit se reconnaître vassal de la papauté en 1208.

La lutte entre Philippe Auguste (en bleu, à gauche) et Jean sans Terre (en rouge, à droite)

Dans son conflit avec le roi de France, Jean sans Terre est battu à La Roche-aux-Moines, début juillet 1214. Et trois semaines plus tard, ses alliés, le comte de Flandres et l'empereur germanique sont mis en déroute à Bouvines. Suite à quoi, Jean perd ses fiefs français qui lui sont confisqués.

La Grande Charte de 1215[modifier | modifier le wikicode]

Les seigneurs anglais (les barons), soutenus par le clergé et les habitants des villes, se révoltent contre le roi.

Le pape intervient pour sauver son vassal, et Jean sans Terre doit promettre des changements.

Les concessions du roi forment le texte de la Grande Charte, qui est la base de la vie politique en Angleterre (en grande partie encore valable aujourd'hui).

Le roi doit gouverner selon les lois et les coutumes anglaises et non selon son « bon plaisir » (c'est-à-dire sans arbitraire).

Les arrestations sans jugement rapide sont interdites, c'est le système d'Habeas corpus. Le roi ne peut donc faire disparaître ses opposants.

Si le roi a besoin de plus d'argent que ne lui en fournissent les impôts existants, il doit obtenir l'accord d'un Commun conseil où siègent les barons et les évêques. Le Commun conseil contrôle l'action du roi ou des sheriffs et veille à l'application normale des lois. Ce conseil peut demander l'aide militaire des Anglais contre le roi, pour qu'il respecte les lois (dispositions révolutionnaire pour l'époque, et à ce titre condamnée par le pape).

En 1216, comme Jean sans Terre tente d'annuler les dispositions de la Grande Charte, une nouvelle révolte éclate. Les barons font appel au roi de France Philippe Auguste, qui envoie une armée commandée par son fils Louis. Celui-ci entre dans Londres et est proclamé roi d'Angleterre. Mais Jean sans Terre meurt (1216), ce qui sauve la monarchie des Plantagenets.

Henri III échoue à rétablir le pouvoir royal[modifier | modifier le wikicode]

Dès 1227, Henri III tente de rétablir la totalité du pouvoir royal. Il est battu par les seigneurs anglais. En 1258, il doit accepter les Provisions d'Oxford. Ces Provisions créent un conseil de 15 barons, dont le rôle est de surveiller les réunions du roi avec les ministres, ainsi que de contrôler les sheriffs et la garde des châteaux royaux. Le roi s'engage à réunir le Parlement trois fois par an pour surveiller l'activité du Conseil des 15. Dès 1262, le pape condamne ce texte, ce qui pousse le roi à l'abolir.

En 1264, les barons à nouveau révoltés ont raison du roi et l'emprisonne ainsi que son fils et son frère. Le Parlement se renforce en accueillant de nouveaux représentants du peuple anglais : chaque comté (shire) lui délègue deux squires ou membres de la petits noblesse et, dans chaque ville importante, les habitants les plus riches envoient deux d'entre eux pour siéger aux côtés des barons et des évêques.

Édouard Ier d'Angleterre et la mise en place du Parlement anglais[modifier | modifier le wikicode]

Édouard Ier achève la conquête du Pays de Galles (1284). Il parvient ensuite à s'imposer aux Écossais en 1291 qui s'étaient révoltés sous la direction de Robert Bruce puis de William Wallace.

Ces guerres coûtent cher. Le roi doit régulièrement demander une aide financière. Il est donc obligé de convoquer souvent le Commun conseil. Et ce Commun conseil devient finalement le Parlement anglais qui vote les impôts et approuve les lois royales ou les rejette.

Ainsi en Angleterre, le pouvoir royal est limité dès le XIIIe siècle. Avec cet avantage que, une fois approuvées par le Parlement anglais, les décisions du roi ont l'appui de l'ensemble du pays.

Article mis en lumière la semaine du 2 janvier 2023.
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