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Louis XIV contre les jansénistes

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Louis XIV lutte contre le jansénisme, une doctrine rigoureuse issue du catholicisme, et qui se rapproche du calvinisme. Alors que dans la période précédente le jansénisme avait surtout été combattu sur le plan des idées, à partir de 1679, Louis XIV va s'en prendre aux personnes et "institutions" qui soutiennent les idées jansénistes. Les personnes sont exilées, déchues de leurs fonctions officielles et les institutions sont détruites.

Cependant les idées jansénistes survivent et influencent fortement les officiers de justice siégeant dans les parlements. Au XVIIIe siècle, elles vont soutenir l'opposition grandissante des parlements à la monarchie absolue et aux jésuites.

Le jansénisme au début du règne personnel de Louis XIV[modifier | modifier le wikicode]

L'abbaye de Port-Royal des Champs avant sa destruction par ordres de Louis XIV

Louis XIV prend personnellement le pouvoir le 9 mars 1661, à la mort de Mazarin. Depuis 1656, les prêtres français doivent signer un formulaire1 qui condamne les idées jansénistes. En février 1661, l'assemblée du clergé de France (dominée par des adversaires des jansénistes) exigent que le formulaire soit en plus signé par les enseignants des collèges, les maîtres des écoles (ce qui vise les petites écoles créées par les jansénistes) et les religieuses.

Le roi ne peut admettre qu'une partie du clergé (et des Français qu'il influence) affiche une opposition à la religion officielle et ne pense pas comme lui. L'influence des jansénistes sur une partie de la noblesse de fonction et sur les magistrats des parlements lui rappelle trop les mauvais souvenirs de la Fronde, où ces mêmes groupes s'étaient violemment opposés au pouvoir royal. De plus, le roi connait alors une vie sentimentale assez désordonnée (le roi est marié depuis peu, mais s'offre une succession de maîtresses officielles installées à la Cour) : les aventures sentimentales du roi et leur affichage public sont condamnés par les jansénistes qui prônent une morale personnelle rigoriste.

En avril 1664, le roi ordonne que les religieux et les enseignants signent le formulaire. L'archevêque de Paris fait expulser les religieuses installées dans le couvent de Port-Royal à Paris (un des foyers du jansénisme) et les exile à l'Abbaye de Port-Royal des Champs ; elles sont autorisées à conserver leurs opinions. En février 1665, le pape Alexandre VII précise le texte du formulaire et ordonne de le signer. Or les jansénistes considèrent que ce qui est condamné dans le formulaire n'est qu'une adaptation tendancieuse par leurs ennemis (les jésuites) des idées de Jansénius, le fondateur de leur mouvement.

Certains jansénistes (comme les religieuses de Port-Royal) ne veulent donc pas signer un texte qu'ils considèrent comme inexact. Quatre évêques (Alet, Pamiers, Angers, Beauvais) publient l'ordre du pape mais en y ajoutant de fortes restrictions ; ils sont suivis par une partie du clergé français (qui est fortement marqué par le gallicanisme, c'est-à-dire qui refuse l'intervention du pape dans les affaires du royaume).

En 1668, débute une courte trêve entre les jansénistes (dont une partie des leaders sont exilés ou sont morts), le pouvoir royal et la papauté (pape Clément IX).

La reprise de la lutte contre les jansénistes[modifier | modifier le wikicode]

Le triomphe de la papauté sur les jansénistes (représentés ici par le P Quesnel en 1713

À partir de 1673, la querelle entre le roi et le pape Innocent XI (voir affaire de la régale) favorise la progression des idées jansénistes.

Cependant en 1693, Louis XIV se réconcilie avec le nouveau pape Innocent XII. Veuf depuis 1683, il s'est remarié secrètement avec sa maîtresse, la marquise de Maintenon. Sous son influence et celle de ses confesseurs jésuites (le père La Chaise et le père Tellier ), il mène une vie plus pieuse. Il reprend la lutte contre les jansénistes.

En 1701, un cas de conscience est débattu à la Sorbonne (faculté de théologie de Paris). La querelle contre les jansénistes est relancée. En 1709, le roi fait expulser les religieuses de Port-Royal des Champs, peu nombreuses et très âgées à l'époque et fait détruire l'abbaye. Les Réflexions morales, ouvrage du théologien janséniste, le père Quesnel, sont condamnées par la bulle Unigenitus du pape Clément XI en septembre 1713. Le parlement de Paris et certains évêques refusent d'appliquer la bulle. Il y a, à l'époque, près de 2000 personnes emprisonnées pour leurs idées jansénistes.

La mort de Louis XIV, en septembre 1715, provoque une réaction qui libère la parole janséniste qui se manifestera contre l'absolutisme royal et l'emprise des jésuites tout au long du règne de Louis XV et du XVIIIe siècle.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. texte du formulaire : Je condamne de cœur et de bouche la doctrine des cinq propositions de Cornélius Jansénius, contenue dans son livre l'Augustinus, que le pape et les évêques ont condamnée
Pour en savoir plus, lis l’article : Jansénisme.
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