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Croisé

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Chevalier croisé de la seconde moitié du XIIIe siècle

Un croisé est l'européen qui, de la fin du XIe siècle au milieu du XIVe siècle, participe aux croisades, pèlerinages et expédions militaires, vers Jérusalem et la Syrie-Palestine. Ces pèlerins particuliers, tentent de conquérir puis de défendre contre les musulmans les lieux saints chrétiens. Il existait plusieurs catégories de croisés. Certains étaient de simples chevaliers, d'autres de riches seigneurs (voire des souverains) à la tête d'armées organisées, alors que d'autres étaient non-chevaliers (individus pauvres et mal équipés).

Les motifs de départ vers la Terre sainte sont divers. La croisade est d'abord l'expression de la foi religieuse, car le croisé pense en l'accomplissant mériter le salut de son âme. En effet l'Église catholique accorde aux croisés des indulgences qui dispensent de l'accomplissement des pénitences. La croisade est aussi l'occasion pour nombre d'européens d'échapper aux contraintes qu'ils subissent en Europe occidentale. Le paysan, l'artisan pensent trouver ailleurs de meilleures conditions de vie. Les guerriers fortement encadrés par un réseau de liens familiaux et vassaliques et dont l'activité professionnelle est fortement limitée par l'action anti-violence de l'Église pensent pouvoir y échapper dans un autre cadre géographique.

Qui sont les croisés ?[modifier | modifier le wikicode]

Prédication de la première croisade. Peinture anonyme du XIXe siècle.

La première croisade fut un événement considérable qui mobilise un nombre très important d'individus. D'après les chroniqueurs qui en relatent l'histoire près de 100 000 personnes y participent . Ces foules nombreuses mélangent des combattants (chevaliers et écuyers, sergents d'armes, simples soldats ) mais aussi des pèlerins non-combattants (serviteurs des nobles fortunés, profiteurs en tous genres qui suivent d'ordinairement les troupes en marches, pauvres, femmes, enfant ...). Les historiens actuels trouvent ces nombres très exagérés. Dans les expéditions suivantes, les effectifs apparaissent plus réduits : ainsi lors de la troisième croisade les rois Philippe II Auguste et Richard Cœur de Lion ne disposent chacun que de 650 chevaliers et 1 300 écuyers, le nombre de non-combattants est réduit. Le roi Louis IX part en Égypte avec environ 15 000 hommes, dont 2 500 chevaliers. Rarement les effectifs dépassent 10 000 individus. Une grande partie des guerriers croisés sont originaires du royaume de France, pour cette raison les musulmans appellent indistinctement "Francs" les Européens présents au Proche-Orient.

Au XIe siècle, la société de l'Europe occidentale est très hiérarchisée. Chacun a son rôle (guerrier, religieux producteurs de richesses) et ne se mélange pas avec les autres groupes. La croisade touche toutes les catégories de population et les emmènent vers un but commun, la délivrance de Jérusalem puis guerre pour maintenir la défendre et maintenir la présence chrétienne en Terre sainte. Cependant les motivations de chacun différent de celles de son voisin.

La haute noblesse européenne participe aux croisades. La première croisade est dirigée par Raymond de Sant-Gilles fils du comte de Toulouse, Godefroy de Bouillon duc de Basse-Lotharingie, le prince italo-normand Bohémond de Tarente, Hugues de Vermandois frère cadet de Philippe Ier roi de France. Des souverains accompagnés d'une suite de très grands seigneurs commandèrent les autres croisades, le roi de France Louis VII et l'empereur germanique Conrad III participent à la seconde. Les rois Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion et l'empereur Frédéric Barberousse à la troisième. L'empereur Frédéric II, à la sixième. Le roi Louis IX de France aux Septième et huitième croisades.

Nombre de fils cadets des familles nobles partent pour la Terre sainte. Leur avenir est bouché en Europe. Le fief familial revient à l'ainé des garçons. Les cadets n'ont le choix que de rester au service de leur ainé, ou bien de rechercher la gloire comme chevaliers itinérants. En Orient ils peuvent espérer se tailler un fief dans les terres enlevées aux musulmans mais aussi acquérir gloire et honneurs.

Les catégories populaires se mobilisèrent aussi. Bien des paysans et artisans pensent que le pèlerinage vers la Jérusalem terrestre leur permettra d'atteindre plus facilement la Jérusalem céleste (le paradis) ou du moins d'échapper à leurs conditions sociales et économiques difficiles dans les campagnes et les villes d'Europe. Notons qu'au passage des croisés, les paysans et les habitants des villes des régions traversées peuvent fournir aux pèlerins l'alimentation et le matériel nécessaires pour poursuivre leurs voyage. Cependant il arrive aussi que les croisés se livrent au pillage et se livrent à des violences (pogroms) contre les communautés juives installées dans les villes.

Afin de ne pas perturber la société et l'économie de l'Europe occidentale, la papauté limite les conditions du départ. Les religieux doivent obtenir l'accord de leurs évêques, les laïcs (guerriers et travailleurs) la permission de leur curé, les guerriers celui de leurs suzerains et les maris celui de leurs épouses.

Le financement des croisés[modifier | modifier le wikicode]

Le pèlerinage est un voyage. Il faut donc prévoir les frais de logement, d'alimentation, car jusqu'en Terre sainte les croisés traversent des terres chrétiennes qu'il n'est pas question de piller. L' équipement est très coûteux pour un chevalier.

Ceux qui partent sans idée de retour vendent leurs terres, leurs ateliers d'artisans. Ceux qui pensent revenir mette en gage leurs biens, à charge pour eux de se dégager de leurs dettes lors de leur éventuel retour. Ainsi Godefroi de Bouillon vend ses propriétés de Stenau et de Moussay à l'évêque de Verdun et donne en gage à l'évêque de Liège le pays de Bouillon. On assiste alors à un vaste transfert de propriété, dont une grande partie agrandira les possessions du clergé catholique (ce qui est contraire au droit féodal, où une terre rendue vacante doit revenir au suzerain légitime).

Les seigneurs peuvent demander à leurs vassaux de financer leur départ dans le cadre de l'aide aux quatre cas (à côté de la dot de la fille ainée, de l'armement du fils ainé comme chevalier ou du paiement de la rançon). Les souverains peuvent exiger de nouveaux impôts. En 1166 et en 1183 en France, puis en 1185 en France et en Angleterre, sont prélevés un ou deux deniers par livre de biens pour la défense de Jérusalem. En 1187, le pape Grégoire VIII autorise la levée d'une « dîme saladine ». En France et en Angleterre, elle consiste en un prélèvement de 10 % sur les revenus et biens meubles de ceux qui ne partent pas, et le clergé n'en est pas exempté. En Angleterre, Richard Cœur de Lion taxe les revenus de ses sujets juifs à 25 %, tandis qu'en France Philippe Auguste oblige les juifs de son royaume à verser 5 000 marcs d'argent en supplément de leur contribution comme sujets.

À la fin du XIIe siècle le pape Innocent III préconise d'installer dans chaque église paroissiale des troncs destinés à recueillir les dons des fidèles et ordonne le prélèvement d'une taxe sur les biens ecclésiastiques (un quarantième des revenus mais un dixième pour les cardinaux). Certains ordres religieux , comme les cisterciens , parviennent à s'en faire exempter.

Au XIIIe siècle la croix peut être imposée à des individus inaptes au service guerrier, comme des femmes, des infirmes, des pauvres, qui doivent ensuite payer pour se délivrer d'un vœux qu'ils ne peuvent accomplir.

Les privilèges de la croix[modifier | modifier le wikicode]

Participant à une entreprise religieuse, le croisé reçoit de nombreux avantages accordés par l'Église catholique. Le pape délie de leurs serments de fidélité les vassaux et les serviteurs des seigneurs, cela pour la durée de la croisade. Les guerriers ne sont pas les seuls à bénéficier de cet avantage. Nombre de paysans vilains ou serfs en profitent pour échapper à leurs conditions sociales.

Les biens puis les membres de la famille d'un croisé sont placés sous la protection de l'Église. Le croisé est soustrait à la justice laïque et relève désormais de la justice ecclésiastique certainement plus compréhensive pour individu ayant décidé de sacrifier sa vie pour la bonne cause.

Pendant la durée de la croisade, le paiement des intérêts est suspendu et on peut obtenir que le paiement des dettes n'ait lieu qu'au retour.

Ordres de chevaleries nés à l'occasion des Croisades[modifier | modifier le wikicode]

Certains Croisés disposaient d'un statut à part, et faisaient partie d'un ordre religieux. La plupart ont été créés lors de la Première Croisade en Terre Sainte.

Ainsi, les chevaliers Templiers qui appartenaient à l'ordre du Temple, étaient de véritables moines-soldats.

Les hospitaliers, qui faisaient partie de l'Ordre hospitalier, (qui se transformera en l'ordre de Malte).

Le but commun de ces chevaliers était essentiellement évangélique, tous désireux d'apporter la bonne parole aux territoires envahis par les turcs, afin de défendre et reconquérir les États latins d'Orient et la ville de Jérusalem.

Les chevaliers Teutoniques (de l'ordre des Teuton) étaient des chevaliers religieux du Saint-Empire romain germanique qui se donnaient pour but d'évangéliser les Slaves et les païens de l'Europe de l'Est.

Des croisés célèbres (chevaliers)[modifier | modifier le wikicode]

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