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Marie-Madeleine

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Statue de Marie-Madeleine (Moyen Âge)

Homélies de Grégoire le Grand


"Homélie sur Ézéchiel" VIII, 2.21

Souillée de tant et tant de fautes, Marie-Madeleine s’en vint aux pieds de notre Rédempteur, en larmes ; mais qui inonda son âme au-dedans, sinon celui dont, au-dehors, la bonté l’accueillait ? Qui provoquait ses pleurs par l’esprit de componction, sinon celui qui, à l’extérieur, sous les yeux des convives, la recevait pour le pardon ? C’est notre Rédempteur qui arrachait au péché l’âme de cette femme, touchée au vif par le regret, et l’accueillait pour l’en délivrer. […] À cette source de la miséricorde s’est purifiée Marie-Madeleine, d’abord pécheresse notoire, qui lava ensuite ses taches par ses larmes, effaça ces taches en rectifiant sa conduite.

"Homélies sur les Évangiles" 33,1

Celle femme, Luc l’appelle une pécheresse, Jean la nomme Marie, et nous croyons qu’il s’agit de cette Marie dont Marc assure que sept démons avaient été chassés. Or que désignent les sept démons, sinon l’ensemble des vices ? Comme le temps tout entier est renfermé en sept jours, le chiffre sept représente bien l’universalité. Marie a donc eu sept démons, puisqu’elle fut remplie de tous les vices. Mais voici qu’elle regarda la honte de ses souillures, elle courut les laver à la source de la miséricorde, sans rougir en la présence des convives. Comme elle rougissait d’elle-même au-dedans, elle crut que la honte qu’elle pouvait avoir au-dehors n’était rien.

Marie-Madeleine pénitente, par Le Titien (XVIe siècle)

Marie-Madeleine est une des nombreuses « Marie » mentionnées par le Nouveau Testament. Elle est aussi appelée Marie de Magdala1. Cette Marie est donc du village de Magdala, situé sur la rive ouest de la mer de Galilée2, entre Tibériade et Capharnaüm.

L'Évangile selon Luc, ch.83, rapporte que Jésus la libéra de sept démons4. Elle est tout naturellement intégrée au groupe des femmes qui le suit, en parallèle du groupe des disciples, depuis la Galilée. Elle est explicitement mentionnée avec ce groupe à différentes occasions :

  1. « regardant de loin » la mort de Jésus5 ;
  2. « regardaient » son ensevelissement6 ;
  3. « achetèrent des aromates » pour compléter le rite d'ensevelissement7 qui ne pouvait être achevé à cause de l'obligation de repos du sabbat.
  4. « viennent au tombeau » le lendemain du sabbat8. Elles découvrent le tombeau ouvert et vide (Luc 24, 4 précise qu'« elles étaient perplexes »). Deux messagers9 leur disent de transmettre aux disciples la nouvelle du « réveil » de Jésus.

Dans la présentation des évangiles, Marie-Madeleine et son groupe sont donc désignés comme témoins privilégiés de la mort effective et de la résurrection de Jésus.

L'Évangile selon Jean met en avant le rôle personnel de Marie-Madeleine en la décrivant au cours de la première rencontre du Christ ressuscité (Jn 20) et en faisant alors d'elle la première annonciatrice de cette résurrection aux apôtres eux-mêmes. C'est pour cela que la tradition orientale lui donna le titre d'apôtre des apôtres.

Une tradition occidentale très ancienne, attestée chez le pape Grégoire le Grand10 l'assimile avec Marie de Béthanie et la prostituée qui parfuma les pieds de Jésus chez le pharisien Simon (Lc 7, 36-50). La question de savoir s'il s'agit de la même personne ou de plusieurs n'a pas été résolue.

Toujours en Occident, des légendes prirent naissance aux XIe-XIIe siècles pour affirmer qu'avec sa sœur Marthe de Bétanie et son frère Lazare, elle vint s'installer en Provence.

Expression[modifier | modifier le wikicode]

La conversion de Marie-Madeleine par Jésus. Tableau de Paul Véronèse

Ce personnage issu du Nouveau Testament est à l'origine de l'expression Pleurer comme une madeleine.

Au XIIIe siècle, on utilisait l'expression « Faire la Madeleine » qui signifiait « affecter le repentir » et qui a été remplacée au XIXe siècle par « Pleurer comme une Madeleine ». Cette expression signifie pleurer abondamment.

Origine : L'histoire de l'expression « Pleurer comme une Madeleine » est de référence biblique. Marie, de la ville de Béthanie (qu'on suppose alors être Marie-Madeleine), était une prostituée. Lorsqu'elle apprit la venue du prophète Jésus chez un des notables de la ville, elle s'y rend, et se met à ses genoux, elle lava les pieds de Jésus de ses larmes, tout en lui avouant ses péchés. Elle regrette énormément les erreurs qu'elle a commises dans sa vie.

Jésus vient alors vers elle et lui demande pourquoi elle pleure. Elle ne lui a pas répondu et a inondé ses pieds de larmes, qu'elle a ensuite séché avec ses cheveux.

Devant l'abondance de ses larmes et par sa volonté de se repentir, Jésus lui pardonne ses pêchés. Elle fut une de ses plus fidèles disciples. C'est aussi elle qui découvrit l'absence de pierre sur le tombeau de Jésus, et à qui le Christ ressuscité apparut en premier pour lui annoncer sa résurrection, lui demandant de sécher ses larmes. Ce sont les larmes de Marie de Béthanie, versées abondamment, qui ont donné le jour à l'expression connue aujourd'hui.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. En effet « Madeleine » est un nom dérivé du grec Magdalènè (Μαγδαληνή), d'origine sémitique (« Magdala », même racine que migdal en hébreu, qui signifie « tour »).
  2. La mer de Galilée s'appelle aujourd'hui le lac de Tibériade.
  3. Ce que l'on note Lc 8. Ici, le verset concerné est le deuxième. Ce qui donne : Lc 8, 2.
  4. Voir aussi Mc 16, 9
  5. Mc 15, 40-41 et le parallèle Mt 27, 55-56 ainsi que Jn 19, 25 « se tenaient près de la croix de Jésus »
  6. Mc 15, 47 et le parallèle Mt 27, 61. Voir aussi Lc 23, 55.
  7. Mc 16, 1. Voir aussi Lc 23, 56.
  8. Mc 16, 1-2 ; Mt 28, 1 ; Jn 20, 1. Voir aussi Lc 24, 1.
  9. Un ou deux hommes aux caractéristiques surnaturelles selon Mc et Lc ; un ou deux anges d'après Mt et Jn.
  10. Homiliæ in Evangelium, 2, 33.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Paul-Marie Guillaume, art. « Marie-Madeleine (sainte) », Dictionnaire de spiritualité, tome X, Beauchesne, Paris, 1980, col. 559-575. (Article copieux, mais non exploité pour cet article).
  • O Odelain & R Seguineau, art. « Marie », Dictionnaire des noms propres de la Bible, Cerf, Paris, 1988, ISBN 2-204-01163-0 (utilisé pour cet article).
  • Jean Rademakers, art. « Marie », Dictionnaire encyclopédique de la Bible (collectif), Brepols, 1987, 1363 p. ISBN 2-503-59002-0 (p. 795 utilisée pour cet article).
  • Antoinette Brenet, Le costume d'Eve. Ou comment suivre à la lettre les mots de notre langue venus de la Bible Hatier, 1992
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