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Serment du Jeu de paume

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Le Serment du Jeu de paume par David, musée Carnavalet à Paris.

Le serment du Jeu de paume a été prêté le 20 juin 1789, dans la salle du Jeu de paume, au château de Versailles, par les 578 députés du Tiers État des États généraux de 1789. Ces députés élus pour réformer la France d'Ancien Régime ont alors juré de ne pas se séparer avant d'avoir écrit une constitution pour le royaume, ce qui mettrait fin à la monarchie absolue.

Réformer la société française de l'Ancien Régime[modifier | modifier le wikicode]

Au début de la Révolution française, une dispute a lieu entre le Tiers État d’une part, le roi et les ordres privilégiés (Clergé et Noblesse) d’autre part. Le Tiers État forme la majorité de l'assemblée des députés élus par les Français au printemps 1789. Il souhaite des réformes qui mettront fin aux abus de la société française telle qu'elle existait avant 1789. Pour les réformateurs il fallait mettre en place la souveraineté nationale et non plus la seule souveraineté du roi. Il fallait aussi détruire la société d’ordres où certains Français étaient des privilégiés bénéficiant de droits que les autres n'avaient pas. Il fallait organiser égalité pour l’accès aux emplois publics et devant la justice. Pour eux désormais les besoins financiers de l'État devaient être couverts par une contribution exigible de tous les habitants et plus seulement du Tiers État, cette contribution serait fixée par les représentants élus de la population et non plus par le seul gouvernement royal ; de plus cet impôt devrait être évalué en fonction des revenus des contribuables. Les réformateurs exigeaient également la liberté de communiquer ses opinions et d'exercer la religion que l'on veut. Face à ce programme de réformes qui visait à faire disparaître la société existante, ceux qui en bénéficiaient (le roi, les nobles, le clergé catholique) ne pouvaient qu'y s'opposer.

Les débuts du conflit[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'au 6 mai, les députés des trois ordres (Clergé, Noblesse et Tiers État), siégeaient séparément (sauf pendant les séances qui avaient lieu en présence du roi). Le 6 mai 1789, les députés du Tiers État veulent se réunir avec les représentants des deux autres ordres pour vérifier l'exactitude des élections de chaque député. Les ordres privilégiés refusent. Car s'ils tenaient une réunion commune avec le Tiers État, ils y étaient en minorité et cette réunion commune préfigurerait les réunions futures où se prendraient les décisions sur les réformes souhaitées.

Après un mois de discussion et de négociation qui sont sans résultat, les députés du Tiers État, rejoints par quelques députés du clergé, dont l'abbé Grégoire décident de prendre l’initiative, le 17 juin 1789, par 491 voix pour et 89 contre, de se proclamer « assemblée nationale » représentant tous les français. Ils décident immédiatement de prendre le pouvoir législatif (celui de faire les lois) jusqu'alors pouvoir fondamental du roi. Ils décident également que désormais ce sont les représentants élus du peuple qui voteront les impôts. Le gouvernement royal qui avait convoqué les État généraux pour trouver de nouveaux moyens financiers est désormais sous le contrôle des députés. Les députés du Tiers État invitent leurs collègues de la noblesse et du clergé à les rejoindre pour entamer les discussions sur les réformes.

L'affrontement[modifier | modifier le wikicode]

Devant cette décision de ses sujets, qui mettait en cause son autorité absolue, le roi Louis XVI agit. Le 20 juin pour éviter une possible réunion des députés du Tiers-États rejoints par de nouveaux députés du clergé et quelques nobles partisans des réformes, le roi fait fermer la salle des Menus Plaisirs, sous le prétexte de travaux à réaliser. C'était la seule salle où il y avait suffisamment de place pour contenir tous les députés des trois ordres.

La salle du jeu de paume, à Versailles.

La salle prévue étant close, les députés du Tiers se rendent dans une salle de sport située à proximité du château, celle du jeu de Paume. C'est là que le 20 juin, ils vont prêter le fameux serment.

Aidé par le député Jean-Joseph Mounier, l'abbé Emmanuel-Joseph Sieyès rédige la formule du serment du Jeu de paume, « de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ». Ce texte est lu par Jean-Sylvain Bailly. Ce serment est voté à l'unanimité des députés présents (sauf par Joseph Martin-Dauch, député du Tiers État).

Devant cette rébellion, le roi décide alors de réunir tous les députés pour annuler toutes les décisions prises. Ce sera la journée du 23 juin 1789.

Texte du serment[modifier | modifier le wikicode]

« L'Assemblée nationale, considérant qu'appelée à fixer la Constitution du Royaume, opérer la régénération de l'ordre public, et maintenir les vrais principes de la monarchie, rien ne peut empêcher qu'elle continue ses délibérations dans quelque lieu qu'elle soit forcée de s'établir, et qu'enfin partout où ses membres sont réunis, là est l'Assemblée nationale ; arrête que tous les membres de cette assemblée prêteront à l'instant, serment solennel de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeront, jusqu'à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides, et que ledit serment étant prêté, tous les membres, et chacun d'entre eux en particulier, confirmeront par leur signature cette résolution inébranlable ».

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Salle du Jeu de paume, site officiel

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