Schizophrénie

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Hallucination, mélange de réalité et d'invention.

La schizophrénie est une maladie mentale qui appartient à la catégorie des psychoses. Il en existe plusieurs formes, plus ou moins sévères. Elle touche environ 0,79 % de la population et se développe généralement chez le jeune adulte (entre 15 et 30 ans).

La schizophrénie provoque dans la majorité des cas des hallucinations. Les hallucinations auditives sont les plus fréquentes. Le malade passe par des épisodes de délire où il peut se sentir espionné, ou bien imaginer qu'il a le pouvoir de changer le monde par la pensée (délire paranoïde).

La schizophrénie peut aussi se caractériser par de l'apathie et un retrait social (isolement). La maladie provoque aussi une désorganisation de la pensée (le patient a des pensées incohérentes, est incapable de se concentrer, a des difficultés à trouver ses mots) et un manque de motivation (aboulie). Dans d'autres cas, le schizphrène peut avoir une apparence très froide et ne plus avoir d'émotions, ou ne plus les exprimer. La schizophrénie peut s'accompagner d'autres troubles.

Contrairement à une idée reçue, la schizophrénie n'est pas le trouble dissociatif de l'identité (le fait que plusieurs personnalités cohabitent dans une même personne).

La schizophrénie a des origines génétiques (plusieurs personnes schizophrènes dans une même famille), et des causes psycho-sociales (isolement social, enfance mal vécue...), souvent on pense que la schizophrénie se déclenche quand ces deux grands facteurs (génétique et psycho-social) se rencontrent.

Causes[modifier | modifier le wikicode]

Les causes de la schizophrénie sont mal connues. On pense aujourd'hui que l'apparition de la maladie est provoquée par plusieurs causes, à la fois génétiques, physiologiques et environnementales.

Les causes physiologiques concernent notamment les régions cérébrales de l'hippocampe (impliqué dans les processus mémoriels) et du cortex préfrontal (impliqué dans le raisonnement, le langage et d'autres capacités cognitives). Il existe par ailleurs des hypothèses sur le rôle de la dopamine, une molécule responsable entre autres du plaisir et qui agit dans le circuit de la récompense, ainsi que sur le glutamate (un acide aminé) dans la schizophrénie.

La consommation de drogues comme le cannabis multiplie par deux le risque de développer la schizophrénie¹.

Symptômes[modifier | modifier le wikicode]

Il existe trois types de symptômes de la schizophrénie : les symptômes positifs (ou productifs), les symtômes négatifs (ou déficitaires), et le syndrome dissociatif (ou désorganisation). Pour diagnostiquer une schizophrénie, il faut qu'au moins deux des trois types de symptômes soient présents.

Les symptômes positifs[modifier | modifier le wikicode]

Ce sont les plus visibles : les délires, qui incluent souvent des hallucinations (principalement auditives : ce sont « les voix » que le malade entend). Le délire caractéristique de la schizophrénie est le délire paranoïde, à ne pas confondre avec le délire paranoïaque. Le délire paranoïde du schizophrène porte sur des thèmes multiples (persécution, de jalousie, mégalomanie, érotomanie...) et n'a pas de logique ni de cohérence : on dit qu'il n'est pas « systématisé ».

Pendant les épisodes délirants, les patients sont souvent excités et imprévisibles. Les symptômes positifs peuvent être traités par des médicaments antipsychotiques.

Les symptômes négatifs[modifier | modifier le wikicode]

À l'inverse, les symptômes négatifs entraînent un affaiblissement général des émotions et du plaisir. Ils peuvent regrouper :

L'athymhormie, perte de « l'élan vital », c'est-à-dire des goûts, des désirs, des motivations, de l'affect ;
L'apathie, une perte de sentiments et d'émotions ;
L'anhédonie, une perte de plaisir ;
L'alogie, un appauvrissement du langage, voire le mutisme (ne plus parler) ;
Une froideur affective, de l'indifférence aux autres et à soi-même, un ton plat, un visage inexpressif ;
Le désintérêt ;
L'anergie, perte d'énergie ;
L'aboulie, une perte de volonté ;
L'apragmatisme, une incapacité à entreprendre des actions.

Cela peut entraîner de l'incurie, c'est-à-dire l'incapacité de prendre soin de soi, ainsi qu'un isolement social. Les symptômes négatifs sont les plus résistants aux médicaments et ont tendance à s'aggraver avec le temps. Ils doivent être soignés par des thérapies et des interactions sociales.

La désorganisation[modifier | modifier le wikicode]

Un autre point important est la désorganisation de la pensée du patient schizophrène, qui provoque des troubles cognitifs . Les pensées et raisonnements deviennent incohérents, et cela peut s'exprimer par le langage, notamment dans :

La schizophasie, un enchaînement de phrases et de mots sans rapport les uns avec les autres ;
Le barrage, une interruption brutale au milieu d'une phrase alors que le patient pense avoir terminé sa phrase ;
Le fading, un ralentissement progressif de la parole.

La désorganisation peut aussi prendre la forme d'un comportement bizarre, des mouvements erratiques et maladroits, des difficultés de concentration ou des émotions inadaptées (par exemple, se sentir joyeux dans une situation douloureuse, se sentir détendu dans une situation stressante...). Il peut aussi être incapable de s'adapter à de nouvelles situations. Dans certains cas, la désorganisation peut aller jusqu'à la catatonie, c'est-à-dire que le malade ne bouge plus du tout.

Formes[modifier | modifier le wikicode]

La schizophrénie existe sous diverses formes, en fonction des symptômes (positifs ou négatifs) qui s'expriment.

La schizophrénie paranoïde[modifier | modifier le wikicode]

La schizophrénie paranoïde est la forme de schizophrénie la plus répandue. Elle est caractérisée par la forte présence des symptômes positifs, c'est-à-dire des délires. Quand elle est traitée, elle a de bonnes chances d'être soignée.

La schizophrénie hébéphrénique[modifier | modifier le wikicode]

La schizophrénie hébéphrénique, elle, concerne 20 % des cas et se caractérise surtout par la présence de symptômes négatifs. Elle évolue souvent moins favorablement.