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Le Chant des partisans

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Le Chant des partisans ou Chant de la libération, est l'hymne de la Résistance française à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le contexte historique[modifier | modifier le wikicode]

En juin 1940, c’est la défaite de la France : des milliers de français quittent les zones de combat. C’est la fin de la IIIème république et le début de la collaboration. A la tête de l’état français est le maréchal Philippe Pétain, héros de la Grande Guerre et chef du régime de Vichy depuis juin 1940 et qui durera jusqu’à 1944.

En 1943, la France est majoritairement sous l’occupation allemande. Le général De Gaulle est le chef de la résistance, qu’il commence avec son appel provenant de Londres le 18 juin 1940. Il demande à tous les Français de venir le rejoindre afin de résister aux Allemands. Les Français qui l’ont rejoint sont appelés Les partisans ou les Résistants.

L’œuvre[modifier | modifier le wikicode]

Texte in extenso[modifier | modifier le wikicode]

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme.
Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle ou au couteau, tuez vite!
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. 
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... 

Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe. 
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur les routes.
Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute... 

Présentation[modifier | modifier le wikicode]

Le titre de cette œuvre est « Le chant des partisans  » , les auteurs sont Anna Marly (musique), Joseph Kessel et Maurice Druon (texte). L’œuvre a été composée en 1943 et date de l’époque contemporaine. En français, la chanson est interprétée et enregistrée pour la première fois en 1943 par Germaine Sablon.

Joseph Kessel, écrivain célèbre

C’est une musique vocale avec une voix de femme, des tambours et des cuivres.

Anna Marly (1917-2006) est une chanteuse et guitariste d'origine russe. Réfugiée à Londres, elle s'engage en 1941 dans les Forces françaises libres. C'est là qu'elle compose, à la guitare, en 1942, les paroles russes et la musique de son Chant des partisans.

Joseph Kessel (1898 - 1979) né le 10 février 1898 et mort le 23 juillet 1979, est un journaliste et romancier français, académicien.

Maurice Druon (1918 - 2009) né le 23 avril 1918 et mort le 14 avril 2009 , est un écrivain et homme politique français, ministre des Affaires culturelles entre 1973 et 1974 et membre de l'Académie française. Il s'engage dans la Résistance et rejoint Londres en janvier 1943. Il écrit avec son oncle Joseph Kessel, le Chant des Partisans.

Analyse[modifier | modifier le wikicode]

Le chant des partisans est composé de 4 strophes de 4 vers (4 lignes) avec des rimes suivies. La mélodie est répétitive et lente, ce chant rappelle une marche militaire. Le titre évoque d’emblée l’objectif du chant : l’appel à l’union, au rassemblement et dans le contexte de l’occupation, à la résistance. « Amis, partisans, ouvriers, paysans, saboteurs, camarades... », tous les Français libres sont appelés à rejoindre les résistants. Il faut lutter et combattre l’ennemi.

L’oppression, le pillage, la misère, la répression, la désolation, la liberté, la démocratie... sont autant de bonnes raisons de résister. Le chant des partisans dénonce l’occupation de la France par les nazis. Il appelle à la lutte, à la résistance, au combat, à la guerre ! Le texte, violent, utilise un vocabulaire de guerre (tueurs, mitraille, grenades...). Mais c’est pour la bonne cause : la liberté !

La métaphore « le vol noir des corbeaux» fait allusion aux avions allemands bombardant le pays. Le mode impératif (« montez », « descendez », sortez », tuez}}, « dynamite ») se prête bien à l’expression de l’encouragement et montre la nécessité d’agir. La France rurale « paysans » (v.4) et industrielle « ouvriers » (v.4) est appelée pour lutter et vaincre l’ennemi. L’antithèse des vers 11 et 12 qui rapproche et oppose les pays en paix « Il y a des pays où les gens …font des rêves »(v.11) et les pays en guerre « Ici, … nous on crève »(v.12) montre la volonté de lutter pour une vie meilleure. Le « sang noir » du vers 15 fait écho au « vol noir » du vers 1 mais annonce la fin du nazisme. Le groupe nominal « au soleil » évoque en effet le retour à une vie normale. la personnification de la liberté renforce l’espoir de la libération : la liberté , « qui écoute » (v.15), est présentée comme un être vivant au milieu des partisans.

Portée de l’œuvre[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la guerre, la mélodie devient l’indicatif sifflé de l’émission « Honneur et Patrie », d’une durée de cinq minutes, diffusée quotidiennement par la BBC. Cette émission, très suivie popularise l’air. Cependant, les paroles restent inconnues de la population occupée. Elles sont diffusées pour la première fois, en France, en septembre 1943 dans une revue clandestine, « les cahiers de la libération ». Par la suite, le chant est diffusé en février 1944 à la BBC sous forme de poème. Son audience reste donc limitée. Il faut attendre le débarquement et surtout la libération de Paris pour que la chanson devienne très populaire. C’est le quart d’heure de gloire d’Anna Marly en France. Les cinémas diffusent également une version enregistrée par Germaine Sablon en 1943.

La chanson est reprise partout : dans les maquis, elle est sifflée dans le métro parisien, les soldats français la reprennent à la fin de l’année 1944, sur le front des Vosges. La chanson est devenue un symbole de la Résistance. Elle est entonnée lors des rassemblements patriotiques autour des monuments aux morts pour rendre hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale, les résistants en particulier. Ainsi, en 1964, lors de l’entrée de Jean Moulin au Panthéon, le chant vient clôturer avec solennité le discours de Jean Malraux. Par la suite, d’autres versions sont enregistrées par des chanteurs populaires tels qu’Yves Montand et Johnny Hallyday.

À la fin des années 90, le groupe Zebda interprète une nouvelle fois la chanson en ajoutant un refrain à caractère de lutte sociale. Aujourd’hui, le« Chant des partisans » est toujours entonné, il reste un symbole de la Résistance face à l’oppression d’hier et aux injustices du monde d’aujourd’hui.

Pour l'épreuve d'Histoire des Arts :[modifier | modifier le wikicode]

La chanson est interprétée par une soliste et un chœur d’hommes. Une caisse claire accompagne l’ensemble. La mélodie est simple, facile à retenir. Cela permet aux auditeurs de se concentrer sur le texte. La caisse claire rappelle le défilé militaire et plante le décor avant l’arrivée des paroles. Le musicien joue un ostinato, c’est-à-dire qu’il répète obstinément la même formule rythmique.

Le chœur donne l’impression d’un écho, d’une troupe qui avance. Il intervient dans la 2ème partie de la chanson en répétant la 1ère partie (canon). Tout comme les paroles, la musique est mobilisatrice. Elle appelle le peuple à rejoindre le combat.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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