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Koulak
Du temps de l'Empire russe, puis de l'URSS (plus précisément, au XIXe siècle et au début du XXe), le koulak est un paysan considéré comme aisé.
En plus de ses propres terres, le koulak loue des terres à d'autres paysans et emploie une main-d'œuvre salariée. Détesté par les petits paysans qui ont souvent des dettes envers lui, il a été éliminé économiquement et humainement au début des années 1930, au moment de la collectivisation de l'agriculture en URSS.
L'ascension des koulaks[modifier | modifier le wikicode]
Le koulak s'est progressivement détaché de la masse misérable des paysans russes (les moujiks). À la suite de l'abolition du servage en Russie décidée en 1862 par le tsar Alexandre II, le koulak a voulu et pu racheter des terres que les propriétaires nobles ont dû céder à leurs anciens serfs. Des terres de bonne qualité, une famille peu nombreuse évitant ainsi les partages successoraux, un esprit d'entreprise lui ont permis de s'enrichir.
Le koulak a lutté pour se soustraire aux usages collectifs traditionnels dans les campagnes russes. La communauté rurale (le mir) répartissait périodiquement les terres entre les familles (souvent en fonction du nombre des bouches à nourrir). Ce système nuisait au koulak puisqu'au moment du partage, il pouvait perdre le bénéfice des améliorations qu'il avait pu apporter au sol de ses terres. En 1906, le gouvernement impérial russe autorise le paysan qui le souhaite à sortir du mir, tout en conservant ses terres pourvu qu'elles soient en un seul bloc. En 1911, une nouvelle loi permet la dissolution du mir si la moitié des paysans le demande. Les koulaks vont profiter de ces lois pour devenir des propriétaires indépendants. Comme les grands propriétaires, les koulaks vendent la plus grande partie de leur production, soit pour approvisionner les villes russes soit pour l'exportation, car la Russie est alors un grand pays exportateur de céréales.
Le koulak ayant accumulé des moyens financiers peut alors prêter de l'argent à des paysans qui ont moins réussi. Il peut également louer son matériel agricole à des petits paysans qui en ont besoin. Par la suite, le paysan endetté peut se libérer des dettes qu'il a accumulées en vendant ses terres au koulak. Pour subsister, le paysan sans terre peut se louer comme ouvrier agricole chez le koulak ou bien partir vers les villes où il peut devenir ouvrier salarié.
Les communistes soviétiques tolèrent puis éliminent les koulaks[modifier | modifier le wikicode]
En 1917, dès leur prise du pouvoir, les communistes ont bien aboli la grande propriété des nobles mais ils n'ont pas touché à celle des koulaks. Ces derniers ont donc pu continuer à s'enrichir (même s'ils subissent comme les autres paysans russes, les ravages des combats de la guerre civile russe et les réquisitions de produits alimentaires décidées par les communistes). Après la terrible famine causée par la guerre civile russe, le gouvernement met en place la NEP. La libéralisation de l'initiative privée profite encore aux koulaks. En 1928, les quatre à cinq millions de koulaks sont devenus indispensables à l'approvisionnement des villes. Au vu de leur mentalité et de leur rôle économique, les koulaks apparaissent dangereux pour le régime communiste. En 1929, le gouvernement en lançant la collectivisation de l'agriculture a pour premier objectif de faire disparaitre économiquement, voire physiquement, les koulaks. Après leur avoir interdit la location de terres et l'emploi de main d'œuvre salariée, ils sont exclus des villages et leurs terres sont partagées entre les petits paysans ; ces derniers sont d'ailleurs durement invités à se regrouper dans les kolkhozes. Après de violents mouvements de révolte sévèrement réprimés (près de trois millions de morts), les koulaks désormais sans terre sont déportés afin de défricher la Sibérie ou bien vers les grands chantiers de construction du chemin de fer ou de creusement de canaux. Dès l'été 1930, il n'y a plus de koulaks en URSS.
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
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