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Abbaye Sainte-Foy de Conques

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Abbatiale Sainte-Foy de Conques
Nef de l'abbatiale, d'aspect très vertical.

L'abbaye Sainte-Foy de Conques est une abbaye qui se trouve à Conques, dans le département de l'Aveyron (France).

Construite aux XIe et XIIe siècles, elle est de style roman.

Histoire de l'abbaye[modifier | modifier le wikicode]

L'église abbatiale actuelle, construite au XIe siècle sur les ruines d'une petite chapelle, abrita dans sa crypte des reliques de sainte Foy, ce qui provoquait l'afflux de pèlerins, d'autant que l'église était située sur une route vers Compostelle, lieu de pèlerinage très prisé. Au XIIe, le chœur fut ajouté et un peu plus tard la nef.C'est pour ça que cette abbaye est si particulière

En 1998, l'église est répertoriée dans la liste du patrimoine mondiale de l'UNESCO.

Architecture de l'église abbatiale[modifier | modifier le wikicode]

L'église, de style roman, est construite sur un plan en croix latine, avec collatéraux et déambulatoire, sur deux niveaux, avec des tribunes. La nef, longue de 20,70 m et large de 6,80 m, est plus courte que le transept, long de 35 m). La voûte en berceau atteint 22,10 m, ce qui est très haut pour cette époque.

Portail d'entrée et tympan[modifier | modifier le wikicode]

Tympan de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques (image haute définition)

Le portail d'entrée de l'abbatiale est orné d'un magnifique tympan qui représente le Jugement dernier tel que pouvaient l'imaginer les chrétiens du Moyen Âge.

Le portail d'entrée est orienté à l'ouest (comme dans la plupart des églises de l'époque). Il est donc éclairé par le soleil couchant. Il est encadré de deux tours massives. Les portes sont surmontées d'un tympan décoré de personnages participant au Jugement dernier. Selon les croyances chrétiennes, le Jugement dernier, présidé par Jésus, décide de ce qui arrive à la fin des temps aux âmes des morts. La sculpture romane est chargée d'enseigner les croyances essentielles du christianisme à une population presque totalement analphabète. On a parlé de Bible de pierre.

Le tympan de Conques est divisé en trois registres horizontaux. Au centre du registre du milieu se trouve Jésus, assis en majesté sur un trône. Les registres sont séparés par des bandeaux qui portent des inscriptions en latin.

Partie centrale en T du tympan

Le tympan est organisé autour d'une partie centrale en forme de T (ou de croix) qui traverse verticalement les trois registres. Ce T isole alors deux parties : à gauche, le Paradis, à droite l'Enfer.


Registre du haut[modifier | modifier le wikicode]

Registre du haut

Il occupe le haut du demi-cercle formé par le tympan. Il constitue le sommet du T (le T est l'illustration du jugement des morts par Jésus). Il représente des anges. Les anges des extrémités droite et gauche, à l'aide de trompes, proclament le temps du Jugement dernier. Au centre, deux anges soutiennent la croix. C'est le rappel de la crucifixion de Jésus qui, pour les chrétiens, est mort pour racheter les péchés des hommes. C'est aussi le rappel de la résurrection de Jésus à Pâques, épisode fondamental de la croyance chrétienne, symbole que les corps des morts connaîtront eux aussi une résurrection à la fin des temps.

Registre central[modifier | modifier le wikicode]

Registre central

Il est séparé en deux parties par la figure de Jésus.

Au centre[modifier | modifier le wikicode]

Jésus y est représenté en majesté. Il est assis sur son trône installé dans une mandorle (sorte de cavité ovale en forme d'amande). Celui-ci, flottant sur une mer de nuages (les vaguelettes de part et d'autre du trône), est dans le ciel (présence des étoiles), évocation du royaume des cieux, censé être le séjour de Dieu et de Jésus. Le geste des mains de Jésus montre qu'il est en train de décider.

Partie gauche[modifier | modifier le wikicode]

En fait, par rapport à Jésus, c'est la partie droite : c'est-à-dire la partie qui est traditionnellement la place d'honneur réservée aux personnages importants. Près de Jésus se tiennent la Vierge Marie et saint Pierre qui porte un trousseau de clés (dans la tradition chrétienne, saint Pierre est celui que Jésus a désigné pour prendre le commandement des Apôtres après sa mort. Les clés sont celles qui ouvrent la porte du Paradis).

Derrière Pierre se trouve Dadon, le fondateur de l'église, puis divers personnages, dont Charlemagne, repérable à sa couronne et à sa barbe. Grâce à son rôle historique de combattant des Saxons païens et des musulmans, Charlemagne est considéré comme le grand protecteur de la chrétienté et de ce fait se trouve au Paradis. Au-dessus de ces personnages, des anges tiennent des bandeaux avec des inscriptions. Y sont désignées les vertus chrétiennes : la foi (?), la charité, la patience (?), l'humilité (mais les inscriptions sont en partie effacées).

Partie droite[modifier | modifier le wikicode]

En fait la gauche par rapport à Jésus. D'abord des anges et des saints armés interdisant le passage aux damnés qui sont en Enfer. On y distingue des diables tourmentant les âmes perdues du fait de leurs mauvaises actions terrestres ou de leur peu de foi. Des moines indignes sont capturés dans un filet. Un faux-monnayeur à qui on fait boire du métal fondu. À l'extrême droite en bas, un ivrogne pendu par les pieds vomit ce qu'il a absorbé.

Registre du bas[modifier | modifier le wikicode]

Registre du bas : à gauche, le Paradis ; à droite, l'Enfer.

Au centre en haut, saint Michel, surveillé par un diable, pèse les âmes. Au centre en bas, les morts passent la porte du Paradis (à gauche) ou de l'Enfer (à droite).

Le paradis[modifier | modifier le wikicode]

Le Paradis, séjour des Justes. La cité divine avec les bâtiments symbolisés par des arcades et des tours. Au centre, le personnage le plus grand est Abraham, le patriarche qui a obéi à Dieu et qui est l'ancêtre de tous les croyants.

Presque au-dessus d'Abraham, coincée entre deux lignes d'inscriptions, sainte Foy, prosternée en signe d'adoration, est accueillie dans le Paradis par Dieu symbolisé par une main tendue s'échappant des nuages.

L'enfer[modifier | modifier le wikicode]

Des scènes évoquant les tourments diaboliques réservés aux méchants. Au centre, Lucifer ou Satan, le prince des ténèbres, l'ange déchu pour avoir désobéi à Dieu, qui préside.

Une femme adultère et son amant liés par une corde au cou. Un démon qui arrache la langue d'un calomniateur, tous sont léchés par les flammes. Dans le coin droit en haut, un pécheur qui rôtit dans le feu de l'Enfer.

Statue reliquaire de sainte Foy, Xe siècle.

Statue reliquaire de sainte Foy[modifier | modifier le wikicode]

Un des vitraux de Pierre Soulages

Le trésor carolingien de l'église comprend la statue reliquaire de sainte Foy, dont le visage est du IVe siècle, mais qui, pour l'essentiel, appartient à l'art roman du Xe siècle.

Elle est constituée de plaques d'argent et de cuivre dorées, fixées sur une forme en bois. Elle représente sainte Foy, jeune fille agenaise canonisée à la fin du IIIe siècle. La statue est en réalité une châsse reliquaire, c'est-à-dire une boîte creuse ouvragée destinée à conserver le crâne de la sainte.

Vitraux[modifier | modifier le wikicode]

Les vitraux sont modernes : ils ont été réalisés entre 1987 et 1994 par le peintre Pierre Soulages, en différents tons de gris pour mieux diffuser la lumière.

Explorer et comprendre en images[modifier | modifier le wikicode]

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