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Histoire de l'Albanie

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L'histoire de l'Albanie s'étend de l'Antiquité à aujourd'hui. Elle est profondément marquée par les civilisations successivement grecques, serbes, bulgares et turques qui l'ont occupée et gouvernée.

L'Albanie dans l'Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

L’Illyrie[modifier | modifier le wikicode]

Les Illyriens, peuples indo-européens sont considérés comme les ancêtres des albanais. Ils sont divisés en tribus. D'après les textes grecs, les illyriens avaient été plusieurs fois unis sous la direction d’un roi, mais ils retournaient au système des tribus dès la mort du roi. Bien qu’hellénisés, on ne dispose que de très peu d’écrits sur ce peuple.

Il semble qu'en 385 av. J-C, ils s’unirent sous la coupe d’un basileus, Bardylis qui est le premier à créer une dynastie durable. Dès son arrivée sur le trône, il remarque que, pour éloigner les illyriens de leurs querelles personnelles, il fallait leur donner un ennemi commun. Il leur donne comme objectif le royaume de Macédoine. Levant une armée puissante, il l’oriente d’abord vers les petits peuples situés entre l’Illyrie et la Macédoine pour les conquérir. Puis attaque la Macédoine. Il impose que le roi Amyntas III lui paye un tribut. En 385 av. J-C, Bardylis bat le royaume d’Épire. En 360 av. J-C, le nouveau basileus de Macédoine Perdiccas III refuse de payer le tribut. Bardylis marche contre lui, le bat et le tue. En 358 av. J-C, est tué par le nouveau maître de la Macédoine, Philippe II qui au passage annexe l’Illyrie, mais laisse la famille royale de Bardylis le représenter.

Nous ne savons rien du règne des successeurs de Bardylis, nous savons juste qu'au IIe siècle av. J-C, il y eu un changement de dynastie. En 168 av. J-C, le dernier basileus illyrien Genthios, est déposé par les Romains qui le remplacent par un proconsul

Le royaume d’Épire[modifier | modifier le wikicode]

Une autre partie du territoire albanais était occupée par le peuple d’Épire dont le royaume était à cheval sur l’Albanie et sur la Grèce.

Luttes fratricides[modifier | modifier le wikicode]

Son premier basileus connu fut Alcétas Ier, allié à Athènes et à l’ambitieux tyran de Phèdre, Jason. À sa mort, le royaume est divisé en deux pour ses deux fils, Néoptolème Ier et Arymbas. Renversé par Philippe II de Macédoine, ce dernier met sur le trône le fils de Néoptolème Ier, Alexandre Ier. Celui-ci était ambitieux, son rêve était de contrôler l’Italie. Il mobilisa son armée et lança des assauts contre la botte italienne, se heurtant bien-sûr à Rome qu’il bat plusieurs fois avant de mourir dans une guerre contre eux en 331 av. J-C. Il laisse un jeune fils, Néoptolème II, qui sera renversé par Arymbas en 323 av. J-C. Arymbas, très âgé meurt de vieillesse un an après, laissant le trône à son fils, Eacide. Eacide passa son temps à mener des guerres contre Macédoine, des guerres coûteuses qui ruinèrent le peuple, jusqu'en 317 av. J-C, date où le peuple le chasse et remet sur le trône son basileus légitime, Néoptolème II, qui sera à nouveau renversé par Eacide en 313 av. J-C pendant un an, puis le trône est donné à Alcétas II, frère d’Eacide, qui sera tué lors d’une révolte.

Pyrrhus Ier[modifier | modifier le wikicode]

Tête d'une statue grecque de Pyrrhus Ier.

Né à une date inconnu, Pyrrhus Ier était encore bébé quand son père Eacide fut détrôné en -317. Néoptolème II, redevenu basileus, voulait faire tuer Pyrrhus Ier qu’il considérait comme une menace potentielle pour son règne. Élevé par des parents d’Eacide, Pyrrhus a été mis sur le trône d'Epire par les épirotes eux-mêmes après la mort d’Alcétas II.

Pyrrhus Ier était un homme ambitieux et assoiffé de pouvoir, il n’avait qu’un rêve : reconstituer à son profit l’Empire d’Alexandre le Grand. Mais sa première guerre se solde par un échec : il est emprisonné par les égyptiens de 301 à 297 av. J-C. Pendant cette période, l’Épire est gouvernée par Néoptolème II.

En -288, Pyrrhus Ier entre dans la coalition de Séleucos Ier contre la Macédoine. C’est surtout Pyrrhus qui s’illustre, car c’est lui qui détrône le basileus de Macédoine Démétrios Ier et prend sa place pendant deux ans.

De -281 à -275, Pyrrhus Ier fait des guerres en Italie, principalement contre Rome, pour qui il fut une menace sérieuse : il bat plusieurs fois les légions de la République, prend plusieurs villes grâce à ses éléphants, animaux inconnus des romains à l’époque. Mais, après plusieurs défaites, les romains comprennent les point faibles de ces splendides animaux : la peur du feu. À la bataille suivante (en Sicile), les Romains tirent des flèches enflammées sur les éléphants qui, effrayés, font demi-tour, écrasant les épirotes alors que les légionnaires commençaient à attaquer. Humilié, Pyrrhus ordonne la retraite et quitte l’Italie. Il meurt en -272 en luttant contre la Macédoine.

Les successeurs de Phyrrus[modifier | modifier le wikicode]

Le basileus suivant fut Alexandre II, désireux de venger son père, il lève une armée pour ravager le royaume macédonien. Ses guerres vengeresques apporteront mort et destruction jusqu'à la contre-attaque macédonienne qui faillit renverser Alexandre II. Le basileus effrayé finit son règne en pacifiste. Son successeur, Pyrrhus II tentera d’envahir Sparte, mais il sera repoussé. Son frère et successeur, Ptolémée est renversé en -234 par le royaume de Macédoine qui annexe l’Épire. Plus tard, cette région sera annexée par Rome.

Albanie médiévale[modifier | modifier le wikicode]

Le despotat d'Épire en 1230 (en vert sombre)

Le despotat d'Épire apparait au début du XIIIe siècle, en Albanie et dans les régions voisines. Il est né au moment de l'éclatement de l'empire byzantin à la suite de la quatrième croisade de 1204.

Le despotat qui se veut héritier de la culture grecque byzantine et orthodoxe doit lutter contre ses puissants voisins : l'empire latin de Constantinople créé par les Croisés catholiques, la République de Venise qui occupe les côtes des Balkans et l'empire de Nicée, lui aussi héritier de l'empire byzantin. En 1268, le despotat est le théâtre de luttes entre deux frères ennemis qui cherchent des alliés soit à l'occident, soit chez les Byzantins. Le pouvoir est alors pris par la famille Orsini, d'origine gréco-sicilienne. Des troubles dans la succession amènent des interventions de l'empire byzantin (qui a été rétabli en 1264). En 1331, Byzance s'empare du pays.

Pour en savoir plus, lis l’article : Despotat d'Épire.

L’invasion et occupation par les Turcs Ottomans[modifier | modifier le wikicode]

L’invasion ottomane débute à la chute du puissant despotat d'Epire. Elle révèle le premier héros national albanais : Georges Castriota Skanderbeg. Fils d'un seigneur albanais, ancien otage des Turcs ottomans, converti à l'islam, officier et gouverneur de l'Albanie pour les Turcs. Il se révolte en 1443 et tient tête aux armée des sultans turcs Mourad Ier et Méhémet II. À sa mort l'Albanie devient une province de l'empire turc. Une partie de la population se convertit à l'islam.

La domination ottomane ne fut pas une mauvaise chose pour l’Albanie. Certes, le gouvernement ottoman fut d’une main de fer, les impôts étaient parfois injustes et le sultan était presque despotique, mais les ottomans développèrent le pays, construisirent des manufactures (les ancêtres des usines), encouragèrent le commerce et mirent en place une politique de tolérance religieuse qui permit aux chrétiens, aux musulmans et aux juifs de vivre dans la paix et la compréhension.

L'Albanie dans la première moitié du XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Création de la principauté d'Albanie[modifier | modifier le wikicode]

À la suite de la Première guerre balkanique qui oppose en 1912-1913, l'empire turc à une coalition formée par la Grèce, la Serbie et la Bulgarie, les préliminaires de Londres le 30 mai 1913, décident, entre autres, de créer la principauté d'Albanie. Le but, soutenu par les Austro-Hongrois, est d'empêcher la Serbie d'atteindre la mer Adriatique. La principauté est donnée à un Néerlandais le prince Guillaume de Wied, celui-ci ne séjourne en Albanie que de mars à septembre 1914.

L'Albanie pendant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

Zog Ier vers 1928

De 1914 à 1918, l'Albanie est occupée au nord par l'armée austro-hongroise et au sud par l'armée italienne.

À la fin de la guerre, l'Italie reconnaît l'indépendance de l'Albanie. Celle-ci est admise à la SDN en 1920.

Le royaume d'Albanie[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Zog Ier.

En 1920, Ahmed Zogu descendant d'une puissante famille noble albanaise, s'empare du pouvoir. Il est élu président de la République en 1925 et se proclame roi d'Albanie en 1928, sous le nom de Zog Ier. Il installe un gouvernement dictatorial, soutenu par la Yougoslavie. Zog Ier modernise le pays. Mais ses besoins financiers lui font accepter les capitaux, les entreprises et l'influence militaire de l'Italie fasciste de Mussolini. Zog Ier doit rompre avec l'alliance yougoslave.

L'Albanie est occupée mais résiste[modifier | modifier le wikicode]

Le 7 avril 1939, l'Italie attaque l'Albanie. Celle-ci est incapable de résister et est conquise en une semaine. Zog Ier doit s'exiler. Le roi d'Italie Victor-Emmanuel III est proclamé roi d'Albanie. L'Albanie devient alors un pays fasciste. Cependant la résistance contre les Italiens, puis les Allemands s'organise avec des partisans de Zog Ier, des républicains anti-communistes et anti-fascistes et des communistes dirigés par Enver Hodja. Ils reçoivent l'appui des résistants yougoslaves dirigés par Joseph Tito, mais aussi des services secrets britanniques.

C'est à partir de l'Albanie que Mussolini lance en octobre 1940, sa désastreuse invasion de la Grèce. Son échec contraint les Allemands à intervenir. Avec le repli des troupes allemandes l'Albanie se libère elle-même.

Il y a des règlements de compte contre les collaborateurs des Italiens et des Allemands, mais aussi entre groupes de résistants. Finalement ce sont les communistes qui l'emportent.

L'Albanie dans la seconde moitié du XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

L'Albanie communiste[modifier | modifier le wikicode]

Le gouvernement provisoire[modifier | modifier le wikicode]

En 1944, le pays est libéré des fascistes italiens et des nazis. Le Parti communiste prend très vite le pouvoir en contrôlant totalement le Mouvement de libération nationale. Le chef du Parti, Enver Hoxha, fonde un Gouvernement provisoire dont le ministre de l’Intérieur, son bras droit Koçi Xoxe, juge et fait exécuter les collaborateurs nazis et fascistes. On sait aujourd’hui que ce fut une manœuvre politique : certes, parmi les exécutés, il y avait de réels collaborateurs, mais il y eut aussi les royalistes résistants et les républicains du Balli Kömbetar. Des mesures sévères sont aussi prises dans le secteur privé, qualifié de « profiteur de guerre ». En été 1945, le gouvernement met en place les réformes agraires, nationalise les biens des clergés. En 1946, la Constitution de la République populaire socialiste d’Albanie est fin prête. Bien que le vote donne le titre de chef de l’État à Omer Nishani, ce sera Enver Hoxha, chef du gouvernement et Premier Secrétaire du Parti des Travailleurs qui gouvernera.

Politique[modifier | modifier le wikicode]

Comme dans chaque État communiste, l’organe suprême du pouvoir était censé être une Assemblée populaire, seul organe législatif et garante de la souveraineté. Elle pouvait modifier la Constitution, voter des lois, rejeter les lois qui lui semblaient inconstitutionnelles, voter les plans économiques, les plans culturels et le budget de l’État, déclarer la mobilisation, l’état d’urgence, la guerre à un autre pays ; elle signe ou ratifie les traités internationaux, accorde l’armistice, déclenche les référendums, nomme et révoque le Présidium de l’Assemblée, le Conseil des ministres, la Cour suprême, le Procureur suprême et ses adjoints et peut créer ou supprimer n’importe quel ministère. L’Assemblée populaire est composée de 250 députés élus pour quatre ans, sauf en cas de guerre, car là, les députés peuvent rallonger leur mandat jusqu'à la fin des conflits. Leur l’immunité peut être levée par le Présidium, qui est l’organe supérieur de l’Assemblée, composé du président de l’Assemblée populaire, de ses trois vice-présidents, d’un secrétaire et de dix députés. Le Présidium ouvre les débats dans l’Assemblée, fixe la date des élections, distribue les honneurs, accorde ou retire la citoyenneté, exerce le droit de grâce, peut modifier les frontières intérieures, nomme et révoque avec l’avis des ministres les ambassadeurs, promulgue les lois votées par l’Assemblée populaire. Il contrôle les assemblées provinciales, départementales et municipales.

Le Conseil des ministres est l’organe exécutif et administratif du pays, élu par l’Assemblée populaire parmi les députés et dirigé par un président du Conseil. Le Conseil supervise la politique intérieure et extérieure, propose les lois, a autorité sur les assemblées provinciales et municipales, s’occupe de la défense du pays avec un Conseil de la défense, propose à l’Assemblée populaire les plans économiques, culturels et le budget, peut émettre un avis sur les traités internationaux. Un président de la République élu n’a pour rôle que de représenter le peuple albanais toujours cimenté et uni.

La République populaire socialiste est divisée en provinces dirigées par un conseil populaire élu pour trois ans et divisé en deux échelons : le supérieur qui contrôle l’inférieur. Le conseil est l’organe législatif de la province. L’organe exécutif se nomme Comité exécutif, élu par le conseil populaire. Les provinces sont divisées en villes dirigées par un conseil municipal.

Mais, à partir de 1949, il y eut un problème : quelle vision du communisme allait adopter l’Albanie ? Enver Hoxha, président du Conseil est partisan du stalinisme (le communisme selon Staline) et Koçi Xoxe, chef de la police secrète, est partisan du titisme (le communisme selon Joseph Tito). À partir des années 50, le stalinisme gagne, tous ceux qui ne renoncent pas au titisme sont exécutés (dont Xoxe).

La dictature[modifier | modifier le wikicode]

Le nouveau régime fut au début profitable pour le pays. L’industrie et l’agriculture se développent, l’accès à l’électricité est renforcé, la culture albanaise est favorisée, le niveau scientifique augmente.

Enver Hoxha en 1971.

Mais, très vite, le pays sombre dans la dictature. Enver Hoxha (qui laisse la présidence du Conseil des ministres en 1954 au profit de Mehmet Shehu) est le maître tout puissant du pays en tant que Premier secrétaire général du parti communiste : contrairement à ce que dit la Constitution, l’Assemblée populaire ne sert plus qu’à valider les décisions du dictateur et ne les discute presque pas. De plus, en 1956, alors que Khrouchtchev annonce la déstalinisation de l’URSS, Hoxha se brouilla avec les autres dictatures marxistes et isole son pays du reste du monde, menant une politique appelée « Isolationnisme ». Le pays est rempli de bunkers et la police secrète a le droit de violer la propriété privée. Les conséquences sont désastreuses, l’absence de commerce ruine son économie, affaiblit les usines et appauvrit la population. Bien sûr, le gouvernement orientera la colère du peuple vers d’autres coupables (les pays capitalistes, les pays communistes qui firent le jeux des « grands vilains capitalistes » en renonçant au bon stalinisme, à l’ancienne politique du roi Zog Ier qualifié d’obscurantiste et oppressante, aux religions et aux royalistes). Ceux qui souffrirent le plus furent les croyants. Enver Hoxha, athée convaincu, voyait les religions comme des maladies mentales dangereuses dont il fallait se débarrasser. En 1960, il déclare l’Albanie, État athée, qui ne reconnaît plus aucune religion. L’athéisme obligatoire fut inscrit dans la constitution et des intellectuels athées étaient embauché pour diaboliser les religions. Des centaines de prêtres chrétiens ou musulmans furent exécutés à cause de leur métier, ainsi que de simple croyants à cause de leur croyance et les enfants chrétiens ou musulmans étaient envoyés dans des maisons de redressement où ils étaient battus.

À partir de 1983, Hoxha, gravement malade, laisse le pouvoir à Ramiz Alia.

Alia décide de rompre avec la politique d’Hoxha, notamment en relançant le commerce et les relations avec l’extérieur, mais il reste assez orthodoxe sur le stalinisme et refuse les réformes de Mikhaïl Gorbatchev : la population montre des signes de mécontentement de plus en plus voyants, malgré les arrestations (comme la fuite de 5 000 Albanais en Grèce). Alia décide de calmer les colères en autorisant le multipartisme, mais le peuple veut la fin totale du stalinisme. En 1992, les élections législatives donnent le pouvoir aux ennemis du communisme. Alia démissionne, il sera arrêté quelque mois après, avec tous les collaborateurs de l’ancien régime stalinien.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Antikforever, 4000 ans d'Histoire, Illyrie et Épire.
  • Wikipédia
  • Maison royale d'Albanie, site officiel en langue française
  • www.communisme-bolchevisme.net/.../Constitution_de_la_RPSA.pdf
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