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Histoire du racisme

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L'histoire du racisme est très ancienne. Pourtant, le racisme existe toujours. Il touche tous les pays et il peut prendre différentes formes, c'est pour cela que parfois, on ne le voit pas vraiment de l'extérieur. Il peut subsister à cause de la loi, ou sinon, à cause de l'organisation de la société, ce qui le rend beaucoup plus difficile à détecter quand on n'est pas concerné.

La France, l'Espagne, les États-Unis ou encore certains pays arabes tels l'Arabie Saoudite, la Mauritanie, entre autres, ont pratiqué l'esclavage des Noirs jusqu'au XIXe siècle voire au XXe siècle pour certains, considérant ces hommes comme de simples marchandises. De même, l'achat de ces esclaves (la plupart du temps prisonniers de guerre) se faisait auprès des ethnies africaines (principalement côtières). Encore aujourd'hui, des pays le pratiquent (en Libye, en Arabie Saoudite ou au Liban par exemple). Aux États-Unis et en Afrique du Sud, pendant longtemps, les Blancs et les Noirs ne se mélangeaient pas et n'avaient pas les mêmes droits (phénomène de la ségrégation).

Diverses théories furent développées pour justifier les pratiques racistes.

Les débuts antiques[modifier | modifier le wikicode]

De tout temps, de nombreuses sociétés ont eu des pratiques racistes, mais elles n'étaient pas pour autant ouvertement racistes. En fait, il semblerait que le racisme soit devenu une idéologie à partir de la Renaissance ; également que le mot « race » ait été parfois utilisé dès cette époque-là.

Durant l'Antiquité, l'esclavage était très présent, c'était un des points importants de la société de l'époque. Cependant l'esclavage n'était pas dirigé envers un peuple en particulier et il ne visait pas les Africains noirs en particulier.

Durant l'Antiquité, il n'y eut aucune preuve de négrophobie dans la littérature latine, l'œuvre de Benjamin Isaac, écrite en 2006, intitulée "L'invention du racisme dans l'antiquité" (titre traduit de l'anglais), démontre qu'il n'y a aucune preuve de racisme dans la littérature latine a l'antiquité et que les Grecs comme les Romains étaient nationalistes et fiers de leurs civilisation.

À cette époque, l'esclavage était déjà couramment pratiqué (mais il y avait aussi des serviteurs) : par exemple dans le monde arabe, à l'encontre des populations européennes et africaines, ou chez les Romains dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. Ces derniers installèrent un marché aux esclaves dès -166 dans le port de Délos. Et souvent, les personnes réduites en esclavage ou maintenues dans la condition d'esclave, provenaient d'autres peuples conquis, ce qui se manifestait généralement par une couleur de peau ou de langue différente de celle des maîtres.

Par contre, concernant l'Égypte des pharaons, les théories varient : selon certains, l'esclavage y aurait été pratiqué, notamment pour permettre la construction des pyramides ; selon d'autres, les découvertes archéologiques ne le démontreraient pas et cette idée aurait simplement été véhiculée par les textes bibliques (Ancien Testament)1.

Époque coloniale et esclavage[modifier | modifier le wikicode]

Déplacement d'esclaves enchaînés en Afrique (19e siècle).

Il existe un épisode important dans l'histoire du racisme, suite à la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb en 1492, puis les débuts de sa colonisation par les Européens.

En 1550 eut lieu la controverse de Valladolid, qui était une dispute entre deux points de vue. La question était : « Les Espagnols ont-ils le droit de dominer les Indiens d'Amérique ? ». Il s'agissait de justifier les crimes commis par les Espagnols en Amérique. Contrairement à une idée reçue, la question n'était pas « Les Indiens d'Amérique ont-ils une âme ? » puisque l'Église cherchait à les convertir, ce qui ne serait pas possible s'ils n'avaient pas d'âme. À l'époque, le Pape Paul III avait déjà interdit l'esclavage des Amérindiens, mais cette interdiction n'a pas été respectée. Les Noirs aussi pouvaient être baptisés (et donc avaient une âme) pourtant l'esclavage en Afrique n'était pas discuté à cette époque.

Charles Quint (alors roi d'Espagne et empereur du Saint-Empire germanique), après avoir autorisé l'esclavage des Amérindiens en 1517, l'a interdit neuf ans plus tard. Sa décision était bien avant celle du pape, aussi ne s'y rapportait-elle pas. Elle était en fait notamment liée à Bartholomé de Las Casas, un moine dominicain qui considérait que la conversion des Amérindiens devait être pacifique.

Quant à l'esclavage des Noirs, par exemple en France, il a été une première fois interdit en 1794 par la Convention (une assemblée élue qui a laissé son nom à l'une des périodes de la Révolution française), rétabli par Napoléon Ier en 1802, puis définitivement aboli par le gouvernement provisoire de 1848, suite à la révolution de la même année.

Théories scientifiques racistes du XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Une démonstration « scientifique » américaine des races par rapport à des crânes (1868)

C’est au milieu du XIXe siècle que l’on a commencé à parler de « races » au sein de l’espèce humaine, mais l'usage de cette notion n'a plus de sens depuis les développements de la génétique de la seconde moitié du XXe siècle. Ce qui signifie que "racisme" n'a aucun fondement et n'est qu'une vue de l'esprit.

Si les hommes ont été depuis longtemps sensibles aux différences visibles entre les hommes, les distinguant par groupe et ne prenant surtout en compte que la couleur de la peau, la notion de « race », entendue en termes biologiques, fut toutefois tardive. Elle appartient à une période de la science moderne encore peu avancée et vient de la pratique de classification en espèces et en sous-espèces, qui ne concernait d’abord que les végétaux et animaux.

Cette démarche scientifique était largement soutenue par les pouvoirs politiques en place à l'époque, car ils donnaient une justification morale à la domination des Blancs sur les peuples des colonies, notamment en Afrique. Considérer le triomphe de la civilisation occidentale devenait un événement naturel et logique et les peuples « primitifs »2 étaient considérés comme des esclaves ou des cousins attardés qu'il fallait sauver d'eux-mêmes (par exemple, en leur prêchant l'Évangile et les faisant se convertir au christianisme).

Or, nous savons aujourd'hui que les races humaines n'existent pas. Il n'existe qu'une seule espèce d'hommes, nommée Homo sapiens, qui ne peut être divisée en « races » tant il y a de variétés humaines. Avec les progrès des sciences, de la génétique notamment, on a prouvé que les différences entre Blancs et Noirs, par exemple, étaient très faibles. Seule l'apparence physique (ou morphologie) change légèrement. Ainsi, on peut avoir plus de gènes en commun avec un pygmée d'Afrique qu'avec son voisin de palier ! Les gènes sont les informations transmises par les parents à leurs enfants, des sortes de « plans de construction » pour l'enfant à naître. Les gènes vont bien plus loin que la taille, la couleur de la peau ou des cheveux. Ils déterminent beaucoup d'autres choses que tous les êtres humains partagent.

Désormais, les scientifiques préfèrent à la notion de race celles de groupement humain (quel qu'il soit), de population (du point de vue du territoire), d'ethnie (sous un angle culturel), etc. On parle ainsi de populations en biologie, en géographie, en démographie, de différences culturelles et d'ethnies en anthropologie, en ethnologie...

Nazisme[modifier | modifier le wikicode]

Un drapeau nazi.
Article à lire : Nazisme.

L'une des périodes les plus dramatiques de l'histoire de l'humanité eut lieu en Allemagne, de l'arrivée au pouvoir des nazis dans les années 1930 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, sous le Troisième Reich (c'est-à-dire le gouvernement d'Adolf Hitler).

Hitler pensait que la « race aryenne »3 était au-dessus de toutes les autres « races », et en particulier des Juifs, qui représentaient pour Hitler la « pire des races » et étaient destinés à l'extermination, tout comme les Slaves (Russes, Serbes, et en particulier les Polonais qui étaient la cible principale de l'idéologie nazie) ne valaient guère mieux et étaient destinés à l'asservissement. Durant cette période, Hitler ordonna l'extermination des Juifs sous prétexte qu'ils feraient partie d'une « race inférieure ». Il est à noter que les Juifs d'Europe de l'Est (dits « Ashkénazes ») étaient pour la plupart issus de mariages mixtes ayant eu lieu au Moyen Âge entre Juifs et Allemands, d'où de nombreux patronymes ashkénazes germaniques (comme par exemple se terminant en -stein, en -berg...) ; Hitler qui pensait les Allemands supérieurs aux autres peuples a donc exterminé des Allemands d'Europe de l'Est.

Environ six millions de personnes moururent dans les camps d'extermination et de concentration ou dans des exécutions de masses instaurées par les nazis.

En parallèle, un programme d'amélioration de la pureté de la race aryenne fut mis en place. Des jeunes femmes blondes aux yeux bleus étaient encouragées à avoir des enfants de même type dans des centres de naissance nommés Lebensborn. Outre la reproduction de la race aryenne, le lebensborn se chargeait aussi de la germanisation des enfants enlevés à leurs parents en Norvège, en Pologne et en Tchécoslovaquie. Ainsi, plus de 200 000 enfants seront emmenés en Allemagne, étant notamment blonds aux yeux bleus, et confiés à des familles allemandes sélectionnées. Un cinquième seulement de ces enfants (soit un enfant sur cinq) seront retrouvés et rendus à leurs véritables parents.

Ainsi, l'idéologie nazie a non seulement dominé et soumis aux intérêts de la « race pure » des individus d'autres « races », mais aussi, dans une moindre mesure, ceux de la « race supérieure » prônée.

Ségrégations américaine et sud-africaine[modifier | modifier le wikicode]

Fontaine réservée aux Afro-Américains du temps de la ségrégation (milieu du XXe)

Aux États-Unis, les Blancs et les Noirs ne se mélangeaient pas et n'avaient pas les mêmes droits, jusqu'aux années 60 environ. Cette séparation organisée par des lois, dite « ségrégation »4, était absolue : elle s'appliquait dans tous les lieux et circonstances de la vie quotidienne.

En Afrique du Sud, la ségrégation, nommée apartheid, a été inscrite dans la loi de 1948 jusqu'en 1991.

Ce rejet général de la population de couleur par la population blanche était la trace de deux choses :

  • malgré l'abolition de plus en plus générale de l'esclavage, les anciens maîtres continuaient de mépriser leurs anciens esclaves ;
  • de nombreuses nations coloniales continuaient de régner sur de grands États peuplés de personnes de toutes les couleurs.Durant la période coloniale , on continue à enseigner et à diffuser aux habitants de la métropole des stéréotypes sur les populations des colonies. Les habitants des métropoles sont éduqués , à travers les médias, l école et même en encore les institutions religieuses, à considérer les habitants des colonies comme des êtres inférieurs ou ayant besoin de leur aide . L 'idéologie raciale et le classement hiérarchique des races soutenus par des arguments pseudo scientifiques influencent encore largement la construction des discours sur les populations des colonies.

Après les guerres de décolonisation s'ajoute encore un autre facteur : les habitants de la métropole humiliés par les défaites qui leur ont fait perdre leurs colonies nourrissent une rancune contre les habitants des pays émancipés. Voir Rosa Parks, William Edward Burghardt Du Bois et Catégorie:Mouvement pour les droits civiques.

Le savais-tu.png
Le savais-tu ?
Incroyable mais vrai !
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Nelson Mandela, un Sud-Africain condamné à perpétuité en 1964 (après avoir déjà fait deux ans de prison), pour des activités politiques clandestines contre l'apartheid et pour la démocratie, est devenu le plus célèbre et l'un des plus anciens prisonniers politiques au fil des années... Ce n'est en effet que vingt-quatre ans plus tard qu'il est sorti de prison pour être mis en résidence surveillée (et encore deux ans plus tard qu'il a obtenu sa libération totale). Au bout du compte, il a collaboré avec le président blanc du pays pour mettre fin à l'apartheid et préparer la période de transition. En 1993, il a reçu avec ce président le prix Nobel de la paix. Et en 1994, soit trente ans après sa condamnation à perpétuité et quatre après sa libération, il est devenu le premier Africain président d'Afrique du Sud. Il est mort le 5 décembre 2013.

Rwanda[modifier | modifier le wikicode]

Au Rwanda, en 1994, en trois mois, près d'un million de Tutsi furent massacrés par des Hutus, dans le cadre d'un génocide.

En effet, certains Hutus accusaient les Tutsi d'être responsables de l'assassinat du « président » du Rwanda, d'être des « cafards » ou encore d'avoir collaboré avec les Belges quand ils dominaient le territoire du Rwanda, à l'époque coloniale. Cette haine entre ces deux communautés est fortement encouragé par le pouvoir Hutu, qui diffuse à la radio nationale des messages appelant à la haine et au massacre des Tutsi.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. L'esclavage a-t-il existé dans l'Égypte ancienne ?, 21 mars 2004. Nefertari (site belge de Marianne Michel).
  2. « Primitif » se dit de peuples, de sociétés qui sont restés à l'écart de la civilisation mécanique et industrielle, et ont gardé des structures socio-économiques très anciennes.
  3. « Aryen » est ici employé comme le terme raciste qui oppose les « races » indo-européennes aux Sémites (peuples du Proche-Orient parlant ou ayant parlé une langue sémitique : Arabes, Hébreux, Phéniciens, etc). Sinon, les Aryens sont un peuple de l'Antiquité qui avait envahi le nord de l'Inde.
  4. On parle parfois de ségrégation raciale, mais le mot « ségrégation » suffit pour désigner une telle séparation entre gens de couleur et personnes blanches. Cf. définition de la ségrégation du portail lexical du CNRTL
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Article mis en lumière la semaine du 18 août 2008.