École et éducation dans la Rome antique

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Des Tablette de boi tablettes de cire, qui servaient a écrire avec un stylet un texte ou des exercices.

L'école et l'éducation dans la Rome antique étaient bien différentes de celles de nos jours. Il existait des écoles, mais tous les enfants n'y allaient pas, et les études étaient le plus souvent assez courtes.

À Rome, beaucoup d'hommes et une grande partie des esclaves savent lire et écrire. Chez les Romains, on accorde de l'importance à l'éducation des enfants.

Les filles sont moins nombreuses à aller à l'école : elles restent chez elles et leurs mères leur apprennent comment mener une maison et une famille. Elles apprennent également à s'occuper d'enfants, comme leurs frères et sœurs.

L'éducation des enfants

Jeune fille en train de lire, (Ie siècle).

Qui allait à l'école ?

Dans les familles populaires, le garçon va aider son père aux champs ou à l'atelier alors que la fille reste à la maison pour aider sa mère. Les jeunes esclaves étaient affectés aux travaux domestiques comme leurs parents. Les enfants des classes populaires n'allaient pas à l'école et restaient illettrés comme la plupart des Romains.

À Rome, l'enseignement était payant et très cher . Les familles les plus modestes devaient faire des sacrifices financiers si elles désiraient que leur garçon reçoive une bonne instruction (ce sera le cas de la famille d'Horace dont le père était un modeste receveur municipal).

Au temps des Romains, pour recevoir une éducation complète, il fallait être d'une famille aisée. Dans ce cas, l'éducation des enfants était confiée à un esclave instruit de la famille, le paedagogus (pédagogue), qui les accompagnait à l'école.

La salle de classe

La classe se fait sur le forum, dans des sortes de boutiques (pergula en latin), à peine séparées des activités du forum par une bâche. L'aménagement de la salle de classe est simple. Il n'y a pas de tableau. Les enfants, assis sur des bancs ou des escabeaux, écrivent sur leurs genoux. Le maître, lui, était installé sur une chaire (tribune).

L'éducation des filles

Les filles ne pouvaient pas aller très loin dans les études (à partir de 12 ans, elles ne vont plus à l'école), car elles devaient retourner auprès de leurs mères pour apprendre leur rôle de future mère de famille (elles apprennent avec leurs petits frères et sœurs), à filer la laine, à cuisiner, tenir une maison. Les filles de condition aisée étaient confiées à un précepteur ou à une école privée où elles étudiaient les auteurs classiques latins et grecs. Elles apprenaient également à chanter ou à jouer d'un instrument de musique, comme la cithare ou la lyre.

À partir de l'âge de six ans, quelques filles issues de bonne famille sont choisies pour être vestales (une vestale est une prêtresse dédiée à Vesta la déesse du foyer).

L'éducation des garçons

Jeune Romain habillé d'une toge prétexte.

Jusqu'à sept ans, l'enfant était éduqué uniquement à la maison. Dès leur plus jeune âge, ils apprenaient la pratique religieuse ou le respect des lois. Puis, si l'enfant était de famille aisée, il était confié à un précepteur. Sinon, il allait à l'école de sept à douze ans. Ensuite, de douze à quinze ans, ils suivaient les leçons du grammaticus. De seize à dix-huit ans, les jeunes gens pouvaient recevoir l'éducation d'un rhéteur.

La majorité des garçons commençait à travailler ou apprenait un métier sur le lieu de travail.

La toge prétexte

Les enfants portent la toge prétexte (ce qui veut dire ornée, décorée) blanche, bordée d'une bande rouge verticale de chaque côté. Ils portent aussi la bulle (bulla) : c'était une sorte d'amulette que les enfants portaient autour du cou depuis la petite enfance, censée écarter les mauvais sorts et dédiée aux dieux Lares qui protégeaient la maison et la famille.

À l'âge de dix-sept ans, les garçons étaient considérés comme adultes. Lors d'une cérémonie, ils recevaient la toge virile (de vir : l'homme) ou « toge unie » qui est celle des citoyens libres. Ils abandonnaient la toge prétexte et les autres signes de l'enfance. Cette cérémonie avait lieu au mois de mars, lors des fêtes de Bacchus et des Liberalia. Puis ils étaient accompagnés au Forum ou au Capitole pour y faire des offrandes.

Les différents niveaux d'enseignement

L'enfant romain ne commence à aller à l'école qu'à l'âge de sept ans.

Il y avait trois niveaux d'enseignement :

  • l'enseignement primaire ;
  • l'enseignement secondaire ;
  • l'enseignement supérieur.

L'enseignement primaire

Dans les familles plus aisées, les enfants reçoivent une instruction de base, lire, écrire et compter. Ce sont des personnes qualifiées, des précepteurs privés, aidés par un esclave (le pédagogue), qui assurent cette instruction. Les précepteurs d'origine hellénique étaient très recherchés.

Il n'y avait pas d'école publique. L'enseignant, aussi appelé litterarius ou ludi magister , était privé, c'est-à-dire qu'il n'enseignait pas dans un lieu fixe.Il était d'un niveau social modeste. Il apprenait aux enfants âgés de 7 à 12 ans à lire, écrire et compter. Les leçons se passaient la plupart du temps dehors, sous des portiques, des balcons (« pergula ») des immeubles ou encore dans des enceintes publiques. L'enseignant avait un salaire par mois et par élève payé par les familles. Les cours étaient communs. Leurs méthodes d'enseignement étaient sans doute le plus souvent de répéter sans cesse les leçons, et de travailler la mémorisation. « unum et unum, duo ; duo et duo quattuor… » cette phrase était quelque chose qu'ils répétaient souvent en mathématiques, c'est l'équivalent de « un et un, deux ; deux et deux, quatre.. » en français. Pour faciliter l'apprentissage de la langue, les élèves étaient divisés en trois groupes selon leur niveau de connaissances : les abecedarii, les syllabarii et les nominarii. Des professeurs spécialisés enseignaient dans leurs propres locaux : le calculator dirige un cours de mathématiques et le notarius, enseigne un procédé d'écriture sténographique (qui était utilisé dans l'administration sous l'empire).

Les enfants pouvaient être frappés à la baguette de bois (la férule) comme punition. A l'âge de 17 ans les garçons étaient considérés comme adultes. Lors des cérémonies il recevait une toge virile. Cette cérémonie avait lieu en mars, lors des fêtes de Bacchus.

L'enseignement secondaire

Bas-relief représentant une école romaine

Peu d'élèves recevaient un enseignement secondaire, composé de deux cycles : la grammaire (de 12 à 16 ans) et la rhétorique (de 16 à 18 ans).

Dans les familles aisées à l'adolescence (12 à 16 ans), les garçons reçoivent une instruction plus poussée. Il fréquente le cours d'un grammaticus. L'enseignement est basé sur l'étude des auteurs latins (Térence, Virgile ...). Le garçon fréquente le cours d'un gramaticus. Il y apprend à conjuguer, à savoir les déclinaisons, à résoudre des problèmes grammaticaux.

Certains commencent l'étude du grec. Le grec est la première langue étrangère à Rome, mais c'est surtout la langue maternelle d'une grande partie de la population de la partie orientale de l'Empire romain. De ce fait, on étudiait les auteurs grecs et en particulier Homère.

Les notions d'histoire et de géographie s'acquéraient au cours des lectures de textes littéraires. Les notions scientifiques étaient quasi absentes de l'enseignement ordinaire, pour cela on pouvait avoir recours à des maîtres spécialisés.

Après que la religion chrétienne s'était affirmée en tant que religion d’État, les chrétiens s'opposèrent à l'enseignement qui était basé sur des textes païens (classiques), mais la tradition était tellement forte qu'il n'y eut aucun changement.

Après seize ans

À 16 ans, dans les familles de la nobilitas romaine le garçon peut aller chez le rhetor. Pendant 4 ou 5 ans, il lit beaucoup des auteurs de prose (comme Tite-Live, Salluste, Cicéron). Il y apprend la politique et les lois. Il apprend à écrire et à prononcer des discours en public, ce qui lui sera utile s'il envisage une carrière politique (voir cursus honorum pendant la République romaine). Pour cela, il y a des exercices de récitation et de débat.

Les étudiants devaient aussi écrire et réciter des compositions. Le rhéteur (enseignant de ce niveau) devait enseigner l'éloquence hellénique (c'est le fait d'être convaincant et de bien s'exprimer à l'oral en grec). Cela prenait du temps à apprendre une nouvelle langue, et cela limitait la possibilité pour les enfants issus de la Plèbe de faire concurrence à ceux de la classe supérieure (« nobilitas »).

L'enseignement supérieur

Pour les plus riches des élèves romains, les études pouvaient se finir par un séjour dans de grandes écoles de Grèce ou d'Asie Mineure, car à certaines époques, c'était les seules qui étaient capables de donner l'enseignement supérieur. Ces grandes écoles où l'on allait parfaire son éducation étaient le lycée, l'Académie, le Gymnase à Athènes, ou à Téos en Asie Mineure.

À partir de la période de l'Empire, beaucoup de villes provinciales seront capables d'offrir des spécialisations universitaires aux étudiants.

À Rome, on pouvait aussi étudier la philosophie et le droit, c'est le premier cours où on créa un diplôme spécifique qui était essentiel pour pratiquer la profession d'avocat.

La médecine était une spécialité très demandée et s'étudiait à Athènes ou à Alexandrie (Voir Médecine dans la Rome antique).

Le matériel scolaire

Pour écrire sur le parchemin ou le papyrus, les Romains utilisaient de l'encre qui était constituée d'eau et de suie pulvérisée, ou d'encre de seiche. Ils s'entraînaient à écrire sur des petites tablettes de bois enduites de cire. Ils utilisaient des stylets d'ivoire ou de métal pour écrire dessus. La partie aiguisée permet de tracer les lettres et les chiffres, par contre la partie plate permet d'effacer pour corriger les erreurs. Les textes à lire étaient copiés sur des rouleaux fabriqués à partir de papyrus d'Égypte, ils étaient protégés dans des étuis de cuir de forme circulaire. Puis on dispose aussi de cahiers de feuilles de parchemin qui ressemblent à nos livres actuels.

Pour les calculs, on se servait d'un boulier, ou bien d'un abaque, qui est une tablette à calculer et, à l'aide de cailloux ou de jetons appelés « calculi », que les enfants font glisser dans les rainures de cette tablette, ils apprennent à compter.

Les vacances

Tous les neuf jours les écoliers bénéficiaient d'un jour de repos. Eux aussi avaient des vacances, 5 jours en mars et pendant tout l'été qui est très chaud dans les régions méditerranéennes. Durant leurs vacances, ils se distrayaient en jouant aux osselets, au cerceau ainsi qu'à la poupée. Ils adoraient également attacher des animaux (pigeons, oies, souris…) à des petits chars et les regarder ensuite faire la course.

Les jeux

Les enfants romains jouaient aux osselets, au cerceau ainsi qu'à la poupée. Ils aimaient également faire les adultes. Les plus riches possédaient des chars tirés par deux boucs.1

Pour compléter sur les enfants à Rome

Notes et références

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