Hollie Little Pink Laptop.jpg
Garçon devant un ordinateur.jpg

Le Livre d'or  • avoir tout Vikidia hors-connexion

Participez à améliorer Vikidia : Pilpay, L'Île au trésor, Sorgho, Chasseur-cueilleur, et 300 autres articles importants et trop courts à compléter. Vos contributions sont les bienvenues !

Céramique chinoise

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
(Redirigé depuis Porcelaine de Chine)
Aller à la navigation Aller à la recherche
Figurine sancai (« trois couleurs ») de la dynastie Tang (618-907), représentant un cavalier et sa monture.

L'histoire de la céramique chinoise remonte à environ 18 000 ans, c'est-à-dire au Paléolithique final : les poteries chinoises sont remarquables dès l'époque néolithique, avec les productions de Yangshao et Longshan.

La faïence apparaît sous la dynastie Zhou (-1046 à -722), puis la porcelaine sous la dynastie Han (-206 à +220).

La production se poursuit avec les figures humaines ou animales en « trois couleurs » de la dynastie Tang (618-907) et, sous la dynastie Ming (1368-1644), avec les figures « bleu et blanc » et « blanc de Chine ».

Enfin, sous la dynastie Qing (1644-1912) apparaissent deux nouvelles familles de céramiques : la « Famille rose » et la « Famille verte ».

Les céramiques et porcelaines chinoises ont eu une grande influence sur les techniques de fabrication et les styles artistiques du Japon, de la Corée et des diverses productions européennes.


La céramique chinoise est classée selon les grandes dynasties :



La tradition se perpétue jusqu'à nos jours : une artiste décore un vase de porcelaine, dans un atelier de Jingdezhen, Jiangxi.

Les premières poteries[modifier | modifier le wikicode]

Période néolithique[modifier | modifier le wikicode]

Marmite de terre cuite à couvercle, que l'on disposait sur un support, au-dessus du feu. Culture de Yangshao.

Culture de Yangshao[modifier | modifier le wikicode]

La culture de Yangshao (chinois : 仰韶文化 ; pinyin : Yǎngsháo wénhuà) désigne des cultures du Néolithique moyen chinois (-4500 à -3000) dans la région du Fleuve jaune (Huang He) et dans la province du Gansu, dans le Nord de la Chine.

La culture de Yangshao a produit des jarres assez rustiques entre -4200 et -3500, parois ornées de motifs de cordages et de nattes. Plus tard, la culture de Yangshao a produit dans le Gansu de beaux vases en céramique ornés de motifs géométriques noirs sur fond brun.

Les céramiques de Yangshao étaient cuites en « oxydation », dans des fours à feu clair qui produisent des poteries à corps rouge par l'oxydation du fer contenu dans l'argile.

Culture de Longshan[modifier | modifier le wikicode]

Les céramiques de la culture de Longshan (-2900 à -1900) ont été découvertes dans la région du Shandong, vers le cours inférieur du Fleuve Jaune. Les plus connues sont les élégantes céramiques noires, minces comme des « coquilles d'œuf ».

Pour parvenir à une telle perfection, il a fallu deux découvertes techniques de première importance : des tours de potier rapides, et aussi des fours capables d'atteindre une très haute température (1 000 °C), aboutissant à un mode de cuisson « en réduction » et à l'obtention d'une céramique grise, par un très faible apport en oxygène (en contraste avec les précédentes céramiques rouges de Yangshao, cuites en oxydation, dans des fours à feu clair, à plus basse température).

Ce type de poteries ne porte aucun décor peint, mais une coloration noire lustrée obtenue par la technique de l'enfumage, par ajout d'eau et de feuilles mortes générant de la fumée, en fin de cuisson.

Âges du bronze et du fer[modifier | modifier le wikicode]

Dynastie Shang : vase rituel en forme de rhinocéros, attestant la présence de cet animal en Chine, à cette époque.

Céramiques de la dynastie Shang[modifier | modifier le wikicode]

La céramique Shang (-1767 à -1122) reste dans la continuité des céramiques de Longshan, mais cherche à imiter la forme des vases de bronze. Déjà, les Shang connaissent le kaolin, et cuisent des poteries blanches à haute température, jusqu'à 1 000 °C. Mais on est encore loin de la porcelaine, faute de savoir déterminer le bon dosage des fondants indispensables. Dans le même temps, les Shang arrivent à produire un véritable grès, même s'il reste très grossier.

Céramiques des dynasties Zhou et Qin[modifier | modifier le wikicode]

Puis les Zhou (-1046 à -256) remplacent les Shang, et apportent un certain nombre d'innovations, dont la fabrication de briques et de tuiles. Les poteries elles-mêmes restent très proches de celles façonnées par les Shang.

Les Royaumes Combattants (-453 à -221), période de division qui succède à la dynastie des Zhou, ne font que prolonger les techniques déjà en place.

Puis la dynastie des Qin (-221 à -206) se montre capable de produire l'immense armée de guerriers de terre cuite de l'empereur Qin Shi Huang Di, enterrée dans les environs de Xi'an.

Céramiques Han (-206 à +220)[modifier | modifier le wikicode]

Les Han produisent des vases de grès Hu, recouverts d'une glaçure, considérés comme des « proto-céladons ». On s'accorde même à dire que c'est sous la dynastie des Han de l'Est que sont apparues les toutes premières porcelaines véritables.

Mais la grande majorité des céramiques Han étaient des terres cuites de types variés : personnages, tours de guet à étages, pouvant atteindre parfois un mètre de haut, modèles de palais en terre cuite, vases à cosmétiques, tuiles décorées, chars à bœufs et autres statuettes funéraires : poules, canards, chiens...

Céramiques Tang (618-907)[modifier | modifier le wikicode]

Sous la dynastie Tang se développent deux types de céramiques très différents : les Xing et les sancai.

Céramique Xing[modifier | modifier le wikicode]

Grâce à de nouveaux fours à très haute température apparaissent de porcelaines fines, presque translucides, qui émettent au choc un son musical ; les plus célèbres proviennent des ateliers de Xing dans le Hubei.

Chameau et chamelier « trois couleurs » de la dynastie des Tang

Céramique « trois couleurs » (sancai)[modifier | modifier le wikicode]

Plat Tang « trois couleurs », d'inspiration sassanide.

Les céramiques sancai présentent généralement « trois couleurs » : le jaune vient de l'oxyde de fer, le vert de l'oxyde de cuivre, et le violet du manganèse. Mais les Tang introduisent une nouvelle couleur, le bleu, obtenu à partir de l'oxyde de cobalt importé du Proche-Orient.

Figurines yong[modifier | modifier le wikicode]

Les figurines yong sont des figurines funéraires, souvent de petite taille, représentant par exemple des danseuses, des musiciennes, ou des dames de la cour aux riches costumes.

Il existe aussi des figurines yong plus importantes, d'hommes ou de femmes à cheval, ou de chameliers sur la route de la soie, là où se croisaient les caravanes de chameaux de Bactriane. Ces figurines de grande taille sont en général des céramiques « trois couleurs » sancai.

Céramiques Song (960-1279)[modifier | modifier le wikicode]

Céladon d'époque Song

Les porcelaines de la dynastie des Song sont renommées pour leurs formes simples et élégantes, à glaçure unie, appelées céladons.

Les céladons[modifier | modifier le wikicode]

Les céladons du Nord sont les céramiques Song les plus connues en Occident.

Le céladon (chinois : 青 ; pinyin : qīng : vert ou bleu-vert, couleur de l'herbe) désigne un grès porcelaineux cuit en réduction à haute température, avec une couverte vitrifiée d'une couleur brun-vert caractéristique, due à l'oxydation lors du refroidissement du four.

Le centre de production le plus important est celui de Yaozhou, près de la ville de Tongchuna.

Les céladons présentent souvent un décor en léger relief, moulé, incisé ou gravé, qui donne un aspect soigné à la pièce.

Céramique Ding[modifier | modifier le wikicode]

Porcelaine Ding, à couverte blanche, de la dynastie Song

Les Ding sont des porcelaines blanches exécutées sous les Song, mais elles n'étaient pas utilisées par la Cour impériale.

Le plus grand centre de production des Ding se trouvait à 30 kilomètres au nord de Quyangxian, dans la province du Hebei.

Céramique Ru[modifier | modifier le wikicode]

L'atelier de Ru, dans la région de Ruzhou, dans la province du Henan, produisit pour la cour impériale, à partir de 1107 et durant vingt ans, des pièces de grande qualité.

Ce sont des céladons, sans décor, d'un bleu vert très pâle avec parfois de fines craquelures.

Céramique Jun[modifier | modifier le wikicode]

Bol Jun de la dynastie des Song

La céramique Jun (鈞窯) se caractérise par un corps plus épais que la céramique Ding ou Ru. Les Jun ont une couverte vitrifiée aux reflets d'un bleu lavande profond.

Les Jun sont une variété de céladon. Leur couleur unique est due à l'utilisation de cendre de paille dans la couverte. Les Jun furent créés à Jun-tai, dans la province du Hunan, sous la dynastie des Song du Nord (960-1126) et jusqu'aux dynasties Jin (1115-1234) et Yuan (1279-1368).

Céramiques Guan et Ge[modifier | modifier le wikicode]

Les ateliers Guan et Ge ont produit des pièces au corps mince, contenant beaucoup de fer, une couverte blanche épaisse, pâle, d'un ton blanc ou beige, présentant souvent un réseau de fines craquelures obtenu grâce à des coefficients de dilatation différents entre le corps et la couverte.

Porcelaine Qingbai[modifier | modifier le wikicode]

Les porcelaines Qingbai ou Yingqing sont des porcelaines, fines et résistantes, d'un blanc teinté de bleu pâle, fabriquées dans le sud de la Chine. Elles sont souvent ornées de petits décors incisés ou moulés, comme des guirlandes de fleurs ou des vagues. Le rebord des coupes est souvent cerclé de métal.

Céramiques Yuan (1279-1368)[modifier | modifier le wikicode]

Céladon d'époque Yuan

La dynastie mongole des Yuan, héritière de Gengis Khan, sut encourager un certain épanouissement artistique. C'est à cette époque que Marco Polo passa de nombreuses années à la cour de Kubilai Khan, fondateur de la dynastie.

Sous la dynastie des Yuan, les céladons sont exportés vers l'Inde et l'Empire ottoman : de très nombreux céladons d'époque Yuan sont visibles à Istanbul, au musée de Topkapi.

On voit apparaître aussi des vases « bleu et blanc », avec des décors de fleurs et d'animaux réels ou mythologiques, comme les dragons et les phénix.

Céramique Ming (1368-1644)[modifier | modifier le wikicode]

Porcelaine Ming : vase bleu et blanc de Jingdezhen, époque de l'empereur Yongle (1403-1424).

Céramique Ming « bleu et blanc »[modifier | modifier le wikicode]

La dynastie Ming est l'âge d'or de la porcelaine « bleu et blanc ».

Jusqu'à la dynastie des Ming, et depuis les Tang, le bleu des céramiques provenait du cobalt importé du Proche-Orient. Au début de la dynastie des Ming, on trouva du cobalt en Chine, mais il était un peu différent du cobalt persan : le cobalt chinois contient un peu de manganèse, qui donne un bleu un peu moins pur. Les potiers chinois mélangeaient donc le cobalt local avec du cobalt importé. La proportion exacte de cobalt d'origine chinoise permet de dater de façon assez précise les pièces d'époque Ming.

Statue de Guan Yin, « blanc de Chine » d'époque Ming.

Les plus belles pièces datent du règne des empereurs Yongle (1403-1424), Xuande (1426-1435), Cheng Hua (1465-1487), et Zhengde (1506-1521).

Vers la fin de la dynastie, la production de porcelaine « bleu et blanc » s'intensifie pour satisfaire une forte demande à l'exportation : c'est ainsi que l'on trouve des porcelaines Ming « bleu et blanc » en Iran, à Istanbul, en Indonésie, au Japon et en Europe.

« Blanc de Chine »[modifier | modifier le wikicode]

La production de « blanc de Chine » d'époque Ming a deux origines.

Elle était surtout produite à Jingdezhen, le grand centre de production depuis l'époque des Yuan, d'où sortent des pièces à la couverte onctueuse, avec parfois un « décor secret », qui n'est visible que par transparence.

Mais d'autres « blancs de Chine » sortent des ateliers du Fujian, dans le Sud de la Chine, et proviennent des fours de Dehua : leur style est plus lourd, et la couverte plus empâtée. La production de « blancs de Chine » à Dehua dure jusqu'au XVIIIe siècle.

Céramiques Qing (1644-1912)[modifier | modifier le wikicode]

Xi Wang Mu, divinité taoïste figurant sur un plat de porcelaine de la « famille rose », d'époque Yongzheng (Dynastie des Qing)

La production de la dynastie Qing, d'origine mandchoue, voit l'exportation se développer en direction de l'Europe, selon des modèles adaptés aux goûts de cette clientèle. C'est l'empereur Kangxi (1661 - 1722) qui a poussé à ce développement. La porcelaine fabriquée à Jingdezhen est décorée et commercialisée à Canton, grand port du Sud de la Chine. Cette ville a concentré un million d'habitants, et 3 500 fours fonctionnaient 24 heures sur 241.

« Bleu et blanc »[modifier | modifier le wikicode]

À l'époque de l'empereur Kangxi, au début de la dynastie des Qing, on parvient de mieux en mieux à éliminer les impuretés (le manganèse) du bleu de cobalt : il atteint le summum de sa qualité, appelé « bleu saphir », d'une parfaite limpidité. Les vases de cette époque portent des décors de motifs floraux, mais aussi de paysages et de scènes de la littérature ou de la mythologie.

« Famille rose »[modifier | modifier le wikicode]

Porcelaine de la « famille verte » : assiette figurant Shou Lao, dieu de la Longévité, offerte à l'empereur pour son anniversaire, en 1713.

Sous l'empereur Yongzheng (1723 - 1735) commence la vogue des « coquilles d'œuf », porcelaines très fines et très dures, décorées d'émaux de la « famille rose ».

Mais le terme utilisé par les Chinois pour décrire ces porcelaines est Fencai (« couleurs pâles ») ou encore Yangcai (« couleurs étrangères ») : en effet, l'émail rose utilisé est un précipité d'or découvert par le chimiste allemand Andreas Cassius, de Leyde, introduit en Chine vers 1720.

« Famille verte »[modifier | modifier le wikicode]

Les Ming avaient déjà lancé la production de porcelaines comportant de nombreuses couleurs, en particulier les Wucai à « cinq couleurs » ; sous le règne de Kangxi, au début de la dynastie des Qing, on voit apparaître un nouveau type de porcelaine polychrome, appelé « famille verte » (pinyin : yingcai, « couleurs vives »).

Par rapport aux Wucai de l'époque Ming, la famille verte se distingue par la disparition du bleu turquoise et l'apparition d'un émail bleu lavande. On trouve aussi le rouge (tiré du fer), le violet (tiré du manganèse), le jaune (tiré du titane), et une palette de verts comprenant jusqu'à huit nuances différentes.

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Céramique chinoise de Wikipédia.
Portail de la Chine — Tous les articles sur la Chine.
La Gioconda.jpg Portail des arts —  Tous les articles sur les différentes formes d'art.
  1. La porcelaine, le secret le mieux gardé de Chine, journal espagnol Historia y Vida, cité par Courrier International n°1630, 27 janvier - 2 février 2022, p. 50