Alexandre le Grand

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Tête d'Alexandre le Grand, sculpture vers 330 av. J-C

Alexandre le Grand, né le 21 juillet 356 av. J-C à Pella (royaume de Macédoine) et mort le 11 juin 323 av. J-C à Babylone, est un roi de la Macédoine et le plus grand conquérant de l'Antiquité. En 10 ans, il conquiert l'immense Empire perse. Son rêve de faire fusionner les civilisations grecques et « orientales » débouche sur le développement de la civilisation hellénistique.

La formation d'Alexandre[modifier | modifier le wikicode]

Alexandre est le fils du roi Philippe II de Macédoine. Élève du philosophe grec Aristote, il reçoit une éducation soignée. Son père Philippe prétendait descendre d'Héraclès, donc de Zeus, et la famille de sa mère Olympias disait descendre d'Achille et de Priam, roi de Troie.

En 357 Olympias épouse le roi de Macédoine (elle devient sa troisième épouse). Le 20 juillet 356, Alexandre naît 1. L'historien grec Plutarque rapporte que pendant la nuit de noces, la jeune reine Olympias rêva qu'un éclair la frappait au ventre et que le feu qu'il engendra ravagea tout autour de lui. La même nuit le roi Philippe aurait rêvé qu'il apposait un sceau représentant un lion sur le sein de sa femme. Pour les Grecs il était évident que l'enfant à naître, était né de Zeus, le maître du tonnerre. Le lion était un animal consacré à Héraclès, fils de Zeus et ancêtre mythique des rois de Macédoine. L'enfant avec de tels parrainages serait un grand roi et un conquérant qui soumettrait le monde. Olympias avouera à son fils son rêve qui lui donne une origine divine (idée qu'Alexandre se fera confirmer en Égypte lorsqu'il rend visite à l'oracle d'Ammon-Zeus de l'oasis de Siwa).

Très jeune, il montre un grand courage en arrivant à dompter le cheval sauvage Bucéphale, qui deviendra sa monture et son meilleur ami. En 340 av. J-C, Philippe lui confie temporairement la régence de la Macédoine. Alexandre combat à Chéronée en 338 av. J-C, bataille à l'issue de laquelle Philippe impose sa domination aux cités grecques (ligue de Corinthe).

Un temps brouillé avec son père, qui avait proclamé sa naissance illégitime, Alexandre lui succède en 336 av. J-C âgé alors de 20 ans. Philippe est assassiné lors d'un triomphe. C'est alors que, les cités grecques, encouragées par la mort de Philippe, se révoltent contre le jeune Alexandre. Celui-ci réprime aussitôt la révolte violemment : s'il épargne Athènes, il rase Thèbes, sauf les temples et la maison de Pindare.

Les conquêtes d'Alexandre[modifier | modifier le wikicode]

Alexandre à la bataille d'Issos. Mosaïque de Pompéi.

En 335 av. J-C, Alexandre devient le commandant en chef de la coalition gréco-macédonienne. Pour lui donner un but commun, il entreprend l'attaque de l'Empire perse, ennemi principal des Grecs. Il veut continuer l'œuvre de son père qui avait envoyé une armée combattre dans l'Empire perse, armée qui y était en difficulté. Élevé dans la culture grecque, Alexandre veut également étendre « l'esprit grec ». Prétendu descendant d'Achille, il veut aussi laisser dans l'histoire un nom aussi formidable que celui du héros de l'Iliade.

En 334 av. J-C, laissant le gouvernement de la Macédoine et la surveillance des cités grecques à Antipater, il traverse l'Héllespont avec environ 35 000 hommes. Alexandre entreprend la conquête de l'Empire perse. Son but est d'abord de contrôler les côtes de la mer Méditerranée afin de couper l'approvisionnement de l'armée perse en mercenaires grecs, en particulier les Rhodiens. Il bat l'armée que lui opposent les gouverneurs (satrapes) perses au Granique et libère les villes grecques de la côte anatolienne.

En 333 av. J-C, à Issos, Alexandre bat l'armée commandée par l'empereur perse Darius III et s'empare de la famille de l'empereur. Après un long siège, il prend la ville de Tyr, un port très important qu'il rase et dont il vend les habitants comme esclaves. Il s'empare de Jérusalem, puis pénètre en Égypte où il est accueilli comme un libérateur. Dans l'oasis de Shiwa, les prêtres du dieu Amon le nomment « fils du dieu » (titre porté par les pharaons), ce qui conforte chez Alexandre l'idée qu'il est protégé par les dieux (ses prétendus ancêtres). Il fonde la première des villes qui vont porter son nom : Alexandrie d'Égypte, et il construit une autre ville pour son cheval.

Conquêtes et trajet asiatique d'Alexandre le Grand

En 331 av. J-C, Alexandre entreprend la conquête de l'intérieur de l'Empire perse. Il bat Darius III à Arbèles, mais l'empereur réussit à s'échapper (il sera assassiné sur ordre d'un satrape désireux de gagner la faveur d'Alexandre, qui le fera périr). Alexandre s'empare des capitales perses, Babylone, Suse, Persépolis, Ecbatane qu'il laisse piller et détruire.

Désormais, Alexandre porte ses efforts contre les provinces orientales de l'Empire perse. Les populations indigènes résistent fortement et longuement. Elles sont cependant soumises en 329-328 av. J-C : Alexandre atteint la vallée de l'Indus. Il y combat le prince indien Porus.

Mais ses soldats, épuisés et démoralisés par des découvertes surprenantes (éléphants de combat, pluies torrentielles de la mousson), l'obligent à arrêter la conquête. Les troupes gréco-macédoniennes, renforcées par de nombreux sujets de l'Empire perse, rebroussent chemin, avec beaucoup de difficultés, vers la Perse. Alexandre regagne Suse en 324 av. J-C.

Âgé de trente-deux ans, il meurt à Babylone empoisonné ou d'une terrible fièvre, en juin 323 av. J-C, sans avoir réglé le problème de sa succession. Le fils qu'il a eu d'une princesse de Sogdiane est écarté par les généraux macédoniens qui se partagent l'empire.

La naissance de la civilisation hellénistique[modifier | modifier le wikicode]

Les multiples Alexandrie de l'empire gréco-macédonien

Conscient de la diversité des peuples qui forment son empire, Alexandre va tenter de les fondre en un seul peuple. Pour cela, tout au long de son expédition vers l'Inde, il implante des villes (voir sur la carte ci-contre les nombreuses Alexandries asiatiques, cliquer sur la carte pour l'agrandir) où il installe des soldats qui devront y faire souche en épousant des indigènes. Lui-même, ses amis et ses officiers épousent des perses dans une gigantesque cérémonie à Suse en 325 av. J-C.

Continuant la tradition de l'Empire perse, Alexandre laisse les peuples conquis libres de pratiquer leur religion. Mais la religion grecque est introduite au cœur de l'Asie occidentale. Alexandre montre l'exemple en sacrifiant à Mardouk dieu de la religion perse, à Amon le plus important dieu égyptien. Si les peuples gardent aussi leur administration, les postes les plus élevés sont rapidement confiés à des Grecs. Malgré la désapprobation de quelques-uns de ses amis, Alexandre se comporte comme un roi d'Orient. On se prosterne devant lui comme on le fait devant un dieu.

Alexandre a favorisé la naissance d'une nouvelle civilisation fondée sur la fusion entre les modes de vie de l’Orient et de l’Occident. Avec l’« alexandrinisme », il n’y a ni vainqueurs ni vaincus, mais plutôt un processus d’assimilation réciproque entre deux grandes cultures, basé sur un échange d’expériences et un partage de valeurs.

La brièveté de la vie d'Alexandre ne lui permet pas d'approfondir cette volonté de fondre les civilisations. Ce seront ses successeurs, les généraux grecs qui se partageront son empire, qui réaliseront cette formation d'une nouvelle civilisation. Ce sera l'époque hellénistique. Elle durera jusqu'à la conquête romaine des royaumes issus de l'empire d'Alexandre.

Le savais-tu.png
Le savais-tu ?
Bucéphale
La légende raconte qu'à 10 ans Alexandre parvint à dompter un cheval nommé Bucéphale que personne n'arrivait à monter. Il avait observé que l'animal à monter avait peur de son ombre. Il le conduisit donc face au soleil pour le chevaucher. À sa mort, Alexandre lui éleva un tombeau et nomma la ville qui l'abritait Bucephalia.

Quelques territoires conquis par Alexandre Le Grand[modifier | modifier le wikicode]

Précisions[modifier | modifier le wikicode]

  1. Le même jour Ératostrate, fait brûler le temple d'Artémis à Éphèse une des sept merveilles du monde.

À voir[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Pierre Lévêque, L'aventure grecque, Armand Colin
  • Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Bordas
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Article mis en lumière la semaine du 20 février 2017.
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