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Rafle du Vélodrome d'Hiver

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La rafle du Vel d'Hiv est l'arrestation à Paris de 13 000 Juifs le 16 juillet 1942. Vel d'Hiv est l'abréviation populaire du « Vélodrome d'Hiver » (un bâtiment où avaient lieu des rencontres sportives). La rafle a été menée par la gendarmerie et la police françaises, sous ordre des SS. Les Juifs arrêtés furent déportés dans des camps d'extermination comme celui d'Auschwitz.

Le Vélodrome d'Hiver[modifier | modifier le wikicode]

Un vélodrome est un stade dans lequel a lieu des compétitions de vélo. Le vélodrome d'Hiver était un vélodrome construit en 1909 par Henri Desgrange, l'organisateur du Tour de France. Il se situait dans le boulevard de Grenelle à Paris, près de la Tour Eiffel. Plusieurs compétitions cyclistes eurent lieu durant l'entre-deux-guerres.

En juillet 1942, plusieurs milliers de Juifs arrêtés le 16 juillet furent emprisonnés dans ces bâtiments pendant cinq jours. Ils furent ensuite conduits dans le camp de transit de Drancy avant d'être déportés vers des camps d'extermination. C'est la raison pour laquelle cette rafle s'appelle la rafle du vel d'Hiv.

Le Vélodrome d'Hiver a été détruit en 1959 par un incendie. Il ne reste donc plus rien du bâtiment.

La rafle[modifier | modifier le wikicode]

Durant la Seconde Guerre mondiale, une rafle est une arrestation massive de Juifs, suivie d'une déportation vers des camps d'extermination. Il y eut plusieurs rafles en France durant l'Occupation ; mais la rafle du Vel d'Hiv fut de loin la plus importante. Certains Juifs n'ont pas été arrêtés et ont été obligés de se cacher.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Fichier juif aujourd'hui conservé au Mémorial de la Shoah à Paris.

En juin 1940, le maréchal Pétain accède au pouvoir. Il signe le Second armistice de Rethondes. Le gouvernement de Vichy assure officiellement son pouvoir sur l'ensemble du territoire français, à l'exception des régions annexées au Troisième Reich, l'Alsace et d'une partie de la Lorraine. Cependant, une ligne de démarcation coupe la France en deux zones. La zone Nord est déclarée occupée.

Le 21 septembre 1940, les Juifs vivant en zone occupée furent contraints d'aller déclarer leur religion dans une sous-préfecture. Les autorités ont alors noté les noms et adresses de 150 000 Juifs dans la région parisienne. Ces noms et adresses furent listés dans un fichier, appelé « fichier Tulard ». André Tulard était le chef des « Questions juives » à la Préfecture de Paris. Ce fichier fut utilisé par la Gestapo et les polices françaises pour mener des rafles.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

Plusieurs discussions entre des généraux SS allemands et des commissaires français eurent lieu en début juillet 1942 pour préparer une importante rafle sur Paris. Les SS demandèrent l'arrestation de 22 000 Juifs. Des fuites ont permis aux mouvements de Résistance de prévenir et de cacher plusieurs milliers de Juifs.

Le 16 juillet 1942, environ 9 000 policiers et gendarmes français sont appelés pour mener les arrestations. Au total, 13 000 Juifs furent arrêtés à 4h du matin. Environ 4 000 étaient des enfants. 6 000 furent directement conduits au camp de transit de Drancy. Les 7 000 autres furent conduits au Vélodrome d'Hiver. Ils y resteront plusieurs jours sans être nourris et séparés de leurs proches et de leurs amis. Puis, ils seront eux-aussi conduits au camp de Drancy1 et ensuite déportés vers les camps de la mort, et notamment Auschwitz1.

La rafle du Vel d'Hiv a renforcé l'impopularité du régime de Vichy. Mais surtout, elle demeure la rafle la plus dramatique de France. Elle est la marque la plus visible de la collaboration policière. En 1942, 40 000 Juifs furent déportés : le quart fut arrêté ce 16 juillet. La plupart ne reviendront pas.

Souvenir[modifier | modifier le wikicode]

Pendant plusieurs décennies, les gouvernement des Quatrième et Cinquième République refusèrent de reconnaitre toute complicité entre les forces de polices et l'occupant. En 1995, le président Jacques Chirac a officiellement reconnu la responsabilité de la France dans les rafles menées sur son territoire. En voici un extrait :

Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
On verra des scènes atroces : les familles déchirées, les mères séparées de leurs enfants, les vieillards - dont certains, anciens combattants de la Grande Guerre, avaient versé leur sang pour la France - jetés sans ménagement dans les bus parisiens et les fourgons de la Préfecture de Police.
On verra, aussi, des policiers fermer les yeux, permettant ainsi quelques évasions.
Pour toutes ces personnes arrêtées, commence alors le long et douloureux voyage vers l'enfer. Combien d'entre-elles ne reverront jamais leur foyer ? Et combien, à cet instant, se sont senties trahies ? Quelle a été leur détresse ?
La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.
Conduites au Vélodrome d'hiver, les victimes devaient attendre plusieurs jours, dans les conditions terribles que l'on sait, d'être dirigées sur l'un des camps de transit - Pithiviers ou Beaune-la-Rolande - ouverts par les autorités de Vichy.
L'horreur, pourtant, ne faisait que commencer.2

Références[modifier | modifier le wikicode]

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