Économie européenne au Moyen Âge

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Pendant ces cinq siècles, du Xe au XVe, l'économie reste surtout liée à la production agricole. L'agriculture connait des changements importants à partir du XIIe siècle. Le XIVe siècle est une période de grandes difficultés en Europe, l'agriculture recule mais elle reste l'activité dominante au XVe siècle.

L'artisanat est très peu développé dans les villes vers l'an mil. Mais la croissance des villes, en nombre et en taille, qui démarre au XIIe siècle le développe. Parallèlement le grand commerce reprend à travers l'Europe continentale et le monde méditerranéen. De riches négociants l'organisent.

L'agriculture est l'activité essentielle

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Travaux agricoles au XIVe siècle. Très Riches Heures du duc de Berry

Agriculture au Xe siècle

Au Xe siècle l'économie est surtout une économie agricole. Il s'agit de produire localement l'alimentation de la population. Une partie de la production est prélevée sous forme d'impôt en nature pour l'entretien des guerriers et des prêtres.

La production se fait dans le cadre des seigneuries. Le territoire de celles-ci est divisé entre la réserve seigneuriale cultivée grâce aux corvées de travail dues par les paysans, les tenures paysannes sont soumises à l'impôt seigneurial, une partie est laissée en friche mais fournit un espace pour le pacage des animaux voire de réserve de terrain à cultiver.

Les rendements agricoles sont faibles, car on utilise des outils qui retournent mal le sol, les engrais d'origine animale sont rares à cause de la faiblesse de l'élevage. De plus une partie des champs n'est pas cultivée chaque année afin de laisser reposer le sol. Il n'y a que très peu de surplus qui peuvent servir à la nourriture de la population urbaine.

Pour en savoir plus, lis l’article : Agriculture du Moyen Âge#L'agriculture de subsistance.

Agriculture au XIIe siècle

Au XIIe siècle des progrès sont réalisés dans l'agriculture. De nouvelle terres sont mises en cultures, les forêts sont défrichées. De nouveaux outils, comme la charrue, apparaissent. Les animaux de trait sont plus efficaces grâce au collier d'épaule pour le cheval et joug frontal pour les bœufs, qui permet de mieux utiliser leur puissance. De ce fait la production augmentant, les surplus peuvent être vendus dans les villes dont la population s'accroît.

Agriculture au XVe siècle

Au XVe siècle l'agriculture fournit encore une grande partie de la richesse. Mais elle s'est diversifiée, sous l'influence des bourgeois de villes. Ceux-ci achètent des terres que la noblesse, endettée par les guerres incessantes et son train de vie, est contrainte de vendre. Ces nouveaux propriétaires exigent de leurs locataires de terre des redevances en monnaie et vendent une partie de leur production. Ils développent également l'élevage pour la production de viande destinée aux citadins. L'élevage des moutons se développe pour fournir la laine utilisée par l'industrie textile. Souvent les nouveaux propriétaires closent leurs parcelles et gênent ainsi les pratiques communautaires ce qui occasionnent de multiples conflits avec les petits paysans.

En Flandre, les paysans innovent. Certains sèment des plantes fourragères dans la jachère ce qui permet de mieux nourrir le bétail donc de fournir plus force de travail, de viande et d'excréments servant comme engrais. Ils développent aussi les plantes industrielles (le lin, le chanvre) dont les fibres sont transformées en fil et tissu.

Pour en savoir plus, lis l’article : Agriculture du Moyen Âge#La crise du XIVe siècle.
Pour en savoir plus, lis l’article : Agriculture du Moyen Âge#L'amélioration du XVe siècle.

La production artisanale à la campagne et à la ville

Artisanat et commerce vers l'an mil

Aux alentours de l'an mil, dans les campagnes la plus grande partie des objets sont produits par les paysans eux-mêmes. Les outils agricoles (sauf les éventuelles parties métalliques), les tissus et les vêtements, le mobilier (très limité) sont fabriqués par la famille pendant les veillées ou l'hiver.

En ville ce sont les artisans qui fabriquent les objets. Ils sont organisés en métiers (ou corporations). La réglementation très précise permet de limiter la concurrence entre les producteurs aussi bien sur le coût du travail que sur le coût des fournitures. Mais cela aboutit à la routine et nuit à l'innovation technique.

Le commerce est réduit. Le marché local est peu important car les villes sont encore peu nombreuses et peu peuplées. L'approvisionnement local suffit à satisfaire les besoins des citadins. Seuls quelques produits de luxe, comme les étoffes précieuses ou les épices circulent. Les échanges sont handicapés par le manque de monnaie métallique.

Commerce à partir du XIIe siècle

Les foires de Champagne au XIIIe siècle. Illustration du XIXe siècle

À partir du XIIe siècle les relations commerciales reprennent à travers l'Europe où les autorités locales ou royales assurent la sécurité du déplacement des marchands. Il en est de même dans le monde méditerranéen redécouvert grâce aux expéditions militaires européennes dues aux Croisades. Les foires de Champagnes permettent les réunions fréquentes des commerçants européens et les contacts commerciaux entre l'Europe du Nord (Flandre en particulier) et l'Europe du sud (l'Italie). Les ports italiens de la Venise et de la Gènes prospèrent. Les villes de la mer du Nord et de la mer Baltique s'organisent dans la Hanse. Pour régler les activités commerciales, de nouvelles techniques apparaissent comme la lettre de change et le rôle des banquiers s'amplifie.

Commerce au XVe siècle

Au XVe siècle, autour des villes une partie de la population rurale produit des objets (en particulier des textiles) sous la direction de négociants à travers l'Europe. Le commerce à grandes distances prend de l'ampleur grâce à l'action de grands négociants.

À côté des métiers traditionnels qui subsistent mais se renouvellent peu, apparaissent de nouvelles activités comme la métallurgie qui utilisent les hauts-fourneaux à bois. Le développement du confort des habitations permet la création des verreries. Les mines de charbon, de métaux s'ouvrent afin de fournir les matières premières.

Les courants commerciaux se déplacent. Les marchands évitent la France où règne l'insécurité liée à la guerre. Les foires de Champagne sont désertées. Désormais c'est plus à l'est par les cols alpins que passent les grands courants commerciaux qui unissent le monde de la mer Baltique, celui de la mer du Nord avec le monde méditerranéen.

L'Italie prend de l'importance. Les républiques de Gênes ou de Venise commercent avec l'Orient d'où elles importent en Europe les produits de luxe. Elles ont des comptoirs dans les iles de l'Asie mineure, dans la mer Noire et même la mer d'Azov. L'industrie de la laine est en progrès à Florence, la soie et la verrerie sont des spécialités de Venise. Les Italiens créent l'assurance maritime qui protège le propriétaire d'un navire et lui évite la ruine en cas de naufrage. La comptabilité est améliorée ce qui permet de mieux suivre les transactions commerciales entre fournisseurs et clients. Les banques se multiplient, comme celle des Médicis à Florence. Elles prêtent des capitaux aux entrepreneurs, elles prennent en charge la perception de impôts, et font des prêts aux princes qui ne peuvent de suffire des impôts payés par leurs sujets. Elles ont des correspondants sur tous les marchés importants en Europe.

L'Angleterre en difficulté après l'échec de la Guerre de Cent Ans et les ravages de la guerre des Deux-Roses renonce à son rêve continental. Au lieu d'exporter ses laines vers la Flandre, elle développe son industrie drapière. Cela favorise les intérêts des grands propriétaires terriens, qui se tournent de plus en plus vers l'élevage des moutons pour la laine. Une partie des paysans sont expulsés des campagnes car l'élevage des moutons a moins besoin de main-d'œuvre que la culture des céréales. Ils trouvent du travail grâce au développement industriel.

Le Portugal s'est engagé dans les expéditions maritimes pour découvrir la route des Indes qui mène aux épices. Les Portugais ont l'ambition de remplacer les commerçants musulmans et italiens dans l'approvisionnement des Européens en produits de luxe.

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