Service du travail obligatoire

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Départ pour l'Allemagne de travailleurs français pour le STO.

Durant l'Occupation de la France par les nazis, le Service du travail obligatoire était un organisme créé par Pierre Laval en février 1943. Il était chargé de recruter de force des ouvriers français, et de les embarquer vers des camps de travail nazis. Les régions industrielles du nord de la France furent les premières touchées par cette réquisition. Les « rafles » d'ouvriers ont cependant commencé en juin 1942, bien avant la création officielle du STO.

Avant le STO, "la Relève"[modifier | modifier le wikicode]

En Europe, dans les territoires occupés par l'Allemagne nazie, des centaines de milliers d'ouvriers furent enlevés et emmenés en Allemagne, essentiellement, des ouvriers russes et français. Ils devaient alors vivre dans des camps de travail, et construire des armes pour la Wehrmacht.

Vers juin 1942, Pierre Laval fit passer une première loi autorisant le recrutement d'ouvriers français par l'Allemagne. Il faut savoir que la France est le seul pays occupé dans lequel la réquisition de la main-d'œuvre ne fut pas directement imposée par le Troisième Reich. Au lieu de se voir imposer des ordonnances, le régime de Vichy passa des lois les anticipant.

Selon des accords avec les autorités germaniques, un prisonnier était libéré officiellement en échange de trois ouvriers. C'est ce qu'on appelle "la Relève". Seuls 50 000 ouvriers partirent, de gré ou de force. Le 4 septembre 1942, Pétain fait alors passer une loi, qui conduit au départ de 250 000 travailleurs en six mois !

La création du Service du Travail Obligatoire[modifier | modifier le wikicode]

Le 16 avril 1943, Pierre Laval créa le Service de travail obligatoire (STO). Ce service fut chargé d'organiser et d'intensifier le recrutement forcé des travailleurs. Une loi oblige alors tous les jeunes Français ayant entre 21 et 23 ans à aller travailler en Allemagne1.

Bilan et conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Environ 600 000 travailleurs français furent ainsi arrêtés. Plusieurs dizaines de milliers de français moururent dans les camps de travail nazis. Cependant, il n'y a aucun chiffre officiel. Quelles que soient les souffrances réelles vécues par ces travailleurs, ces réquisitions ne sont évidemment pas comparables à la Shoah.

Certains ouvriers partirent volontairement travailler dans ces camps. Ils voulaient gagner de l'argent pour faire vivre leurs familles. Ils vécurent sous les mêmes conditions que les ouvriers arrêtés. Après la Seconde Guerre Mondiale, les gens ont commencé à faire un amalgame entre ces travailleurs volontaires et ceux raflés par le STO. Par ailleurs, la loi du 4 septembre 1942 fut longtemps ignorée par l'opinion publique. Par conséquent, les travailleurs réquisitionnés entre septembre 1942 et février 1943 souffrirent de cette confusion.

Un certain nombre de travailleurs pour échapper au STO entrèrent dans la clandestinité et rejoignirent les maquis de résistants.

Cinéma[modifier | modifier le wikicode]

Dans la plupart des films sur la Seconde Guerre mondiale, le STO est confondu avec la Gestapo.

Exception : Dans La Grande Vadrouille, le STO est mentionné. Toutefois, il s'agit d'une comédie française avec Bourvil et Louis de Funès.

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Sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. Manuel d'Histoire-Géographie-EMC 3ème, éd. Hatier, 2016, p. 446