Étrusques

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Musiciens et danseurs, peinture murale d'une tombe étrusque, Tarquinia, vers -500
Une stèle en langue étrusque, provenant de Pérouse. Le texte se lit de droite à gauche.

Les Étrusques sont un peuple de l'Antiquité qui habitait l'Étrurie (l'Actuelle Toscane) une région de l'Italie centrale, au nord de Rome. Les rois étrusques perdent leur pouvoir au Ve siècle sur Rome, qui devient la première puissance lors des siècles suivants en Italie.

La langue étrusque[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Langue étrusque.

Les Étrusques ont laissé de rares inscriptions qui n'ont pu être traduites. La langue étrusque fait partie de la famille des langues tyrrhéniennes. Ces langues sont aujourd'hui éteintes, c'est-à-dire qu'elles n'existent plus. Les langues tyrrhéniennes ne se rattachent de façon certaine à aucun autre groupe de langues connu. L'étrusque ne ressemble à aucune autre langue.

L'alphabet étrusque est dérivé de l'alphabet grec. Il est à l'origine de l'alphabet latin. Il est donc possible de déchiffrer un texte étrusque, mais on ignore sa signification. Seuls quelques mots simples sont connus. Par exemple, on connaît les nombres de un à dix, les noms de rapports familiaux "fils", "sœur", "frère", d'ordinaire si caractéristiques. En effet les principales inscriptions qui nous sont revenues sont d'ordre épigraphiques (avec quelques exceptions comme la cippe de Pérouse par exemple). Nous ne disposons pas à la différence de l'égyptien de langues (comme le copte) ou de documents (la pierre de Rosette) qui permettraient un déchiffrage complet.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

=5e domaine des Étrusques en Italie

Origines des Étrusques[modifier | modifier le wikicode]

La civilisation étrusque apparaît au IXe siècle av. J-C. Certains historiens pensent que les Étrusques sont des Pélages venus de Grèce et qui se sont mélangés aux italiens autochtones. D'autres pensent qu'ils sont venus d'Asie mineure (Lydie). C'étaient des marins, des marchands, des guerriers aussi, certainement attirés par les riches gisements métallifères de la région, dont le fer de l'ile d'Elbe. Hérodote soutient cette hypothèse :

Les Lydiens que le sort bannissait de leur patrie allèrent d'abord à Smyrne, où ils construisirent des vaisseaux, les chargèrent de tous les meubles et instruments utiles, et s'embarquèrent pour aller chercher des vivres et d'autres terres. Après avoir côtoyé différents pays, ils abordèrent en Ombrie, où ils se bâtirent des villes, qu'ils habitent encore à présent ; mais ils quittèrent le nom de Lydiens, et prirent celui de Tyrrhéniens, de Tyrrhénus, fils de leur roi, qui était le chef de la colonie.1

Hérodote, Histoires I. 94

D'autres historiens sont partisans d'une origine locale des Étrusques, ils proviendraient des Villanoviens qui peuplaient l'Italie à l'âge du fer. Certains pensent que les dirigeants étrusques sont d'origine asiatique, tandis que le reste de la population serait d'origine locale.

A l'époque des Grecs, cette hypothèse des origines est primordiale. En effet ceux qui voyaient les Etrusques comme des ennemis, cherchaient à prouver l'hypothèse autochtone attestant de leur non-appartenance à la nation grecque. Denys d'Halicarnasse en est le plus fervent promoteur comme le prouve le texte suivant :

Ceux qui sont le plus près de la vérité ce sont ceux qui déclarent que cette nation n’a émigré de nulle part, mais qu’elle était indigène, puisqu'elle se révèle être une nation très ancienne et sans aucun point commun avec quiconque ni par la langue ni par la façon de vivre. Et il n'y a aucune raison que les Grecs ne les aient pas appelés par ce nom, à cause de leur vie dans les tours et à cause du nom d'un de leurs chefs."2

Denys d'Halicarnasse I. 30:2 Antiquités Romaines

Expansion territoriale des Étrusques[modifier | modifier le wikicode]

La civilisation étrusque connaît son rayonnement maximum entre le VIe siècle av. J-C et le milieu du IVe siècle av. J-C. En effet, en 535 av. J-C, ils battent les Phocéens de Massilia (Marseille) et les éliminent du nord de la mer Méditerranée occidentale.

Les Étrusques ont étendu leurs territoires vers le sud (conquête du Latium à la fin du VIIe siècle av. J-C et de la Campanie où ils s'affrontent aux Grecs) et aux peuples italiotes de l'Apennin (Samnites en particulier).

Les Étrusques se dirigent aussi vers le nord et s'installent dans la plaine du où ils s'affrontent aux Gaulois.

Recul des Étrusques[modifier | modifier le wikicode]

cependant dès la fin du VIe siècle av. J-C Les Romains et les cités du Latium se libèrent de la domination étrusque.En 423 av. J-C les montagnards samnites s'emparent de la Campanie. Au début du Ve siècle av. J-C, les Gaulois prennent la plaine du Pô. Les Romains les attaquent et en 395 av. J-C s'emparent de Véies.

En 295 av. J-C, les Romains battent à Sentinum la coalition formée par différents peuples italiotes, les Étrusques et les Gaulois.

En 90 av. J-C, les Étrusques reçoivent le droit de cité romain et sont ainsi intégrés à la République romaine.

Civilisation étrusque[modifier | modifier le wikicode]

Origine[modifier | modifier le wikicode]

Certains historiens pensent que les étrusques sont des grecs qui se sont mélangé avec des italiens. D'autres pensent qu'ils sont venus d'Asie. Selon certains historiens actuels ayant repris cette thèse de l'origine autochtone, les Étrusques seraient issus des Villanoviens (culture italique de l'âge du fer s'étendant de l'Italie du Nord à la Campanie) qui, fascinés par leurs contacts avec les Phéniciens au VII e siècle avant J.C.

La religion étrusque[modifier | modifier le wikicode]

Les Étrusques étaient un peuple très religieux. Les pratiques religieuses des Étrusques ont beaucoup influencé celles des Romains : la divination, l'examen des entrailles, le rite de fondation des villes... La mythologie étrusque a laissé son empreinte dans la mythologie romaine.

La religion étrusque est une religion du Livre : elle se fondait sur des livres sacrés gardés précieusement. Elle aurait pour origine la découverte de l'enfant-sage Tages par un certain Tarchun à Tarquinia. Les plus importants prêtres de l'époque vinrent le voir et il dicta les livres sacrés avant de disparaitre à la fin de sa tâche3.La religion étrusque est souvent qualifiée de « religion révélée », ce qui est banal pour les monothéistes (juifs, chrétiens, musulmans) mais n´allait pas de soi dans l´Antiquité.

Cheval étrusque de 20 cm, datant de 600 av. J-C.

Le gouvernement des Étrusques[modifier | modifier le wikicode]

Comme les Grecs, les Étrusques se divisent en cités indépendantes, gouvernées par le lucumon (le roi). Puis un gouvernement aristocratique remplace le roi. Incapables de s'unir, ces villes se font souvent la guerre. Certaines cités arrivent même à s'allier avec les Romains.

Activités économiques[modifier | modifier le wikicode]

Les Étrusques sont des paysans dont les terres sont aux mains des grands propriétaires. Les artisans et les commerçants apparaissent au VIe siècle av. J-C. Les Étrusques pratiquent l'esclavage.

Les paysans cultivent les plantes de la trilogie méditerranéenne : la vigne (qu'ils savent greffer), l'olivier et les céréales. Ils produisent aussi du lin, pour leurs vêtements et les voiles de leurs navires.

Les Étrusques disposent de bons gisements de fer dans l'île d'Elbe et les collines métallifères (gisements au sud de Livourne et au nord de Grosseto). Populonia est le principal centre métallurgique de cette civilisation, c'est en contrebas de la ville fortifiée, dans le golfe des Baratti que l'on travaille les minéraux. Ils sont d'excellents métallurgistes. Un de leurs dieux principaux est Velch, le dieu du feu. Ils disposent donc de bons instruments pour l'agriculture et pour faire du commerce. Ils sont aussi des potiers remarquables, comme en témoignent les sarcophages en terre cuite dans lesquels ils placent le corps des morts.

Les cités étrusques[modifier | modifier le wikicode]

Les villes principales sont Arezzo, Cerveteri, Cortona, Pérouse, Orvieto, Tarquinia, Véies, Volsinies, Volterra (Velathri).

La société et les arts[modifier | modifier le wikicode]

Femme étrusque. Sarcophage peint en terre cuite, -150/-120

Il semble que les femmes jouaient un grand rôle dans la société. Elles participent aux banquets, assistent aux spectacles. Dans les classes supérieures la femme transmet son nom aux enfants.

L'art funéraire des Étrusques montre un peuple aimant le luxe, le plaisir sensoriel, le jeu. Les représentations raffinées dénotent une influence orientale flagrante. Les plus beaux exemples se trouvent dans la nécropole de Monterozzi à Tarquinia.

L'influence de l'art grec, chez les Étrusques, est forte. Mais il montre un goût pour le rythme graphique et la couleur.

La fondation de Rome[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Fondation de Rome.

À la fin du VIIe siècle av. J-C, au cours de leur expansion vers le sud de l'Italie, les Étrusques se sont emparés des villages installés sur les collines de Rome et ont aménagé le site. Le nom de la ville de Rome pourrait venir du mot étrusque rumon, qui veut dire « fleuve ».

Les Étrusques ont eu une grande influence sur la civilisation romaine. Ils ont apporté leurs idées religieuses et leurs techniques de construction. Ils sont également à l'origine d'une grande partie de l'organisation politique de Rome. Mais les rois étrusques, en s'appuyant sur le peuple pour gouverner, ont écarté du pouvoir les grandes familles romaines. Celles-ci, à la fin du VIe siècle av. J-C, réussissent à les chasser.

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