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Atelier et manufacture avant la première révolution industrielle

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Fabrication du fil à l'aide du rouet. Tableau de Goya (fin du XVIIIe siècle)

Au Moyen Âge et jusqu'au XVIIe siècle la production d'objet est limitée. L'énergie nécessaire au travail de transformation des matières premières est pour une grande partie d'origine musculaire : l'homme voire l'animal sont capables de mettre en mouvement un outil simple et relativement léger. Plus il y a d'hommes, plus il y a d'énergie disponible. Les régions capables de nourrir des populations nombreuses (comme les Flandres par exemple) sont alors de grandes régions productives d'objets (en particulier le textile).

La production se fait surtout dans le cadre d'ateliers familiaux ou artisanaux employant peu de personnel, souvent très qualifié. La production de ces ateliers est limitée à un type d'objet (fil, tissus...). Souvent ces ateliers sont liés à un négociant qui se charge de fournir la matière première et de commercialiser les produits finis.

Au XVIIe siècle apparaissent les manufactures. Ce sont des établissements regroupant plusieurs dizaines, voire centaines d'ouvriers très qualifiés exerçant des métiers différents mais liés la production d'un même type d'objet (textile, vaisselle, verre, métallurgie...). Dans les manufactures le recours à des machines est assez limité et le travail se fait la plupart du temps grâce à la force musculaire.

L'atelier familial ou artisanal[modifier | modifier le wikicode]

L'atelier familial et le travailleur indépendant[modifier | modifier le wikicode]

C'est la plus ancienne structure de production d'objets. Le chasseur du paléolithique qui travaillait la pierre pour en faire les pointes de ses flèches ou ses coup de poing est un producteur individuel. Il en est de même pour Pénélope qui sans cesse travaillait à la confection de son voile de mariée en attendant le retour d'Ulysse. Jeanne d'Arc, adolescente, qui filait la laine en gardant ses moutons travaillait pour la consommation familiale.

L'énergie musculaire[modifier | modifier le wikicode]

Un tisserand à domicile. Le métier à tisser est mis en action grâce au jeu des jambes et des bras

Le point commun de ces producteurs est l'utilisation de leur force physique et de leur savoir faire pour se servir d'un outil simple (le percuteur, le métier à tisser, la quenouille pour les personnages évoqués). Leur production est limitée et est adaptée en quantité leurs besoins. Si le maniement de l'outil dépasse les capacités physiques d'un seul travailleur il faut chercher la collaboration d'autres personnes ou d'un ou plusieurs animaux. Les limites physiques sont vite atteintes. La puissance des muscles humains limite les travaux possibles. Il est ainsi difficile de soulever ou de tracter des charges très lourdes ou de bien frapper sur de grosses pièces en métal chauffé pour leur donner la forme voulue. Aussi les objets fabriqués sont souvent de petite taille ou bien sont des assemblages de pièces. L'autre point commun, c'est que la production des objets nécessaires n'occupe pas, sauf exception temporaire, toute la journée.Les objets ne sont pas d'un modèle unique, la forme étant donnée par le geste, pas toujours identique au cours de la journée.

Peu d'outils[modifier | modifier le wikicode]

L'intérêt de ce type de production c'est que l'outil peut être fabriqué par son utilisateur, donc le capital investi est faible. Seule la fabrication des parties métalliques des outils ou celle des poteries demandent le recours obligatoire à un spécialiste, le forgeron ou le potier. Ces artisans sont admirés et craints pour leur art à manier le feu. Ils disposent d'installations coûteuses: la forge et le four. Évidemment ces spécialistes font payer leur ouvrage, de ce fait on recourt le moins souvent souvent possible à leurs services.

La manufacture dispersée[modifier | modifier le wikicode]

Dès le Moyen-Âge, on voit apparaître une organisation nouvelle de la production d'objets, en particulier du textile. C'est la manufacture dispersée. Pour beaucoup de paysans l'hiver est une saison de moindres travaux agricoles. Ils sont alors disponibles une partie de la journée pour faire autre chose. Des négociants leurs proposent donc du travail. Ces négociants fournissent la matière première, laine, chanvre ou lin bruts que les paysans transformeront en fils. Dans d'autres régions les négociants fournissent les fils dont les paysans feront des tissus. À la fin de l'hiver, les négociants passent prendre la production et paient le travail accompli. Ainsi autour de certaines villes les paysans deviennent une partie de l'année des ouvriers du textile travaillant à domicile.

L'atelier artisanal[modifier | modifier le wikicode]

En ville, ce sont les artisans qui fabriquent les objets utilisés par la population locale. La production se fait dans des ateliers qui sont aussi les lieux de vente à la clientèle. Sous la conduite du patron (ou maître), quelques ouvriers (ou compagnons) travaillent les matières premières avec des outils utilisés grâce à la force physique. Dans beaucoup de métiers ces outils appartiennent aux ouvriers. Le plus souvent un ou deux apprentis complètent le personnel de l'atelier. Ce qui est recherché c'est l'expérience professionnelle qui est acquise au cours d'un apprentissage plus ou moins long selon les métiers. Pour parfaire leur savoir-faire, beaucoup de compagnons changent souvent de maîtres et de lieux de séjour afin de se confronter à d'autres pratiques de leur métier. Beaucoup de compagnons sont ainsi célibataires. Parvenir au grade de maître, qui donne le droit d'ouvrir un atelier, suppose la réussite à l'examen du chef d'œuvre, où le compagnon doit mettre en valeur tout son savoir faire (il est vrai que les fils de maîtres bénéficient souvent de facilité ou d'indulgence pour réussir cet examen).

Métiers ou corporations[modifier | modifier le wikicode]

Dans chaque ville chaque profession est organisée en métiers ou corporations, qui sont spécialisés dans un produit (menuisier pour le bois, cordonnier pour les chaussures...) ou une étape du processus de production (fabricant de manches de couteux, les lames étant fabriquées par une autre profession...). Beaucoup de métiers disposent d'un règlement particulier dont le respect est garanti par les autorités politiques locales (les seigneurs). Ce règlement prévoit les conditions du travail : horaires, matières premières à travailler, conditions de l'apprentissage, la résolution des conflits entre maître et compagnon... La corporation veille aussi à se protéger contre les corporations dont la production ou le travail pourrait créer de la concurrence (ainsi les cordonniers et les savetiers qui bien que travaillent les chaussures doivent ou les fabriquer ou les réparer...). Si ces règlements protègent les compagnons de la toute puissance des maîtres, ils poussent aussi à ne rien changer et donc favorise le conservatisme dans les techniques de production.

La manufacture concentrée[modifier | modifier le wikicode]

Un marteau-pilon ou martinet actionné par la force hydraulique (une aube à droite)
Les ouvriers de la Manufacture des Gobelins à Paris présentent leurs productions au roi Louis XIV

La manufacture apparait au XVIIe siècle. Elle est liée à l'idée du mercantilisme. C'est un établissement regroupant plusieurs dizaines, voire centaines d'ouvriers très qualifiés exerçant soit le même métier soit des métiers différents mais liés la production d'un même type d'objet (textile, vaisselle, verre, métallurgie...). Il s'agit souvent de produits de luxe (tapisseries, verreries...) ou de produits nouveaux (comme les cotonnades ou indiennes ou les toiles peintes). Dans les manufactures le recours à des machines est assez limité et le travail se fait la plupart du temps grâce à la force musculaire. La manufacture nécessite des grands bâtiments, quelquefois on y installe des machines actionnées grâce à l'énergie naturelle. On utilise là où cela est possible la force de l'eau grâce à des moulins de divers types (mais pendant la saison des basses-eaux l'atelier cesse ses fabrications). Cela demande beaucoup de capitaux et se fait souvent grâce à la protection royale (le privilège). L'autorité publique assure de la sorte l'éloignement de la concurrence, accorde des facilités financières pour l'installation (par exemple l'exemption de certains impôts aussi bien pour les propriétaires que pour les salariés).

Au XVIII siècle, les ouvriers des manufactures sont moins payés que les artisans : un ouvrier dans le textile perçoit de 20 à 30 sols par jour alors qu'un artisan charpentier gagne environ 50 sols. Remarquons que l'ouvrier manufacturier n'a pas à fournir ses outils, ni à rechercher ses fournisseurs de matières premières ni ses clients.

La production des métaux. La sidérurgie[modifier | modifier le wikicode]

Fabrication du charbon de bois. Gravure de l'Encyclopédie

Limitation de la matière première et de l'énergie[modifier | modifier le wikicode]

L'extraction des métaux est limitée, vu les problèmes d'inondation des galeries de mines en profondeur et la quasi impossibilité d'évacuer l'eau infiltrée. ce n'est qu'au début du XVIIe siècle que la machine de Newcomen permettra d'actionner des pompes, mais elles ne sont pas efficaces à une grande profondeur. On ne peut utiliser que les minerais riches en métal comme l'hématite ou la limonite.L'extraction du charbon de terre (§l houille) est soumise aux mêmes difficultés techniques.

La fonte des métaux est assurée par la combustion du charbon de bois, ce qui demande des ressources forestières importantes mais difficiles à renouveler rapidement. De plus la marine à voiles grosse consommatrice de bois d'œuvre fait une grande concurrence. Les régions forestières étaient de grandes régions sidérurgiques.

Le bas fourneau[modifier | modifier le wikicode]

Un bas fourneau à la fin du Moyen Âge
Une forge au XVIIIe siècle. Un marteau pilon (appelé alors martinet) permet l'éliminer les scories ou de donner la forme voulue à une barre de fer.

La production de métal se fait dans des bas fourneaux. Ce sont des construction simples: un trou creusé dans la terre (le creuset où viendra s'accumuler le métal). Au dessus on construit un édifice d'un ou deux mètres de haut avec des murs en briques réfractaires. Le mélange à fondre introduit par le haut est une succession de couches de minerai métallique et de couches de charbons de bois (on peut y ajouter un matériau calcaire qui fait office de fondant). La ventilation est naturelle ou bien augmentée par des soufflets le plus souvent manuels. La température obtenue est suffisante pour déclencher les modifications chimiques qui vont permettre la création d'un matériau nouveau (la fonte) grâce aux réactions chimiques entre le fer et le carbone.

Mais cette température est insuffisante pour donner de la fonte liquide où le métal pourrait par simple jeu des différences de densité se séparer de ses résidus non transformés (les scories). On obtient alors un bloc solide de matériaux spongieux (la loupe) qui contient beaucoup de gaz, de carbone et de scories. Pour atteindre la loupe de métal il faut démolir la partie avant en bas du bas fourneaux. La loupe fait quelques kilos. On fait rarement d'une plus d'une fournée par jour. L'intérêt de ce procédé est de pouvoir installer le bas fourneau un peu partout en fonction de la présence du minerai ou de l'abondance du charbon de bois. Une fois la ressource épuisée, l'équipe de forgerons part s'installer ailleurs. La production de métal est peu importante et ne peut donner que des objets de petite taille.

La forge catalane[modifier | modifier le wikicode]

Le procédé sera amélioré grâce au système des forges catalanes où des soufflets propulsent l'air en plus grande quantité et à plus grande pression, ce qui permet une élévation de la température et l'obtention de la fonte liquide. Avec ce système on produit directement du fer sans passer par l'étape de la production de fonte. Mais il demande la proximité d'une chute d'eau importante et un mécanisme relativement coûteux.

Pour purifier le métal, il faut le marteler pendant longtemps afin d'éliminer les gaz et les scories. Avec des petites loupes de métal cela peut se faire avec la force des bras. Lorsque la loupe prend de l'importance, il est nécessaire d'avoir recours à un martinet (dont le soulèvement du marteau est permis par un mécanisme actionné par la force de l'eau canalisée d'un moulin).

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