Alcoolisme

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Une boisson fortement alcoolisée

L'alcoolisme est une addiction qui se caractérise par le besoin de boire de l'alcool. L'alcool est la drogue recherchée par la personne dépendante. On dit que c'est une dépendance à la consommation d'alcool. Si la prise d'alcool n'est pas possible, la personne ressent des symptômes de manque.

Elle peut survenir chez n'importe qui, même s'il semble exister des facteurs de prédisposition familiale. On estime à plus d'une personne sur dix le nombre de gens sur Terre qui peuvent devenir alcooliques. On ne sait pas pourquoi certaines personnes deviennent alcooliques et d'autres non.

L'alcool peut être dangereux lorsqu'il est consommé en grande quantité. En France, on compte environ cinq millions de personnes alcooliques.

Raisons de l'alcoolisme[modifier | modifier le wikicode]

On ne connaît pas précisément les raisons de l'alcoolisme. On peut tout de même citer quelques pistes...

La tradition[modifier | modifier le wikicode]

L'alcool est un produit pouvant être peu cher, disponible partout et légal dans la majorité des pays. Par exemple, certains pays musulmans l'interdisent plus ou moins durement. D'autres, comme certains États des États-Unis interdisent son achat aux moins de 21 ans et en interdisent la consommation publique.

De plus, il est souvent bien vu de boire dans certains milieux. Par exemple, il n'est pas rare qu'on fasse goûter du vin en France, de la bière en Allemagne, etc., aux enfants ou adolescents. Un individu, même s'il n'a jamais goûté à l'alcool avant l'âge adulte, peut aussi se mettre à boire en fréquentant de nouveaux milieux, changeant ainsi ses habitudes culturelles. Certaines personnes commencent donc à boire pour faire comme tout le monde ou parce qu'elles découvrent des traditions qui n'étaient, jusque-là, pas les leurs (ce qui n'en fera pas forcément des alcooliques pour autant).

Dans les familles ou les milieux culturels où l'alcool ne fait pas partie d'un usage régulier, les risques sont moins élevés. Mais s'il y existe des interdits purs et simples, il n'est pas exclu qu'un individu en vienne à boire en réaction à ces interdits, que ce soit ou non avec excès.

Les effets des boissons alcoolisées[modifier | modifier le wikicode]

Attention Les différentes boissons alcoolisées sont traditionnellement servies dans des verres spécifiques. Par type de boisson, le verre standard contient environ 10 grammes d'alcool. C'est ainsi qu'une coupe ou flûte de champagne moyennement remplie (soit environ 10 centilitres de liquide) contient autant d'alcool qu'un verre de vin à 12 degrés (verre-ballon de 10 centilitres). Un verre de bière pression à 5 degrés, ou une bouteille, soit environ 25 centilitres de liquide, contiennent également 10 grammes d'alcool. Une dose de whisky à 40 degrés (soit 3 centilitres de liquide) ou une dose de pastis à 45 degrés (soit environ 3 centilitres de liquide), renferment également 10 grammes d'alcool. Le fait de rajouter de l'eau ou des glaçons à ces deux dernières boissons ne modifie par la quantité d'alcool qu'elles contiennent. Il est donc utile de se renseigner sur le degré d'alcool de la boisson afin de la consommer avec modération (le get moins fort que le whisky fera le même effet si on en consomme plus).

L'alcool produit deux effets sur le cerveau : c'est un excitant (comme la cocaïne par exemple), et un anxiolytique (qui calme les angoisses) comme le cannabis.

La combinaison de ces deux effets provoque une désinhibition sociale : la personne est ivre et a moins peur de faire des choses qu'on n'oserait pas faire autrement. La personne est aussi euphorique : elle se sent à l'aise, elle est contente. On peut donc trouver du plaisir à boire pour ses effets.

Ce sont les effets de l'alcool qui sont recherchés par les buveurs ; et c'est pour ces effets que les boissons alcoolisées sont très utilisées dans les endroits où on est là « pour s'amuser ». Sous l'emprise de l'alcool, les gens vont se sentir moins gênés, plus sûrs d'eux-mêmes. L'effet de désinhibition peut aussi faire apparaître des comportements violents.

Certains passeront d'une consommation occasionnelle, dans une ambiance conviviale, de relations positives entre personnes, comme entre amis ou festive (liée à la fête), à une consommation de plus en plus répétée et hors de ce cadre ; d'autres non. Les premières deviennent alcooliques. Une extrême vigilance doit donc être de mise, sachant que de toute façon, la consommation d'alcool fait des dégâts au niveau de la santé et fait courir d'énormes risques, à soi comme aux autres (comme celui d'un accident de la route si, par exemple, on prend ensuite le volant ou se fait conduire par quelqu'un ayant un taux d'alcool (alcoolémie) élevé).

Tout le monde n'est pas égal face à l'alcool[modifier | modifier le wikicode]

Certaines personnes ne seront jamais alcooliques, d'abord car elles ne boiront pas du tout. D'autres maîtriseront toujours leur consommation. La naissance de la dépendance ne se fera jamais chez eux.

Un non-alcoolique arrêtera d'avoir envie de boire de l'alcool au bout d'une certaine quantité. Pour la personne devenue alcoolique, c'est le contraire : toute prise d'alcool entraînera un besoin croissant d'alcool et elle ne peut plus s'arrêter de boire. Elle devient de plus en plus dépendante de ses effets de désinhibition et d'euphorie. Elle ressent et ressentira de plus en plus le besoin permanent de consommer de l'alcool. Sans alcool, elle se sent déprimée, anxieuse, et a envie de boire de nouveau, pour se sentir de nouveau bien.

Par ailleurs, certains réduisent l'origine de l'alcoolisme à un seul facteur (ou risque) ; par exemple le facteur héréditaire1 : c'est-à-dire que dans certaines familles, le corps est plus fragile à la dépendance à l'alcool, et que du coup, on peut principalement expliquer la dépendance d'une personne par son hérédité. Cette approche est de type déterministe2.

D'autres pensent que l'alcoolisme est le résultat d'un facteur ou d'un ensemble de facteurs, sans qu'il y ait pour autant de déterminisme. Par exemple, parmi ces facteurs :

  • une « vulnérabilité3 » sur le plan biologique ou génétique. Par exemple, la plupart des personnes asiatiques sont ivres plus vite que les personnes qui ont la peau « blanche », parce qu'une de leurs enzymes est plus lente (or cela ne change rien à la proportion d'alcooliques, n'a rien avoir avec la notion d'hérédité familiale, mais n'exclut pas pour autant qu'il peut y avoir des prédispositions familiales) ;
  • une « vulnérabilité »3 à la maladie alcoolique d'ordre environnemental : il y a en effet des gens ou des familles qui ont des problèmes avec l'alcool, mais cela peut être lié, avant tout, à leur histoire, pas à leurs gènes. C'est dur à détacher de la génétique, mais dans cette optique : la consommation d'alcool pendant la grossesse, la consommation d'alcool pendant l'enfance, une image de soi peu solide, un manque de vigilance parentale, un manque d'éducation, une pression sociale trop forte (pouvant provoquer du stress), etc. sont des choses qui n'ont rien à voir avec la génétique, mais qui sont des facteurs familiaux ou sociaux prédisposant à la maladie alcoolique.

Toujours est-il que se méfier encore plus de cette drogue lorsqu'on a ou a eu des alcooliques dans sa famille est probablement utile. Mais croire qu'un individu peut agir sur sa vie ou être aidé dans sa vie — grâce à des événements ou des rencontres — pour remédier à ses vulnérabilités (quelques soient ses antécédents4 et parfois grâce aussi à ses antécédents, familiaux ou non) l'est sans doute aussi ! Des études existent d'ailleurs sur le fait que certains enfants d’alcooliques, en dépit de facteurs de risque connus, grandissent et deviennent des adultes qui « fonctionnent » bien, au sens où ils ne deviennent pas alcooliques pour autant.

Une chute progressive[modifier | modifier le wikicode]

Comme beaucoup d'autres drogues, la dépendance vient progressivement. Mais elle est impossible à éviter une fois enclenchée. Un alcoolique aura envie de boire de plus en plus d'alcool, se maîtrisera de moins en moins. À la fin, il consommera en permanence de l'alcool, du matin au soir.

Il faut bien comprendre que le besoin d'alcool grandit avec la consommation, tout au long de la vie, même si on a l'impression de boire peu ou rarement. C'est donc une bonne raison pour se méfier des boissons alcoolisées !

Conséquences de l'alcoolisme[modifier | modifier le wikicode]

Il y a les conséquences subies par toute personne qui boit de façon excessive, même exceptionnellement :

  • L'alcool a une action sur la personnalité qu'on appelle désinhibition, qui est marquée par le fait qu'on ose faire plus de choses sous l'emprise de l'alcool (même et souvent des choses stupides) : c'est-à-dire qu'on fait ou dit des choses sans pouvoir y réfléchir, à cause de l'alcool. Lorsqu'on n'est plus sous l'emprise de l'alcool, on le regrette.
  • L'ivresse liée à l'alcool provoque une somnolence. Ainsi, lors d'une fête, on ne participe pas pleinement parce qu'on se sent fatigué ou qu'on s'endort. Les copains s'amusent sans nous.
  • Un ralentissement des réflexes et un rétrécissement du champ de vision : autrement dit, on est plus lent et ne voit plus tout ce qui se passe autour de soi. C'est très dangereux au volant d'une voiture, d'un vélo, et même comme piéton.

Il y a aussi d'autres conséquences, bien plus graves :

  • Un malade alcoolique peut perdre son travail (retards et absences répétées parce qu'il n'arrive pas à se lever, difficultés à faire son travail, etc.).
  • L'alcool peut aussi détruire la famille. Le malade ne pourra plus s'occuper de ses enfants, deviendra parfois violent, etc.
  • Conséquences financières également, car l'alcoolique fera toujours passer l'achat d'alcool avant le reste !

La consommation régulière d'alcool entraîne également des dégâts dans le corps de la personne alcoolique. Son foie en particulier, va se détruire progressivement, mais le reste de son corps va également souffrir. Les malades alcooliques peuvent souffrir de cancers, de maladies neurologiques, de maladies de cœur... souvent mortelles.

Pour mieux comprendre cet article, vous pouvez lire l'article alcool.

Les symptômes de la maladie[modifier | modifier le wikicode]

Il y a plusieurs symptômes (signes de la maladie). Ce n'est pas forcément l'ivresse : le corps s'habitue à l'alcool petit à petit, et l'ivresse, bien que réelle, est moins visible. Ces signes ne sont pas les mêmes pour tous :

  • ils cherchent toutes les occasions possibles de boire ;
  • ils boivent souvent en cachette ;
  • ils cachent des bouteilles ;
  • ils boivent au travail ;
  • ils boivent seuls ;
  • ils ont des trous de mémoire (ils ne se rappellent plus ce qu'ils ont fait la veille) ;
  • ils boivent déjà le matin ;
  • ils négligent de manger.

Peut-on guérir de l'alcoolisme ?[modifier | modifier le wikicode]

D'après les Alcooliques Anonymes (une association qui aide les alcooliques en Belgique, en France, en Suisse et aux États-Unis), on ne peut jamais guérir de cette maladie, elle est incurable : un alcoolique ne pourra jamais avoir une consommation « raisonnable » d'alcool. Le seul moyen pour arrêter l'évolution de la maladie est la totale abstinence (c'est-à-dire l'arrêt total de l'alcool).

Le sevrage est le terme utilisé pour dire qu'on retire brusquement l'accès à la drogue, en l'occurrence à l'alcool. Privée des effets de l'alcool, la personne alcoolique va devenir angoissée, inhibée (elle n'osera plus faire grand-chose à part avoir envie d'alcool) et dépressive.

La privation d'alcool pose, pendant les premiers temps, certains problèmes, qui peuvent être très graves :

  • des tremblements ;
  • des hallucinations (on croit voir des choses qui n'existent pas) ;
  • des nausées, des vomissements ;
  • des angoisses, des cauchemars ;
  • des insomnies (on n'arrive pas à dormir) ;

etc.

Les personnes qui veulent arrêter de boire doivent donc faire de grands efforts de volonté pour ne pas « replonger », c'est-à-dire ne pas recommencer à boire de l'alcool. C'est pour cela qu'elles peuvent se faire aider par des médecins spécialistes, les alcoologues, ainsi que par des psychologues et des associations d'anciens buveurs.

Comment aider un alcoolique ?[modifier | modifier le wikicode]

Lorsqu'on n'est pas médecin, c'est difficile d'aider un alcoolique. Il ne sert à rien de cacher ses bouteilles ou de vouloir le priver d'alcool. Le sevrage est en effet plus compliqué que cela, la volonté d'arrêt doit venir du malade.

Il faut que l'alcoolique réalise qu'il a une maladie, que ce n'est pas une honte et qu'il doit se faire soigner.

L'alcoolisme chez les jeunes[modifier | modifier le wikicode]

On peut devenir alcoolique très jeune, même à 13 ans ! De plus en plus, certains fabricants de boissons alcoolisées ciblent les jeunes (veulent faire boire les jeunes), en fabriquant des boissons où le goût de l'alcool est masqué. Mais le cerveau est très sensible à tous les produits toxiques, tant qu'il n'est pas complètement adulte, c'est-à-dire jusqu'à 15 ans. La consommation d'alcool avant cet âge peut provoquer un retard mental. Les conséquences peuvent être très graves, méfiance ! Actuellement, beaucoup de jeunes ont bu leur première boisson alcoolisée à l’âge de 13 ans. À partir de là, certains continuent à consommer de l’alcool avec des amis même s’ils n’en aiment pas particulièrement le goût. À partir de 15 ans, 31% des garçons et 19% des filles d’Europe consomment régulièrement des boissons alcoolisées5.

Quand un jeune est-il alcoolique ?[modifier | modifier le wikicode]

Pour un jeune, on peut parler d’alcoolisme s’il consomme régulièrement de l’alcool, c’est-à-dire au moins une fois par semaine. Les comportements des jeunes ne sont pas toujours modérés et la consommation peut être à chaque fois considérable..

Selon le quotidien L’Actu du 16 septembre 2006 (n°2120) 1 jeune sur 2 à déjà « pris une cuite » (c'est-à-dire qu’il a bu beaucoup d’alcool en une seule soirée).

Avec la hausse fulgurante d’abus chez les jeunes, des moyens ont été mis à leur disposition pour pouvoir les aider.

Préférences et circonstances[modifier | modifier le wikicode]

Selon Anne-Marie Thomazeau5 les filles aiment les alcools au goût sucré comme le Malibu à base de noix de coco, le Mojito ou encore le punch tandis que les garçons, eux, on tendance à boire les alcools traditionnels comme « la petite mousse » (bière) que l’on consomme dans les bars. Le vin est l’alcool le plus souvent bu avec les parents, car il demeure un alcool familial. En boîte de nuit le whisky et la vodka sont privilégiés, du fait de leur forte teneur en alcool. Le champagne y est aussi présent mais l’est encore plus pour des événements importants comme un mariage, par exemple car il a une réputation d’alcool festif.

Pourquoi l'alcool est-il dangereux ?[modifier | modifier le wikicode]

L'éthanol est un toxique pour le corps, capable de provoquer le coma et la mort dans les cas d'intoxication extrême. L'absorption d'alcool pendant la grossesse, la petite enfance et jusqu'à l'adolescence est très dangereuse pour le développement du cerveau. La consommation d'alcool par la mère enceinte provoque souvent des retards mentaux et des malformations chez l'enfant à naître. On appelle cela le Syndrome d'Alcoolisation Fœtale.

L'éthanol, en tant que toxique, est métabolisé par le foie, c'est-à-dire transformé en produits moins dangereux, puis inoffensifs. Plus la quantité d'alcool est grande, plus le foie travaille et s'épuise. Ce fonctionnement anormal du foie entraîne une insuffisance hépatique : le foie ne peut plus faire son travail d'élimination des toxines dans l'organisme. Ceci entraîne de nombreux problèmes :

  • L'anomalie de fonctionnement du foie rend la personne alcoolique plus sensible aux autres toxines.
  • Cette même anomalie du foie entraîne des problèmes sanguins, qui entraînent un gonflement du ventre, qui se remplit progressivement d'un liquide nommé ascite.
  • Le foie gonfle et se déforme : les blessures faites au foie par l'alcool entraînent une fibrose puis une cirrhose du foie, la cirrhose pouvant se transformer en cancer du foie.
  • Les propriétés de solvant de l'éthanol peuvent entraîner une irritation, puis une inflammation de la gorge, de l'œsophage et de l'estomac. Ces organes irrités peuvent également donner naissance à des cancers.

Les cancers induits par l'alcoolisme sont difficiles à soigner.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

En savoir plus[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. On entend ici par hérédité la transmission génétique des aptitudes intellectuelles et physiques des ascendants aux descendants.
  2. Le déterminisme est un « principe scientifique [parmi d'autres] qui lie les causes et les effets d'un phénomène de telle manière qu'une même cause entraînera toujours les mêmes effets. ». Source : Article Déterminisme du Nouveau Littré, éditions Garnier, 2007.
  3. 3,0 et 3,1 Une vulnérabilité dénommée « susceptibilité » par les scientifiques. Être vulnérable c'est être plus exposé.
  4. Un antécédent, c'est un fait antérieur par rapport à un autre fait, qui s'est passé avant un autre fait.
  5. 5,0 et 5,1 Thomazeau, Anne-Marie. L’alcool, un drôle d’ami. De La Martinière Jeunesse, 2007. Hydrogène. ISBN 978-2732436470


Bandeaux[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 10 mars 2008.
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