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Plébéien romain

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À Rome dans l'Antiquité les plébéiens forment une partie de la population de la ville et de ses alentours. D'après la tradition romaine, les plébéiens seraient les descendants des peuples latins vaincus par Rome et établis sur la colline de l'Aventin par le roi Ancus Marcius. À l'origine de Rome (période de la royauté et des débuts de la République romaine), la plèbe recouvrait un groupe social comprenant riches et pauvres. Leur point commun était qu'ils étaient tous exclus des honneurs (magistratures et prêtrises) qui étaient réservés aux patriciens, c'est-à-dire à la centaine de familles dont les chefs (le pater familias) formaient le sénat. L'appartenance à la plèbe est due au fait que ses membres ne sont pas les descendants des familles ayant fondé la ville. Les plébéiens sont donc marqués par les conditions de leur naissance.

Pendant la période royale (jusqu'au début du VIe siècle) et les débuts de la République romaine, les plébéiens n'ont aucun droit politique. Ce n'est qu'avec une continuelle lutte acharnée contre les patriciens qu'ils parviennent progressivement à obtenir l'égalité des droits politiques avec les patriciens. À partir du Ve siècle, la plèbe se donne des magistrats spéciaux, les tribuns de la plèbe et les édiles de la plèbe, votent des lois qui ne concernent qu'elle dans les conciles plébéiens (qui deviendront les comices tributes), réunions desquelles les patriciens sont exclus.

À partir du IIIe siècle av. J-C, il y a un changement dans le sens du mot plèbe. Celle-ci se distingue de la nobilitas car elle n'a pas d'ancêtres ayant occupé des fonctions de haut rang (comme celle de consuls).

La plèbe regroupe toutes les catégories économiques, des plus riches commerçants ou propriétaires terrien, aux plus humbles artisans, paysans ou ouvriers urbains. Par contre elle exclut les esclaves.

Origines de la plèbe[modifier | modifier le wikicode]

La plèbe remonte à la création de Rome. Selon la tradition romaine, Romulus en fondant Rome distingua les patres (les chefs des cent familles fondatrices) du populus (le reste de la population qui vient rapidement rejoindre les familles fondatrices). Le populus est donc non-noble. Il est à l'origine de la plèbe. Le populus était divisé en trente curies.

Apparition politique de la plèbe[modifier | modifier le wikicode]

La menace créée par les tribus rustiques[modifier | modifier le wikicode]

Il semble que pendant la période monarchique les clients des patriciens, qui sont des hommes libres, ne font pas partie de la plèbe. En effet ils ne sont pas propriétaires terriens et ils doivent être représentés en justice par leurs patrons patriciens contrairement aux citoyens romains formant la plèbe. La clientèle vivaient alors dans les campagnes environnantes et n'était pas comprise dans le système des quatre tribus uniquement urbaines crées par le roi Servius Tullius (or il fallait être inscrit dans une tribu pour être citoyen romain).

Les trente et une tribus rustiques (de la campagne) n'apparaissent que plus tard, elles sont créées au début de la République. Les clients vont être placés dans ces tribus rustiques. Ils vont avoir le droit de voter pour élire les tribuns de la plèbe. Dépendant des patrons patriciens ceux-ci vont influencer leurs clients pour qu'ils votent pour des tribuns ou des décisions favorables aux patriciens. La plèbe urbaine menacée par l'augmentation du pouvoir de fait des patriciens va alors chercher à se différencier. En dehors de la présence et de l'influence des patriciens, elle va créer ses propres assemblées (les conciles plébéiens) et ses propres magistrats. Ce sera lors de l'épisode de la sécession de la plèbe sur le Mont Sacré en 494 av. J-C.

La lutte politique de la plèbe pour l'égalité avec les patriciens[modifier | modifier le wikicode]

La sécession de la plèbe (gravure de 849).

De nombreux conflits sont nés de cette volonté de lutter contre le pouvoir des patriciens. Ces derniers, par tous les moyens, ont tenté de conserver la totalité du pouvoir politique.

En 494 av. J-C, la sécession de la plèbe, qui menace les capacités de défense de la ville, aboutit à la création des tribuns et édiles de la plèbe.

En 471 av. J-C, les conciles de la plèbe sont créés. À la différence des comices curiates (fondés sur la naissance) ou des comices centuriates (fondés sur la fortune), qui sont des assemblées légales du peuple romain convoquées par un magistrat, les conciles plébéiens sont des rassemblements volontaires. Ceux qui y viennent se considèrent comme plébéiens et de fait les patriciens en sont exclus.

Affichage de la loi des XII Tables (illustration de 1799).

À partir de 462 av. J-C, la plèbe réclame la mise par écrit des lois, afin qu'elles soient connue de tous, ce qui réduit l'interprétation qu'en font consuls. Du fait de l'opposition des patriciens la loi ne sera votée en 451. C'est la (loi des douze tables) qui établit l’égalité civile entre les citoyens plébéiens ou patriciens.

En 449 av. J-C, une nouvelle sécession aboutit à l’adoption des « lois horatiennes » qui permettent la reconnaissance par la cité entière de l'existence et de l'inviolabilité des tribuns. De plus les lois votées par les conciles plébéiens sont acceptées comme lois par tous les Romains. Les plébéiens obtiennent le droit d’appel direct au peuple, réunis dans les comices centuriates. Il s'agit de contester les décisions des magistrats, le plus souvent patriciens, si elles peuvent entraîner la peine de mort.

En 450 av. J-C, les patriciens obtiennent que le mariage entre hommes patriciens et femmes plébéiennes soit interdit (leur mariage aurait représenté un risque pour l'homogénéité et la pureté de la caste patricienne, puisqu'à Rome la filiation se fait par le père). En 445, les plébéiens obtiennent que cette loi soit annulée (abrogation), les mariages mixtes sont donc possibles.

En 444 av. J-C, les patriciens acceptent la création des tribuns militaires à pouvoir consulaire, ce qui permet aux plébéiens de pouvoir commander l'armée ( et d'alléger ainsi le travail des consuls) sans leur permettre d'accéder à la très prestigieuse fonction de consul.

Au début du IVe siècle av. J-C, la plèbe urbaine et les clients des patriciens vivant à la campagne et ceux des villes dont les patrons sont de riches plébéiens, se fondent en un seul ensemble, que l'on peut désormais appeler la plèbe. Elle se différencie toujours politiquement des patriciens.

En 367 av. J-C, un plébiscite (décisions des plébéiens) établit l’égalité politique. Les magistratures supérieures sont désormais accessibles aux plébéiens. En -367 cela commence par le consulat : un consul sur deux pourra être d’origine plébéienne (et en 342 av. J-Cun consul sur deux devra être plébéien).

En 356 av. J-C ,la dictature s’ouvre aux plébéiens. En 339 av. J-Cla censure leur est ouverte et en 330 av. J-Cles sacerdoces (Grand Pontife et augures) également.

À partir de 315 av. J-C, les censeurs doivent faire entrer des magistrats plébéiens (dont les tribuns et les édiles plébéiens) au Sénat (jusque-là composé uniquement de patriciens).

Désormais les consuls convoquent des comices sur la base des tribus, c’est la création des comices tributes, relativement proches des conciles de la plèbe. En 286 av. J-C, les plébiscites votés par les comices tributes sont reconnus égaux aux lois votées par les comices centuriates.

Parallèlement des mesures sociales ont été votées. C'est le cas de l’abolition du nexum, qui permet désormais à chacun de rembourser ses dettes sans risquer de devenir esclave .

Diversités socio-économique des plébéiens[modifier | modifier le wikicode]

La plèbe s'est définie pendant longtemps par l'absence de droits politiques. Mais elle n'est pas homogène du point de vue de la richesse. On peut distinguer plusieurs couches sociales dans la plèbe.

Les plébéiens les plus riches[modifier | modifier le wikicode]

La partie la plus riche des plébéiens, vivant comme certains patriciens, en particulier ceux qui sont les chevaliers. Certains de leurs descendants, qui sont suffisamment riches pour entrer dans les classes supérieures du cens, peuvent espérer faire une carrière politique en suivant le cursus honorum. Parmi eux on trouve des marchands en gros (negotiatores) et les financiers (argentarii). Ces professions bien que très rémunératrices étaient jugées incompatibles avec la carrière politique. Il n'est pas rare que ces hommes aient des clients.

La couche moyenne[modifier | modifier le wikicode]

On y retrouve les membres des 160 métiers spécialisés des artisans de Rome. Parmi eux les artisans. Ce sont des citoyens libres et ils possèdent souvent des esclaves. Ils se regroupent dans des collèges (associations professionnelles) qui leur servent à défendre leurs intérêts (pour le ravitaillement ou contre les impôts et taxes). Au moment des campagnes électorales, ils peuvent servir de milices privées pour de riches romains qui veulent se faire élire.

Les prolétaires[modifier | modifier le wikicode]

Les prolétaires sont ceux qui n'ont que leurs bras pour vivre. Ils sont de petits artisans ou des ouvriers travaillant au jour le jour. Ils sont généralement qualifiés pour échapper à la concurrence que leur font les esclaves.

Pour leur fournir du travail, les autorités les emploient sur les grands chantiers urbains, la construction des monuments ... Ils bénéficient des distributions de nourriture faites par les autorités ou biens des personnes privées (secours appelés la sportule). Malgré la difficulté de les connaitre, faute de traces archéologiques, on pense qu'ils seraient environ 320 000 à la fin du Ier siècle av. J-C.

Les déclassés[modifier | modifier le wikicode]

Les déclassés forment la tourbe. Ils vivent de rapines, de crimes et de délits divers. Ils ne survivent que par les distributions publiques de nourriture et de ce que leur rapportent leurs méfaits. Ils sont craints des autorités car ils peuvent rapidement se révolter et sont prêts à tout pour survivre. On tente de les faire partir pour peupler des colonies, mais cela a peu de succès.

Les ruraux[modifier | modifier le wikicode]

Moisson (bas-relief de Trèves).

Les ruraux représentent environ 90 % de la population totale de la cité (les esclaves comptent pour près de la moitié).

Les ruraux sont en partie des travailleurs agricoles libres. Mais ils ne possèdent pas la terre qu’ils travaillent ou ne disposent que d'une toute petite surface insuffisante pour vivre. Leur travail est dur. Ils sont souvent obligés de partir et ont des dettes importantes envers des prêteurs qui peuvent être leurs employeurs. Le brigandage est important dans les campagnes.

Source[modifier | modifier le wikicode]

  • G. Hacquard, J. Dautry, O. Maisani, Guide romain antique, Hachette, 1952 (nombreuses rééditions augmentées)
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