Alpes-Maritimes

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Alpes-Maritimes
Localisation des Alpes-Maritimes en France.
Localisation des Alpes-Maritimes en France.
Administration
Préfecture Nice
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Numéro de département 06
Démographie
Population 1 082 440 hab. (2015)
Superficie 4 299 km2
Densité 252 hab./km
Tourisme
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Les Alpes-Maritimes (Aups Maritims en occitan provençal et Alpi Marittime en italien) sont un département français de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur créé en 1860 suite à l'annexion du comté de Nice (royaume de Sardaigne) à la France. Les villes de Menton et de Roquebrune (qui appartenaient alors à la principauté de Monaco) ainsi que l'arrondissement de Grasse, détaché du département du Var, rejoignent le département nouvellement formé.

Il est limitrophe des départements du Var, au sud-ouest, et des Alpes-de-Haute-Provence, au nord-ouest, et possède une frontière avec l'Italie (provinces de Coni, Piémont, et d'Imperia, Ligurie). Il est bordé par la mer Méditerranée au sud. Le département comprend 52 cantons et 163 communes. Ses principales villes sont, outre la préfecture Nice, Antibes, Cannes, Grasse et Menton.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Territoire[modifier | modifier le wikicode]

Le département est situé au point de rencontre entre la chaîne alpine et la Méditerranée.

Au nord s'élèvent de grands massifs de montagnes. Au nord-est, le massif ancien (gneiss) du Mercantour est parcouru de lacs datant des glaciations de l'ère quaternaire et a pour point culminant la cime du Gélas (3 143 m). Le massif se prolonge au nord-ouest par le mont Pelat. Les massifs du Mounier, du Tournairet et de l'Authion se dressent entre les vallées du Var, de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya. Le dôme de Barrot, orienté dans un sens est-ouest, est traversé par les vallées du Var et de la Tinée. Plus au sud s'élèvent des chaînons de moindre altitude culminant au mont Vial et au Cheiron.

Le long du cours inférieur du Var s'élèvent les Préalpes de Nice, ensemble de crêtes calcaires parallèles à la côte (mont Agel, mont Chauve), ainsi que les Préalpes de Grasse, avec des hauts-plateaux calcaires dominés par des chaînons orientés est-ouest et se terminant au sud par des falaises abruptes (les baous) qui barrent l'accès vers l'intérieur des terres.

Le bassin de la Siagne et le plateau de Valbonne sont des zones de basses collines et de plaines bordées à l'ouest par les massifs anciens du Tanneron (gneiss) et de l'Estérel (porphyres).

Carte topographique des Alpes-Maritimes.

Climat[modifier | modifier le wikicode]

Le climat du département peut varier considérablement en fonction de l'exposition des versants montagneux, de l'orientation des vallées et, surtout, de la proximité avec la mer.

Sur le littoral, les étés sont chauds et secs et les hivers doux et ensoleillés la plupart du temps. Des pluies parfois torrentielles surviennent néanmoins durant les intersaisons (automne et printemps) en quantités variables d'une année à l'autre. Ainsi, la pluviométrie moyenne des Alpes-Maritimes n'est guère inférieure à celle de Paris, à titre d'exemple, mais elle est beaucoup plus intense et concentrée sur une courte période tandis que celle de la capitale est plus faible mais aussi plus constante sur toute l'année.

Les massifs de haute altitude connaissent des épisodes orageux en été et des précipitations de neige l'hiver, plus ou moins abondantes selon l'année. Les températures moyennes y restent toutefois plus élevées que dans les autres régions alpines en raison de la proximité avec la Méditerranée.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

C'est près de Nice (Terra Amata) qu'a été découvert l'un des plus anciens foyers connus, ce qui témoigne que l'homme pratiquait déjà la domestication du feu dans cette zone il y a environ 400 000 ans. En outre, des peintures remontant jusqu'à 20 000 ans en arrière ont été trouvées dans diverses grottes du département.

Les Ligures sont les premiers peuples connus dans la région, où ils ont laissé dolmens et "castellaras", c'est-à-dire des murets de pierres sèches que l'on trouve essentiellement dans les hauteurs de la région de Grasse.

À la fin du VIe siècle av. J-C, les Phocéens, qui étaient installés à Marseille, fondent sur la côte les cités d'Antipolis (Antibes) et de Nikaia (Nice). Afin de se défendre face aux attaques des populations locales qui se réfugient dans les montagnes, les deux cités font alliance avec Rome. Les peuples alpins sont définitivement vaincus sous le règne d'Auguste, entre les ans 25 et 14 av. J.-C. Les Romains fondent alors la province des Alpes maritimes dont la capitale est fixée à Cemelenum (Cimiez).

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, la région passe sous le contrôle des Ostrogoths.

À partir du IXe siècle, elle subit les assauts des pirates sarrasins. Elle passe au XIe siècle sous l'autorité des comtes de Provence des maisons de Barcelone et d'Anjou. Après les luttes pour la succession au trône de la reine Jeanne Ire de Naples, la région niçoise se place en 1388 sous la souveraineté des ducs de Savoie pendant que Grasse, avec la Provence, intègre la France en 1481.

Pendant le règne de Louis XIV, le comté de Nice est conquis puis reperdu trois fois par le royaume de France.

Les Alpes-Maritimes en 1793.

Le premier département français des Alpes-Maritimes a existé entre 1793 et 1814 (Révolution française puis Empire napoléonien). En 1792, les troupes révolutionnaires entrent dans Nice ; le 31 janvier 1793, la France annexe le comté de Nice et la principauté de Monaco, qui forment alors le département des Alpes-Maritimes.

Les Alpes-Maritimes en 1805.

Le 17 prairial de l'an XIII (6 juin 1805), la République ligurienne est annexée à son tour par la France ; sa partie occidentale jusqu'à Sanremo rejoint le département des Alpes-Maritimes.

En 1812, le département avait une population de 131 266 habitants répartis sur 322 674 hectares1.

En 1814, à l'issue de la campagne de France, le département des Alpes-Maritimes est supprimé et le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel Ier récupère le comté de Nice le 23 avril 1814. Le 30 mai, le traité de Paris remet en place les frontières telles qu'elles étaient avant la Révolution française : le comté de Nice retourne officiellement au royaume de Sardaigne pendant que la principauté de Monaco réaccède à l'indépendance.

En vertu du traité de Turin, le comté de Nice (sans la province d'Imperia) est cédé en 1860 à la France de Napoléon III pour son soutien lors de la campagne d'Italie. L'arrondissement de Grasse est alors détaché du département du Var (qui devient ainsi l'unique département français à porter le nom d'un fleuve ne coulant plus sur son territoire) pour former, avec l'ancien comté de Nice fraîchement annexé, l'actuel département des Alpes-Maritimes.

C'est durant ces années que commence à se développer le tourisme et que beaucoup de nobles étrangers, attirés par la douceur du climat local, viennent s'installer dans la région (à Cannes et surtout à Nice). Ce développement du tourisme, s'il permet le développement de la bande côtière du département, ne profite pas à l'arrière-pays montagneux qui se dépeuple progressivement en raison de l'exode rural.

Le 10 février 1947 est signé le traité de Paris qui permet au département de s'agrandir en intégrant les quelques territoires de montagnes de l'ancien comté de Nice qui étaient restés italiens après l'annexion de 1860, dont les villages de Tende et de La Brigue, où une politique de nationalisation a été mise en œuvre.

Sites préhistoriques majeurs[modifier | modifier le wikicode]

  • Grotte du Vallonnet (Roquebrune-Cap-Martin, occupée entre 950 000 et 900 000 ans avant le présent) ;
  • Terra Amata (Nice, entre 450 000 et 380 000 ans) ;
  • Grotte du Lazaret (Nice, entre 200 000 et 100 000 ans) ;
  • Grotte de Pié-Lombard (Tourrettes-sur-Loup, sépultures, environ 50 000 ans) ;
  • Tombe de Castellar (Menton, époque néolithique).

Population et société[modifier | modifier le wikicode]

Évolution démographique[modifier | modifier le wikicode]

Plus d'un quart de la population départementale a plus de 60 ans et elle ne croît (grandit) que grâce à l'immigration.

Le taux d'urbanisation y est supérieur à la moyenne nationale et plus de 94% de la population vit dans les trois principales aires urbaines du département : celle de Nice (24 communes, plus de 1 million d'habitants), celle de Cannes, Grasse et Antibes (23 communes, plus de 350 000 habitants) et celle de Menton et Monaco (9 communes en territoire français, plus de 65 000 habitants). La croissance démographique s'accompagne d'un étalement urbain, la plupart des communes littorales étant déjà saturées (elles n'ont plus d'espace libre pour construire de nouveaux logements). Les prix de l'immobilier y sont par conséquent très élevés.

Parallèlement, les cantons de montagne subissent l'exode rural, accéléré à la suite des deux guerres mondiales. Les petits villages enclavés (éloignés des vallées et donc des grands axes routiers) sont les plus touchés.

Villes principales[modifier | modifier le wikicode]

Économie[modifier | modifier le wikicode]

Agriculture et élevage[modifier | modifier le wikicode]

En montagne, de vastes terrains de pâturage sont exploités par des entreprises. L'élevage, en diminution, concerne surtout les ovins et les caprins (moutons de Provence, surtout à l'ouest). Les bovins (vaches piémontaises, surtout à l'est) sont essentiellement exploités pour la production de viande, l'élevage laitier est en forte baisse. La transhumance estivale est pratiquée dans les pâturages d'altitude.

L'élevage de la volaille est également en nette diminution et ne concerne que la production d'œufs.

L'apiculture est pratiquée sur une ligne droite ouest-est allant du Tignet jusqu'à Breil-sur-Roya, où les abeilles suivent le cycle végétatif des plantes en se déplaçant l'été vers les montagnes et la vallée du Var.

Les secteurs agricoles les plus significatifs sont le maraîchage et surtout l'horticulture (essentiellement des fleurs élevées sous serres, tandis que la production traditionnelle de plantes à parfum et médicinales est en diminution).

L'olivier y est cultivé (les "olives de Nice" bénéficient d'un label A.O.P. depuis 2001), bien qu'en plus faible quantité que par le passé. Il en va de même pour la vigne, qui n'est pratiquement plus cultivée en dehors des quelques terrains où sont produits des vins de haute qualité (A.O.P. également).

La production de céréales est rare tandis que l'agritourisme est en augmentation.

L'agriculture est en diminution sur la bande côtière à cause du coût élevé des terrains et, dans le haut-pays, elle n'est plus pratiquée que dans les domaines familiaux restants.

Industrie[modifier | modifier le wikicode]

Si le territoire n'a pas de forte tradition industrielle, le secteur secondaire s'y est tout de même développé à partir des années 1960 (implantation de Texas Instrument à Villeneuve-Loubet en 1961, du Centre de recherches IBM à La Gaude en 1962, etc.), particulièrement dans le domaine de la haute technologie présentant des débouchés sur les marchés internationaux.

À Cannes-La Bocca se trouve actuellement le siège d'Alcatel Space, leader européen dans la production de satellites employant environ 2 000 personnes. Le laboratoire pharmaceutique Arkopharma, spécialisé en phytothérapie, emploie environ 1 300 personnes.

La plus ancienne activité industrielle du département est celle des parfumeries de Grasse, qui semblent tirer leurs origines du tannage de gants en cuir (présent depuis le XIIIe siècle) et de la fabrication du savon. Entre le XVIe siècle et la moitié du XVIIIe siècle se développe la production de gants parfumés et c'est ainsi qu'apparaissent les premiers flacons artisanaux et la distillation d'huiles essentielles, récoltées à partir des plantes et des fleurs cultivées à Grasse.

Ces 50 dernières années, les productions synthétiques ont progressivement remplacé les produits d'origine naturelle et le secteur de la parfumerie s'est élargi : il ne concerne plus seulement la production d'essences aromatiques et de produits cosmétiques mais aussi l'industrie alimentaire, par exemple.

Dans les années 1970, un technopôle scientifique (Sophia-Antipolis) s'implante sur les terrains alors vides du plateau de Valbonne, où se trouvent désormais des écoles d'enseignement supérieur de haut niveau ainsi que de nombreuses entreprises de haute technologie (particulièrement dans les secteurs de l'information et de la communication) qui, en 2000, employaient environ 20 000 personnes.

Depuis les années 1960, avec l'extension urbaine de Nice, la plaine du Var, qui constitue historiquement la frontière entre la Savoie et la France, connaît un grand développement économique et industriel. La zone industrielle de Carros-le-Neuf est occupée par les secteurs pharmaceutiques, informatiques et agro-alimentaires tandis qu'à Nice se trouvent plutôt des pôles de commerce, zones de grande distribution (hypermarchés), industries de la technologie et communications.

Vue aérienne à l'est de Nice.

Tourisme[modifier | modifier le wikicode]

La douceur du climat local et le patrimoine historique et culturel ont permis le développement de l'activité touristique dès la fin du XIXe siècle. Le développement de la région, qui prend le nom (uniquement touristique au départ) de Côte d'Azur, est en grande partie lié au tourisme.

Le tourisme dans les montagnes est surtout le fait d'excursions (y passer la journée) : l'hiver, ce sont principalement des habitants de la côte qui s'y rendent et, l'été, des touristes logés sur la côte.

Culture[modifier | modifier le wikicode]

Danses et musiques traditionnelles des Alpes-Maritimes.

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43°50′N 7°10′E / 43.833, 7.167

  1. Almanach Impérial an bissextil MDCCCXII, p. 368, Gallica