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Le '''racisme''' désigne à la fois une [[doctrine]] selon laquelle il existe une hiérarchie des races et des ethnies humaines, le comportement influencé par cette doctrine, de même que l'hostilité ou l'intolérance à l'égard d'un groupe humain d'une autre religion, d'une autre couleur de peau, ayant d'autres coutumes, etc.  
Le '''racisme''' désigne à la fois une [[doctrine]] selon laquelle il existe une hiérarchie des races et des ethnies humaines, le comportement influencé par cette doctrine, de même que l'hostilité ou l'intolérance à l'égard d'un groupe humain d'une autre religion, d'une autre couleur de peau, ayant d'autres coutumes, etc.  

Version du 19 juin 2007 à 10:59

Affiche d'Afrique du Sud datant de l'époque de l'apartheid. On peut y lire en anglais et en afrikaans : Pour l'usage des personnes blanches. Ces locaux publics et leurs équipements sont réservés exclusivement à l'usage par des personnes blanches.

Le racisme désigne à la fois une doctrine selon laquelle il existe une hiérarchie des races et des ethnies humaines, le comportement influencé par cette doctrine, de même que l'hostilité ou l'intolérance à l'égard d'un groupe humain d'une autre religion, d'une autre couleur de peau, ayant d'autres coutumes, etc.

La notion de racisme repose souvent sur des croyances infondées (celles de l'existence de races humaines et de personnes inférieures à soi) et remonte à l'Antiquité. Ce n'est donc pas une idée nouvelle ; cependant, le mot racisme n'est entré dans le Petit Larousse qu'en 1930.

Raisons du racisme

La mot racisme est habituellement employé pour désigner la xénophobie, qui signifie l'hostilité à l'égard des étrangers ou de ce qui est étranger, voire la haine de l'étranger. Par étranger, on entend celui qui est différent de par sa nationalité, ce qui est différent de par sa « nature »1. Il y a en fait une distinction avec le racisme car il n'est pas nécessaire de croire, dans ce cas, que l'autre appartient à une race différente, et les deux se superposent parfois.

Mécanique de la haine

La xénophobie est un sentiment malheureusement très humain. Tout ce qui est inconnu fait souvent peur. Or, la peur de l'étranger fait souvent place au rejet et à la haine. Quand un « étranger » commet un acte illégal, on peut rendre sa nationalité, sa religion, sa couleur de peau, responsables de son mauvais comportement et accuser tous les gens qui « lui ressemblent » d'avoir les mêmes défauts. Là commence souvent le racisme, car on généralise le comportement d'un individu à toutes les personnes qui lui ressemblent, sous-entendant que ce comportement leur est général.

D'un point de vue psychologique, le racisme prend sa source dans l'interrogation qu'ont les individus sur leur identité. L'angoisse vient de cette question : « S'il existe des personnes différentes de moi, ai-je raison d'être moi ? ». Pour éviter de répondre à cette question, les gens racistes préfèrent vivre avec des personnes leur ressemblant. Ils sont mal à l'aise, méfiants ou haineux envers des personnes qui remettent en cause leur identité, et les considérent comme inférieures. Cette réaction permet de se protéger contre le doute : « Si ces gens sont inférieurs à moi, je n'ai pas à me demander si j'ai raison d'être moi ».

Mécanique réciproque

Bien logiquement, quand une communauté se sent rejetée, elle développe une xénophobie inverse (on devient raciste envers les gens ressentis comme étant racistes).

De plus, toute communauté vivant plus ou moins isolée nourrit spontanément une méfiance envers quiconque n'est pas de ses rangs (on devient raciste tout court). Personne n'est à l'abri de la xénophobie.

Le racisme dans l'histoire

De tous temps, de nombreuses sociétés ont été ouvertement racistes.

Ainsi la France, notamment, pratiquait l'esclavage des noirs jusqu'au XIXe siècle, considérant ces hommes comme une simple marchandise. Aux États-Unis et en Afrique du Sud, pendant longtemps, les blancs et les noirs ne se mélangeaient pas et n'avaient pas les mêmes droits (phénomène de la ségrégation2).

Diverses théories furent développées pour justifier ces pratiques.

Époque coloniale et esclavage

Il existe un épisode important dans l'histoire du racisme.

En 1550 eut lieu la controverse de Valladolid, qui était une dispute entre deux points de vue. La question était  : « Les indiens d'Amérique ont-ils une âme ou sont-ils des esclaves nés ? ».

Le pape finit par décider que les Amérindiens étaient bien des êtres humains et confirma que les noirs d'Afrique, eux, n'en étaient pas et pouvaient logiquement servir d'esclaves. Cette décision a provoqué notamment la déportation massive d'Africains en Amérique ; sans doute aussi l'implantation solide, dans l'esprit des gens, que les noirs ne sont pas des êtres humains.

Une démonstration « scientifique » américaine des races par rapport à des crânes (1868)

Théories scientifiques racistes (XIXe siècle)

C’est au milieu du XIXe siècle que l’on a commencé à parler de « races » au sein de l’espèce humaine.

Si les hommes ont été depuis longtemps sensibles aux différences visibles entre les humains, les distinguant par groupe et ne prenant en compte, pour l’essentiel, que la couleur de la peau, la notion de « race », entendue en termes biologiques, fut toutefois tardive. Elle appartient à une période précoce de la science moderne et est un dérivé de la pratique de classification en espèces et en sous-espèces, qui ne concernait d’abord que les végétaux et animaux.

Cette démarche scientifique était largement soutenue par les pouvoirs politiques en place à l'époque, car ils donnaient une justification morale à la domination des blancs sur les peuples des colonies, notamment en Afrique. Considérer le triomphe de la civilisation occidentale devenait un événement naturel et logique et les peuples « primitifs »3 étaient considérés comme des esclaves ou des cousins attardés qu'il fallait sauver d'eux-mêmes.

Or, nous savons aujourd'hui que les races humaines n'existent pas. Il n'existe qu'une seule espèce d'hommes : l'espèce humaine. Avec les progrès des sciences, de la génétique notamment, on a prouvé que les différences entre blancs et noirs, par exemple, étaient très faibles. Seule l'apparence physique change légèrement. Ainsi, on peut avoir plus de gènes en commun avec un pygmée d'Afrique qu'avec son voisin de palier, il ne faut pas se fier aux apparences ! Les gènes sont les informations transmises par les parents à leurs enfants, sortes de plans de construction pour l'enfant à naître. Les gènes vont bien plus loin que la taille, la couleur de la peau ou des cheveux. Ils déterminent bien d'autres choses que tous les êtres humains partagent.

À noter qu'en France, malgré une tentative d'abolition le 4 février 1794 par la Convention, l'esclavage ne sera vraiment aboli qu'en 1848 par le gouvernement provisoire.

Nazisme

L'une des périodes les plus noires de l'histoire de l'humanité eut lieu juste avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, avec l'arrivée au pouvoir en Allemagne des nazis.

Hitler pensait que la « race » aryenne4 était au-dessus de toutes les autres, et qu'il pouvait traiter toutes les autres comme des serviteurs ou des esclaves. Dans sa vision du monde, si les juifs représentaient la « pire des races » et étaient destinés à l'extermination, les slaves (Russes, Serbes) ne valaient guère mieux et étaient destiné à l'asservissement. Durant cette période, Hitler ordonna l'extermination des juifs, sous prétexte qu'ils feraient partie d'une « race inférieure », ce qui n'a aucun sens. Environ six millions de personnes moururent dans les camps d'extermination instaurés par les nazis.

En parallèle, un programme d'amélioration de la pureté de la race aryenne fut mis en place. Des jeunes femmes blondes aux yeux bleus étaient encouragées à avoir des enfants de même type dans des centres de naissance nommés Lebensborn. Outre la reproduction de la race aryenne, le lebensborn se charge aussi de la germanisation des enfants enlevés à leurs parents en Norvège, en Pologne et en Tchécoslovaquie. Ainsi, plus de 200 000 enfants seront emmenés en Allemagne, étant notamment blonds aux yeux bleus, et confiés à des familles allemandes sélectionnées. Un cinquième seulement de ces enfants (c'est-à-dire un enfant sur cinq) seront retrouvés et rendus à leurs véritables parents.

Ségrégation

Aux États-Unis, les blancs et les noirs ne se mélangeaient pas et n'avaient pas les mêmes droits, jusqu'aux années 60 environ. Cette séparation organisée par des lois, dite « ségrégation », était absolue : elle s'appliquait dans tous les lieux et circonstances de la vie quotidienne. En Afrique du Sud, la ségrégation, nommée apartheid, a été inscrite dans la loi jusqu'en 1991.

Ce rejet général de la population de couleur par la population blanche était la trace de deux choses :

  • malgré l'abolition de plus en plus générale de l'esclavage, les anciens maîtres continuaient de mépriser leurs anciens esclaves ;
  • de nombreuses nations coloniales continuaient de régner sur de grands États peuplés de personnes de toutes les couleurs. Les habitants de la métropole avaient spontanément l'impression que ces pays, sur lesquel leur pays régnait, était logiquement peuplés de gens inférieurs ou ayant besoin de leur aide. Après les guerres de décolonisation s'ajoute encore un autre facteur : les habitants de la métropole ont été humiliés par la défaite qui leur a fait perdre leur colonie et nourrissent une rancune contre les habitants du pays émancipé.

Autres intolérances

Il existe d'autres formes d'hostilité ou de haine proches de la xénophobie ou du racisme :

  • l'homophobie, à l'égard des homosexuels (éprouvant une attirance pour des personnes de leur propre sexe) ;
  • l'islamophobie, envers l'Islam5, qui s'est banalisée suite aux attentats de fanatiques religieux musulmans ;
  • plus générale, l'antisémitisme, qui désigne à l'origine l'aversion des juifs et de tous les peuples arabes, c'est-à-dire de tous les Sémites. De nos jours, le mot antisémitisme désigne plutôt le rejet des juifs.

Dans tous les cas, on déteste des gens pour leur religion, leurs particularités... sans avoir de raisons véritables. Dire par exemple : « tous les arabes sont des voleurs », « tous les juifs sont avares ou « tous les Auvergnats sont économes", c'est du racisme car on donne à un ensemble de gens une caractéristique commune et fausse, juste à partir de quelques exemples bien choisis.

Lutte contre le racisme

Les paroles et les actes racistes, xénophobes, homophobes, antisémites, etc., sont punis par la loi dans de nombreux pays. Des associations, comme SOS Racisme en France, par exemple, luttent au quotidien pour que tout le monde ait les mêmes droits.

En effet, dans les sociétés occidentales, il est plus difficile d'avoir, lorsqu'on est noir, musulman, etc., un travail (à diplôme égal) ou un logement (à revenu égal). C'est une injustice contraire aux droits de l'Homme.

La lutte contre les discriminations dans le travail est quelque chose de très difficle, car nous avons tous tendance à favoriser spontanément les individus qui nous ressemblent, ne serait-ce que par sympathie. Mais la discrimination au travail sur des critères autres que professionnels est une faute.

Voir aussi

Notes

  1. Essence ou attributs essentiels d'un être (comme la religion et la couleur de peau) ou d'une chose.
  2. On parle parfois de ségrégation raciale, mais le mot « ségrégation » suffit pour désigner une telle séparation entre gens de couleur et personnes blanches. Cf. définition de la ségrégation du portail lexical du CNRTL.
  3. « Primitif » se dit de peuples, de sociétés qui sont restés à l'écart de la civilisation mécanique et industrielle, et ont gardé des structures sociales et économiques très anciennes.
  4. « Aryen » est ici employé comme le terme raciste qui oppose les « races » indo-européennes aux Sémites (peuples du Proche-Orient parlant ou ayant parlé une langue sémitique : Arabes, Hébreux, Phéniciens, etc). Sinon, les Aryens sont un peuple de l'Antiquité qui avait envahi le nord de l'Inde.
  5. Écrit ici avec une majuscule, car il n'est pas employé au sens de religion des musulmans, mais au sens de l'ensemble des peuples musulmans.

Sources

Articles de Wikipédia
Controverse de Valladolid. Islamophobie. Racisme. Xénophobie.

Liens externes

Articles du Journal de Victor, sur Récré-Action
Sites officiels
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