Tlemcen

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Tlemcen
Administration
Pays Algérie
Code postal 13000
Localisation
Superficie 9 061 km2
Démographie
Population 173 531 hab.
Densité 19 hab./km2
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Tlemcen (en arabe : تلمسان4), du berbère Tala Isman, est une ville du nord-ouest de l'Algérie, capitale de la province du même nom, située à proximité de la frontière avec la Maroc.

Située à l'intérieur des terres, elle se trouve au centre d'une région bien connue pour ses oliveraies et ses vignobles. La ville a développé l'industrie du cuir, de l'ameublement et du textile, qui s'exporte depuis le port de Rashgun.

Ses siècles d'histoire et sa riche culture ont transformé la ville, comme en témoignent plusieurs bâtiments conservés construits par les Almoravides, les Ziyanides et les Mérinides, datant de la période comprise entre le XIIe siècle et le XVe siècle, plus que dans toute autre ville d'Algérie. Elle abrite deux beaux mausolées, celui d'Abou Madyane, au sein d'un complexe architectural (mausolée, mosquée, médersa et hammam) de style maghrébin, et celui de Houari Boumédiène, homme politique et militaire algérien qui fut le deuxième président de l'Algérie indépendante. La ville possède également un aéroport international.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Mosquée d'Abou Maydane, Tlemcen.

À l'est de l'actuelle Tlemcen se trouvait une ville romaine appelée Pomaria (« orchidées »), un nom dérivé de l'abondance et de la splendeur des jardins de la région. La ville romaine disparaît après l'invasion vandale et semble être désertée au moment de l'invasion arabe (bien que des inscriptions paléochrétiennes du VIIe siècle y aient été trouvées). Tlemcen est fondée par les Ifrenides, qui en font la capitale de l'Algérie. La ville tombe aux mains des Fatimides en 931 et plus tard aux mains des Zénètes, qui reconnaissent la souveraineté des Omeyyades. La petite ville de Tagrart devient alors la capitale économique du califat tandis que celle d'Agadir est la résidence royale. Plus tard, les deux villes fusionnent en une seule, qui reçoit le nom de Tlemcen (du berbère tilmisane , « sources »). Tlemcen est conquise par les Almohades, qui massacrent sa population avant de reconstruire la ville et de la fortifier.

En 1235, Tlemcen est capturée par Yaghomrassen bin Ziyan, chef des Zénètes, qui prétend être un descendant du calife Ali. Yaghomrassen, décédé en 1282, fonde la dynastie des Abdalwadi, ou Ziyanides, qui exerce sa souveraineté depuis Tlemcen sur une grande partie du nord de l'Algérie : le royaume de Tlemcen, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle. À cette époque, la ville prospère extraordinairement, devenant un centre religieux et culturel ainsi qu'une plaque tournante des routes commerciales le long de la côte nord-africaine. Les Ziyanides de Tlemcen concluent de nombreuses alliances avec les Nasrides de Grenade.

Dirham almohade frappée à Tlemcen.

La splendeur de la capitale est enviée par le royaume mérinide voisin, qui construit un camp fortifié, Al-Mansura, seulement trois kilomètres à l'ouest de la ville pour la harceler avant de la soumettre à un siège qui durera 8 ans (1299-1307). La ville, cependant, résista au siège même si elle tombera aux mains des Mérinides entre 1337 et 1359 (les Mérinides continuent d'embellir la ville). Le royaume décline au cours des dernières années du XVe siècle, assiégée par les Espagnols à l'ouest (qui prennent Mers el-Kébir en 1505 et Oran en 1509, ce qui porte un coup dur aux échanges commerciaux de la ville), les corsaires (Barberousse prend Alger en 1516) et les Ottomans à l'est. Ainsi, le royaume tombe progressivement aux mains des Turcs. Barberousse a pris la ville en 1518, mais sa mort lui permet de passer sous la protection des Espagnols pour quelques années avant sa conquête définitive par les Turcs. En 1533, le bey turc d'Alger conquiert la ville, mettant fin au royaume de Tlemcen. Sous la domination ottomane, la ville perd en importance.

Lorsque les Français envahissent et mettent fin à la régence d'Alger, en 1830, toute la région d'Oran connaît un vaste mouvement de résistance à l'invasion française. Tlemcen est contrôlée par Abd el-Kader, chef berbère qui mène la lutte contre la France au XIXe siècle. Après plusieurs guerres, la ville est définitivement occupée par les Français en 1842. Elle fait alors partie de l'Algérie française (au sein du département d'Oran) jusqu'à son indépendance en 1962. Durant la guerre d'indépendance algérienne, Tlemcen est le centre des opérations d'Ahmed Ben Bella.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Villes limitrophes : Hennaya (nord-ouest), Chetouane (nord / nord-est / est), Aïn Fezza (sud-est), Terny Bedi Hdiel (sud), Mansourah (sud-ouest / ouest).

Jumelages[modifier | modifier le wikicode]

Tlemcen est jumelée avec :

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