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Riziculture asiatique

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Images sur la riziculture Vikidia possède une catégorie d’images sur la riziculture.
Une rizière des Philippines

La riziculture est la culture du riz. Elle se pratique dans un champ particulier, la « rizière » où la terre est recouverte pendant une durée plus ou moins longue d'une couche d'eau d'une dizaine de centimètres. Les champs doivent donc être aménagés pour retenir cette eau. L'eau nécessaire est apportée soit naturellement par les pluies, soit artificiellement grâce à l'irrigation. Selon la variété de riz cultivée et les disponibilités en eau, on peut faire deux voire trois récoltes sur le même terrain. Les opérations nécessaires à la culture du riz sont nombreuses et demandent le plus souvent une main-d'œuvre importante. Le plus souvent les paysans utilisent un matériel très simple et peu coûteux. La mécanisation et la motorisation progressent mais demandent des moyens financiers qui ne sont disponibles que dans les pays développés. Dans les régions rizicoles le riz n'occupe pas tout l'espace, il y a d'autres productions agricoles qui apportent un complément pour l'alimentation humaine.

Les conditions de la culture du riz[modifier | modifier le wikicode]

Les conditions naturelles nécessaires pour la culture du riz[modifier | modifier le wikicode]

Le riz est une plante annuelle qui s'adapte à des conditions de températures très diverses, mais chaudes (comme celles que l'on trouve sous le climat équatorial et le climat tropical) ou tempérées comme celles du climat méditerranéen. On le trouve donc de l'équateur jusqu'au 45° degré de latitude. La culture peut se faire jusqu'à près de 1 900 mètres d'altitude.

Pour tenir compte des conditions de température les hommes ont réussi à travailler diverses variétés de riz qui croissent plus ou moins rapidement. Les variétés les plus rapides ont besoin d'environ 90 jours pour faire leur cycle végétatif. Les variétés les plus lentes peuvent disposer de plus du double de temps. La moyenne est de 160 à 180 jours.

Cependant c'est une plante très exigeante en eau. À l'origine c'est une plante de marécage. Il lui faut de 1200 à 1 300 millimètres de précipitations pendant sa période de croissance.

Il existe une riziculture sèche où le riz ne dispose que de l'eau des pluies. On peut la pratiquer sur des brûlis forestiers ou herbeux mais on doit déplacer les champs chaque année. Il y a donc une longue jachère entre deux utilisations des mêmes champs. On sème directement les graines dans le sol et on apporte pratiquement pas de fumures. Il n'y a qu'une seule récolte annuelle. Les rendements qui dépendent en plus de la variabilité des pluies sont souvent très médiocres (de 7 à 12 quintaux à l'hectare). Cette pratique rudimentaire se maintient en Malaisie, dans les hauts-plateaux du Vietnam...

Plus perfectionnée est la culture sèche avec jachère courte souvent remplacée par la culture de fourrage pendant 3 ou 4 années. Les travaux de labourage, de désherbage sont souvent motorisés. Il y a semis direct dans le champ. Le paysan utilise des engrais organiques ou minéraux. Les rendements peuvent atteindre 20 quintaux à l'hectare. On trouve cette riziculture au Japon, à Taïwan, en Malaisie.

La riziculture aquatique est la plus répandue. Le champ est recouvert d'eau une partie de l'année : c'est la rizière proprement dite. L'eau est fournie par les pluies comme c'est le cas dans les régions équatoriales ou tropicales à saison sèche courte. L'eau est retenue dans des terrasses aménagées à flanc de colline ou de montagne. C'est le cas dans les régions montagneuses ou les collines d'Indonésie, du Vietnam, des Philippines, de la Chine. C'est aussi le cas pour les terrains en hauteur donc non inondables dans les plaines alluviales comme les grands deltas du Mékong, du Gange, du Fleuve Rouge. On peut créer des réserves d'eau qui seront utilisées pendant la saison sèche pour maintenir un niveau d'eau suffisant.

L'eau peut aussi provenir des inondations provoquées par la crue des cours d'eau, inondations généralement liées à la saison des pluies. Si l'inondation est lente et régulière et que le niveau d'eau dépasse 1,5 mètre on peut semer directement en place avant la crue une variété de riz flottant dont la tige croit avec le niveau d'eau.

Dans la riziculture aquatique on peut obtenir deux voire trois récoltes annuelles.

L'aménagement de la rizière[modifier | modifier le wikicode]

En Chine, des rizières en terrasses

Le riz doit pousser dans l'eau. Le niveau d'eau doit s'élever en même temps que la tige de la plante. La parcelle (le champ) doit être horizontale afin que le niveau d'eau soit partout le même. La parcelle doit être entourée de diguettes afin de retenir l'eau dont le niveau monte. Les diguettes permettent de plus la circulation entre les champs et peuvent recevoir des arbres fruitiers.

Dans les régions de collines ou de basse montagne, les paysans ont aménagé des terrasses en escalier. Elles ont généralement une petite superficie et une forme arrondie. On ne peut y utiliser que du matériel agricole de petite dimension et pas trop lourd. Il est mis en œuvre manuellement ou par une traction animale (le buffle).

Dans les régions de plaines ou de plateaux, les parcelles ont une grande superficie et ont souvent une forme rectangulaire. Il arrive que les diguettes soient absentes ou très peu hautes. L'utilisation du matériel mécanisé et motorisé est possible.

Dans les régions de riziculture toute la place disponible doit être réservée à produire de l'alimentation humaine. Aussi il n'a pas de pâturages. Les buffles, assez peu nombreux et qui ne servent qu'une toute petite partie de l'année, se nourrissent de débris végétaux. Les champs en eau sont le domaine des canards qui s'engraissent tout en débarrassant la terre des insectes et autres animaux nuisibles et y déposent leurs excréments. Souvent le paysan pratique la pêche ou la pisciculture dans les bassins-réservoirs d'eau voire directement dans les champs en eau. Les villages forment des tas de maisons installées dans les endroits les moins faciles pour l'agriculture et au dessus du niveau de l'inondation.

L'irrigation[modifier | modifier le wikicode]

Travail d'irrigation au Vietnam

L'irrigation est un apport artificiel d'eau grâce à l'activité humaine. Elle peut être d'appoint, c'est-à-dire qu'elle sert à maintenir la submersion des plants de riz s'il survient des périodes de sécheresse exceptionnelle. Mais l'irrigation peut également permettre de cultiver pendant la saison sèche une seconde fois la parcelle. Souvent dans ce cas la seconde production n'est pas le riz mais des légumes. Enfin il existe des régions où la saison sèche est si marquée et les pluies insuffisantes que sans irrigation on ne pourrait cultiver le riz (c'est le cas, au Tamil Nadu en Inde, ou dans le nord du Vietnam ou dans l'île d'Hokkaïdo dans le nord du Japon). L'eau peut être prélevée dans un cours d'eau ou dans des réservoirs (tanks) que l'on remplit pendant la saison des pluies.

Les puits tubés qui grâce à un moteur à essence ou électrique permettent de faire monter l'eau des profondeurs du sol sont coûteux à forer, à entretenir et à faire fonctionner. Aussi le transvasement de l'eau des canaux vers les champs se fait souvent avec des moyens manuels qui demandent une importante mobilisation de la main-d'œuvre : comme la pelle d'irrigation, le moulin actionné par pédalage, le seau attaché à quatre ficelles que mettent en mouvement quatre paysans.

Les travaux de la riziculture[modifier | modifier le wikicode]

Les travaux de la riziculture occupent une grande partie de l'année du paysan asiatique, surtout, lorsqu'on fait deux ou trois récoltes.

Dans les rizières aquatiques, la succession des travaux est généralement la suivante :

Le germage[modifier | modifier le wikicode]

Les grains de riz paddy, c'est-à-dire qui contient encore le germe de la plante, sont plongés dans de l'eau pendant quelques jours afin qu'ils germent plus facilement.

Le semis en pépinière[modifier | modifier le wikicode]

Généralement près de la maison il y a une parcelle de taille réduite : c'est la pépinière. Elle a été parfaitement aplanie, endiguée, submergée et enrichie par les excréments des animaux et des humains. Les grains germés y sont semés « à la volée ».

Généralement la pépinière est divisée en plusieurs planches où les grains semés sont de variétés différentes. Le riz hâtif demande de trois à cinq semaines pour donner un plant utilisable. Le riz tardif qui va donner un plant en près de deux mois. Ainsi on pourra étaler la transplantation des plants à leur place définitive. Pour disposer des plants nécessaires pour leur transplantation dans 10 000 mètres carrés de rizière il faut semer entre 50 et 100 kilos de paddy.

La préparation de la rizière[modifier | modifier le wikicode]

Le labourage avec un buffle
Le labourage mécanique en Thaïlande

Pendant que le riz croît dans la pépinière, le paysan vérifie l'état de la rizière. Les diguettes sont réparées, les canaux d'amenée de l'eau sont nettoyés (les débris végétaux décomposés qui les encombrent sont déposés dans les champs où ils serviront d'engrais). Puis commence la dure période des labours. L'instrument utilisé est l'araire en bois qui est tractée par des buffles. En Inde, l'animal est attelé avec une corde passée autour du cou ce qui a tendance à l'étrangler et ne lui permet pas de labourer plus de 4 000 mètres carrés par jour. En Indochine et en Chine, l'animal est attelé avec un collier qui vient buter contre les épaules ce qui donne une plus grande force de traction à l'animal. Au Japon, en Corée, les paysans disposent de motoculteurs ce qui facilite le travail mais est coûteux à l'achat et à l'entretien.

Une fois le labourage fait il faut aplanir la terre avec une herse qui est un râteau à dents de bois ou une planche, elles aussi tractées par les buffles. Puis on commence la submersion des champs.

Le repiquage des plants[modifier | modifier le wikicode]

Le repiquage manuel du riz au Laos
Le repiquage mécanique du riz au Japon

Dès que les champs sont prêts les paysans enlèvent les plants qui sont dans les pépinières. Ceux-ci sont regroupés en petite bottes pour faciliter leur transport vers les champs. Le travail de repiquage, le plus souvent effectué par les femmes est très pénible. Le repiquer est courbé toute la journée. Il patauge en permanence dans de la boue. La réflexion des rayons solaires sur l'eau l'éblouit et peu lui causer des dommages aux yeux. Selon la qualité du terrain et la variété du riz, on repique les plants en petites touffes de 2 à 10 tiges et on implante dix à trente touffes au mètre carré. Une personne met vingt jours pour repiquer un hectare de rizière. Dans les pays rizicoles développés on utilise des repiqueuses mécaniques et motorisées.

L'entretien de la rizière[modifier | modifier le wikicode]

Le travail principal consiste à maintenir un niveau d'eau convenable dans la rizière : pour cela on irrigue périodiquement. Il faut aussi désherber généralement par sarclage. Dans beaucoup de régions on traite les plants à l'aide de pesticides et d'herbicides répandus par aspersion.

La moisson[modifier | modifier le wikicode]

La moisson manuelle du riz en Indonésie
Une moissonneuse pour le riz au Japon

Dès que le riz commence à présenter des signes de maturité on arrête l'irrigation. On commence la moisson dès que les deux tiers supérieurs des panicules de riz sont jaunis. Elle est très étalée dans le temps puisqu'on a planté des riz à croissance plus ou moins rapide. L'ensemble peut durer quatre mois. L'outil traditionnel est la faucille ou bien le couteau. Il existe aussi des moto-faucheuses ou des petites moissonneuses-batteuses.

La préparation des grains[modifier | modifier le wikicode]

Le vannage du riz en Inde.

Les tiges récoltées sont exposées au soleil afin qu'elles sèchent. On procède ensuite au battage afin de détacher des tiges les grains de paddy. Cette opération peut se faire par le foulage aux pieds, par le piétinement des animaux, par le fléau. Ou bien il est fait en même temps que la moisson dans le cas de l'utilisation d'une moissonneuse-batteuse. L'opération suivante est le vannage.

Article mis en lumière la semaine du 14 Septembre 2015.
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