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Front de l'Ouest (Première Guerre mondiale)

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Front de l'Ouest
Carte d'une tranchée britannique durant la bataille de la Somme (1916). Les affrontements lors de la guerre de positions sont devenus symboliques des destructions sur le front de l'Ouest.
Carte d'une tranchée britannique durant la bataille de la Somme (1916). Les affrontements lors de la guerre de positions sont devenus symboliques des destructions sur le front de l'Ouest.
Informations générales
Dates 2 août 1914 - 11 novembre 1918
Lieu nord-est de la France et extrême-ouest de la Belgique
Issue Traité de Versailles (1914)
Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919)
Traité de Neuilly (1919)
Traité de Trianon (1920)
Traité de Sèvres (1920)
Dislocation des empires allemand, austro-hongrois et ottoman par des traités de paix, de l'Empire russe par la révolution de Février 1917
Révolution allemande de 1918
Changements territoriaux L'Allemagne cède l'Alsace-Lorraine à la France, les cantons de l'Est à la Belgique, une partie de ses territoires au Danemark et à la Pologne, et ses colonies aux vainqueurs
Belligérants
Commandants
voir modèle • modifier

Le front de l'Ouest est un front de la Première Guerre mondiale. Se déroulant principalement en Belgique et en France, il commence avec l'invasion du Luxembourg par l'armée allemande le 2 août 1914, et se termine par la signature de l'armistice du 11 novembre 1918 qui voit la fin des combats entre les Allemands et les troupes alliées. Sur ce front, les opérations militaires se déroulent en trois grandes périodes : pendant l'été et l'automne 1914, il s'agit d'une guerre de mouvement caractérisée par l'invasion de la Belgique et du nord de la France par les armées allemandes. Puis en 1915, 1916, 1917 et le premier semestre de 1918, d'une guerre de positions où les soldats sont enterrés dans des tranchées creusées sur le territoire français et dans l'extrême-ouest de la Belgique. Pendant l'été et l'automne 1918, il y a reprise de la guerre de mouvement, les armées alliées refoulant progressivement l'armée allemande vers le nord et l'est.

Avec le front de l'Est, il est le principal front de la guerre, où se sont déroulées plusieurs célèbres batailles de l'historiographie militaire (Verdun, Marne, Somme, etc...). L'usage intensif des nouvelles armes issues de la révolution industrielle (fusils, gaz, obus) provoqua un niveau inégalé de destructions, qui amène à une lassitude parmi les soldats dont la plupart souffrira de séquelles (gueules cassées). La forte mortalité cause des mutineries à partir de 1917, et les populations civiles sont soumises à des réquisitions de denrées alimentaires dans les territoires occupés et aux tickets de rationnement.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

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Le plan de guerre allemand, connu sous le nom de plan Schlieffen, prévoit une attaque massive par la Belgique, afin de contourner par l'ouest l'armée française massée face à l'Alsace-Lorraine (territoire annexé par l'Allemagne suite à la guerre franco-prussienne de 1870-1871). L'aile droite de l'armée allemande devait balayer l'armée belge, puis marcher rapidement vers Paris et le contourner à l'ouest. Elle devait ensuite se rabattre vers l'est pour prendre l'armée française en tenaille. Cette opération devait être terminée rapidement, c'est-à-dire avant que l'armée russe, opérant à l'est, ne soit prête, sa mobilisation étant estimée à six semaines. Une fois vainqueurs des Français, les soldats allemands seraient transportés à l'est, et, enhardis par leur victoire, devaient écraser l'armée russe.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

1914[modifier | modifier le wikicode]

Les offensives françaises et allemandes en 1914.

Le 2 août 1914, l'armée allemande envahit le Luxembourg sans opposition, suivi le lendemain d'une offensive en Belgique et d'une déclaration de guerre à la France. En représaille, le Royaume-Uni déclare à son tour la guerre à l'Allemagne, et prépare l'envoi de troupes sur le continent. Le 5 août, plus nombreux, les Allemands s'attaquent à la ville fortifiée de Liège, pendant que des offensives françaises sont lancées vers la Lorraine et l'Alsace : c'est la bataille des Frontières. Ces derniers essayent également en vain d'avancer vers la Sarre, et les Allemands bombardent massivement les positions belges et réalisent une série de massacres envers la population civile. Le 6 août, les Allemands entrent dans le centre de Liège tout en combattant encore son réseau de fortifications aux alentours, la résistance belge permettant de déplacer des troupes françaises vers la Belgique, afin de s'opposer à l'armée allemande dont le mouvement général se trouve ralenti. Les soldats français capturent brièvement Mulhouse, avant de s'en retirer suite à l'arrivée de renforts. À la mi-août, après l'échec des attaques françaises dans le nord-est, le front se stabilise aux positions de départ. Après la prise de Liège le 16 août, les Belges se replient à Namur et Anvers qui subissent les tirs de l'artillerie allemande, dont les troupes avancent à travers le pays et atteignent la capitale Bruxelles le 20 août.

Fin août, un retrait général des troupes franco-belgo-britanniques est décidé suite aux défaites de Charleroi et de Mons, qui provoquent de sévères pertes. Jusque mi-septembre, l'armée allemande avance ainsi sans interruption dans le nord de la France, où elle s'empare du principal bassin industriel et minier du pays, et atteint des positions situées à 70 kilomètres de Paris aux environs de Soissons. Après la perte de Maubeuge et de Valenciennes, les Alliées interrompent la retraite aux environs de la Marne et parviennent à former une ouverture dans les lignes allemandes, qui se retirent sur l'Aisne pour éviter un encerclement. Les forces alliées, si elles ne peuvent pas poursuivre l'offensive de par un manque d'effectifs, parviennent à contenir l'avancée allemande et à stabiliser le front. En parallèle, un mouvement de repli des forces alliées vers les rives de la mer du Nord est opéré, connu sous le nom de course à la mer, afin d'empêcher d'être débordées. Retranchées autour d'une ligne Ostende-Nieuport-Dixmude après la chute d'Anvers, le 9 octobre, elles subissent de violents bombardements sur l'Yser, mais parviennent à conserver leurs positions à la fin du mois suite à l'inondation de la rivière. La bataille d'Ypres d'octobre-novembre ne provoque aucune avancée majeure des deux côtés.

Le front ainsi stabilisé sur une étendue de 700 kilomètres, de la mer du Nord jusqu'à la frontière suisse, les commandements militaires sont contraints de revoir leur stratégie afin de s'adapter à un conflit dans la durée, malgré les attentes des populations locales. L'ampleur des pertes affaiblissent durablement les armées, qui se repositionnent dans des tranchées aménagées et d'où elles mènent une guerre d'usure destinée à anéantir l'adversaire la première : c'est le début de la guerre de positions.

1915[modifier | modifier le wikicode]

Une tranchée française, en Champagne, en 1915.

En 1915, les Allemands, surtout occupés à lutter contre les Russes sur le front de l'Est, ne lancent pas d'opérations d'envergure sur le front de l'Ouest. Ce sont les Français et les Britanniques qui prennent l'initiative des offensives. Ils espèrent parvenir à opérer une percée des lignes allemandes en concentrant l'effort sur une partie réduite du front. Il s'agit aussi d'attaquer pour contraindre les Allemands à retirer des troupes du front est dans le but d'alléger la pression militaire sur les Russes, qui subissent de graves revers.

Parallèlement, des combats locaux très meurtriers se déroulent constamment afin d'élargir les positions tenues, pour mieux observer l'ennemi, ou mieux attaquer ou se défendre plus facilement. Dans le contexte de combats dans les tranchées, les troupes avancent de quelques centaines de mètres, qui pouvaient être perdues quelques temps plus tard à l'occasion d'une contre-attaque adverse. Souvent, il s'agit aussi de faire remarquer la volonté guerrière des unités combattantes (ce qui peut valoir des avancements aux officiers supérieurs qui ordonnent ces attaques pour « faire lever les étoiles » : les généraux ayant des étoiles pour insigne de leur grade).

Un tir de barrage nocturne mené par l'artillerie allemande près d'Ypres, en 1915

Le 22 avril, une nouvelle offensive est menée sur Ypres par les Allemands, au cours de laquelle ils font usage pour la première fois des gaz asphyxiants (le chlore) à grande échelle. Elle s'achève cependant par un statu quo le 24 mai, la ligne de front n'ayant pas bougée.

Les combats font près de 70 000 morts dans le camp des alliés (surtout des Britanniques) et près de 35 000 chez les Allemands. Le 9 mai, une offensive franco-britannique pour soulager les Russes est lancée dans l'Artois. En plus d'un mois, les gains de terrain (moins d'une dizaine de kilomètres d'avancée, ne reprenant que de petits villages et des lieux détruits1) sont dérisoires et les pertes sont considérables (près de 150 000 tués2).

Entre septembre et octobre 1915, une offensive d'ampleur est lancée conjointement par les Français en Champagne et dans l'Artois par les Britanniques. La solidité des tranchées édifiées par les Allemands ralentit grandement les avancées, qui provoque de fortes pertes et peu de résultats (plus de 25 000 morts et près de 100 000 blessés3).

1916[modifier | modifier le wikicode]

En 1916, le Grand Quartier général français, dirigé par le général Joffre, est toujours partisan de la reprise de la guerre de mouvement. À son avis, c'est la seule solution pour remporter une victoire rapide (l'opinion publique et le monde politique s'impatientent d'une guerre qui dure depuis plus d'un an, qui est coûteuse en vies humaines et qui ne semble pas avoir d'issue). Il prépare une offensive franco-britannique sur la Somme pour le printemps. Cependant, les Allemands préparent eux une attaque massive dans le secteur de Verdun, place fortifiée stratégique défendant la route de Paris. Il s'agit d'obliger les Français à défendre coûte que coûte cette position. Les Allemands comptent ainsi « saigner à blanc » l'armée française qui, alors à court de combattants, sera incapable de continuer la guerre. Ils bénéficient également d'un terrain favorable, comptant des routes d'approvisionnements en bon état et occupant les collines environnantes, utilisées comme voie de lancement des bombardements sur Verdun4.

La bataille de Verdun[modifier | modifier le wikicode]

Carte de la bataille de Verdun.
Une attaque allemande, en mars 1916 à Verdun.

C'est l'une des plus importantes batailles de la guerre en terme de pertes. Elle dure du 21 février à la mi-décembre 1916.

Le 21 févirer, après une préparation d'artillerie sans précédent5, les Allemands attaquent massivement sur la rive droite de la Meuse, tirant deux millions d'obus le premier jour6. Les troupes françaises de Verdun (dont une partie du matériel d'artillerie avait été enlevée pour être transportée en Picardie en prévision de l'offensive sur la Somme) sont surprises, mais résistent. Malgré les destructions considérables, les soldats français survivant au déluge d'obus ripostent et ralentissent l'avance allemande.

Le 25 février, le général Pétain est nommé commandant en chef de l'armée défendant Verdun, où il organise l'envoi de renforts à partir de la « voie sacrée », unique route reliant Verdun au reste du territoire contrôlé par les Français. Le 27 février, la faible garnison du fort de Douaumont est capturée par les Allemands, qui la convertissent en base-arrière d'approvisionnement. Suivant la prise de ce dernier, le front se stabilise à environ 5 kilomètres de la ville de Verdun malgré les lourds bombardements et les nombreuses pertes7. Le 6 mars, les troupes allemandes pénètrent sur la rive gauche de la Meuse, mais ne parviennent pas à percer le front. Une multitude d'offensives est alors lancée des deux côtés, causant de multiples destructions sur un terrain dévasté et dans des conditions désastreuses. Les poilus (soldats dans les tranchées) combattent sur un champ de bataille où résonnent constamment des tirs d'artillerie, sur un sol boueux d'où tombe des intempéries, favorables à la prolifération de maladies8.

Le 1er mai, à la suite de conflits internes au sein de l'armée entre Joffre (partisan du principe de l'offensive à outrance) et Pétain (désireux de limiter les pertes), ce dernier est transféré à un autre commandement et le général Nivelle lui succède. Suivant la stratégie de Joffre, il réalise fin mai une offensive infructueuse visant à reprendre le fort de Douaumont, qui échoue en raison d'un manque de préparation9. Les Allemands profitent de cet échec pour mener une nouvelle attaque en visant le fort de Vaux, qui est cédé par l'armée française le 7 juin après cinq jours de combats acharnés et d'intenses tirs d'artillerie10. La contre-offensive franco-britannique de l'été dans la Somme contraint l'armée allemande à transférer plusieurs divisions dans la région, et permet d'alléger la pression sur le front de Verdun11. Les Français exploitent la posture défensive prise par les Allemands et reprennent l'initiative, en menant des offensives en octobre permettant la reprise du fort de Douaumont (24 octobre) et repoussant les Allemands à leurs positions de départ en décembre12.

Au total, la bataille aura fait plus de 300 000 morts ou disparus et plus de 500 000 soldats sont gravement blessés1213. Les destructions engendrées en feront un symbole de la guerre.

La bataille de la Somme (1916)[modifier | modifier le wikicode]

Un des premiers chars d'assaut de l'armée britannique, durant la bataille de la Somme.

En parallèle et malgré les attaques allemandes à Verdun, une offensive franco-britannique est lancée pour soulager vers la Somme pour déganir le front de Verdun et mener une percée. Se déroulant de juillet à novembre 1916, elle est principalement élaborée par l'armée britannique, les Français se concentrant sur Verdun. Après un déluge d'artillerie (1,6 millions d'obus en une semaine14), les troupes britanniques confiantes mènent l'assaut à la marche plutôt qu'en courant, ce qui laisse le temps aux Allemands de se préparer. Ils subissent à leur tour une sévère réplique de l'artillerie allemande, qui anéantit près de 60 000 soldats majoritairement inexpérimentés. Il constitue le deuxième jour le plus meurtrier de la guerre (après le 22 août 1914) et la plus meurtrière pour l'armée britannique. C'est pendant la bataille de la Somme que les Britanniques utilisent pour la première fois le char d'assaut (ou tank). Quelques faibles gains sont réalisés, pour un total n'excédant pas une vingtaine de kilomètres. Les pertes sont considérables de part et d'autre : plus d'un million de soldats sont mis hors de combat (tués, disparus ou blessés)15.

Le 29 août 1916, le général Hindenburg, assisté du général Ludendorff, prend le commandement en chef des armées allemandes (pour tous les fronts)16.

1917[modifier | modifier le wikicode]

Affiche de recrutement pour former l'armée américaine devant intervenir en France, en 1917.

En février 1917, en prévision d'une attaque française massive et pour raccourcir sa ligne de front et s'installer sur des positions plus sûres, le commandement allemand décide de faire reculer les soldats du secteur compris entre Arras et Soissons. La population civile est évacuée vers le nord, dans les territoires français occupés par l'Allemagne afin de servir de main d'œuvre industriel, et les soldats envoyés au front. Du 15 au 19 mars, les Allemands se replient sur la ligne Hindenburg qui a été aménagée avec soin. Le terrain abandonné est systématiquement et volontairement détruit, et les troupes alliées ne progressent que via d'étroites routes17.

L'entrée en guerre des États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

L'opinion publique américaine, isolationniste dans son ensemble à l'exception de certaines minorités ethniques, est choquée par le torpillage du paquebot britannique Lusitania par un sous-marin allemand, le 7 mai 1915 (sur ce paquebot se trouvaient des citoyens américains, mais aussi une forte cargaison de munitions destinées au Royaume-Uni). Pourtant, le gouvernement américain n'émet que des protestations. D'autres torpillages ont lieu par la suite (le Sussex en mars 1916 et le Vigilentia en mars 1917. Mais en janvier 1917, le gouvernement allemand reprend la guerre sous-marine à outrance : tous les navires qui se dirigent vers le Royaume-Uni sont coulés. Pour les États-Unis, qui ravitaillent la France et le Royaume-Uni en produits agricoles, mais aussi en produits industriels, c'est une menace sur leur commerce, mais aussi sur la liberté de navigation. De plus, les États-Unis apprennent, début mars, que le gouvernement allemand demande en janvier à son ambassadeur à Mexico de proposer au gouvernement mexicain l'appui de l'Allemagne si le Mexique attaquait les États-Unis, pour récupérer le Texas, le Nouveau-Mexique et l'Arizona perdus en 184818.

Les États-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne le 2 avril 191719. Cependant, les États-Unis qu'une armée faiblement équipée. En mai, le service militaire obligatoire est établi et on fait appel aux volontaires. Les premiers soldats américains débarqueront en France à la fin de l'année, et assurent un déploiement vital en plein effondrement du front russe. À la fin du conflit, ils seront au total près de cinq millions de soldats américains à être mobilisés sur le front de l'Ouest20.

La bataille du Chemin des Dames (1917)[modifier | modifier le wikicode]

Troupes françaises partant à l'assaut des lignes allemandes sur le chemin des Dames, en avril 1917.

Le 25 décembre 1916, le général Joffre est remplacé par le général Nivelle (un artilleur) comme commandant en chef des armées françaises. Nivelle préconise une attaque massive, sur un secteur jugé mal défendu, et écrasé préalablement par une préparation massive d'artillerie. En avant de l'infanterie qui attaque, un feu roulant de l'artillerie doit empêcher l'adversaire de se réorganiser (il est prévu que les soldats doivent avancer de 100 mètres toutes les trois minutes). Le secteur choisi pour l'offensive est le chemin des Dames, entre Soissons et Reims, en Champagne. Le 16 avril 1917, après un massage d'un million de soldats et une préparation préalable de l'artillerie, l'infanterie française se lance vers les positions allemandes, mais est ralentie par la résistence des défenses. La bataille, qui ne parvient pas à réaliser une percée, provoque des mutineries au sein de l'armée, une partie des soldats français refusant de participer à des attaques coûteuses sans gain majeur. Suite à la défaite, le général Pétain remplace Nivelle et parvient à mettre fin aux mutineries, pendant l'été 1917. Il renonce aux attaques d'envergure et décide d'attendre « les chars et les Américains » pour envisager de nouvelles offensives21.

Les mutineries dans l'armée française[modifier | modifier le wikicode]

Les terribles conditions dans lesquelles s'est déroulée l'offensive du chemin des Dames révoltent une partie des combattants. Ils pensent qu'on les sacrifie inutilement dans des attaques mal préparées. De plus, la guerre qui dure depuis près de trois ans ne semble pas pouvoir se terminer rapidement. La lassitude et la révolte gagnent une partie des soldats. Il se peut aussi que les nouvelles, très filtrées et tardives, de la révolution qui a lieu depuis le début mars en Russie, aient pu influencer certains soldats22.

La mutinerie est marquée par des refus de monter à l'assaut, mais il ne semble pas y avoir eu d'abandons de tranchées23. Le maximum du mouvement semble être en juin. On estime que 40 000 à 80 000 soldats ont participé à ces mutineries24.

Conscient du danger, le général Pétain, qui a pris le commandement en chef en avril, fait savoir qu'il renonce aux attaques d'envergure avant l'arrivée des soldats américains et la mise à disposition de chars de combat en grand nombre. Il améliore la vie quotidienne des combattants, en leur octroyant des permissions et une meilleure alimentation. Mais parallèlement, il traduit près de 3 500 meneurs réels ou supposés des mutineries devant des tribunaux militaires. Ces derniers prononcent des condamnations très lourdes (plus de 550 condamnations à mort, dont une cinquantaine est appliquée)22.

Bataille de Passchendaele[modifier | modifier le wikicode]

Soldats australiens équipés de masques à gaz, près d'Ypres (Belgique) à l'automne 1917.

Dans les Flandres, le commandement britannique veut percer les lignes allemandes afin d'atteindre Bruges, où se trouve une base de sous-marins allemands : ces derniers font d'énormes ravages dans la flotte de commerce britannique25.

L'attaque britannique, débutée le 31 juillet, permet initialement de rapides avancées, avant de ralentir sous les effets de la pluie qui détrempe le terrain. Pour la première fois, les Allemands utilisent le gaz moutarde (ypérite). Malgré les difficultés et les pertes énormes, une série d'offensives menée jusqu'en novembre pousse les Britanniques de 4 à 5 kilomètres et se rendent maîtres de points d'observation (les Flandres étant particulièrement horizontales)2526.

1918[modifier | modifier le wikicode]

Des soldats américains en action, en 1918.
Les offensives allemandes en 1918. En rose, les territoires conquis par les Allemands pendant ces offensives.

Les combats ayant cessé sur le front russe à la fin de 1917, les Allemands peuvent amener une grande partie de leurs soldats sur le front ouest. Grâce à ce renfort, Hindenburg et Ludendorff pensent pouvoir percer le front avant que l'armée américaine n'ait le temps de renforcer massivement les armées des franco-belgo-britanniques. La crise économique que subit l'Allemagne en raison du blocus maritime contraint cependant à rapidement mettre en place des plans de bataille. Les offensives sont faites aux points charnières entre les diverses armées alliées ; les Allemands espèrent ainsi profiter du manque de coordination entre les chefs alliés.

Offensive sur Saint-Quentin : reprise de la guerre de mouvement[modifier | modifier le wikicode]

Le 21 mars 1918, d'intenses tirs d'obus remplis de gaz précèdent l'envoi de l'infanterie allemande, qui a été grandement entraînée en janvier en prévision de cette offensive. La puissance de feu surprend les Britanniques, qui se retirent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le commandement allié est confié à Foch, qui organise plusieurs contres-attaques répétées qui repoussent les Allemands. La faim ressentie et la fatigue contraignent l'armée allemande à cesser les attaques, qui est contrainte d'adopter une attitude défensive par manque d'effectifs2728.

Bataille de l'Aisne[modifier | modifier le wikicode]

Préparée en mai 1918, il s'agit d'une offensive de diversion pour obliger les Français à retirer des soldats de la partie nord du front ; les Allemands ont toujours pour but principal d'attaquer les Britanniques (affaiblis par le retrait des Français) pour s'emparer des ports de la Manche et de la mer du Nord.

Le 27 mai, de violents bombardements et l'usage du gaz sont suivis du déploiement de l'infanterie allemande, qui perce les lignes alliées et traverse la rivière de l'Aisne. Ils s'emparent à nouveau de Soissons le lendemain, avant d'atteindre Château-Thierry le 31 mai29. L'avancée surprise allemande inquiète l'armée française, qui appelle des renforts américains en urgence. Le 2 juin, les premiers affrontements entre Allemands et Américains du conflit éclatent, ces derniers subissant de lourdes pertes mais contenant les attaques. Le 26 juin, les Américains s'emparent du bois Belleau (à une soixantaine de kilomètres de Paris), mettant fin à la bataille30.

Les troupes américaines acquirent une importante popularité suite à cette bataille.

Offensive pour la paix[modifier | modifier le wikicode]

Dernière offensive allemande majeure sur le front, il s'agit à nouveau d'une attaque de diversion. Le 15 juillet 1918, l'interception des plans allemands permet aux troupes françaises de lancer à leur tour une offensive, dont l'effet de surprise est maintenue par l'absence d'utilisation de l'artillerie. Malgré les difficultés, les Allemands atteignent la vallée de la Marne, mais la contre-attaque alliée les débordent et ceux-ci sont contraints de se replier31. Dès-lors, les Allemands ont perdu l'initiative, et les Français reprennent la Marne.

L'offensive générale des Alliés et armistice[modifier | modifier le wikicode]

La signature de l'armistice du 11 novembre, entre les Alliés et les Allemands

À partir du 8 août, sur l'ensemble du front, les armées alliées attaquent les forces allemandes démoralisées, qu'elles contraignent à reculer32. La retraite allemande est lente, les soldats résistent. Sur les autres fronts, les alliés de l'Allemagne (Autriche-Hongrie, Bulgarie, Empire ottoman) vaincus arrêtent les combats au cours du mois d'octobre.

Le 4 octobre 1918, le gouvernement allemand demande l'ouverture de négociations de paix33, et une révolution éclate à Berlin début novembre. L'empereur Guillaume II abdique et doit s'exiler le 9 novembre. L'armistice entre les Alliés et les Allemands est signé près de Compiègne le 11 novembre 1918, mettant fin à la guerre.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. La fin de la deuxième bataille d’Artois - Histoires de la Grande Guerre - Chroniques de la Grande Guerre - Archives - Pas-de-Calais le Département (archivespasdecalais.fr)
  2. Relance des offensives de la deuxième bataille d’Artois - Histoires de la Grande Guerre - Chroniques de la Grande Guerre - Découvrir - Archives - Pas-de-Calais le Département (archivespasdecalais.fr)
  3. La guerre en 1915 :guerre de position et grandes offensives (1ère partie) (crdp-strasbourg.fr)
  4. La bataille de Verdun - Musée de la Grande Guerre (museedelagrandeguerre.com)
  5. Histoires 14-18 : l'artillerie à Verdun (francetvinfo.fr)
  6. Bataille de Verdun, le cauchemar qui a changé la guerre (carnet-dhistoire.fr)
  7. Bataille de Verdun (février - décembre 1916) (histoire-pour-tous.fr)
  8. La vie des poilus sur le front - Assistance scolaire personnalisée et gratuite
  9. L’hyperbataille de Verdun, neuvième épisode : le fort de Douaumont (musee-armee.fr)
  10. La Bataille au Fort de Vaux | La Bataille de Verdun 1914-18 (fissiaux.org)
  11. Bataille de la Somme : dates, lieux, résumé des deux combats (linternaute.fr)
  12. 12,0 et 12,1 La bataille de Verdun | Historyweb
  13. La bataille de Verdun : repères historiques - Mémorial de Verdun (memorial-verdun.fr)
  14. 1er juillet 1916 - Folle offensive sur la Somme - Herodote.net
  15. La bataille de la Somme (1916) - Musée de la Grande Guerre (museedelagrandeguerre.com)
  16. 29 août 1916 : la promotion d’Hindenburg aux armées – Les guerres d'hier au jour le jour (lunion.fr)
  17. Quierzy et la Grande Guerre - 1917, la première libération (free.fr)
  18. Télégramme Zimmermann | Musée national et mémorial de la Première Guerre mondiale (theworldwar.org)
  19. 2 avril 1917 : l'entrée en guerre des États-Unis | RetroNews
  20. 1917 - L’Entrée en guerre des États-Unis | Chemins de mémoire (cheminsdememoire.gouv.fr)
  21. PHILIPPE PÉTAIN (1856-1951) : La gloire - Encyclopædia Universalis
  22. 22,0 et 22,1 Mutineries de 1917 - Histoire du Monde
  23. Les mutineries de 1917 - La contemporaine
  24. Mutineries de 1917 : sortir des idées reçues | lhistoire.fr
  25. 25,0 et 25,1 31 juillet 1917 - La bataille de Passchendaele - Herodote.net
  26. La bataille de Passchendaele - Anciens Combattants Canada (veterans.gc.ca)
  27. Histoires 14-18 : la percée de Saint-Quentin (francetvinfo.fr)
  28. Lancement de l’offensive du Printemps (FranceArchives)
  29. L'offensive de mai 1918 | Chemin des Dames
  30. L'histoire du dimanche - Sur les traces des soldats américains lors de la bataille du bois Belleau durant la Première Guerre mondiale (francetvinfo.fr)
  31. L'année 1918 : la rupture de l'équilibre | Chemins de mémoire (cheminsdememoire.gouv.fr)
  32. 8 août 1918 : la bataille d'Amiens ou le début de la fin (geo.fr)
  33. L’Armistice de 1918, ultime trace écrite du cessez-le-feu de la Première Guerre mondiale | Ministère des Armées (defense.gouv.fr)

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

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