Saint-Empire romain germanique

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Saint-Empire romain germanique
2 février 962 - 6 août 1806
Drapeau Blason
Drapeau Blason
Évolution du Saint-Empire romain germanique de 962 à 1806 (en rose).
Évolution du Saint-Empire romain germanique de 962 à 1806 (en rose).
Informations générales
Capitale Aucune officielle.
Langue Latin, italien, français, occitan, allemand, néerlandais, danois, suédois, tchèque...
Monnaie Thaler, Gros de Prague
Religion Catholicisme, Protestantisme
Démographie et superficie
Population 4 700 000 hab. (962)
29 000 000 hab. (1800)
Superficie 470 000 km2 (962)
540 000 km2 (1 806) km2
Entités précédentes :
Charlemagne.jpgEmpire d'Occident,
Ludwig der Deutsche.jpg Francie orientale
voir modèle • modifier

Le Saint-Empire romain germanique est un ensemble de territoires allemands et italiens qui étaient théoriquement soumis à un empereur d'origine allemande. Il a été fondé au Xe siècle par Otton Ier et a disparu le 6 août 1806 par la volonté de Napoléon Ier.

Le Saint Empire se nomme Sacrum Romanum Imperium en latin, Heiliges Römisches Reich en allemand et Sacro Romano Impero en italien.

Périodes[modifier | modifier le wikicode]

On peut distinguer deux grandes périodes dans cette histoire millénaire :

Au Moyen-Âge[modifier | modifier le wikicode]

  • Du Xe au XVe siècle, période pendant laquelle les empereurs, pris dans différentes maisons princières allemandes, tentent avec difficulté, d'imposer leur autorité aux autres princes allemands. Ces empereurs essaient aussi de dominer l'Italie dont la possession est vitale pour leurs finances et les liaisons économiques avec l'Allemagne.

À l'époque moderne[modifier | modifier le wikicode]

  • Du XVe au XIXe siècle, période pendant laquelle l'empire est réduit aux seuls pays germaniques et est dirigé par la famille autrichienne des Habsbourg. Cet empire fait face alors à deux adversaires : le roi de France qui veut éloigner de sa capitale les territoires impériaux, et le sultan turc dont les armées tentent de s'emparer de l'Europe centrale. Au XVIe siècle cet empire se divise sur les questions religieuses qui vont déclencher de longues guerres entre les princes catholiques et les princes protestants. Au XVIIIe siècle, le roi de Prusse Frédéric II conteste, les armes à la main, la supériorité autrichienne.

La couronne impériale et les Habsbourg(-Lorraine)[modifier | modifier le wikicode]

La couronne impériale est élective. Initialement, sept puis, à partir du XVIIème siècle, neuf électeurs décident, à la majorité, de l'attribution de cette couronne. Ces électeurs sont :

  • les trois archevêques de Cologne, Mayence et Trèves,
  • le roi de Bohême,
  • le comte Palatin du Rhin,
  • les princes-électeurs de Saxe, Brandebourg, Bavière et Hanovre (ces deux derniers États ne deviennent des électorats qu'à partir du XVIIème siècle).

En fait, depuis Frédéric III, élu empereur du Saint-Empire en 1452, cette couronne est systématiquement, pendant près de trois siècles, attribuée à l'archiduc d'Autriche, chef de la maison de Habsbourg. Cela... jusqu'à la mort, le 20 octobre 1740, de l'empereur Charles VI, dernier héritier mâle de cette prestigieuse maison.

Si l'héritage dynastique des Habsbourg (Autriche, Hongrie, Bohême, Pays-Bas autrichiens, Milanais) est normalement réglé par la Pragmatique Sanction1 et échoit à la fille de Charles VI : Marie-Thérèse, la couronne impériale, elle, est désormais libre.

Et, tandis que débute la Guerre de Succession d'Autriche avec l'envahissement brutal, le 16 décembre 1740, de la Silésie, riche province autrichienne, par Frédéric II de Prusse, deux prétendants à cette couronne impériale vont s'affronter :

  • François III de Lorraine, devenu grand-duc de Toscane2 et surtout époux, depuis 1736, de Marie-Thérèse de Habsbourg (comme tel, il est le prétendant le plus évident, le plus logique à cette couronne impériale) ;
  • Charles Albert, duc de Bavière et électeur du Saint-Empire - qui, par ailleurs conteste3 la Pragmatique Sanction, donc le fait que la fille aînée de l'empereur Charles VI, Marie-Thérèse récupère l'intégralité des territoires héréditaires des Habsbourg.

Cédant malheureusement à l'opinion publique française demeurée anti-autrichienne (alors que les Habsbourg ne sont plus vraiment à craindre), Louis XV et le Cardinal de Fleury prennent le parti du duc de Bavière, allié traditionnel du royaume, et décident de lui apporter leur soutien. Ils se laissent ainsi entraîner en Allemagne (et, sans le prévoir, accrocher pour de longues années) dans une guerre continentale archaïque, dans lequel la France n'a aucun intérêt ni objectif sérieux... alors qu'elle devrait, au contraire, consacrer toutes ses forces au conflit croissant qui, sur le plan maritime, colonial et commercial, l'oppose à la Grande-Bretagne4.

Des deux candidats à la couronne impériale, c'est le candidat soutenu par la France, la Prusse et la Saxe : Charles Albert de Bavière qui, le 24 janvier 1742, est élu Empereur sous le nom de Charles VII ; mais la Guerre de Succession d'Autriche n'en est qu'à ses débuts et sera riche en péripéties et retournements de situation.

Moins de trois ans plus tard, le 20 janvier 1745, l'Empereur et électeur de Bavière Charles VII meurt à Munich. Et le 19 avril suivant, son fils Maximilien-Albert de Bavière renonce à la candidature à l'Empire, en faveur de François III de Lorraine. C'est donc celui-ci qui, le 13 septembre 1745, est sans surprise élu Empereur sous le nom de François Ier. Il le reste jusqu'à sa mort en 1765, et la couronne impériale échoit alors à son fils Joseph II de Habsbourg.

Joseph II est le premier Empereur germanique de la maison de Habsbourg-Lorraine. Cette branche des Habsbourg règne ensuite sur le Saint-Empire romain germanique jusqu'à la disparition de cet État, le 6 août 1806, quand François II dépose la couronne impériale pour devenir empereur d'Autriche.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

  • Empire d'Occident (l'empire carolingien, qui a précédé le Saint-Empire romain germanique)

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. La Pragmatique Sanction est un édit promulgué, en 1713, par l'empereur Charles VI et progressivement reconnu, particulièrement au traité de Vienne de 1731, par les chancelleries des principales puissances européennes : France, Grande-Bretagne, Espagne, etc. Le but de cet édit était d'assurer la succession des États héréditaires des Habsbourg, à défaut d'un héritier mâle direct, à l'aînée des filles de Charles VI, c'est à dire à Marie-Thérèse de Habsbourg.
  2. Au traité de Vienne de 1738 qui officialise la fin de la Guerre de succession de Pologne.
  3. Comme époux de l'archiduchesse Marie-Amélie d'Autriche, fille de l'empereur Joseph Ier (frère aîné et prédécesseur de Charles VI à la tête du Saint-Empire), le duc de Bavière Charles Albert est le neveu par alliance de feu l'empereur Charles VI. À ce titre, et comme héritier mâle le plus proche de ce dernier, il revendique le trône de Bohême, une possession héréditaire des Habsbourg.
  4. D'après : Michel Antoine, Louis XV, Fayard, 1989, p. 308. Voir aussi : Rivalité franco-anglaise de 1688 à 1815.
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