Hollie Little Pink Laptop.jpg
Garçon devant un ordinateur.jpg

Le Livre d'or  • avoir tout Vikidia hors-connexion

Participez à améliorer Vikidia : Pilpay, L'Île au trésor, Sorgho, Chasseur-cueilleur, et 300 autres articles importants et trop courts à compléter. Vos contributions sont les bienvenues !

Écriture romaine

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Dédicace des thermes de Vertillum, au musée archéologique de Dijon

Pour écrire le latin, les Romains utilisent quatre types d'écriture. Le choix de l'une ou l'autre dépend du support et de la destination du texte. Ces quatre écritures sont la capitale, la cursive, la quadrata et la rustica.

Dans les inscriptions, les textes officiels, on ne trouve que des majuscules carrées très semblables à nos capitales d'imprimerie : c'est la capitale romaine qui ne présente aucune difficulté à déchiffrer (ou à lire quand on connaît le latin). Toutefois, les mots sont souvent écrits à la suite, sans espaces, comme dans la photo ci-jointe.

L'écriture quotidienne : la cursive romaine, qui a évolué au cours du temps, est par contre impossible à lire pour nous sans apprentissage, dans ses versions les plus anciennes.

Alphabet romain[modifier | modifier le wikicode]

Dans l'Antiquité, l'alphabet romain ne compte que 23 lettres dont 20 seulement sont d'usage courant. Les lettres A, B, E, I, K, M, N, O, T et X empruntées à l'alphabet grec sont adoptées presque sans changement de graphie. Les lettres Y et Z sont des emprunts plus tardifs, dus à l'afflux d'emprunts savants au grec à l'époque classique. D'autres lettres grecques sont remodelées pour former les lettres C, G, L, S, P, R et D de l'alphabet romain. Les Romains réutilisent les lettres V, F, et Q, qui n'étaient plus employées dans l'écriture grecque. Le K est d'introduction ancienne mais d'emploi très rare à l'époque classique. W est une invention germanique qui n'a jamais existé en latin, et tout d'abord écrite VV. Les lettres J, U ne se distinguent du I et du V que très tardivement, au cours des XVI-XVIIIe siècles. Il est très fréquent d'utiliser ces lettres dans les textes latins modernes, mais on peut d'ailleurs très bien n'utiliser que i et u à la place de j et v, ce qui est correct. Par exemple (la dernière graphie est en capitales romaines) :

juvenis = iuuenis = IVVENIS ("homme de 30-40 ans")

novus = nouus = NOVVS ("neuf, nouveau")

jecur = iecur = IECVR ("foie")

L'alphabet romain est à l'origine de l'alphabet latin actuel, qui comporte de nouvelles lettres et des accents selon les langues. L'alphabet romain d'origine ne comporte aucun accent, malgré quelques propositions qui n'ont pas abouti (par exemple un accent aigu ́ sur la voyelle pour indiquer sa longueur).

L'écriture en capitales[modifier | modifier le wikicode]

Inscription en écriture capitale, Herculanum, Italie.

Ce que nous nommons capitale romaine est l'écriture destinée aux monuments où les lettres sont gravées dans la pierre ou le marbre. Le mot capitale vient du fait que dans l'imprimerie (donc, bien après les Romains) les imprimeurs plaçaient les lettres que nous appelons capitales ou majuscules (qui sont une copie des lettres romaines) en haut (caput) du meuble (la casse) où sont rangés les blocs métalliques (ou plombs) portant le dessin des lettres. Mais pour les Romains, il n'existe pas de majuscules, ni de minuscules, parce qu'on ne mélange pas l'écriture capitale et l'écriture cursive dans un même texte.

À l'origine, les Romains écrivent sans revenir à la ligne (à gauche, comme on le fait dans l'écriture occidentale). Une fois arrivés au bout d'une ligne, ils passent à la ligne du dessous, mais en reprenant du même côté que la fin de la ligne du dessus. Ils écrivent donc alternativement de gauche à droite, puis de droite à gauche. Cette façon d'écrire s'appelle boustrophédon. Ce n'est qu'au IVe siècle av. J-C que le sens d'écriture de gauche à droite est fixé définitivement.

À l'origine, les mots ne sont pas séparés, puis le sont par des points. Comme la gravure des lettres est longue, donc coûteuse, les Romains utilisent les abréviations, ce qui économise de la place, car le monument n'est pas extensible.

La graphie des 23 lettres romaines est basée sur des figures géométriques : le carré, le cercle et le triangle. À l'origine, le tracé des lettres est de même épaisseur (plus exactement profondeur puis qu'elle sont gravées), il n'y a pas de pleins et de déliés, ce qui serait difficile à réaliser en gravant de la pierre. Pour rendre la lecture plus facile, la largeur des lettres varie. Comme cette écriture est utilisée pour les monuments, il faut tenir compte de l'effet d'optique ressenti par un lecteur situé au pied du monument, pour qui les objets éloignés apparaissent plus petits. Pour que les lettres des lignes du bas apparaissent de la même taille que celle des lignes du haut, il faut diminuer progressivement leur taille.

Au IIe siècle av. J-C, l'écriture en capitales est au point.

L'étude des inscriptions latines antiques gravées s'appelle l'épigraphie latine (wp).

La forme des lettres capitales a peu évolué jusqu'à aujourd'hui, contrairement à l'écriture cursive.

L'écriture cursive[modifier | modifier le wikicode]

Manuscrit sur papyrus. Fragment d'un discours fait au Sénat au milieu du Ie siècle

L'écriture cursive est employée dans la vie quotidienne pour écrire les lettres, les actes commerciaux et administratifs, les textes de lois à envoyer dans les provinces de l'empire, ainsi que par les écoliers et les étudiants pour prendre des notes et faire les exercices demandés par leur maître.

Les supports sont variés : le papyrus, la tablette de cire, le bois ou l'argile. Pour écrire, on utilise le stylet, la plume pointue, le pinceau.

Cette écriture existe certainement avant le IIe siècle av. J-C, car Plaute s'en moque dans une de ses comédies. Mais les supports sont fragiles et le plus ancien document qui nous soit parvenu date du Ier siècle av. J-C.

Les différentes écritures cursives comparées à l'écriture en capitales

L'écriture cursive s'inspire dans sa graphie de la capitale romaine et de la capitale rustica (voir plus bas). Le tracé des lettres cursives est plus rapide : il s'ensuit une simplification des formes et une réduction du nombre de traits de chaque lettre. Les pleins et les déliés sont moins contrastés que ceux de la capitale romaine dans sa forme classique. On remarque des traits ascendants ou descendants sur certaines lettres. Surtout, progressivement, les majuscules et les minuscules cursives se différencient. Cependant, elle est difficile à lire, car elle emploie beaucoup de ligatures ou liaisons de deux lettres, étant donné la rapidité du tracé, et les mots ne sont pas séparés. De plus, de nombreuses lettres ont une graphie presque identique (le b et le d ou le r et le t par exemple)

La cursive dite ancienne (cursive capitalis) est encore en lettres capitales. Mais, dès le IVe siècle, la cursive dite « moderne » utilise les minuscules : elle sera employée jusqu'au VIIe siècle. Cette évolution donnera naissance aux écritures des royaumes wisigothiques, francs ou britanniques.

L'écriture rustica[modifier | modifier le wikicode]

Manuscrit en écriture rustica. Ici une œuvre de Virgile

L'écriture rustica est restée en usage du Ier au Ve siècle. C'est une écriture plus rapide que la quadrata (voir ci-dessous). Les lettres sont plus hautes que larges et certaines n'ont pas d'empattements. Le A n'a souvent pas de barre horizontale.

L'écriture quadrata[modifier | modifier le wikicode]

L'écriture quadrata sur un manuscrit romain

La quadrata est l'écriture des premiers livres (codex) sur parchemin ; les plus anciens spécimens connus datent du Ier siècle apr. J-C. L'encre est répartie par un calame (roseau taillé) ou à la plume. Elle est utilisée dans la confection des manuscrits de luxe, car sa mise en œuvre nécessite plus de temps que l'écriture cursive. L’écriture quadrata est surtout une écriture utilisée par les scribes et les copistes. Son exécution demande une grande expérience et une certaine habileté.

La forme des lettres est quadrangulaire et « bien proportionnée » contrairement à la cursive. En cela, elle rappelle l'écriture en lettres capitales. Il n'y a pas de distinction entre majuscule et minuscule. La taille des lettres est limitée par deux lignes parallèles horizontales. Les abréviations et les ligatures sont rares. Mais il n'y a pas de ponctuation ni d'espace entre les mots.

L'écriture quadrata sera utilisée jusqu'au XIIe siècle pour rédiger les titres et les lettrines en accompagnement d'autres types d'écriture. Par la suite, elle est abandonnée.

Les supports de l'écriture[modifier | modifier le wikicode]

On trouve des inscriptions romaines gravées dans la pierre sur de nombreux monuments bâtis par les Romains comme l'arc de Germanicus ou le Panthéon (Rome).

Dans la vie quotidienne les Romains écrivaient sur des tablettes de bois recouvertes d'une couche de cire : les "pugillares". Les lettres étaient tracées au moyen d'un poinçon dont une des extrémités était pointue (le"stylus graphium"). L'autre extrémité était aplatie et servait à faire des corrections en effaçant la lettre indésirable. On écrivait seulement sur une seule face de la ablette (le verso). L'autre face (le recto) pouvait recevoir la réponse écrite. Pour les écrivains ou pour les documents officiels, les tablettes servaient pour l'écriture d'un brouillon. Le texte définitif était ensuite recopié sur un papyrus ou sur du parchemin.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • [1] un site de typographe
  • [2] cursive romaine sur Wikipédia
  • [3] écriture quadrata sur WP
  • [4] sur les lettres capitales

Wikidata Écriture romaine sur Wikidata


Romulus et Rémus - Louve du Capitole.jpg
Auguste Portail de la Rome antique —  Histoire romaine, langues et civilisations italiotes.