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Vestale

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Relief d'une vestale (117-138 apr. J.-C.) au Palatin.
Représentation d'une vestalis maxima.

Une vestale (du latin vestalis, vestales) était, dans la religion de la Rome antique, une prêtresse fidèle à la déesse du feu et du foyer, Vesta. À l'origine, elles n'étaient que deux, elles deviennent quatre à l'époque de Plutarque puis six. La preuve de leur importance est le collegium, entretenu par les vestales, dont le bien-être était considéré comme fondamental pour la sécurité et la prospérité de Rome. Prêtresses publiques (Vesta publica populi Romani Quiritium), elles constituaient à ce titre une exception dans le monde sacerdotal romain, presque exclusivement composé d'hommes.

Finalement, le 27 février 380, l'empereur Théodose Ier le Grand déclare le christianisme seule religion légitime et met fin au soutien de l'État à la religion romaine en interdisant le culte public des "anciens dieux". Le temple de Vesta fut fermé en 391 et Coelia Concordia démissionna de son poste de vestalis maxima en 394. Douze ans plus tard, vers la fin de sa vie, elle se convertit même au christianisme.

Fonctions[modifier | modifier le wikicode]

Les vestales devaient être vierges, de père et de mère patriciens, et d'une grande beauté. Elles étaient sélectionnées par le pontifex maximus entre l'âge de six et dix ans. Leur plus grande responsabilité était de toujours maintenir allumé le feu sacré du temple de Vesta, situé dans le Forum romain. Libérées des obligations sociales de se marier et d'avoir des enfants, elles faisaient cependant vœu de chasteté et devaient se consacrer expressément à l'étude et à l'observance des rituels d'État qui ne pouvaient pas être accomplis par les collèges sacerdotaux masculins, comme la préparation de la mola salsa qui était utilisée dans les sacrifices. Elles portaient un voile sur la tête.

Lorsqu'une nouvelle vestale était sélectionnée, elle était séparée de sa famille et emmenée au temple où ses cheveux étaient coupés et offerts à la déesse Vesta en les suspendant à un vieil arbre de la forêt sacrée qui jouxtait l'aedes.

Le service d'une vestale durait trente ans, dont dix étaient consacrés à l'apprentissage, dix au service en lui-même et enfin dix autres à la formation des nouvelles vestales. À la fin de leur service, elles pouvaient se marier si elles le souhaitaient ou bien, dans la plupart des cas, rester célibataires et demeurer au temple.

Leur fonction fondamentale était de maintenir le feu sacré. S'il venait à s'éteindre, le Sénat devait se réunir pour tenter de définir les causes de l'extinction de la flamme, auxquelles on remédiait, et le temple devait être purifié avant que le feu ne se rallume de lui-même grâce à la lumière du soleil (véritable source d'inflammation car elle était concentrée dans un miroir concave positionné au-dessus du foyer). La vestale qui montait la garde lors de l'extinction du feu était fouettée.

En plus de leurs privilèges et de leurs honneurs, les vestales avaient le pouvoir de faire rédiger un testament du vivant de leurs parents sans avoir besoin d'un tuteur (contrairement aux autres femmes). Elles pouvaient également faire acquitter un condamné à mort (uniquement pendant qu'il était conduit à l'échafaud et pourvu que la rencontre était accidentelle) et, à l'inverse, toute offense à leur encontre pouvait être punie de mort.

Pire encore que laisser s'éteindre le feu sacré, le plus grand péché que pouvait commettre une vestale était de perdre sa virginité. Lorsque cela arrivait, la coupable était lapidée (la méthode d'exécution sera plus tard remplacée la décapitation puis l'enterrement vivant) aux côtés de son amant. Cependant, cette infraction n'a été attestée que vingt fois en l'espace de plusieurs siècles.

L'ordre des vestales fut dissout par l'empereur Théodose le Grand en 394.

Apparence[modifier | modifier le wikicode]

Une vestale était généralement vêtue d'un infule (sorte de diadème en ruban), d'un suffibulum (voile) et d'une palla (manteau traditionnel). L'infule était traditionnellement porté par tous les prêtres et personnalités religieuses de Rome, celui des vestales était en laine blanche. Le suffibulum était notamment porté lors des rituels et des sacrifices et était orné de rubans de laine rouges et blancs qui symbolisaient l'engagement des vestales à entretenir la flamme de Vesta (rouge) et leur vœu de pureté (blanc). La palla était une sorte de long châle typique des vêtements des femmes romaines.

Vestalis maxima[modifier | modifier le wikicode]

Piédestal d'une statue de la maison des vestales du Forum romain dédiée à Flavia Publicia, vestalis maxima sous le règne de Philippe l'Arabe.

La vestale supérieure (Virgo Vestalis Maxima, « la plus grande des Vestales ») supervisait les tâches des autres vestales et siégeait au collège des pontifes. Selon Tacite, la vestalis maxima Occia présida le collège pendant 57 ans. Le dernière vestalis maxima fut Coelia Concordia, dans les années 380-390.

La vestalis maxima était la grande prêtresse la plus importante de Rome. La Flaminica Dialis et la regina sacrorum conservaient la responsabilité exclusive de certains rites religieux mais leur fonction s'exerçait en couple, donc sous l'autorité d'un homme.

Vestales célèbres[modifier | modifier le wikicode]

Les vestales légendaires les plus connues étaient Rhéa Silvia, mère mythique des fondateurs de Rome, Romulus et Rémus ; et Aemilia qui, selon la légende, aurait accidentellement laissé le feu sacré s'éteindre mais, en priant Vesta de lui venir en aide, l'aurait miraculeusement rallumé en lui jetant un morceau d'étoffe de sa robe dans les braises éteintes.

Maison des vestales[modifier | modifier le wikicode]

Reconstitution de la maison des vestales par Christian Huelsen (1905).

La maison des vestales était la résidence des prêtresses vestales à Rome, derrière le temple de Vesta, où était conservé le feu sacré, l'Atrium Vestiae. Il s'agissait d'une vaste demeure de trois étages au pied du mont Palatin.

Festivités des vestales[modifier | modifier le wikicode]

Les principales fêtes en l'honneur de Vesta étaient les Vestalia qui étaient célébrées du 7 au 15 juin. Ce n'est que le premier jour de la semaine que les mères qui apportaient de la nourriture pouvaient accéder à leur sanctuaire, où normalement personne ne pouvait entrer sauf les vestales elles-mêmes. Les cérémonies étaient présidées par les vestales qui collectaient céréales et gâteaux salés pour le festival. C'était la seule occasion de l'année où l'on préparait de la mola salsa, utilisée dans les sacrifices publics en hommage à Vesta.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Auguste Portail de la Rome antique —  Histoire romaine, langues et civilisations italiotes.