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Sinogramme

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Sinogrammes
Livres en chinois, écrits avec des sinogrammes
Livres en chinois, écrits avec des sinogrammes
Type Logographiques
Langue(s) Chinois, Japonais et Coréen
Sens d'écriture Gauche à droite
Époque 1300 avant J.-C. (au moins) à nos jours
Systèmes parents Écriture ossécaille
Sinogrammes
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Le sinogramme (de « sino », pour la Chine, et « gramme », pour l'écriture), est un signe d'une forme d'écriture utilisée notamment pour écrire le chinois, mais qui sert aussi dans d'autres langues comme le japonais ou le coréen.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

La légende[modifier | modifier le wikicode]

Selon la tradition, les sinogrammes auraient été inventés vers l'an 2650 av. J-C par Cang Jie, un ministre de l'empereur Huangdi.

L'événement qui l'aurait inspiré en premier varie selon les légendes, mais elles semblent toutes s'accorder pour dire que Cang Jie avait quatre yeux qui lui permettaient d'observer la nature. Il inventa une marque reconnaissable pour désigner chaque chose. Ces marques sont les sinogrammes.

Malgré le côté farfelu de cette légende, on note l'idée de base du sinogramme, qui est de représenter une « chose ».

Exemple d'écriture d'ossécaille

Origines[modifier | modifier le wikicode]

Les archéologues ont retrouvé sur des écailles de tortue et des poteries datant de la Préhistoire des symboles assez simples, en formes géométriques, mais ils ne sont pas sûrs qu'il s'agissait déjà d'écriture. Du coup, ils considèrent l'écriture d'ossécaille comme la plus ancienne forme d'écriture chinoise connue.

L'écriture d'ossécaille, apparue au XVe siècle av. J-C, est un ensemble de nombreuses inscriptions gravées sur des os d'animaux ou des écailles de tortue.

Hanzi (mot chinois pour « sinogramme »), écrit en sinogrammes simplifiés à gauche et en sinogrammes traditionnels à droite.
Attention Ils se lisent de haut en bas.

Sinogrammes traditionnels et simplifiés[modifier | modifier le wikicode]

Les sinogrammes ont ensuite connu de nombreuses évolutions, pour arriver dès le IIIe siècle sous la forme qu'on appelle sinogrammes traditionnels. Ces caractères sont encore utilisés dans certains endroits comme Taïwan, Hong Kong et Macao.

En Chine, cependant, dès les années 1950, une réforme de l'écriture a mis en place un nouveau système de sinogrammes : les sinogrammes simplifiés. Ces sinogrammes contiennent moins de traits que les sinogrammes traditionnels dont ils sont originaires. Ils ont été développés pour favoriser l'alphabétisation du pays. Ils sont également utilisés à Singapour.

Exemples de différences entre sinogrammes traditionnels (en premier) et sinogrammes simplifiés (en deuxième) :

  • 國 = 国 : « pays » ;
  • 鳥 = 鸟 : « oiseau » ;
  • 魚 = 鱼 : « poisson ».

Types[modifier | modifier le wikicode]

Les sinogrammes sont classés en différentes catégories. Les quatre suivantes sont les plus importantes.

Pictogrammes[modifier | modifier le wikicode]

Les pictogrammes sont des dessins simplifiés de la chose qu'ils représentent. Les premiers sinogrammes étaient probablement tous des pictogrammes.

Exemples :

  • 木 : « arbre » ;
  • 山 : « montagne » ;
  • 女 : « femme ».

Les pictogrammes ne sont pas les sinogrammes les plus nombreux. On en recense environ 600, mais on peut créer des idéogrammes en mettant plusieurs pictogrammes ensembles.

Idéogrammes[modifier | modifier le wikicode]

Les idéogrammes sont généralement plus complexes que les pictogrammes. Il en existe deux types :

Idéogrammes simples
Ils servent à représenter une idée abstraite. Par exemple :
  • 一 : « un » ;
  • 上 : « dessus » ;
  • 下 : « dessous ».
Il s'agit aussi parfois d'un pictogramme auquel on ajoute un, deux ou trois traits pour montrer la partie importante.
Par exemple, avec le pictogramme de l'arbre 木, on peut faire la cime en ajoutant un trait en haut : 末 ; ou bien la racine en mettant le trait en bas : 本.
Idéogrammes composés
Ce sont des caractères faits en rassemblant plusieurs caractères en un seul, pour faire un nouveau mot.
Par exemple, si on reprend l'arbre 木, et qu'on en met un deuxième, on peut faire un bois : 林.
Si on en met un troisième, on a une forêt : 森.
Autres exemples :
  • 日 « soleil » + 月 « lune » = 明 « brillant » ;
  • 女 « femme » + 子 « enfant » = 好 « bien ».

Idéophonogrammes[modifier | modifier le wikicode]

Les idéophonogrammes sont les sinogrammes les plus nombreux : ils représenteraient environ 90 % de tous les sinogrammes.

Ils sont composés d'au moins deux caractères, un pour le sens et un pour le son. En effet, en chinois, de nombreux mots se prononcent de la même façon ; il s'agit donc de ne pas les confondre.

Donnons un exemple pour mieux comprendre. En chinois, le mot « bois » (au sens de petite forêt) se prononce lín et s'écrit 林. Mais le mot signifiant « verser » se prononce aussi lín. On reprend donc le caractère 林 en y ajoutant un petit caractère représentant l'eau pour lui donner son sens, ce qui fait le nouveau sinogramme 淋.

En réalité ce n'est pas aussi simple, car la prononciation des mots a souvent changé entre l'époque où l'idéo-phonogramme a été inventé et aujourd'hui. On ne voit donc pas forcément aussi facilement le lien avec le son.

Emprunts[modifier | modifier le wikicode]

Les emprunts sont des caractères qui ont changé de sens car ils se prononçaient de la même façon qu'un autre caractère.

Par exemple, en chinois ancien, « blé » et « venir » se disaient tous les deux lái. Le caractère 來 servait à représenter le blé. Comme « venir » se prononçait de la même façon, on a réutilisé ce caractère pour écrire « venir ».

Utilisation dans différentes langues[modifier | modifier le wikicode]

Les sinogrammes ont donc à l'origine été inventés par les Chinois pour écrire leur langue.

On n'est pas sûr du nombre exact de sinogrammes existants tellement ils sont nombreux, mais il y en aurait entre 40 000 et 60 000. Cependant, le chinois courant nécessite de n'en connaître qu'entre 3 000 et 5 000, ce qui représente déjà plusieurs années dans l'enseignement.

Mais en plus de servir en chinois, certains sinogrammes servent aussi dans d'autres langues.

En japonais[modifier | modifier le wikicode]

Au IVe siècle, les Japonais n'avaient pas d'écriture. Les moines bouddhistes ont alors apporté de Chine les sinogrammes. Ils appelèrent cette écriture kanji, ce qui veut dire « signe chinois ».

Depuis, les Japonais ont inventé un double système d'écriture composé de 46 syllabes pour les mots japonais et de 46 pour les mots d'origine étrangère. Malgré cette simplification, ils ont gardé une liste de 1 945 kanjis, que chaque Japonais doit connaître à la fin de ses études, et il est possible d'en utiliser d'autres.

Si les Japonais ont gardé ces kanjis, c'est parce qu'ils sont très prestigieux dans leur culture, même s'ils sont difficiles à apprendre par rapport à leurs nouveaux alphabets.

Pour en savoir plus, lis l’article : Japonais.

En coréen[modifier | modifier le wikicode]

Hanja écrit en hanja (en rouge) et en hangeul (en bleu)
Article mis en lumière la semaine du 22 mars 2010.

Comme au Japon, les sinogrammes ont été apportés en Corée par les moines bouddhistes. On les appelle les hanjas.

Ils furent la seule écriture du coréen jusqu'à ce que le roi Sejong le Grand, au XVe siècle, fasse élaborer le hangeul, un système d'écriture beaucoup plus simple, composé de 51 lettres de base afin de permettre à plus de Coréens de pouvoir lire.

Aujourd'hui, en Corée du Sud, 1 807 hanjas sont enseignés durant les études, et ils sont utilisés avec le hangeul. En Corée du Nord par contre, ils ont tous été supprimés et remplacés par le hangeul.

Pour en savoir plus, lis l’article : Coréen.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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