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Sculpture romane

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Tympan de Beaulieu-sur-Dordogne. Entassement et hiérarchie des sujets. Remplissage total de l'espace.
Images sur la sculpture romane Vikidia possède une catégorie d’images sur la sculpture romane.

La sculpture romane est chargée de décorer une partie des vastes surfaces de murs des construction de cette époque (elle est alors complémentaire des fresques peintes). Elle doit aussi servir de livres d'images, afin de faire voir en permanence différentes récits et histoires religieux de la religion chrétienne. La sculpture romane est surtout présente dans la décoration des tympans qui surmontent les proches des églises, dans les chapiteaux des colonnes et piliers qui soutiennent les voûtes, et dans le petit mobilier disposés çà et là dans l'église.

Caractéristiques de la sculpture romane[modifier | modifier le wikicode]

Remplir un espace imposé par l'architecture[modifier | modifier le wikicode]

La sculpture romane s'inscrit dans les données architecturales des édifices. Elle décore les chapiteaux des colonnes et des piliers. La plupart des tympans des porches des églises sont sculptés y compris les voussures, en dégradé qui encadrent le tympan. Les encadrement d'ouvertures (portes et fenêtres) reçoivent un décor sculpté très souvent stylisé. Par contre, les murs et les voûtes restent sans sculptures mais sont souvent peints. Souvent dans la sculpture elle-même on retrouve l'utilisation d'éléments architecturaux (arcs ou portiques encadrant des personnages).

La sculpture remplit l'espace qui lui est réservé et n'en déborde pas. Cet espace est une figure géométrique (le trapèze pour les chapiteaux, le demi-cercle pour les tympans, le rectangle pour les linteaux des portes). Les personnages, animaux sont entassés, voire enchevêtrés pour occuper tout l'espace. Le sculpteur ne tient pas compte des proportions, ni de la perspective. Seule est retenue la hiérarchie attribuée à l'époque aux êtres et aux choses (les personnages centraux, considérés comme les plus importants, sont plus grands que ceux éloignés du centre); la taille des sujets représentés est réduite pour tenir compte de l'espace restant. Les formes des sujets représentés sont souvent « déformées » pour tenir compte de la configuration de l'espace et le remplir. Souvent les proportions de certains éléments sont exagérées afin de combler le vide. Souvent aussi on rajoute des éléments pour meubler une surface restée sans décors. L'épaisseur des sculptures est calculée de manière à ce qu'aucune ne déborde dans le vide par rapport aux voisines, cela donne un aspect un peu "aplati".

Représenter les choses comme on les pense et non comme on les voit[modifier | modifier le wikicode]

Tympan de l'église de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze). Exagération de la taille de Jésus. Différence de taille des autres personnages afin de les adapter aux contraintes du cadre en demi-cercle

La taille des personnages figurant dans une même sculpture est souvent très différente. Il ne s'agit pas de copier la réalité où les personnages ont des mensurations identiques. Il s'agit au contraire de désigner par une taille plus grande le personnage que l'on juge essentiel. C'est le cas le plus souvent des représentations de Jésus lorsqu'il est présent dans une scène à plusieurs personnages.

La sculpture est souvent symbolique : un code de représentation, dont beaucoup d'éléments nous échappent aujourd'hui, permet au « lecteur » de l'époque de voir plus que ce que la sculpture montre à première vue. Il y a un symbolisme des nombres : certains éléments décoratifs sont multipliés selon un code qui évoque des données non visibles : la mort, l'âme, la vie éternelle. La fréquence de la représentation du lion avec la queue repliée terminée par un « pompon », symbolise le ciel et la résurrection, car le lion est une représentation symbolique de Jésus. Mais le lion peut aussi représenter le péché ou la mort et lorsqu'un homme chevauche un lion, c'est la représentation de l'esprit qui domine la chair.

Contrairement à la sculpture gréco-latine qui visait à représenter la beauté humaine ou à glorifier la puissance des dieux et déesses, la sculpture romane ne cherche pas à imiter le réel. D'où souvent le schématisme des formes où le corps disparait sous les vêtements, seuls les pieds et les mains sont traités avec un certain réalisme. Pour le sculpteur roman il n'est pas pensable de vouloir égaler la perfection de la création divine, ni de représenter la divinité. En négligeant les apparences l'artiste tente d'atteindre la réalité profonde de la chose représentée.

Techniques des sculpteurs[modifier | modifier le wikicode]

Les sculptures romanes sont réalisées en méplat (les surfaces sont planes et les évidements sont peu profonds) sur les arcatures, les encadrements de fenêtres, les tailloirs de chapiteaux, cette technique est particulièrement bien adaptée à la décoration abstraite. La technique du bas relief (les figures se détachent nettement du fond) est utilisée, pour les arcatures, les encadrements mais aussi les chapiteaux, le sculpteur peut alors jouer avec les ombres qui renforcent le relief. Le haut relief (les figures se détachent presque complètement du fond) est la technique reine pour les chapiteaux, les tympans, les voussures des portails et les statues plaquées contre les murs. La technique de la ronde bosse (on peut tourner autour de la statue) n'est pas employée. Une grande partie des sculptures sont peintes (on retrouve des traces de polychromie dans les creux abrités des sculptures)

Sources d'inspiration de la sculpture romane[modifier | modifier le wikicode]

La fuite en Égypte, chapiteau de la cathédrale d'Autun
Maraudeur dans une vigne. Abbatiale de Mozac

Le but principal de la décoration romane est d'enseigner le fidèle qui la regarde. La source principale de l'inspiration des artistes est l'Histoire Sainte. Par la représentation sculptée, le fidèle est mis au contact des fondements de sa croyance. Les sujets sont tirés de l'Ancien Testament (la Tentation d'Ève, le sacrifice d'Abraham, David comme roi ou comme berger, Daniel dans la fosse aux lions...). Les récits tirés des Évangiles (canoniques ou apocryphes) donnent un fort contingent de sujets décoratifs (l'Adoration des Mages, la fuite en Égypte, l'Apocalypse...). La Légende dorée des nombreux saints de l'Église catholique est une mine d'inspiration. Certains thèmes révèlent des influences païennes, tels les signes du zodiaque (origine summérienne), ou bien la pesée des âmes avec la balance qui renvoie à la tradition religieuse égyptienne. Les sculptures doivent aussi délivrer des leçons de morale. Les vices et les vertus sont souvent représentés : l'Avarice, la Luxure, la Générosité, la Paix, la Patience...


Les sujets tirés de la vie quotidienne sont aussi nombreux : travaux agricoles ou artisanaux décorant les voussures de nombreux portails ; scènes de la vie chevaleresque ; représentation de loisirs avec des musiciens, des acrobates. Ils recréent un monde familier dont la lecture est immédiate. On ne recule pas devant l'humour voire l'obscénité (personnages exhibant ses fesses) mais généralement cela est « noyé » dans des scènes plus montrables. On recourt au bestiaire fantastique (griffons, licornes, dragons...), à la représentation d'êtres monstrueux (homme à deux corps ou deux têtes, sirènes, hommes tiges...), sujets fréquents dans l'imaginaire des hommes de l'époque.

Le dessin abstrait n'est pas ignoré. Il sert de décor à de nombreux linteaux de portail, il agrémente les encadrements de fenêtres ou les voussures de portail. Les influences arméniennes (où se trouve les plus anciennes églises) et celtiques donnent naissance à des entrelacs, des arabesques.

On ne sait pas qui a créé de telles œuvres. On peut seulement repérer quelques « écoles » dont les productions ont un « air de famille ». Notons qu'à l'époque les déplacements des ouvriers étaient très fréquents et qu'ils pouvaient transporter très loin des techniques ou des thèmes d'inspiration qui les avaient intéressés pendant une étape de leurs déplacements.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

  • Conques, une étude sur le tympan du portail roman de l'abbatiale.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Flavio Conti et Maria Critina Gozzoli, Reconnaitre l'Art, Solar ; 1983
  • Françoise Leriche-Andrieu, Initiation à l'art roman, Zodiaque, 1993

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