Abeille à miel

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Deux abeilles sauvages sur une fleur de dahlia.

Les abeilles à miel sont des sortes d'abeille qui butinent des fleurs, qui fabriquent du miel destiné à se nourrir pendant l'hiver, et qui vivent en colonies (ruches). Elles peuvent être sauvages ou élevées, principalement pour leur miel (c'est l'apiculture).

Les abeilles à miel sont composées d'espèces du genre Apis. L'espèce la plus élevée dans le monde est Apis mellifera, dite aussi abeille domestique ou abeille européenne quoiqu'elle soit originaire d'Asie de l'Ouest, d'Europe et d'Afrique.

Comme les fourmis ou les termites, les abeilles à miel font partie des insectes sociaux (ce qui n'est pas le cas de toutes les abeilles)1, ne pouvant vivre qu'au sein d'une communauté de plusieurs milliers d'individus : la colonie ; et leur mode de vie est très évolué.

Quelques caractéristiques anatomiques[modifier | modifier le wikicode]

Le dard d'une femelle.

L'abeille possède deux paires d'ailes et ses yeux comportent chacun 4 000 facettes : ce sont des yeux composés, soit des yeux constitués d'un ensemble de récepteurs sensibles à la lumière et savamment appelés « ommatidies ».23

Les femelles possèdent un dard pour se défendre. Comme il forme un harpon, il reste dans la victime. Elles ne peuvent donc s'en servir qu'une fois, à la différence des guêpes qui peuvent piquer plusieurs fois de suite.

N’ayant pas de trompe comme le papillon, elle lèche le nectar sucré du cœur des fleurs avec la langue, en remplit son jabot et retourne dans sa communauté recracher sa provision de nectar qui deviendra du miel.

Un insecte social très évolué[modifier | modifier le wikicode]

Le nid d'une colonie d'abeilles sauvages géantes.

Comme par exemple les fourmis ou les termites, les abeilles à miel :

À l'état sauvage, elles construisent leur nid dans la nature, dans des cavités naturelles, par exemple dans le creux d'un arbre. Mais depuis l'Antiquité, l'Homme domestique les abeilles en leur construisant des ruches pour favoriser leur installation et recueillir plus facilement la cire et le miel qu'elles fabriquent à partir du nectar butiné sur le cœur des fleurs. L'élevage des abeilles est appelé « apiculture ».

La vie de la colonie[modifier | modifier le wikicode]

Gros plan sur une reine.

Le personnage principal de la colonie est la reine, seule femelle reproductrice (et donc la mère de tous). Sa seule activité est de pondre des œufs, qui deviendront presque tous des ouvrières (femelles stériles), plus des mâles reproducteurs, appelés « faux-bourdons ». Comme la reine est nourrie et soignée par ses ouvrières, elle communique avec elles par des messages chimiques : les antennes captent et décodent ces messages. Lors des périodes favorables (grandes floraisons), les ouvrières butinent de grandes quantités de nectar qu'elles transforment et stockent sous forme de miel. La reine pond environ 2 000 œufs par jour (au total près de 300 000 dans l'année). La reine vit entre 3 et 5 ans. Bien que la ruche contienne plusieurs larves de reine, la première qui naît supprime ses rivales, puis elle sécrète une hormone qui, en atrophiant les ovaires, stérilise les ouvrières.

L'hiver, comme il n'y a rien à butiner au dehors, toute la famille hiberne et vit sur ses réserves de miel. L'activité ne reprendra qu'avec les premières floraisons dans la nature et lorsque la température permettra aux abeilles de voler.

Les métiers successifs de l'abeille ouvrière[modifier | modifier le wikicode]

Une abeille domestique butinant des fleurs de romarin.

Une abeille ouvrière vit environ six à sept semaines. Elle naît 21 jours après la ponte.

Les abeilles ouvrières ont plusieurs rôles au sein de leur colonie. En fonction de leur âge, mais aussi de la saison et des besoins (la saison où la récolte de nectar est abondante est souvent courte), elles effectuent plusieurs travaux : la jeune abeille nettoie chaque alvéole pour permettre à la reine d'y pondre un œuf, puis elle devient nourrice des larves qui viennent de naître.

Ensuite, quand les glandes de son abdomen commencent à produire de la cire, elle s'en sert pour construire des alvéoles en forme d'hexagone soudés entre eux. Quand il le faut, elle devient ventileuse en battant des ailes pour faire baisser la température intérieure de la ruche (ou de la cavité naturelle), puis sera l'une des gardiennes de l'entrée pour empêcher d'entrer tout ce qui n'est pas de la famille (ceux qui veulent forcer le passage recevront un coup d'aiguillon venimeux, même si cela peut coûter la vie de l'abeille).

Enfin, les trois dernières semaines (soit la moitié de sa vie), elle devient butineuse et va puiser, dans le cœur des fleurs, le nectar, jus sucré qui sera transformé en miel. Elle collecte aussi d'autres substances comme du pollen qui, riche en protéines, servira à nourrir les larves, et pourra être aussi emmagasiné aussi dans des alvéoles ; et la propolis, une résine ramassée sur les bourgeons.

Lors de son passage d'une fleur à l'autre, elle transporte involontairement d'une fleur à l'autre du pollen des étamines, ce qui joue un rôle utile dans la pollinisation des plantes, c'est-à-dire la fécondation des pistils et la formation de graines.

Quand une abeille a découvert un espace fleuri, parfois éloigné de la ruche, elle le signale à ses sœurs en frétillant des ailes et en exécutant une danse en forme de 8, dont un axe désigne la direction à prendre par rapport au Soleil et la distance de cette zone. L'odeur de fleur portée par son corps complète le message et incite les autres à rejoindre massivement l'espace fleuri.

Les abeilles récoltent du nectar dans un rayon d'environ trois kilomètres. Les fleurs les plus proches sont les plus intéressantes pour les abeilles, ainsi que celles qui sont les plus abondantes ou dont le nectar est le plus riche. À chacune de ses sorties une butineuse visite environ une cinquantaine de fleur. Pour fabriquer 1 gramme de miel il faut 3 g de nectar qui sont obtenus par le butinage d'environ 3000 fleurs.

Pollen[modifier | modifier le wikicode]

Une abeille en train de butiner. On observe la pelote de pollen (la boule jaune) sur sa patte arrière.

Quand une fleur y est favorable et selon les besoins de la ruche, l'abeille butine et collecte aussi du pollen. Celui-ci étant composé de grains très fins, pour pouvoir le transporter, l'abeille l'humecte avec du nectar. Ensuite l'abeille brosse cette poussière avec ses pattes pour en faire des pelotes qu'elle place dans des corbeilles situées sur la face externe de sa dernière paire de pattes à l'arrière.

Pendant chacun de ses envols l'abeille ne visite qu'une seule sorte de fleurs, ce qui explique la couleur différente des pelotes (grise, marron, noire, verte...).

Pour récupérer une partie du pollen, l'apiculteur peut placer à l'entrée de la ruche des trappes à pollen. L'abeille qui rentre dans la ruche doit traverser une grille. Les pelotes de pollen tombent alors dans un tiroir rendu inaccessible. Ce tiroir est vidé tous les deux jours puis remis en place. Le pollen récupéré comme ça doit être rapidement séché ou congelé, ou bien il va moisir. Dans la ruche, les abeilles stockent le pollen mélangé avec du miel, ce qui permet de le conserver, mais il est difficile à récupérer pour l'apiculteur.

Le pollen fait partie de l'alimentation de l'abeille, de même que le miel et l'eau. La reine et les larves les plus jeunes, elles, se nourrissent de gelée royale (substance blanchâtre et gélatineuse sécrétée par certaines glandes des jeunes abeilles nourricières)5.

Les mâles, ou faux-bourdons[modifier | modifier le wikicode]

Un faux-bourdon en vol.

Les abeilles mâles sont appelées « faux-bourdons ». Ils sont légèrement plus gros que les abeilles femelles. Ils ne possèdent pas de dard et leur conformation les empêche de butiner, mais il est probable qu'ils aident à transformer le miel en nectar.

Au printemps, et plus rarement au cours de l'été, les jeunes reines venant de naître feront quelques sorties pour être fécondées. Plusieurs mâles pourront alors féconder une reine, chacun d'entre eux ne s'accouplant qu'une fois avant de mourir. La reine aura alors accumulé des spermatozoïdes qui lui permettront de pondre le reste de sa vie.

Les faux-bourdons se déplacent sur des distances beaucoup plus grandes que les ouvrières, ce qui leur permet de féconder les reines de nids (ruches ou autres) relativement éloignés.

En fin de saison de miellée (récolte du nectar des fleurs) et de reproduction, les mâles sont chassés des nids et meurent d'épuisement.

L'essaimage[modifier | modifier le wikicode]

Déplacement d'abeilles au cours d'un essaimage.

Au printemps, quand la colonie devient assez ou même trop nombreuse et à l'étroit dans le nid, la reine peut partir avec la moitié de sa famille pour s'installer ailleurs. Les abeilles qui partent se déplacent alors en essaim et forment une sorte de nuage d'abeilles. L'essaim fait une halte sur un arbre, en attendant que des ouvrières trouvent un endroit pour se nicher. À cette étape, il est assez facile à un apiculteur de récupérer l'essaim en le faisant tomber dans une ruche vide ou dans un sac avant de déposer les abeilles dans une ruche.

Avant le départ de l'essaim, les abeilles ont nourri de gelée royale les larves qui deviendront des femelles non stériles. Une seule sera fécondée en vol par les mâles et reviendra pondre dans l'ancien nid.

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Le savais-tu ?
L'utilisation par les hommes de la structure hexagonale des alvéoles
Des alvéoles.

On a découvert que la forme des alvéoles construites par les abeilles et les guêpes donnait le maximum de solidité avec le minimum de cire. Les Hommes ont adopté cette structure en « nid d'abeille », avec d’autres matériaux, pour réaliser des pièces solides et légères, par exemple pour l'aviation et l'astronautique.

Les menaces et la disparition des abeilles[modifier | modifier le wikicode]

En Europe, de nombreux pays (France, Belgique, Italie, Allemagne, Suisse (de 2003 à 2007), Espagne, Grèce, Pologne, Pays-Bas) ont annoncé des pertes d'abeilles importantes depuis 2000. Dans les ruches les plus touchées, jusqu'à 90 % des abeilles sont supposées mortes, car non rentrées à la ruche. Dans plusieurs pays européens, les apiculteurs constatent une mortalité annuelle de 30% des colonies. Mais si l'on continue encore trois ou quatre hivers avec des mortalités d'abeilles de plus de 30%, on va commencer à voir des apiculteurs mettre un terme à leur métier.

Un frelon asiatique, prédateur des abeilles.

La disparition des abeilles est due à de nombreux facteurs : la dégradation générale de l’environnement, les pesticides ainsi que des prédateurs, des parasites et des maladies (champignons, bactéries, virus). Les produits toxiques détruisent le système nerveux des insectes. Depuis quelques années, le frelon asiatique, introduit accidentellement dans le sud-ouest de la France et qui est un prédateur des abeilles, participe à la disparition des ruches.

Néanmoins, c'est le varroa qui semble jouer le rôle le plus important dans la mortalité des colonies d'abeilles européenne. C'est un acarien parasite des abeilles qui existait à l'origine sur l'espèce asiatique Apis cerana. Puis il s'est adapté à l'espèce la plus commune Apis mellifera, qui sait beaucoup moins s'en défendre. Non seulement cet acarien affaiblit directement les abeilles ou leurs larves en se nourrissant de substances du corps, mais ses piqures favorisent l'infection des abeilles par des virus ou autres maladies. Certaines maladies sont elles aussi exotiques, arrivées récemment et l'abeille européenne n'y est pas adaptée et y est très sensible.

Espèces et variétés[modifier | modifier le wikicode]

Il y a plusieurs espèces d'abeille à miel, qui sont « cousines » puisqu'appartenant au même genre Apis.

  • L'espèce asiatique Apis cerana est aussi élevée pour le miel.
  • Les autres espèces sont toutes asiatiques également : Apis florea, Apis dorsata. Elles sont rarement élevées mais leur miel est parfois collecté sur les colonies sauvages.
  • L'espèce la plus élevée dans le monde est Apis mellifera, dite aussi par exemple, « abeille européenne », bien qu'elle soit originaire d'Asie de l'Ouest, d'Europe et d'Afrique). Elle a été introduite par l'homme en Amérique et en Australie.

Variétés d'Apis mellifera[modifier | modifier le wikicode]

Il y a de nombreuses variétés ou sous-espèces de l'espèce Apis mellifera. Ces variétés sont souvent nommées par leur région d'origine.

On fait aussi souvent la distinction entre abeilles noires et abeilles jaunes de cette espèce. L'abeille noire est la variété indigène en France et plus au nord, tandis qu'on appelle abeille jaune la variété italienne, et certaines autres variétés méditerranéennes ou africaines leur ressemblent. Les abeilles jaunes ont une partie plus claire (plus ou moins jaune) à l'avant de l'abdomen tandis que l'abdomen des abeilles noires est plus sombre et d'une seule couleur. Leurs couleurs et leurs apparences ne sont pas pourtant pas si différentes et il faut être habitué pour les différencier. Les variétés sélectionnées ont souvent été créées en grande partie avec des variétés du sud qui sont actives sur une plus longue période de l'année, ce qui fait qu'elles sont plutôt « jaunes ». Comme elles ont été introduites dans de nombreuses régions, on trouve souvent dans un même rucher des ruches dont les abeilles sont plutôt noires et d'autres ruches dont les abeilles plutôt jaunes, même sans que l'apiculteur les ait introduites lui-même. Les deux variétés peuvent se croiser.

L'abeille africanisée est la variété africaine de cette espèce, qui a été introduite en Amérique où elle se révèle plus agressive que l'abeille européenne qui avait été introduite plus tôt.

Autres abeilles[modifier | modifier le wikicode]

Le mot abeille désigne souvent les seules abeilles à miel, et même seulement Apis mellifera dans les pays où c'est la seule espèce élevée pour le miel. Pourtant du point de vue de la biologie, il y a 20 000 autres espèces d'abeilles, qui pour la plupart ne stockent pas de miel. On les appelle apoïdes, c'est une super-famille dont le nom scientifique est Apoïdea.

Symbolique de l'Abeille[modifier | modifier le wikicode]

L'abeille était le symbole de Napoléon Ier en remplacement de la fleur de lys des rois de France.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Gaelle Dupont, Le Monde août 2007 et
  • Christiane Galus, Le Monde 2008 (La disparition des abeilles)
  • Api-douceur
  • Bestioles.ca

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 80 % d'entre elles ne sont pas des insectes sociaux. Voir « Apoidea - Comportement ». Wikipédia. [Page consultée le 13 juin 2008.
  2. « Œil composé ». Wikipédia. [Page consultée le 27 septembre 2008
  3. « Yeux - Les divers yeux dans le monde animal ». Wikipédia. [Section de page consultée le 27 septembre 2008
  4. « Eusocialité ». Wikipédia. [Page consultée le 27 septembre 2008
  5. Article de passeportsanté.net : http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=gelee_royale_ps

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Tu peux lire la définition de abeille sur le Dico des Ados.
Images sur les abeilles Vikidia possède une catégorie d’images sur les abeilles.

Vikiliens pour compléter sur les abeilles[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 29 septembre 2008, la semaine du 12 avril 2021.
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