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Palais de Dolmabahçe

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Palais de Dolmabahçe vu du Bosphore.
Entrée du palais sur une carte postale.
L'une des deux portes principales, la Hazine-i Hassa Kapısı (porte du Trésor impérial).
Plan du palais de Dolmabahçe.
La porte du Bosphore.

Le palais de Dolmabahçe (en turc : Dolmabahçe Sarayı, « palais des jardins complets ») est un palais d'Istanbul construit entre 1843 et 1856 sous la direction de l'architecte Balyan pour le sultan Abdülmecid. Situé sur la rive européenne du Bosphore, dans le quartier de Beşiktaş, ce fut la résidence des sultans à partir de 1856.

Localisation[modifier | modifier le wikicode]

À l'origine, Dolmabahçe est la baie dans laquelle auraient jeté l'ancre les Argonautes puis la flotte ottomane. Après son ensablement au XVIIe siècle, un jardin royal avec plusieurs petits châteaux servant de résidences d'été y sont créés. Cette zone ensablée est bordée à l'est par le Bosphore et à l'ouest par une pente raide qui offre peu d'espace pour les jardins contrairement à ce qui se fait dans les autres palais européens.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le calife-sultan de l'Empire ottoman siégeait au palais de Topkapı, construit au Moyen Âge. Après que les relations ottomanes avec l'Europe centrale se soient intensifiés au cours du XVIIIe siècle et que les normes culturelles de cette région aient été adoptées dans l'Empire ottoman, le calife-sultan a jugé important que sa résidence puisse rivaliser de grandeur avec celles des dirigeants européens.

Sur ordre du sultan Abdülmecid Ier, le palais de Dolmabahçe a été construit comme nouvelle résidence impériale du 13 juin 1843 au 7 juin 1856 par l'architecte arménien Balyan. Les coûts de construction s'élevaient à environ cinq millions de livres-or ottomanes, ce qui correspondait à environ un quart des recettes fiscales annuelles de l'époque. Cela a contribué à affaiblir de manière significative « l'homme malade de l'Europe » qu'était l'Empire ottoman, poussé jusqu'à la faillite nationale dans la seconde moitié du XIXe siècle et placé sous l'administration financière de puissances étrangères.

Construction[modifier | modifier le wikicode]

Le süfera salonu (hall diplomatique).

Le bâtiment de marbre blanc mesure 600 mètres de long, a une superficie de 45 000 m², 46 halls, 285 chambres, six hammams et 68 salles de bains.

L'aspect extérieur, en particulier la vue depuis le Bosphore, montre un complexe européen classique avec deux ailes, structuré par une grande saillie centrale et des saillies latérales. À l'intérieur de ce palais d'apparence européenne, cependant, un programme ottoman traditionnel a été mis en œuvre : le palais est structurellement séparé en une aile sud, qui contient les salles des représentants du public, et une partie nord, dans laquelle sont situés le vaste espace de vie privé pour le sultan et son harem. La charnière entre les deux espaces fonctionnels est la grande salle de réception (Muayede Salonü), d'une superficie au sol de 2000 m² et d'une coupole de 36 m de haut. Comme le harem devait être complètement isolé du monde extérieur, le visiteur extérieur - contrairement aux palais européens - entre dans le bâtiment par le côté sud, où se trouve également l'entrée principale. Les salles de représentation y sont aménagées pour recevoir les visiteurs et diplomates étrangers. De là, la séquence de pièces se développe vers le hall de réception central, derrière lequel se déploient les pièces du harem. Le harem comprend huit appartements communicants pour les épouses du calife-sultan et sa mère, chacune avec sa propre salle de bain.

La terrasse face au Bosphore est fermée du rivage par une haute clôture dont les portes mènent à des jetées, qui ne sont plus utilisées aujourd'hui.

Architecture[modifier | modifier le wikicode]

Le muayede salonü est le centre du sérail, il a une superficie de 2000 mètres carrés et est soutenu par 56 colonnes. La coupole de la salle mesure 36 mètres et supporte l'un des plus grands lustres en cristal du monde (4,5 tonnes).

Ce qui est remarquable, d'une part, c'est l'équipement du sérail, qui était du niveau technique le plus moderne disponible. Dès son inauguration, le palais disposait d'un éclairage au gaz et de toilettes à chasse d'eau, dont la technologie avait été importée de Grande-Bretagne. Rien de tel n’existait dans les autres palais d’Europe de cette époque. Un système de chauffage et un ascenseur ont ensuite été installés.

En revanche, le reste du mobilier du palais est également remarquable : 14 tonnes d'or ont été utilisées pour dorer à elles seules les plafonds du palais. Le hall central (muayede) est décoré du plus grand lustre du monde. Le lustre est souvent considéré, à tort, comme un cadeau de la part de la reine Victoria du Royaume-Uni. Les documents servant de preuve d'achat montrent que le lustre de 750 ampoules a été acheté et n'était donc pas un cadeau de la reine. Le palais abrite aujourd'hui la plus grande collection de lustres en cristal de Bohême et de Baccarat La rampe de l'un des escaliers principaux est également en cristal. Stylistiquement, le mobilier du palais, construit dans le style de la Renaissance turque, satisfait un historicisme ottoman avec des éléments de la Renaissance européenne et du baroque.

Fonctions[modifier | modifier le wikicode]

Le lit de mort d'Atatürk.

Le palais a servi de résidence à six sultans et un calife :

La cour a quitté l'ancien palais de Topkapı en 1856. C'était la résidence du calife-sultan jusqu'à la fin de la monarchie, à l'exception des années 1889-1909, lorsque le palais de Yıldız a occupé cette fonction (sous le règne d'Abdülhamid II). Après la destitution du sultan, le palais de Dolmabahçe a servi de siège du gouvernement à Mustafa Kemal jusqu'à ce que la capitale soit transférée à Ankara. Aucune modification significative n’y a été apportée. Mustafa Kemal Atatürk y est décédé le 10 novembre 1938 à 9h05. Après cela, toutes les horloges du palais furent réglées à 9h05 et arrêtées pendant des décennies ; l’horloge de la chambre où il est mort indique encore cette heure aujourd’hui. Les autres horloges restent figées pour ne pas être abimées, mais elles sont ajustées de temps en temps et affichent désormais des heures différentes.

Aujourd'hui, le palais de Dolmabahçe est ouvert au public et constitue une destination populaire auprès des touristes nationaux et étrangers. Cependant, il continuera à être utilisé pour des occasions représentatives de l’État.

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